Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1901-08-17
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 août 1901 17 août 1901
Description : 1901/08/17 (Numéro 9059). 1901/08/17 (Numéro 9059).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
Le 3PeitIt t^etrlsiëri
̃ 35SH
»i«r routier passe à cinq heures quarante-cinq
minutes.
A PoNTcnAiiTRAïN, même groupe de tête,
mêmes suivants. Terront et Jules Dubois se font
applaudir en automobile.
A DREUx, Lesna et Aucouturier passent à sept
heures un quart. A Verneuil, Lesna passe à huit
heures trente-six. Aucouturier a eu un accident
de machine et passe, roulant sur une jante, neuf
minutes après.
A Saint-ALvurice-de-Charencey, à Mortagne,
Lesna toujours premier et très frais, avec vingt
minutes d avance sur Garin, Fischer et Aucou-
turier. Huret et Rivierre, toujours calmes, pas-
sent une demi-heure après Lesna.
A Alençon (190 kilomètres), Lesna arrive à onze
heures treize, avec vingt minutes d'avance sur
les autres. A Pré-en-Pail l'ordre est le même
derrière Lesna, Fischer et Aucouturier, d'une
part, Huret, Rivierre et Miller, d'autre part, sont
ensemble.
A MAYENNE, Lesna a été contrôle à une heure
vingt-trols kil. de Paris).
A LAVAL, Lesna est passé à deux heures trente
en bonne forme. Il est reparti immédiatement.
Gougoltz a abandonné depuis Pontchartrain.
Rivierre est passé à Laval à trois heures treize
minutes; Frederick à trois heures dix-neuf. Ils
paraissent en excellente condition. Huret est
passé à quatre heures dix-neuf. 11 mm que d'en-
traîneurs.
A Vitré, Lesna à trois heures quarante-trois,
Garin, Aucouturier, Fischer, Rivierre, Frédérick,
Milter, Huret dans l'ordre, le dernier à cinq
heures cinquante-six.
LES ARRIVÉES A RENNES
A RENNES, Lesna passe premier à quatre heu-
res cinquante-quatre et signe sans descendre de
machine. Il a mené un train d'enfer et bat tous
les temps de Terront de 5 à 6 Silomèlres à
l'heure.
Une foule énorme lui fait une magnifique ova-
tion. Garin, Fischer et Aucouturier arrivent en
peloton à cinq heures quarante-sept. Garin et
Aucouturier repartent après avoir signé; Fischer
qui paraît fatigué se lave avant de repartir. Il suit
les deux précédents à cinq minutes d'intervalle.
Rivierre arrive très frais, dix minutes après; il
signe et repart au milieu des ovations.
En arrivant à Rennes, un des entraîneurs de
Rivierre est tombé et s'est blessé sérieusement.
Au delà de Rennes, le pauvre Fischer est tombé
de lassitude. Il s'est assis sur l'accotement de la
route, demandant à boire. Pendant ce temps,
Rivierre passait. Pris d'une rage folle, Fischer,
malgré sa soif ardente, est remonté alors en ma-
Jhine et a suivi son terrible adversaire.
Frederick est arrivé à Rennes sans entraîneurs
t six heures quarante-sept. Il s'est fait friction-
ner, a pris un bouillon, buvant ensuite de la
chartreuse et de la limonade, et s'en est allé
dispos.
Dix minutes après, arrive Miller, qui trouve
des entraîneurs et repart à fond.
hliller arrive à sept heures trente-quatre, suivi
par Huret. Tous deux se plaignent de manquer
d'entraîneurs. Ils s'arrêtent quelques instants.
Charles Kerff arrive à sept heures cinquante-
cinq. Il paraît fatigué. Enfin, Chevallier, arrivé huit heures, s'est trouvé malade et s'est arrêté
pour recevoir des soins.
Les trois premiers routiers ont passé presque
ensemble Brangé il huit heures vingt-quatre,
Rasière et Robertson à huit heures vingt .nq.
Ils ne paraissent pas fatigués.
DE SAINT-BR1EUC A BREST
Au contrôle de Saint-Brieuc, autour duquel
trois mille personnes sont massées, Lesna, dans
une forme merveilleuse, paraissant plein d'en-
train, arrive à huit heures trente, signe et repart
aussitôt, acclamé frénétiquement.
Garin et Auccuturier passent à neuf heures cin-
quante-deux. Joseph Fischer, qui avait suivi jus-
qu'à Reines, a abandonné le groupe Aucouturier
et est très dispos.
LE VIRAGE DE BREST
A BRÊST, toutes les dispositions étaient prises
rour le contrôle et le virage des coureurs de
Paris-Brest. Un contrôle permanent était établi
dans un café du Champ de Bataille où devait
avoir lieu le virage.
Le bureau du Véloce-Club brestois était en
permanence à ce contrôle.
Le temps est beau et il vente très peu. L'arri-
vée des coureurs sera signalée par des sonneries
de clairon, depuis le contrôle jusqu'en dehors
de la ville, ce qui permettra au public de se ga-
rer à temps.
Les curieux s'assemblent aux vitrines des
journaux, où les premières dépêches concernant
la course sont affichées depuis huit heures du
matin.
CLUNT. Prête-moi ta femme pièce en deux actes,
de M. Maurice Desvallières. Les Joies du foyer,
comédie en trois actes, de M. Maurice Hennequin.
La composition d'un spectacle de saison d'été
est toujours chose fort délicate. NI. Marx, qui
connaît les goûts de son public habituel, n'a pas
hésité à faire un emprunt au vieux répertoire du
Palais-Royal. Et c'est ainsi qu'hier soir, sur l'af-
flche de Cluny, on a vu reparaître deux comédies
comptant chacune un nombre respectable de re-
présentations.
Alors que Prêta-moi ta femtne! la pièce de M.
Desvallières, remonte aux premiers jours de sep-
tembre 1883, les Joies rlii foyer, de M. Maurice
Hcnnequin, n'ont atfronté le feu de la rampe
qu'au début de la saison théâtrale de
L'une et l'autre de çes comédies ont retrouvé
hier leur premier succès.
Les trois actes des Joies du Foyer sont peut-
être un peu grêles; mais M. Hennequin a eu le
rare mérite de rompre avec le quiproquo fasti-
dieux, dont on a un peu trop abuse dans le
vaudeville. Le dialogue est gai, sans grosse
bouffonnerie avec de fines pointes d'observation;
et le sujet est amusant.
Le baron de Térillac, en ayant assez de la
fête a laissé enlever sa maîtresse, une cer-
taine Angèle Pinteau, par son ami Céricourt, un
viveur qui se fait gruger par les cocottes. Et,
bien décidé à rompre avec son ancienne exis-
tence, le baron va se réfugier dans le coquet pe-
tit hôtel acheté par lui pour son neveu Adrien,
qu'il a marié et qui fait son voyage de noces.
Mais, hélas au retour les jeunes époux sont
en froid. La belle-mère, la digne Mme de laThi-
baudièro, a pris parti contre son gendre et pousse
.sa fille, Annette, à la révolte. La terrible femme
s'est installée dans l'hôtel et fait fuir les rêves de
paix et d'égoïste tranquillité du baron, qui, en sa
qualité d'oncle à héritage, comptait se faire
choyer et dorloter.
Tandis que tous plient devant lime de la Thi-
baudière, Adrien s'insurge. Il a juré de se récon-
cilier avec sa femme, qu il adore, et, pour réus-
sir, il emploiera tous les moyens possibles. Il ira
même jusqu'à débaucher son beau-père, le ti-
mide M. de la Thibaudière il le grise, l'emmène
dîner au cabaret et en fait son complice.
Bref, le complot réussit; Mme de la Thibau-
dière doit s'avouer vaincue et Annette tombe
dans les bras de son époux. Mais les drames de
N» 70. Feuilleton du PETIT Parisien.
LES DEUX AIMEES
GRAND ROMAN INÉDIT
DEUXIÈME PARTIE
LES MILLIONS DE BAUDREUIL
XI (suite)
La Plaie vive
A la fixité de ses yeux, laquelle devenait
effrayante, surtout quand Philippe s'isolait
de ce qui l'entourait, le vieux médecin vit
bien qu il y avait en lui, quelque chose d'ex-
traordinaire.
Il attendit, avec le tact qui le caractérisait,
l'explication qu'Ariette certainement lui don-
nerait.
Elle commença, en effet.
Mon cher docteur, à la suite d'une grave
blessure reruc en duel, mon.ami a été entre
la vie et la mort. La blessure a guéri, mai» l'é-
branlement nerveux a causé quelques ravages
dont je vous parlerai, et c'est pour rétablir la
santé de Philippe que j'ai quitté Paris à l'insu
même de la famille qui lui reste, une sœur
su mère, comme vous le savez, ayant disparu.
Depuis sa folie, Philippe, jamais n'avait de-
mande des nouvelles de la marquise.
En ce moment même, il ne parût pas se
rendre compte qu'il s'agissait d'elle.
Ah tit le médecin qui pressentait bien
des choses, dans les énigmatiques paroles de
la jeune fille. Et vous allez vous installer
Saint-Moritz avec votre malade't
Traduction et reproduction interdites.
famille auxquels il la pu assister ont singulière-
ment modifié l'opinion du baron de Térillac sur
les joies du foyer. Il regrette sa vie de vieux
garçon, s'attendrit sur le souvenir d'Angèle Pin-
teau et. la reprend à son ami Céricourt, qu'il
raillait de sa naïveté.
Sans avoir la finesse de 1\1. Saint-Germain créa-
teur du rôle, M. Gaillard a été très amusant dans
les élans de révolte do la Thibaudière NI. Dar-
gat, sous les traits du baron de Térillac, a re-
cueilli avec M. Gravier, le gâteux Céricourt, une
bonne part des applaudissements.
Mme Favelli, qui interprète le rôle de la co-
cotte Angèle Pinteau, ne fait point oublier Mme
Lavigne, mais se tire adroitement de scènes as-
sez lestes; Mme CuineUMmede la Thibaudière),
a des fureurs comiques etsoutient sans défaillance
un rôle fort lourd.
MM. Villaret et Rivers, et Mme Dupeyron, com-
plètent une interprétation excellente.
Dans Prête-moi ta femme! qui précédait les
Joies du foyer, la troupe de Cluny a montré une
fois de plus ses réelles qualités. L'ensemble est
d'une homogénéité absolue. Le public a fait le
plus favorable accueil à la comédie de M. Des-
vallières et à ses interprètes, M. Muffat en tête.
Tous ont d'ailleurs contribué dans la mesure de
leurs forces à mener rondement cet éclat de rire
en deux actes.
M. Marx peut attendre patiemment avec ces
deux pièces, qui fourniront sans nul doute une
nouvelte et fructueuse carrière.
ÉCHOS ET NOUVELLES
Le général André, rentré hier matin, à Paris,
venant de Langres, repartira ce soir à huit heu-
res quarante-quatre, se rendant à Dijon, où il
passera la nuit.
Dimanche matin, le ministre de la Guerre sera
à Auxonne, où il présidera les fêtes de gymnasti-
que. Un banquet aura lieu à midi en son hon-
neur. Le général André sera de retour lundi
matin Paris.
Saïd-Mohamed, sultan d'Anjouan, est arrivé
hier à Paris par la gare de Lyon. Il y a été reçu
par M. Lemoine, sous-chef de cabinet du mi-
nistre des Colonies, qui, au nom de M. A. De-
crais, absent de Paris en ce moment, lui a pré-
senté ses souhaits de bienvenue.
Le délégué du ministre a acecompagné ensuite
le sultan jusqu'à l'hôtel où il résidera pendant
son séjour à Paris.
Une réception a eu lieu hier à la légation royale
de Serbie à l'occasion de l'anniversaire de la
naissance du roi Alexandre.
Un lunch a été offert aux membres de la colo-
nie par Mme Nicolitch.
M. A. Nicolitch, ministre de Serbie, a porté un
toast à la santé du roi et de la reine.
Ce toast a été accueilli par des jivitis.
Déjà les signes précurseurs de l'hiver.
Depuis hier, les squares de Paris ferment à
dix heures du soir, au lieu de onze heures.
L'incendie de l'usine -d'absinthe à Pontarlier a
eu cette conséquence inattendue de résoudre un
problème géographique controversé.
Au cours du sinistre, des flots d'absinthe se
sont, des caves, déversés dans le Doubs qui coule
le long de l'usine. Or, hier matin, la rivière la
Loue était imprégnée d'absinthe. La Loue est
une belle rivière du Jura qui jaillit d'une ca-
verne, ,à douze kilomètres nord-ouest de Pon-
tarlier, par une source quL est la plus puissante
de France, double de celle de Vaucluse.
Ces eaux sont celles du plateau criblé d'enton-
noirs comme les Causses mais plusieurs géolo-
gues, et spécialement M. Fournier, professeur il.
la Faculté de Besançon, ont dit que la puissance
de la source de la Loue s'expliquait parce que, là
ressortait une partie des eaux du Doubs, qui se
perdent dans les fissures du lit en aval de Pon-
tarlier. Des expériencas tentées pour colorer les
eaux du Doubs et voir si la couleur se retrouvait
dans la Loue n'avaient pas donné de résultat.
Mais l'exoérience involontaire faite par les dis-
tillateurs déversant un million de lih-es d'absin-
the dans la rivière a donné la démonstration.
L'apéritif verse à Pontarlier est ressorti par la
source de la Loue et imprègne de son parfum
les pittoresques rivages de la rivière jurassienne,
laquelle, le fait est mamtenant prouvé, n'est
qu'un second bras partiellement souterrain du
Doubs.
Un enterrement en automobile a eu lieu mer-
credi dernier, non pas en Amérique, mais en An-
gleterre.
Le défunt, M. William Drake Ford, était em-
ployé à la Compagnie Draimler, bien connue
pour ses moteurs. Une automobile de six chevaux
avait été transformée en une espèce d'affût; les
roues étaient peintes en noir, et le châssis recou-
vert de draperies.
Le cercueil disparaissait sous les couronnes.
Les parents suivirent le char, et de nombreuses
automobiles funéraires se joignirent au cortège.
Ce curieux spectacle a fait sensation.
Au sujet de l'affaire Tropmann, qui fit tant de
bruit en son temps, un de nos confrères raconte
l'amusante anecdote suivante
On sait que les victimes de Tropmann furent
découvertes, dans le champ où il les avait en-
fouies, par un maraîcher nommé Gaspard. Ce-
lui-ci se rendait au marché lorsque son chien
s'arrêta et se mit à creuser la terre.
Très intrigué, Gaspard descendit de sa charrette
et alla chercher son chien. Il mit ainsi à décou-
vert les cadavres.
Or, le brave Gaspard, auprès un séjour d'une
quinzaine d'années en Amérique, où il a amassé
une petite fortune comme classeur de laine, est
venu se fixer dans les Hautes-Pyrénées.
Avant-hier, il venait à Tarbes consulter'un
avocat, M* Dasque, député. Il lui a, à cette occa-
sion, raconté son histoire et, entre autres détails,
il.lui a rappelé celui-ci:
Après sa lugubre découverte, Gaspard ayant
prévenu nn gendarme, lui raconta qu'il était des-
cendu de sa charrette pour ailer voir ce que fai-
sait son chien. Ici le bon gendarme l'interrompit:
Il Pardon, lui dit-il avant de continuer, je dois
vous dresser un procès-verbal pour avoir, de
votre propre aveu, abandonné votre charrette
sans conducteur sur la voie publique. v
Le procès-verbal n'eut pas de suite. Mais Gas-
Si vous le trouvez bon, quand nous au-
rons causé ensemble, oui, telle est mon in-
tention.
Mais avant toutes choses, je voudrais con-
sulter avec vous ici même, à Zurich, le docteur
Seebacb qui jadis à Saint-Moritz a si mer-
veilleusement guéri ce riche Américain.
M. Troobeer. Oui je me souviens 1
Quand vous aurez sa consultation, vous
soignerez Philippe, n'est-ce pas, mon cher,
mon excellent ami ?
Ce nom du docteur Seebach, spécialiste
célèbre pour les maladies mentales, expli-
quait à Baudrutt et le mutisme de Philippe,
et la fixité de ses prunelles, et bien des détails
que tout d'abord il n'avait pas compris.
Il le regarda de son pénétrant regard ferme
et doux, un regard particulier qu'il prenait
avec certains malades.
Vous voudrez bien que je m'occupe de
vous, n'est-ce pas, monsieur? lui demanda-t-il
de sa bonne grosse voix.
Arlette seleva, et posant sa main sur l'épaule
du vieillard
Philippe, dit-elle, je l'aime beaucoup.
Il a été bien bon pour moi quand j'ai été
orpheline et abandonnée. Tu lui obéiras,
n'est-ce pas
Le jeune homme sourit.
Je ferai tout ce qui te sera agréable, ma
Sybille, dit-il.
A ce .nom, une contraction passa sur le fin
visage de l'étrangère.
Elle fut rapide..Néanmoins le médecin l'avait
vue.
Je voudrais tant te voir guérir, dit-elle,
complètement guérir!
Et tu m'aimeras ainsi qu'autrefois
alors?
Une rougeur violente couvrit les joues d'Ar-
lette.
pard garde un joyeux souvenir du gendarme
qui, ses écritures terminées, lui dit tranquille-
ment
« Le devoir avant tout. Maintenant, continuel. »
Un service funèbre à la mémoire du prince
Henri d'Orléans a eu lieu hier matin, à dix heures,
à l'église Saint-Pierre de Chaillot, qui avait été
pour la circonstance entièrement tendue de noir.
Une affluence nombreuse assistait à cette céré-
monie. M. Decrais, ministre des Colonies, s'était
fait représenter par M. Fonteneau, sous-chef de
son cabinet.
Un autre service funèbre a eu lieu presque à
la même heure, à dix heures et demie, à Saint-
Firmin, près de Chantilly, où réside actuelle-
ment, comme on sait, le duc de Chartres, père
du prince Henri d'Orléans. Cette cérémonie avait
gardé un caractère tout intime.
Un fabricant de cannes américain, M. Gatling,
vient de construire une nouvelle charrue auto-
mobile, qui va révolutionner, dit-on, tous les
procédés de culture connus jusqu'à présent. Avec
la nouvelle machine, on affirme qu'un seul
homme pourra cultiver une étendue de terrea
considérable.
Dans une grande administration
Eh bien! monsieur, dit un étranger à un
jeune bureaucrate qui fume une cigarette, les
pieds sur son bureau, vous devez avoir joliment
à travailler dans ce moment?
Ne m'eu parlez pas, répond l'employé, c'est
à n'y pas tenir. Nous « veillons » tous les jours
jusqu'à six heures!
SËCCÔfÏNE o 66 ÇA COLLE «'Uv* «̃«!'
DULLETIN DU TRAVAIL
LA GRÈVE GÉNÉRALE
Le referendum sur la grève générale des mi-
neurs a eu lieu hier dans le bassin houiller de
l'Allier,
Voici les résultats du vote:
A Bezenet, il y a eu 643 votants dont 600 ont
voté pour la grève, 41 contre et 2 bulletins nuls;
on compte 253 abstentions.
A Montvicq, sur 855 inscrits, il y a eu 337 vo-
tants 316 pour la grève, 21 contre, 518 absten-
tions.
A Doyet, les inscrits étaient au nombre de 493.
On a compté 428 votes: 383 pour, 42 contre et
65 abstentions.
Les houillères de Saint-Eloi avaient 1,245 inscrits.
Sur 896 ouvriers qui ont voté, 890 se sont pro-
noncés pour la greve générale, 4 ont voté contre,
349 se sont abstenus.
Aux mines de la Bouble, il y avait 352 inxcrits
et 235 votants. 229 ont voté pour, 5 ont Vote con-
tre. II y a eu 117 abstenlions.
Les centres de Bezenet, Montvicq, Doyet, Saint-
Eloi et la Bouble ont donc fourm ensemble les
résultats suivants inscrits, Pour la grève,
2,418; contre, 113; abstentions, 1,302.
Les mines de Commentry et des Ferrières n'ont
pas encore voté.
LES LIVRES
Sommaire de la Reçue île Paris du 15 août. L'é-
mouvante Chevauche» au gouffre Sedan, do Paul et
Victor un bien joli roman et bien ,-imu-
saut, le Gamin tendre, par G. Bmet- Valmer un curieux
récit de voyage, chez les Senouw-is et les Touaregs, par
Si Mohammed el Hachaïctn; M-irie-Antoinette, le 10
août 179-2, par le marquis de Clermont-Galleraude
lord Rosebcry, par Ach. Viallate, etc., etc.
UN VILLAGE EN FEU
(De notre correspondant particulier)
Relhel, 16 août.
Un incendie d'nne extrême violence a détruit
une rue entière du village de Saint-Loup-en-
Ghampagne.
Le Jeu a pris dans une grange attenant à l'ha-
bilation de M. Laurent Machette, cultivateur, et
la maison tout entière fut bientôt la proie des
flammes.
De là, l'incendie, avec une déconcertante rapi-
dité, a gagné les maisons voisines, si bien qu'en
peu de temps toutes les habitations de la rue,
sur une étendue de 70 mètres et sur une profon-
deurs de 40 mètres environ, étaient en flammes.
Dès la première alarme, les habitants acconrus
furent impuissants à enrayer le sinistre. At'iarri-
vée des pompes de Tagnon, Avanoon, Pizy, Ber-
gnicourt et Lécaille, qui furent rapidement mises
en batterie, on ne put que préserver les maisons
des rues adjacentes.
Au cours du sauvetage un accident s'est pro-
duit. Une femme Surpli-Chevalier, en voulant
faire sortir un cheval de son écurie, s'est cassé
une jambe. a
Les dégâts sont très importants. Ils s'élèvent i
environ 80,000 francs, supportés par dix proprié-
taires. Ils sont couverts par des assurances.
Le Théâtre du Peuple
(De notre correspondant particulier)
Remiremont, 16 août.
La représentation de la tragédie rustique de
Maurice Pottecher, l'Héritage, interprétée par les
artistes du théâtre du Peuple, et de la comédie
de Jules Renard, Poil de Carotte, interprétée
par la troupe du théâtre Antoine, avait attiré
hier au théâtre du peuple de Bussang, situé à
flanc de coteau, dans un superbe décor dont
l'arrière-plan est constitué par les montagnes
et les forêts de sapin, une affluence considé-
rable.
hfalgré l'incertitude du temps, des trains spé-
ciaux venant d'Epinal et de Gérardmer ont
amené de nombreux voyageurs venus pour as-
sister à la représentation.
Depuis sa fondation, 1" septembre 1895, le
théâtre du Peuple de Bussang a donné successi-
vement en 1895, le Diable marchand de goutte;
en 1896, Morteville en 1897, le Sotr de Noël; en
1898, Liberté et le Lundi de la Pentecdte; en 1899,
Chacun cherche son trésor, et enlin, en 1900, l'Né-
ritagc, tragédie rustique en prose de M. Maurice
Pottecher.
C'est cette pièce qui a été également jouée
hier. Elle comprend cinq personnages qui, pen-
dant près de deux heures, ont retenu l'attention
de plus de 2,000 spectateurs.
Les situations pathétiques et les scènes émou-
vantes qui se succèdent, les perfidies d'une
femme acariâtre, avare, criminelle, qui cache sa
perversité sous des dehors religieux, ont vive-
ment impressionné ce grand public, qui n'a mé-
nagé ni aux interprètes ni à l'auteur ses applau-
dissements.
Poil de Carotte accompagnait sur l'affiche
ritage.
Nous ne ferons pas l'analyse- de l'amusante
Oui, dit-elle, comme avec un surhu-
main effort, mais il ne faut plus être malade.
Le marquis regarda le médecin.
Alors, dit-il, rendez-moi vite la santé.
Le docteur s'approcha et lui posa quelques
questions.
Bien, dit-il au bout d'un instant, je ne
veux pas vous fatiguer ce soit. Il faut, au
contraire, vous coucher pour vous reposer
des fatigues du voyage, demain je vous exa-
minerai à fond.
Et vous me guérirez?
Si vous voulez être raisonnable, oui.
Philippe regarda son infirmière comme en
extase et soupira.
Oh! je le serai!
Ja vais appeler un valet de chambre
pour le déshabiller, dit Arlette. Il me faut un
peu présider à ce coucher, car tout ici lui est
étranger. Après, je reviendrai, docteur, et
nous causerons.
Philippe était calme.
La promenade faite dans ce pays tranquille,
au bord de ce lac incomparable, évidemment
lui avait fait du bien.
Ne me quitte pas, dit-il à Arlette, quand
il fut couché.
Tu veux bien me permettre cependant
d'aller causer avec le docteur. Il s'agit de
toi.
Tu seras loin?
Non, à côté. En laissant la porte ouverte,
tu me verras.
Bien alors, va.
Elle s'arrangea, en effet, de façon que de
son lit Philippe pût voir le visage de celle
qu'il prenait pour Sybille. Et elle s'assit.
Alors, en langue romanche, elle raconta à
eon vieil ami tout ce qui lui était arrivé.
Comment elle avait été accueillie par cette
1 chère famille de Juversac.
comédie de Jules Renard, que tous nos lecteurs
connaissent, nous nous bornons à constater
qu'elle a été magistralement interprétée par la
troupe du théâtre Antoine.
Tamis SUISSES
PARIS
Accident dans une Caserne
Un engagé volontaire, Louis Gobut, âgé de dix-
neuf ans, originaire de Nantes et appartanant
depuis un mois et demi seulement à la com-
pagnie du 76- de ligne, en garnison à la caserne
du Château-d'Eau, avait résolu, la nuit dernière,
avec deux de ses camarades, de s'évader pour
aller faire la fête.
Les trois hommes, munis de cordes qu'ils
avaient trouvé dans la cour, se rendirent dans
une pièce située au troisième étage et donnant
sur la rue de l'Entrepôt.
Après avoir fixé une corde au pied d'une table
de la chambre, Gobet commença, opérer sa
descente, mais le cordage, trop faible, se rompit
et le malheureux soldat fut précipité dans le vide
et vint s'abattre sur la chaussée.
Relevé par des passants, on constata que Gn-
bet, outre une fracture à la base du crâne, avait
une jambe cassée et des contusions sur diverses
parties du corps.
Le blessé, dont l'état est absolument désespéré,
a été transporté à l'hôpital militaire de la rue des
Récollets.
La Crime do Charentonneaü
M. Lemercier, juge d'instruction, remplaçant
son collègue, M. Schlumberger, actuellement en
congé, vient de délivreur le permis d'inhumer de
la petite victime de l'horrible crime de Charen-
tonneau, Sidonie-Augustine Poitrault.
La mise en bière aura lieu à la morgue, où le
corps se trouve toujours déposé.
Lundi matin, à onze heures et demie, le cer-
cueil sera transporté de la morgue à l'église de
Joinville-le-Pont, où un office sera célèbre à une
heure.
L'inhumation aura lieu ensuite au cimetière de
la localité.
Pour un Sou
Dans l'après-midi d'hier, vers deux heures, une
bande de gamins suivaient, en se bousculant à
travers la rue de Crimée, plusieurs couples de
gens qui venaient d'assister à un baptême.
Le parrain et la marraine .jetaient aux enfants,
comme c'est la coutume, des sous et des dragées.
Mais les gamins préféraient de beaucoup s'achar-
ner à la conquête des pièces de monnaie, et lors-
que celles-ci étaient jetées, il en résultait des
luttes épiques.
Soudain, au milieu des exclamations de gaîté,
des cris effrayés se firent entendre.
Le tragique venait en effet de se mêler au co-
mique.
Au moment où une dizaine de bambins se dis-
putaient un son tombe sur la chaussée, était ar-
rivée une voiture de livraison.
Le véhicule marchait à une -allure raisonnable,
et son conducteur, dès qu'il eut aperçu le groupe
d'enfants, le dirigea comme il convenait.
Néanmoins, et par suite d'une circonstance que
personne ne pouvait prévoir, un accident se pro-
Poussé violemment par l'un de ses petits ca
le jeune Auguste Souklin, âgé de dix
ans, dont les parents sont domiciliés rue Julien-
Lacroix, vint tomber sous l'une des roues de la
voiture.
Le pauvre enfant eut la jambe gauche écrasée
à la hauteur du genon, et, en outre, il se fit une
grave blessure A la tète.
Transporté aussitôt dans une pharmacie voi-
sine, l'infortuné Auguste Souklin y a reçu les
premiers soins qu'exigeait son état très grave,
conduit à l'hôpital Bichat.
Victime de Son Oé&ouemsnt
Vers dix heures et demie du soir, le cheval at-
telé au fiacre 9Gi2 s'est subitement emballé hier,
boulevard Voltaire.
L'animal, livré à lui-même (car son cocher
avait été projeté sur le sol) se dirigeait ,il toute
allure vers la place de la Nation.
Déjà il avait accroché un autre véhicule et me-
naçait de causer des accidents plus graves, lors-
que le gardien de la paix Arnoux, du onzième
arrondissement, s'élança au devant de lui, réussit
il. saisir ses brides, et se suspendant au brancard
s'efl'orça de le maîtriser.
Doué d'une énergie peu commune, il y parvint,
mais seulement après avoir été traîné sur plus
de cent mètres.
On constata alors que lo courageux agent avait
été blessé au visage, à la poitrine et au bras
droit. Il se plaignait en outre de ressentir des
douleurs internes; aussi 1\1. Goulïer, commissaire
de police, l'a-t-il fait conduire immédiatement à
l'hôpital Tenon.
Horrible Accident
Un accident des plus graves s'est produit,
avant-hier soir, dans une scierie mécanique de
la rue Servan.
Le chauffeur-mécanicien de l'usine, M. Jules
Babot, figé de quarante-sept ans, domicilié rue
de la Folie-Regnault, visitait ses appareils, lors-
que soudain un formidable jet de vapeur l'unvi-
ronna, le brûlant atrocement sur tout le corps.
Le malheureux s'affaissa, poussant des cris dé-
chirants. On le transporta à l'lnpital Saint-Louis,
mais malgré tous les soins qui lui ont été pro-
digués, M. Babot n'a pas tardé à succoniber à
ses horribles blessures.
M. Bottolier-Lasquin, commissaire de police,,
se préoccupe de rechercher les causes de ce triste
accident, car on n'a pas pu les déterminer encore
exactement.
Deux précoces Vagabonds
Des agents recueillaient hier soir, vers dix
heures, deux enfants âgés d'une dizaine d'années
qui s'étaient assis quai Malaquais, sur le rebord
du trottoir, et pleuraient à chaudes larmes. Con-
duits chez NI. Euriat, commissaire de police, les
deux petits déclarèrent se nommer Georges et
Charles Landreis.
Ils racontèrent au magistrat que leurs parents
habitaient près de la porte de Romainville.
Les deux enfants, interrogés sur le motif qui
les avait engagés à fuir le domicile paternel,
répondirent en sanglotant qu'avant-hier, vers six
heures du soir, ils avaient appris par des voisins
que leur père était mort à trois heures de l'après-
midi, et qu'à deux heures d'intervalle leur mère*
l'avait suivi dans la tombe.
Emu, par cette poignante histoire le commis-
saire de police fit néanmoins faire une enquête
par ses inspecteurs, laquelle demeura intruc-
tueuse on ne retrouva pas trace près de la porte
de Romainville, de deux personnes mortes dans
les circonstances dites par les enfants.
Enfin, vers six heures du matin, on vit arriver
au commissariat un homme et une femme tout
Ce qu'elle était devenue pour la marquise,
pour Madeleine une fille, une sœur.
Mais ce fut surtout Philippe et le dur mar-
tyre qu'il lui avait fait subir qu'elle dit dans
ses douloureux détails.
Elle l'avait aimé du jour où elle l'avait vu.
Lui, n'avait jamais même deviné cette pro-
fonde tendresse.
Il s'était marïé avec une autre; cette autre
était morte; elle avait vu Philippe la pleurer
amèrement.
Et un jour, que blessé, mourant, elle l'a-
vait sauvé, une violente émotion lui avait
tout à coup enlevé la raison.
Et Arlette avait alors senti son dur martyre
augmenter par cette complication incroyable;
Philippe la prenait pour la morte, il revoyait
en elle la Sybille qu'il avait adorée. 11 l'adorait
toujours.
Et comme en finissant de prononcer ces
paroles un nuage de pourpre s'était étendu
sur ses joues pures, le vieillard, qui avait
déjà été frappé par les ardents regards que
Philippe attachait sur la jeune fille, pressen-
tit toute la vérité.
Quand vous avez quitté Paris, lui de-
manda-t-il, soupçonniez-vous le genre de ten-
dresse qui naissait en lui pour vous
Elle se redressa.
Ses beaux yeux limpides eurent un éclair.
Ah Dieu, non, s'écria-t-elle. Je veux le
sauver. Je donnerais ma vie pour le préser-
ver des pièges horribles, peut-être mortels,
que la cupidité lui fait tendre. Mais vivre
avec le danger que vous devinez, docteur.
Non, pour nen au monde, je ne l'eusse ac-
cepté. 0
Alors le médecin voulut avoir d'autres ex-
plications.
Je vous aime comme si vous étiez ma
en larmes lui cherchaient leurs deux enfants
disparus.
M. et Mme Landreis, qui habitent rue du Pont-
aux-Choux et auxquels on a rendu les deux va-
gabonds, ont remmené ceux-ci, après, toutefois,
qu'une sévère admonestation leur a été adressée
par M. Euriat.
En Bataille rangée
Depuis longtemps déjà, une profonde inimitié
régnait entre Narcisse Dufourmantel, âgé de
trente-deux ans, habitant au numéro 24 du pas-
sage Bertheau, et les frères Battavoine, chiffon-
niers, rue de la Pointe-d'Ivry.
A la suite de nouveaux griefs, les frères Batta-
voine, s'étant assurés le concours de quelques
camarades et d'individus sans scrupules, s'en
vinrent dans la soirée d'hier, vers cinq heures,
provoquer leur ennemi.
Dufourmantel, se doutant de la chose, avait,
de son côté, recruté quelques amis qu'il avait ar-
més de gourdins et de barres de fer. Quand les
assaillants arrivèrent, ils furent reçus comme il
convenait par les défenseurs du passage Ber-
theau, qui, sans leur laisser le temps d'attaquer,
se précipitèrent sur eux et leur administrèrent
une magistrale volée.
Quand les agents, attirés par le vacarme, in-
tervinrent, les comba'tants s'étaient éclipsés,
chaque camp emmunaut ses éelopés.
Seul, un des frères Battavoiae, Lucien, âgé de
vingt ans, demeura sur le,carreau et fut ramassé
par les agents dans un piteux état. Il avait été
atteint à la tète par un coup de barre de fer, qui
lui avait Yait près de l'œil una profonde blessure.
En outre, il avait le corps couvert de contu-
On transporta le blessé à l'hôpital Cochin où
il arriva dans un état comateux de mauvais au-
gure.
,NI. Rocher, commissaire de police, fait recher-
cher les auteurs de ces actes de brutalité.
Ult Forcené
Vers onze heures du soir, un individu forte-
ment pris de boisson, pénétrait dans le débit
tenu 91, rue de la Roquette, par M. Martin, et y
demandait une consommation.
Voyant l'état d'ébriété dans lequel il se trou-
vait, le commerçant se refusa à le servir. L'ivro-
gne fit du bruit et le menaça, mais M. Martin,
sacondé par son garçon et un consommateur,
réussit à le faire sortir. L'autre ne se tint pas
pour battu, et par trois fois revint à la charge,
toujours inutilement. La dernière fois, il s'arma
d'une chaise et se mit à frapper à tort et à tra-
vers, menaçant de tout briser.
Les gardiens de la paix Malaise et Bour inter-
vinrent à ce moment et l'emmenèrent. Mais,
chemin faisant, l'ivrogne de plus en plus fu-
rieux, leur opposa une résistance désespérée, les
rouant de coups, mordant cruellement le gardien
Bour, tandis qu'il blessait assez sérieusement
Malaise à la jambe d'un cOnp de pied. D'autres
agents intervinrent et l'on réussit enfin à le con-
duire au poste central, où il fut eufertné dans un
violon.
Mais le forcené passa une grande partie de la
nuit à hurler comme une bête fauve, se ruant
contre les murs, frappant à grand coups de pied
dans la porte de sa prison provisoire. Enfin, enle-
vant son gilet, il essaya de s'étrangler en se le
passant autour du cou.
Des agents intervinrent et l'en empêchèrent,
mais le forcené s'vtait mis dans un tel état qu'on,
a dû le transporter il l'hôpital Saint-Antoine.
On a trouv sur lui des papiers au nom de Vic-'
tor Nelard, âgé de trente-trois ans, ouvrier fu
miste, domicilié rue Planchât.
Hier matin, à midi, un ouvrier peintre,
Louis Leduc, âgé de vingt-deux ans, demeurant
7, rue Biot, qui travaillait 7, rue Pierre-Charron,
an quatrième étage, est tombé de l'échelle sur
laquelle il était monté.
Transporté à l'hôpital Beaujon, le malheureux
y est mort sans avoir repris connaissance.
LES COURSES
DEALV1LLE
Aujourd'hui samedi aoaît J90i
NOS PRONOSTICS
PRIX DE Henxequeviu.e. Haies, à réclamer,
3,000 francs, mètres. Ecurie Thièbaux,
Pauletle.
PRIX DE LA Société DES steeple-chases DE
France. Steeple-chase, 4,600 francs, 3,400 mè-
tres. Tendre Amour, Empre.is of India.
tres. Ecurie Ledat, Karthaum.
PRm DE LA TERRASSE. Steeple-chase, ré-
clamer, francs, mètres; Hexamètre,
Juste Espoir.
Prix DE LA Reins Mathilde. Haies, handi-
cap, 10,000 francs, 3,000 métres.-Ecurie Liénart,
Utopie.
LES TRIBUNAUX
POUR É1KE ARKÊTÉ
Le 11 août dcrnier, un gardien de la paix
déambufait tranquillement place de la République
lorsqu'un individu, visiblement pris de boisson,
se planta devant lui et s'exclama
Arrête-moi, mon vieux, tu me feras plaisir
Le gardien, amusé, conseilla paternellement S
l'ivrogne de s'en aller. Mais un camarade du sus-
dit, le jeune Back, âgé de dix-huit ans, intervint
de façon plutôt malheureuse dans la conver-
sation.
Faut lui « rentrer dedans » faut lui casser
la figure si tu veux aller en prison espèce de
poire Tu ne sais pas parler aux agents 1
Du coup, le gardien de la pais, se fâcha. Il em-
poigna Back et l'arrêta.
Comparaissant, hier, devant la dixième cham-
bre du tribunal correctionnel, le donneur de
mauvais conseils s'est vu condamner à un mois
de prison pour outrages à un agent dans l'exer-
cice de ses fonctions et à une amende de 5 francs
pour ivresse.
NOUVELLES JUDICIAIRES
M. de Valles, juge d'instruction, a commis le
doeteur Socquet pour pratiquer l'autopsie du
cadavre de Louis Mégro, tué le 12 août dernier à
Maisons-Alfort, au cours d'une rixe.
Les deux frères Félix et Lucien Parisot, in-
culpés de ce meurtre, ont subi hier un interro-
gatoire de forme.
Dans nbtre numéro du' 15 août nous avons re-
laté le drame qui s'est déroulé dans un garni de
la rue et dont l'héroïne, Marie Destou-
ches, blessa grièvement, à coups de revolver, son
ex-amant Edouard Cnicouane, et sa rivale, Mar-
guerite de Mayo-Durazzo.
Le juge d'instruction, M. Leydet, s'est rendu
hier à l'hôpital Tenon pour recevoir la déposition
des blessés, mais la femme, dont l'état est grave,
n'a pu répondre à ses questions.
Chicouane, interrogé, n'a pu fournir au magis-
fille, petite Ariette, lui dit-il. Vous devez tout
me dire sans me cacher quoi que ce soit.
Seule mon ardente affection paternelle trou-
vera peut-être le remède il. vos douleurs.
Elle obéit.
Elle lui confia tout.
Elle parla de tout.
Aussi bien de la vieille comtesse de Bau-
dreuil, de sa fortune, de sa générosité pour
Philippe et pour elle, Ariette, que des con-
voitises folles éprouvées par Pauline, l'indi-
gne Pauline à l'égard de cette richesse.
Elle fit connaître au vieillard non seule-
ment tous les personnages qui l'avait ap-
prochée depuis son arrivée là-bas avec M.
Schmidt, mais aussi les milieux dans lesquels
elle avait vécu.
Très tard, quand le vieillard la quitta pour
aller se reposer dans la chambre que lui-
même avait prise dans le même hôtel, il
était au courant de tout ce qui menaçait
et la jeune fille et Philippe.
Quant à la folie du marquis, il la trouvait
curieuse, bizarre.
Un homme fou pour certaines questions,
parfaitement raisonnable et conscient pour
d'autres, il l'avait déjà vu d'autres fois.
Reviendra-t-il jamais complètement à la
raison ? se demanda-t-il avec angoisse.
Peut-être! Ces maladies mentales, non
héréditaires, sont si étranges !k
Et puis, finit-il par dire, en matière de con-
clusion, Dieu doit bien cela aa dévouement
de cette enfant incomparable.
-Une chose le préoccupait plus vivement.
C'était la passion que Philippe éprouvait
pour celle qu'il croyait sa femme.
Cela peut empêcher sûrement sa guéri-
son, pensa-t-il.
Il se réserva d'aller en parler seul au doc-
teur Seebach qui était un de ses amis, et de
trat d'autres renseignements que ceux établis
par l'enquête.
LA TEMPÉRATURE
Samedi 17 aotit, i?9' jourde l'année, 57- jour de
l'été. Saint Matâmes.
Lever du soleil a 4 h. 56, oouohtr 7 h. tl. Lever ds
la iune à 8 h. coucher 8 h. 5.
Très beau temps durant toute la jonrnée d'bier.
La température a baissé sur nos régions: elle était
hier matin de i-f à Berne, 23 il. Stockholm, Lisbonne,
'S i Livourne et il blon;ico.
On natait 5' au Puy-de-Dôme et au Pic-clu-Midi, 3
au mont Meunier.
En France, un temps nuageux et frais est probable.
Situation particulière aux ports français la mer
pst houleuse sur la Méditerranée, agitée sur la Manche
et l'Océan.
Variations atmosphériques du IG août, à l'hôtel dis
Petit Parisien.:
A 8 h. matin Id •/• 20* an-dessus de 0
Midi Î6S 238
4 h. soir W< "/̃ «•
Minuit ̃368" lti* -1
NA VIGA TION FLOV1ÀLB. 1« août, 7 heures da
matin:
Hautr-Seink. Pont de Seine, à Montcrean,
érluse de Varennes. pont dc'Mehm, S"66; pont
de Corbeil, écluse de Port-à-1'Angiais,
MARNE. écluse de Omnières, fii écluse de Cha-
lifert, -.w20: écluse de Charenton, 2*1
Basse Saisis. Ecluse du canal Saint-Martin,
ponc de la Tournelle, 0°69; pont Royal. écluse
de Suresnes, bnrrage de Bezons, pont de
Mantes, écluse de Mwicoart.
Oise. Barrage de Yinetta, i"-21.
BULLETIN FINANCIER
Paris, ifi août.
La liquidation de quinzaine, qui avait lieu, aw
jourd'hui, a été marquée par la grande abon-.
dance de l'argent et le peu d'importance des en-
gagements de la spéculation. Aussi le taux des
reports a été extrêmement .bas, 1/2 à 0/0
seulement.
La facilité de la liquidation, la fermeté des
marchés étrangers, qui ont monté hier pendant
que la Bourse était fermée ici, ont produit une'
bonne impression. La première partie de la
séance n été très ferme, et quelques valeurs, la
Rente française en tête, ont vu leurs cours prao-
gresser.
La fin de la séance a été un peu plus lourde, à
cause de la bais.se subite qui s'est produite sur la
Thomson-Houston elle recule de 020 à sans
que l'on puisse donner un motif bien précis pour
expliquer cette baisse.
Cependant l'ensemble du marché fait très
bonne contenance, malgré le peu d'activité dei
transactions.
Nos rentes sont fermes. Le 3 0/0 finit à 101 57.
L'Itatien est bien tenu à 97 40.
L'Extérieure espagnole est en reprise et passe
de 70 57 à 70 80.
Les Ponds ottomans sont calmes.
Le Turc C reste à 30 et le Turc D à 25 20.
Les établissements de crédit sont peu animés.
La Banque de Paris reste à 1048, le Crédit
Lyonnais à ilü3 et le Crédit foncier à G66.
Parmi les valeurs de traction, en dehors de la
baisse de la Thomson, signalons la lourdeur des
Tramways Sud à 285. La Traction est à 31 et
FEst-Parisien Le Métropolitain se tient à
571.
Le Rio Tinto est ferme à 1301.
Les chemins de fer espagnols varient peu. La
Nord d'Espagne finit il 18t et le Saragosse à 248.
Les mines du Transvaal sont animées et font
preuve de fermeté. La Rand Mines s'avance à
1067, la Goldtields à 200, l'East Hand à 193 50.
COURS DE CLOTURE
10t 57 ¡ Turc D 25 20
Italien 97 40 Banq.Ottomane 527 ..<
Extérieure 70 80 1 Rio Tinto 130t
Etendu d'eau fraîche
m d'eau de Seltz
avec un peu de
Sirop de citron,
constitue un
RAFRAICHISSEMENT
HYGIÉNIQUE
Tirage des Obligations ji_l§ dit Canal de Panama
Hier, à deux heures, au Comptoir d'Es-
compte, a eu lieu le 79e tirage des obligations
à lots de la Compagnie da Panama.
Le numéro gagne 500.000 fr.
Le numéro 448.8 îtt gagne 100.000 fr.
Le numéro i.73 1.88» gagne 10.000 frJ
Le numéro 1.844.O1O gagne 10.000 fr.'
Le numéro »4.3âB gagne 5.000 fr.
Le numéro gagne 5.000 fr.'
Le numéro $>SMK$5 gagne 2.000 fr.
Le numéro gagne 2.000 fer.
Le numéro 7ii> 1 .7&0 gagne 2. 000 fr:
Le numéro l.â:t'.>.233 gagne 2.000 fr:
Le numéro gagne 2.000 fr.
Les ou numeros suivants gagnent chacun
tranca
19 398
453 690 993
91 628 479 983 1.14G.643
143 981 567 349 108 1.243.446 1.711.807
163.669 569 463 791 364
600 505 822 851 1 307.921 1.810.599
185 849 601.311 878 453
305 468 634 933 968 1.439.036 i.895.099
313 889 633.831 938 448 1. 446.608 1.940.46S
334.235 647.589 940 439 1.535.069 1.946.225:
Vendredi 16 août.
BEAUVAIS. Ce=matin, à quatre heures et de.'
mie, un incendie a completement détruit les bâ·
timents servant de magasins à fourrages de la
garnison et de la gendarmerie des arrondisse-
ments de Beauvais et de Clermont, situés dans
l'ancienne usine Dupont-Harger, rue Albert-et-
Arthur-Desjardins. En quelques minutes, ces bâ-
timents, renfermant de la paille, du foin et de
l'avoine, ont été embrasés et se sont écroulés.
Les pompiers de Beauvais ont dû se contenter de
préserver les bâtiments voisins. Les pertes sont
estimées à francs environ.
-»-• En allant retirer du linge au lavoir, Mma
veuve Moncomble, épicière à Marseille-le-Petit,
est tombée dans l'eau et s'est noyée.
SENS. Un nommé Eugène Bénard, mécano
sien a bord de la drague de M. Brissot, entrepre-
neur, est tombé accidentellement dans l'Yonne.
Son corps a été retiré de la rivière quelques heu-
res après.
NEVERS. Un ouvrier charbonnier, Edouard
Veille, qui avait gravement blessé d'un coup da
couteau un nommé Jean Chauve, aubergiste à
Giry, a été arrêté et écroué a la prison de Cosne.
Simon, facteur-receveur des poster
à Corancy, a fait une chute de bicyclette si mal-
prendre après cela telles résolutions que lui
dicteraient sa conscience d'honnête homme'
et son autorité de médecin.
Il avait été convenu entre le docteur Bau-
drutt et Arlette que partout, à l'hôtel comme
ailleurs, on les donnerait, tous les deux, Phi-
lippe et elle, comme mari et femme.
En arrivant, en effet, elle avait signé sur le
registre qu'on lui avait présenté Monsieur et
madame Bernard.
Le jeune homme ne paraissait plus se sou-
venir du nom qui avait été le sien.
Le marquis de La Hoche-Juversae, pourlui,
n'existait plus, n'avait jamais probablement
existe.
Le nom seul de Philippe était retenu par sa
mémoire, comme ayant été le sien.
Ariette avertit le docteur que désormais ils
étaient tous les deux monsieur et madama
Philippe Bernard.
Cela couperait court à toutes les indiscré-
tions possibles.
Au docteur Seebach, on dirait la mème
chose.
Svbille, car Philippe probablement devant
le célèbre spécialiste l'appellerait ainsi, était
venue en Suisse pour soigner dans le calma
et loin de toutes relations son mari malade.
Le docteur Baudrutt resta longtemps avec
son confrère.
Quand il en sortit, Il connaissait son
diagnostic.
Sans voir Philippe, le docteur Seebach, qui
avait eu un autre cas se rapprochant de celui
du marquis, savait il quoi s'en tenir.
L'après-midi, le vieux médecin, néanmoins,
les conduisit tous les deux dans le cabinct de
son illustre confrère.
(A suivre.) Paul d'àigremont,
̃ 35SH
»i«r routier passe à cinq heures quarante-cinq
minutes.
A PoNTcnAiiTRAïN, même groupe de tête,
mêmes suivants. Terront et Jules Dubois se font
applaudir en automobile.
A DREUx, Lesna et Aucouturier passent à sept
heures un quart. A Verneuil, Lesna passe à huit
heures trente-six. Aucouturier a eu un accident
de machine et passe, roulant sur une jante, neuf
minutes après.
A Saint-ALvurice-de-Charencey, à Mortagne,
Lesna toujours premier et très frais, avec vingt
minutes d avance sur Garin, Fischer et Aucou-
turier. Huret et Rivierre, toujours calmes, pas-
sent une demi-heure après Lesna.
A Alençon (190 kilomètres), Lesna arrive à onze
heures treize, avec vingt minutes d'avance sur
les autres. A Pré-en-Pail l'ordre est le même
derrière Lesna, Fischer et Aucouturier, d'une
part, Huret, Rivierre et Miller, d'autre part, sont
ensemble.
A MAYENNE, Lesna a été contrôle à une heure
vingt-trols kil. de Paris).
A LAVAL, Lesna est passé à deux heures trente
en bonne forme. Il est reparti immédiatement.
Gougoltz a abandonné depuis Pontchartrain.
Rivierre est passé à Laval à trois heures treize
minutes; Frederick à trois heures dix-neuf. Ils
paraissent en excellente condition. Huret est
passé à quatre heures dix-neuf. 11 mm que d'en-
traîneurs.
A Vitré, Lesna à trois heures quarante-trois,
Garin, Aucouturier, Fischer, Rivierre, Frédérick,
Milter, Huret dans l'ordre, le dernier à cinq
heures cinquante-six.
LES ARRIVÉES A RENNES
A RENNES, Lesna passe premier à quatre heu-
res cinquante-quatre et signe sans descendre de
machine. Il a mené un train d'enfer et bat tous
les temps de Terront de 5 à 6 Silomèlres à
l'heure.
Une foule énorme lui fait une magnifique ova-
tion. Garin, Fischer et Aucouturier arrivent en
peloton à cinq heures quarante-sept. Garin et
Aucouturier repartent après avoir signé; Fischer
qui paraît fatigué se lave avant de repartir. Il suit
les deux précédents à cinq minutes d'intervalle.
Rivierre arrive très frais, dix minutes après; il
signe et repart au milieu des ovations.
En arrivant à Rennes, un des entraîneurs de
Rivierre est tombé et s'est blessé sérieusement.
Au delà de Rennes, le pauvre Fischer est tombé
de lassitude. Il s'est assis sur l'accotement de la
route, demandant à boire. Pendant ce temps,
Rivierre passait. Pris d'une rage folle, Fischer,
malgré sa soif ardente, est remonté alors en ma-
Jhine et a suivi son terrible adversaire.
Frederick est arrivé à Rennes sans entraîneurs
t six heures quarante-sept. Il s'est fait friction-
ner, a pris un bouillon, buvant ensuite de la
chartreuse et de la limonade, et s'en est allé
dispos.
Dix minutes après, arrive Miller, qui trouve
des entraîneurs et repart à fond.
hliller arrive à sept heures trente-quatre, suivi
par Huret. Tous deux se plaignent de manquer
d'entraîneurs. Ils s'arrêtent quelques instants.
Charles Kerff arrive à sept heures cinquante-
cinq. Il paraît fatigué. Enfin, Chevallier, arrivé huit heures, s'est trouvé malade et s'est arrêté
pour recevoir des soins.
Les trois premiers routiers ont passé presque
ensemble Brangé il huit heures vingt-quatre,
Rasière et Robertson à huit heures vingt .nq.
Ils ne paraissent pas fatigués.
DE SAINT-BR1EUC A BREST
Au contrôle de Saint-Brieuc, autour duquel
trois mille personnes sont massées, Lesna, dans
une forme merveilleuse, paraissant plein d'en-
train, arrive à huit heures trente, signe et repart
aussitôt, acclamé frénétiquement.
Garin et Auccuturier passent à neuf heures cin-
quante-deux. Joseph Fischer, qui avait suivi jus-
qu'à Reines, a abandonné le groupe Aucouturier
et est très dispos.
LE VIRAGE DE BREST
A BRÊST, toutes les dispositions étaient prises
rour le contrôle et le virage des coureurs de
Paris-Brest. Un contrôle permanent était établi
dans un café du Champ de Bataille où devait
avoir lieu le virage.
Le bureau du Véloce-Club brestois était en
permanence à ce contrôle.
Le temps est beau et il vente très peu. L'arri-
vée des coureurs sera signalée par des sonneries
de clairon, depuis le contrôle jusqu'en dehors
de la ville, ce qui permettra au public de se ga-
rer à temps.
Les curieux s'assemblent aux vitrines des
journaux, où les premières dépêches concernant
la course sont affichées depuis huit heures du
matin.
CLUNT. Prête-moi ta femme pièce en deux actes,
de M. Maurice Desvallières. Les Joies du foyer,
comédie en trois actes, de M. Maurice Hennequin.
La composition d'un spectacle de saison d'été
est toujours chose fort délicate. NI. Marx, qui
connaît les goûts de son public habituel, n'a pas
hésité à faire un emprunt au vieux répertoire du
Palais-Royal. Et c'est ainsi qu'hier soir, sur l'af-
flche de Cluny, on a vu reparaître deux comédies
comptant chacune un nombre respectable de re-
présentations.
Alors que Prêta-moi ta femtne! la pièce de M.
Desvallières, remonte aux premiers jours de sep-
tembre 1883, les Joies rlii foyer, de M. Maurice
Hcnnequin, n'ont atfronté le feu de la rampe
qu'au début de la saison théâtrale de
L'une et l'autre de çes comédies ont retrouvé
hier leur premier succès.
Les trois actes des Joies du Foyer sont peut-
être un peu grêles; mais M. Hennequin a eu le
rare mérite de rompre avec le quiproquo fasti-
dieux, dont on a un peu trop abuse dans le
vaudeville. Le dialogue est gai, sans grosse
bouffonnerie avec de fines pointes d'observation;
et le sujet est amusant.
Le baron de Térillac, en ayant assez de la
fête a laissé enlever sa maîtresse, une cer-
taine Angèle Pinteau, par son ami Céricourt, un
viveur qui se fait gruger par les cocottes. Et,
bien décidé à rompre avec son ancienne exis-
tence, le baron va se réfugier dans le coquet pe-
tit hôtel acheté par lui pour son neveu Adrien,
qu'il a marié et qui fait son voyage de noces.
Mais, hélas au retour les jeunes époux sont
en froid. La belle-mère, la digne Mme de laThi-
baudièro, a pris parti contre son gendre et pousse
.sa fille, Annette, à la révolte. La terrible femme
s'est installée dans l'hôtel et fait fuir les rêves de
paix et d'égoïste tranquillité du baron, qui, en sa
qualité d'oncle à héritage, comptait se faire
choyer et dorloter.
Tandis que tous plient devant lime de la Thi-
baudière, Adrien s'insurge. Il a juré de se récon-
cilier avec sa femme, qu il adore, et, pour réus-
sir, il emploiera tous les moyens possibles. Il ira
même jusqu'à débaucher son beau-père, le ti-
mide M. de la Thibaudière il le grise, l'emmène
dîner au cabaret et en fait son complice.
Bref, le complot réussit; Mme de la Thibau-
dière doit s'avouer vaincue et Annette tombe
dans les bras de son époux. Mais les drames de
N» 70. Feuilleton du PETIT Parisien.
LES DEUX AIMEES
GRAND ROMAN INÉDIT
DEUXIÈME PARTIE
LES MILLIONS DE BAUDREUIL
XI (suite)
La Plaie vive
A la fixité de ses yeux, laquelle devenait
effrayante, surtout quand Philippe s'isolait
de ce qui l'entourait, le vieux médecin vit
bien qu il y avait en lui, quelque chose d'ex-
traordinaire.
Il attendit, avec le tact qui le caractérisait,
l'explication qu'Ariette certainement lui don-
nerait.
Elle commença, en effet.
Mon cher docteur, à la suite d'une grave
blessure reruc en duel, mon.ami a été entre
la vie et la mort. La blessure a guéri, mai» l'é-
branlement nerveux a causé quelques ravages
dont je vous parlerai, et c'est pour rétablir la
santé de Philippe que j'ai quitté Paris à l'insu
même de la famille qui lui reste, une sœur
su mère, comme vous le savez, ayant disparu.
Depuis sa folie, Philippe, jamais n'avait de-
mande des nouvelles de la marquise.
En ce moment même, il ne parût pas se
rendre compte qu'il s'agissait d'elle.
Ah tit le médecin qui pressentait bien
des choses, dans les énigmatiques paroles de
la jeune fille. Et vous allez vous installer
Saint-Moritz avec votre malade't
Traduction et reproduction interdites.
famille auxquels il la pu assister ont singulière-
ment modifié l'opinion du baron de Térillac sur
les joies du foyer. Il regrette sa vie de vieux
garçon, s'attendrit sur le souvenir d'Angèle Pin-
teau et. la reprend à son ami Céricourt, qu'il
raillait de sa naïveté.
Sans avoir la finesse de 1\1. Saint-Germain créa-
teur du rôle, M. Gaillard a été très amusant dans
les élans de révolte do la Thibaudière NI. Dar-
gat, sous les traits du baron de Térillac, a re-
cueilli avec M. Gravier, le gâteux Céricourt, une
bonne part des applaudissements.
Mme Favelli, qui interprète le rôle de la co-
cotte Angèle Pinteau, ne fait point oublier Mme
Lavigne, mais se tire adroitement de scènes as-
sez lestes; Mme CuineUMmede la Thibaudière),
a des fureurs comiques etsoutient sans défaillance
un rôle fort lourd.
MM. Villaret et Rivers, et Mme Dupeyron, com-
plètent une interprétation excellente.
Dans Prête-moi ta femme! qui précédait les
Joies du foyer, la troupe de Cluny a montré une
fois de plus ses réelles qualités. L'ensemble est
d'une homogénéité absolue. Le public a fait le
plus favorable accueil à la comédie de M. Des-
vallières et à ses interprètes, M. Muffat en tête.
Tous ont d'ailleurs contribué dans la mesure de
leurs forces à mener rondement cet éclat de rire
en deux actes.
M. Marx peut attendre patiemment avec ces
deux pièces, qui fourniront sans nul doute une
nouvelte et fructueuse carrière.
ÉCHOS ET NOUVELLES
Le général André, rentré hier matin, à Paris,
venant de Langres, repartira ce soir à huit heu-
res quarante-quatre, se rendant à Dijon, où il
passera la nuit.
Dimanche matin, le ministre de la Guerre sera
à Auxonne, où il présidera les fêtes de gymnasti-
que. Un banquet aura lieu à midi en son hon-
neur. Le général André sera de retour lundi
matin Paris.
Saïd-Mohamed, sultan d'Anjouan, est arrivé
hier à Paris par la gare de Lyon. Il y a été reçu
par M. Lemoine, sous-chef de cabinet du mi-
nistre des Colonies, qui, au nom de M. A. De-
crais, absent de Paris en ce moment, lui a pré-
senté ses souhaits de bienvenue.
Le délégué du ministre a acecompagné ensuite
le sultan jusqu'à l'hôtel où il résidera pendant
son séjour à Paris.
Une réception a eu lieu hier à la légation royale
de Serbie à l'occasion de l'anniversaire de la
naissance du roi Alexandre.
Un lunch a été offert aux membres de la colo-
nie par Mme Nicolitch.
M. A. Nicolitch, ministre de Serbie, a porté un
toast à la santé du roi et de la reine.
Ce toast a été accueilli par des jivitis.
Déjà les signes précurseurs de l'hiver.
Depuis hier, les squares de Paris ferment à
dix heures du soir, au lieu de onze heures.
L'incendie de l'usine -d'absinthe à Pontarlier a
eu cette conséquence inattendue de résoudre un
problème géographique controversé.
Au cours du sinistre, des flots d'absinthe se
sont, des caves, déversés dans le Doubs qui coule
le long de l'usine. Or, hier matin, la rivière la
Loue était imprégnée d'absinthe. La Loue est
une belle rivière du Jura qui jaillit d'une ca-
verne, ,à douze kilomètres nord-ouest de Pon-
tarlier, par une source quL est la plus puissante
de France, double de celle de Vaucluse.
Ces eaux sont celles du plateau criblé d'enton-
noirs comme les Causses mais plusieurs géolo-
gues, et spécialement M. Fournier, professeur il.
la Faculté de Besançon, ont dit que la puissance
de la source de la Loue s'expliquait parce que, là
ressortait une partie des eaux du Doubs, qui se
perdent dans les fissures du lit en aval de Pon-
tarlier. Des expériencas tentées pour colorer les
eaux du Doubs et voir si la couleur se retrouvait
dans la Loue n'avaient pas donné de résultat.
Mais l'exoérience involontaire faite par les dis-
tillateurs déversant un million de lih-es d'absin-
the dans la rivière a donné la démonstration.
L'apéritif verse à Pontarlier est ressorti par la
source de la Loue et imprègne de son parfum
les pittoresques rivages de la rivière jurassienne,
laquelle, le fait est mamtenant prouvé, n'est
qu'un second bras partiellement souterrain du
Doubs.
Un enterrement en automobile a eu lieu mer-
credi dernier, non pas en Amérique, mais en An-
gleterre.
Le défunt, M. William Drake Ford, était em-
ployé à la Compagnie Draimler, bien connue
pour ses moteurs. Une automobile de six chevaux
avait été transformée en une espèce d'affût; les
roues étaient peintes en noir, et le châssis recou-
vert de draperies.
Le cercueil disparaissait sous les couronnes.
Les parents suivirent le char, et de nombreuses
automobiles funéraires se joignirent au cortège.
Ce curieux spectacle a fait sensation.
Au sujet de l'affaire Tropmann, qui fit tant de
bruit en son temps, un de nos confrères raconte
l'amusante anecdote suivante
On sait que les victimes de Tropmann furent
découvertes, dans le champ où il les avait en-
fouies, par un maraîcher nommé Gaspard. Ce-
lui-ci se rendait au marché lorsque son chien
s'arrêta et se mit à creuser la terre.
Très intrigué, Gaspard descendit de sa charrette
et alla chercher son chien. Il mit ainsi à décou-
vert les cadavres.
Or, le brave Gaspard, auprès un séjour d'une
quinzaine d'années en Amérique, où il a amassé
une petite fortune comme classeur de laine, est
venu se fixer dans les Hautes-Pyrénées.
Avant-hier, il venait à Tarbes consulter'un
avocat, M* Dasque, député. Il lui a, à cette occa-
sion, raconté son histoire et, entre autres détails,
il.lui a rappelé celui-ci:
Après sa lugubre découverte, Gaspard ayant
prévenu nn gendarme, lui raconta qu'il était des-
cendu de sa charrette pour ailer voir ce que fai-
sait son chien. Ici le bon gendarme l'interrompit:
Il Pardon, lui dit-il avant de continuer, je dois
vous dresser un procès-verbal pour avoir, de
votre propre aveu, abandonné votre charrette
sans conducteur sur la voie publique. v
Le procès-verbal n'eut pas de suite. Mais Gas-
Si vous le trouvez bon, quand nous au-
rons causé ensemble, oui, telle est mon in-
tention.
Mais avant toutes choses, je voudrais con-
sulter avec vous ici même, à Zurich, le docteur
Seebacb qui jadis à Saint-Moritz a si mer-
veilleusement guéri ce riche Américain.
M. Troobeer. Oui je me souviens 1
Quand vous aurez sa consultation, vous
soignerez Philippe, n'est-ce pas, mon cher,
mon excellent ami ?
Ce nom du docteur Seebach, spécialiste
célèbre pour les maladies mentales, expli-
quait à Baudrutt et le mutisme de Philippe,
et la fixité de ses prunelles, et bien des détails
que tout d'abord il n'avait pas compris.
Il le regarda de son pénétrant regard ferme
et doux, un regard particulier qu'il prenait
avec certains malades.
Vous voudrez bien que je m'occupe de
vous, n'est-ce pas, monsieur? lui demanda-t-il
de sa bonne grosse voix.
Arlette seleva, et posant sa main sur l'épaule
du vieillard
Philippe, dit-elle, je l'aime beaucoup.
Il a été bien bon pour moi quand j'ai été
orpheline et abandonnée. Tu lui obéiras,
n'est-ce pas
Le jeune homme sourit.
Je ferai tout ce qui te sera agréable, ma
Sybille, dit-il.
A ce .nom, une contraction passa sur le fin
visage de l'étrangère.
Elle fut rapide..Néanmoins le médecin l'avait
vue.
Je voudrais tant te voir guérir, dit-elle,
complètement guérir!
Et tu m'aimeras ainsi qu'autrefois
alors?
Une rougeur violente couvrit les joues d'Ar-
lette.
pard garde un joyeux souvenir du gendarme
qui, ses écritures terminées, lui dit tranquille-
ment
« Le devoir avant tout. Maintenant, continuel. »
Un service funèbre à la mémoire du prince
Henri d'Orléans a eu lieu hier matin, à dix heures,
à l'église Saint-Pierre de Chaillot, qui avait été
pour la circonstance entièrement tendue de noir.
Une affluence nombreuse assistait à cette céré-
monie. M. Decrais, ministre des Colonies, s'était
fait représenter par M. Fonteneau, sous-chef de
son cabinet.
Un autre service funèbre a eu lieu presque à
la même heure, à dix heures et demie, à Saint-
Firmin, près de Chantilly, où réside actuelle-
ment, comme on sait, le duc de Chartres, père
du prince Henri d'Orléans. Cette cérémonie avait
gardé un caractère tout intime.
Un fabricant de cannes américain, M. Gatling,
vient de construire une nouvelle charrue auto-
mobile, qui va révolutionner, dit-on, tous les
procédés de culture connus jusqu'à présent. Avec
la nouvelle machine, on affirme qu'un seul
homme pourra cultiver une étendue de terrea
considérable.
Dans une grande administration
Eh bien! monsieur, dit un étranger à un
jeune bureaucrate qui fume une cigarette, les
pieds sur son bureau, vous devez avoir joliment
à travailler dans ce moment?
Ne m'eu parlez pas, répond l'employé, c'est
à n'y pas tenir. Nous « veillons » tous les jours
jusqu'à six heures!
SËCCÔfÏNE o 66 ÇA COLLE «'Uv* «̃«!'
DULLETIN DU TRAVAIL
LA GRÈVE GÉNÉRALE
Le referendum sur la grève générale des mi-
neurs a eu lieu hier dans le bassin houiller de
l'Allier,
Voici les résultats du vote:
A Bezenet, il y a eu 643 votants dont 600 ont
voté pour la grève, 41 contre et 2 bulletins nuls;
on compte 253 abstentions.
A Montvicq, sur 855 inscrits, il y a eu 337 vo-
tants 316 pour la grève, 21 contre, 518 absten-
tions.
A Doyet, les inscrits étaient au nombre de 493.
On a compté 428 votes: 383 pour, 42 contre et
65 abstentions.
Les houillères de Saint-Eloi avaient 1,245 inscrits.
Sur 896 ouvriers qui ont voté, 890 se sont pro-
noncés pour la greve générale, 4 ont voté contre,
349 se sont abstenus.
Aux mines de la Bouble, il y avait 352 inxcrits
et 235 votants. 229 ont voté pour, 5 ont Vote con-
tre. II y a eu 117 abstenlions.
Les centres de Bezenet, Montvicq, Doyet, Saint-
Eloi et la Bouble ont donc fourm ensemble les
résultats suivants inscrits, Pour la grève,
2,418; contre, 113; abstentions, 1,302.
Les mines de Commentry et des Ferrières n'ont
pas encore voté.
LES LIVRES
Sommaire de la Reçue île Paris du 15 août. L'é-
mouvante Chevauche» au gouffre Sedan, do Paul et
Victor un bien joli roman et bien ,-imu-
saut, le Gamin tendre, par G. Bmet- Valmer un curieux
récit de voyage, chez les Senouw-is et les Touaregs, par
Si Mohammed el Hachaïctn; M-irie-Antoinette, le 10
août 179-2, par le marquis de Clermont-Galleraude
lord Rosebcry, par Ach. Viallate, etc., etc.
UN VILLAGE EN FEU
(De notre correspondant particulier)
Relhel, 16 août.
Un incendie d'nne extrême violence a détruit
une rue entière du village de Saint-Loup-en-
Ghampagne.
Le Jeu a pris dans une grange attenant à l'ha-
bilation de M. Laurent Machette, cultivateur, et
la maison tout entière fut bientôt la proie des
flammes.
De là, l'incendie, avec une déconcertante rapi-
dité, a gagné les maisons voisines, si bien qu'en
peu de temps toutes les habitations de la rue,
sur une étendue de 70 mètres et sur une profon-
deurs de 40 mètres environ, étaient en flammes.
Dès la première alarme, les habitants acconrus
furent impuissants à enrayer le sinistre. At'iarri-
vée des pompes de Tagnon, Avanoon, Pizy, Ber-
gnicourt et Lécaille, qui furent rapidement mises
en batterie, on ne put que préserver les maisons
des rues adjacentes.
Au cours du sauvetage un accident s'est pro-
duit. Une femme Surpli-Chevalier, en voulant
faire sortir un cheval de son écurie, s'est cassé
une jambe. a
Les dégâts sont très importants. Ils s'élèvent i
environ 80,000 francs, supportés par dix proprié-
taires. Ils sont couverts par des assurances.
Le Théâtre du Peuple
(De notre correspondant particulier)
Remiremont, 16 août.
La représentation de la tragédie rustique de
Maurice Pottecher, l'Héritage, interprétée par les
artistes du théâtre du Peuple, et de la comédie
de Jules Renard, Poil de Carotte, interprétée
par la troupe du théâtre Antoine, avait attiré
hier au théâtre du peuple de Bussang, situé à
flanc de coteau, dans un superbe décor dont
l'arrière-plan est constitué par les montagnes
et les forêts de sapin, une affluence considé-
rable.
hfalgré l'incertitude du temps, des trains spé-
ciaux venant d'Epinal et de Gérardmer ont
amené de nombreux voyageurs venus pour as-
sister à la représentation.
Depuis sa fondation, 1" septembre 1895, le
théâtre du Peuple de Bussang a donné successi-
vement en 1895, le Diable marchand de goutte;
en 1896, Morteville en 1897, le Sotr de Noël; en
1898, Liberté et le Lundi de la Pentecdte; en 1899,
Chacun cherche son trésor, et enlin, en 1900, l'Né-
ritagc, tragédie rustique en prose de M. Maurice
Pottecher.
C'est cette pièce qui a été également jouée
hier. Elle comprend cinq personnages qui, pen-
dant près de deux heures, ont retenu l'attention
de plus de 2,000 spectateurs.
Les situations pathétiques et les scènes émou-
vantes qui se succèdent, les perfidies d'une
femme acariâtre, avare, criminelle, qui cache sa
perversité sous des dehors religieux, ont vive-
ment impressionné ce grand public, qui n'a mé-
nagé ni aux interprètes ni à l'auteur ses applau-
dissements.
Poil de Carotte accompagnait sur l'affiche
ritage.
Nous ne ferons pas l'analyse- de l'amusante
Oui, dit-elle, comme avec un surhu-
main effort, mais il ne faut plus être malade.
Le marquis regarda le médecin.
Alors, dit-il, rendez-moi vite la santé.
Le docteur s'approcha et lui posa quelques
questions.
Bien, dit-il au bout d'un instant, je ne
veux pas vous fatiguer ce soit. Il faut, au
contraire, vous coucher pour vous reposer
des fatigues du voyage, demain je vous exa-
minerai à fond.
Et vous me guérirez?
Si vous voulez être raisonnable, oui.
Philippe regarda son infirmière comme en
extase et soupira.
Oh! je le serai!
Ja vais appeler un valet de chambre
pour le déshabiller, dit Arlette. Il me faut un
peu présider à ce coucher, car tout ici lui est
étranger. Après, je reviendrai, docteur, et
nous causerons.
Philippe était calme.
La promenade faite dans ce pays tranquille,
au bord de ce lac incomparable, évidemment
lui avait fait du bien.
Ne me quitte pas, dit-il à Arlette, quand
il fut couché.
Tu veux bien me permettre cependant
d'aller causer avec le docteur. Il s'agit de
toi.
Tu seras loin?
Non, à côté. En laissant la porte ouverte,
tu me verras.
Bien alors, va.
Elle s'arrangea, en effet, de façon que de
son lit Philippe pût voir le visage de celle
qu'il prenait pour Sybille. Et elle s'assit.
Alors, en langue romanche, elle raconta à
eon vieil ami tout ce qui lui était arrivé.
Comment elle avait été accueillie par cette
1 chère famille de Juversac.
comédie de Jules Renard, que tous nos lecteurs
connaissent, nous nous bornons à constater
qu'elle a été magistralement interprétée par la
troupe du théâtre Antoine.
Tamis SUISSES
PARIS
Accident dans une Caserne
Un engagé volontaire, Louis Gobut, âgé de dix-
neuf ans, originaire de Nantes et appartanant
depuis un mois et demi seulement à la com-
pagnie du 76- de ligne, en garnison à la caserne
du Château-d'Eau, avait résolu, la nuit dernière,
avec deux de ses camarades, de s'évader pour
aller faire la fête.
Les trois hommes, munis de cordes qu'ils
avaient trouvé dans la cour, se rendirent dans
une pièce située au troisième étage et donnant
sur la rue de l'Entrepôt.
Après avoir fixé une corde au pied d'une table
de la chambre, Gobet commença, opérer sa
descente, mais le cordage, trop faible, se rompit
et le malheureux soldat fut précipité dans le vide
et vint s'abattre sur la chaussée.
Relevé par des passants, on constata que Gn-
bet, outre une fracture à la base du crâne, avait
une jambe cassée et des contusions sur diverses
parties du corps.
Le blessé, dont l'état est absolument désespéré,
a été transporté à l'hôpital militaire de la rue des
Récollets.
La Crime do Charentonneaü
M. Lemercier, juge d'instruction, remplaçant
son collègue, M. Schlumberger, actuellement en
congé, vient de délivreur le permis d'inhumer de
la petite victime de l'horrible crime de Charen-
tonneau, Sidonie-Augustine Poitrault.
La mise en bière aura lieu à la morgue, où le
corps se trouve toujours déposé.
Lundi matin, à onze heures et demie, le cer-
cueil sera transporté de la morgue à l'église de
Joinville-le-Pont, où un office sera célèbre à une
heure.
L'inhumation aura lieu ensuite au cimetière de
la localité.
Pour un Sou
Dans l'après-midi d'hier, vers deux heures, une
bande de gamins suivaient, en se bousculant à
travers la rue de Crimée, plusieurs couples de
gens qui venaient d'assister à un baptême.
Le parrain et la marraine .jetaient aux enfants,
comme c'est la coutume, des sous et des dragées.
Mais les gamins préféraient de beaucoup s'achar-
ner à la conquête des pièces de monnaie, et lors-
que celles-ci étaient jetées, il en résultait des
luttes épiques.
Soudain, au milieu des exclamations de gaîté,
des cris effrayés se firent entendre.
Le tragique venait en effet de se mêler au co-
mique.
Au moment où une dizaine de bambins se dis-
putaient un son tombe sur la chaussée, était ar-
rivée une voiture de livraison.
Le véhicule marchait à une -allure raisonnable,
et son conducteur, dès qu'il eut aperçu le groupe
d'enfants, le dirigea comme il convenait.
Néanmoins, et par suite d'une circonstance que
personne ne pouvait prévoir, un accident se pro-
Poussé violemment par l'un de ses petits ca
le jeune Auguste Souklin, âgé de dix
ans, dont les parents sont domiciliés rue Julien-
Lacroix, vint tomber sous l'une des roues de la
voiture.
Le pauvre enfant eut la jambe gauche écrasée
à la hauteur du genon, et, en outre, il se fit une
grave blessure A la tète.
Transporté aussitôt dans une pharmacie voi-
sine, l'infortuné Auguste Souklin y a reçu les
premiers soins qu'exigeait son état très grave,
conduit à l'hôpital Bichat.
Victime de Son Oé&ouemsnt
Vers dix heures et demie du soir, le cheval at-
telé au fiacre 9Gi2 s'est subitement emballé hier,
boulevard Voltaire.
L'animal, livré à lui-même (car son cocher
avait été projeté sur le sol) se dirigeait ,il toute
allure vers la place de la Nation.
Déjà il avait accroché un autre véhicule et me-
naçait de causer des accidents plus graves, lors-
que le gardien de la paix Arnoux, du onzième
arrondissement, s'élança au devant de lui, réussit
il. saisir ses brides, et se suspendant au brancard
s'efl'orça de le maîtriser.
Doué d'une énergie peu commune, il y parvint,
mais seulement après avoir été traîné sur plus
de cent mètres.
On constata alors que lo courageux agent avait
été blessé au visage, à la poitrine et au bras
droit. Il se plaignait en outre de ressentir des
douleurs internes; aussi 1\1. Goulïer, commissaire
de police, l'a-t-il fait conduire immédiatement à
l'hôpital Tenon.
Horrible Accident
Un accident des plus graves s'est produit,
avant-hier soir, dans une scierie mécanique de
la rue Servan.
Le chauffeur-mécanicien de l'usine, M. Jules
Babot, figé de quarante-sept ans, domicilié rue
de la Folie-Regnault, visitait ses appareils, lors-
que soudain un formidable jet de vapeur l'unvi-
ronna, le brûlant atrocement sur tout le corps.
Le malheureux s'affaissa, poussant des cris dé-
chirants. On le transporta à l'lnpital Saint-Louis,
mais malgré tous les soins qui lui ont été pro-
digués, M. Babot n'a pas tardé à succoniber à
ses horribles blessures.
M. Bottolier-Lasquin, commissaire de police,,
se préoccupe de rechercher les causes de ce triste
accident, car on n'a pas pu les déterminer encore
exactement.
Deux précoces Vagabonds
Des agents recueillaient hier soir, vers dix
heures, deux enfants âgés d'une dizaine d'années
qui s'étaient assis quai Malaquais, sur le rebord
du trottoir, et pleuraient à chaudes larmes. Con-
duits chez NI. Euriat, commissaire de police, les
deux petits déclarèrent se nommer Georges et
Charles Landreis.
Ils racontèrent au magistrat que leurs parents
habitaient près de la porte de Romainville.
Les deux enfants, interrogés sur le motif qui
les avait engagés à fuir le domicile paternel,
répondirent en sanglotant qu'avant-hier, vers six
heures du soir, ils avaient appris par des voisins
que leur père était mort à trois heures de l'après-
midi, et qu'à deux heures d'intervalle leur mère*
l'avait suivi dans la tombe.
Emu, par cette poignante histoire le commis-
saire de police fit néanmoins faire une enquête
par ses inspecteurs, laquelle demeura intruc-
tueuse on ne retrouva pas trace près de la porte
de Romainville, de deux personnes mortes dans
les circonstances dites par les enfants.
Enfin, vers six heures du matin, on vit arriver
au commissariat un homme et une femme tout
Ce qu'elle était devenue pour la marquise,
pour Madeleine une fille, une sœur.
Mais ce fut surtout Philippe et le dur mar-
tyre qu'il lui avait fait subir qu'elle dit dans
ses douloureux détails.
Elle l'avait aimé du jour où elle l'avait vu.
Lui, n'avait jamais même deviné cette pro-
fonde tendresse.
Il s'était marïé avec une autre; cette autre
était morte; elle avait vu Philippe la pleurer
amèrement.
Et un jour, que blessé, mourant, elle l'a-
vait sauvé, une violente émotion lui avait
tout à coup enlevé la raison.
Et Arlette avait alors senti son dur martyre
augmenter par cette complication incroyable;
Philippe la prenait pour la morte, il revoyait
en elle la Sybille qu'il avait adorée. 11 l'adorait
toujours.
Et comme en finissant de prononcer ces
paroles un nuage de pourpre s'était étendu
sur ses joues pures, le vieillard, qui avait
déjà été frappé par les ardents regards que
Philippe attachait sur la jeune fille, pressen-
tit toute la vérité.
Quand vous avez quitté Paris, lui de-
manda-t-il, soupçonniez-vous le genre de ten-
dresse qui naissait en lui pour vous
Elle se redressa.
Ses beaux yeux limpides eurent un éclair.
Ah Dieu, non, s'écria-t-elle. Je veux le
sauver. Je donnerais ma vie pour le préser-
ver des pièges horribles, peut-être mortels,
que la cupidité lui fait tendre. Mais vivre
avec le danger que vous devinez, docteur.
Non, pour nen au monde, je ne l'eusse ac-
cepté. 0
Alors le médecin voulut avoir d'autres ex-
plications.
Je vous aime comme si vous étiez ma
en larmes lui cherchaient leurs deux enfants
disparus.
M. et Mme Landreis, qui habitent rue du Pont-
aux-Choux et auxquels on a rendu les deux va-
gabonds, ont remmené ceux-ci, après, toutefois,
qu'une sévère admonestation leur a été adressée
par M. Euriat.
En Bataille rangée
Depuis longtemps déjà, une profonde inimitié
régnait entre Narcisse Dufourmantel, âgé de
trente-deux ans, habitant au numéro 24 du pas-
sage Bertheau, et les frères Battavoine, chiffon-
niers, rue de la Pointe-d'Ivry.
A la suite de nouveaux griefs, les frères Batta-
voine, s'étant assurés le concours de quelques
camarades et d'individus sans scrupules, s'en
vinrent dans la soirée d'hier, vers cinq heures,
provoquer leur ennemi.
Dufourmantel, se doutant de la chose, avait,
de son côté, recruté quelques amis qu'il avait ar-
més de gourdins et de barres de fer. Quand les
assaillants arrivèrent, ils furent reçus comme il
convenait par les défenseurs du passage Ber-
theau, qui, sans leur laisser le temps d'attaquer,
se précipitèrent sur eux et leur administrèrent
une magistrale volée.
Quand les agents, attirés par le vacarme, in-
tervinrent, les comba'tants s'étaient éclipsés,
chaque camp emmunaut ses éelopés.
Seul, un des frères Battavoiae, Lucien, âgé de
vingt ans, demeura sur le,carreau et fut ramassé
par les agents dans un piteux état. Il avait été
atteint à la tète par un coup de barre de fer, qui
lui avait Yait près de l'œil una profonde blessure.
En outre, il avait le corps couvert de contu-
On transporta le blessé à l'hôpital Cochin où
il arriva dans un état comateux de mauvais au-
gure.
,NI. Rocher, commissaire de police, fait recher-
cher les auteurs de ces actes de brutalité.
Ult Forcené
Vers onze heures du soir, un individu forte-
ment pris de boisson, pénétrait dans le débit
tenu 91, rue de la Roquette, par M. Martin, et y
demandait une consommation.
Voyant l'état d'ébriété dans lequel il se trou-
vait, le commerçant se refusa à le servir. L'ivro-
gne fit du bruit et le menaça, mais M. Martin,
sacondé par son garçon et un consommateur,
réussit à le faire sortir. L'autre ne se tint pas
pour battu, et par trois fois revint à la charge,
toujours inutilement. La dernière fois, il s'arma
d'une chaise et se mit à frapper à tort et à tra-
vers, menaçant de tout briser.
Les gardiens de la paix Malaise et Bour inter-
vinrent à ce moment et l'emmenèrent. Mais,
chemin faisant, l'ivrogne de plus en plus fu-
rieux, leur opposa une résistance désespérée, les
rouant de coups, mordant cruellement le gardien
Bour, tandis qu'il blessait assez sérieusement
Malaise à la jambe d'un cOnp de pied. D'autres
agents intervinrent et l'on réussit enfin à le con-
duire au poste central, où il fut eufertné dans un
violon.
Mais le forcené passa une grande partie de la
nuit à hurler comme une bête fauve, se ruant
contre les murs, frappant à grand coups de pied
dans la porte de sa prison provisoire. Enfin, enle-
vant son gilet, il essaya de s'étrangler en se le
passant autour du cou.
Des agents intervinrent et l'en empêchèrent,
mais le forcené s'vtait mis dans un tel état qu'on,
a dû le transporter il l'hôpital Saint-Antoine.
On a trouv sur lui des papiers au nom de Vic-'
tor Nelard, âgé de trente-trois ans, ouvrier fu
miste, domicilié rue Planchât.
Hier matin, à midi, un ouvrier peintre,
Louis Leduc, âgé de vingt-deux ans, demeurant
7, rue Biot, qui travaillait 7, rue Pierre-Charron,
an quatrième étage, est tombé de l'échelle sur
laquelle il était monté.
Transporté à l'hôpital Beaujon, le malheureux
y est mort sans avoir repris connaissance.
LES COURSES
DEALV1LLE
Aujourd'hui samedi aoaît J90i
NOS PRONOSTICS
PRIX DE Henxequeviu.e. Haies, à réclamer,
3,000 francs, mètres. Ecurie Thièbaux,
Pauletle.
PRIX DE LA Société DES steeple-chases DE
France. Steeple-chase, 4,600 francs, 3,400 mè-
tres. Tendre Amour, Empre.is of India.
tres. Ecurie Ledat, Karthaum.
PRm DE LA TERRASSE. Steeple-chase, ré-
clamer, francs, mètres; Hexamètre,
Juste Espoir.
Prix DE LA Reins Mathilde. Haies, handi-
cap, 10,000 francs, 3,000 métres.-Ecurie Liénart,
Utopie.
LES TRIBUNAUX
POUR É1KE ARKÊTÉ
Le 11 août dcrnier, un gardien de la paix
déambufait tranquillement place de la République
lorsqu'un individu, visiblement pris de boisson,
se planta devant lui et s'exclama
Arrête-moi, mon vieux, tu me feras plaisir
Le gardien, amusé, conseilla paternellement S
l'ivrogne de s'en aller. Mais un camarade du sus-
dit, le jeune Back, âgé de dix-huit ans, intervint
de façon plutôt malheureuse dans la conver-
sation.
Faut lui « rentrer dedans » faut lui casser
la figure si tu veux aller en prison espèce de
poire Tu ne sais pas parler aux agents 1
Du coup, le gardien de la pais, se fâcha. Il em-
poigna Back et l'arrêta.
Comparaissant, hier, devant la dixième cham-
bre du tribunal correctionnel, le donneur de
mauvais conseils s'est vu condamner à un mois
de prison pour outrages à un agent dans l'exer-
cice de ses fonctions et à une amende de 5 francs
pour ivresse.
NOUVELLES JUDICIAIRES
M. de Valles, juge d'instruction, a commis le
doeteur Socquet pour pratiquer l'autopsie du
cadavre de Louis Mégro, tué le 12 août dernier à
Maisons-Alfort, au cours d'une rixe.
Les deux frères Félix et Lucien Parisot, in-
culpés de ce meurtre, ont subi hier un interro-
gatoire de forme.
Dans nbtre numéro du' 15 août nous avons re-
laté le drame qui s'est déroulé dans un garni de
la rue et dont l'héroïne, Marie Destou-
ches, blessa grièvement, à coups de revolver, son
ex-amant Edouard Cnicouane, et sa rivale, Mar-
guerite de Mayo-Durazzo.
Le juge d'instruction, M. Leydet, s'est rendu
hier à l'hôpital Tenon pour recevoir la déposition
des blessés, mais la femme, dont l'état est grave,
n'a pu répondre à ses questions.
Chicouane, interrogé, n'a pu fournir au magis-
fille, petite Ariette, lui dit-il. Vous devez tout
me dire sans me cacher quoi que ce soit.
Seule mon ardente affection paternelle trou-
vera peut-être le remède il. vos douleurs.
Elle obéit.
Elle lui confia tout.
Elle parla de tout.
Aussi bien de la vieille comtesse de Bau-
dreuil, de sa fortune, de sa générosité pour
Philippe et pour elle, Ariette, que des con-
voitises folles éprouvées par Pauline, l'indi-
gne Pauline à l'égard de cette richesse.
Elle fit connaître au vieillard non seule-
ment tous les personnages qui l'avait ap-
prochée depuis son arrivée là-bas avec M.
Schmidt, mais aussi les milieux dans lesquels
elle avait vécu.
Très tard, quand le vieillard la quitta pour
aller se reposer dans la chambre que lui-
même avait prise dans le même hôtel, il
était au courant de tout ce qui menaçait
et la jeune fille et Philippe.
Quant à la folie du marquis, il la trouvait
curieuse, bizarre.
Un homme fou pour certaines questions,
parfaitement raisonnable et conscient pour
d'autres, il l'avait déjà vu d'autres fois.
Reviendra-t-il jamais complètement à la
raison ? se demanda-t-il avec angoisse.
Peut-être! Ces maladies mentales, non
héréditaires, sont si étranges !k
Et puis, finit-il par dire, en matière de con-
clusion, Dieu doit bien cela aa dévouement
de cette enfant incomparable.
-Une chose le préoccupait plus vivement.
C'était la passion que Philippe éprouvait
pour celle qu'il croyait sa femme.
Cela peut empêcher sûrement sa guéri-
son, pensa-t-il.
Il se réserva d'aller en parler seul au doc-
teur Seebach qui était un de ses amis, et de
trat d'autres renseignements que ceux établis
par l'enquête.
LA TEMPÉRATURE
Samedi 17 aotit, i?9' jourde l'année, 57- jour de
l'été. Saint Matâmes.
Lever du soleil a 4 h. 56, oouohtr 7 h. tl. Lever ds
la iune à 8 h. coucher 8 h. 5.
Très beau temps durant toute la jonrnée d'bier.
La température a baissé sur nos régions: elle était
hier matin de i-f à Berne, 23 il. Stockholm, Lisbonne,
'S i Livourne et il blon;ico.
On natait 5' au Puy-de-Dôme et au Pic-clu-Midi, 3
au mont Meunier.
En France, un temps nuageux et frais est probable.
Situation particulière aux ports français la mer
pst houleuse sur la Méditerranée, agitée sur la Manche
et l'Océan.
Variations atmosphériques du IG août, à l'hôtel dis
Petit Parisien.:
A 8 h. matin Id •/• 20* an-dessus de 0
Midi Î6S 238
4 h. soir W< "/̃ «•
Minuit ̃368" lti* -1
NA VIGA TION FLOV1ÀLB. 1« août, 7 heures da
matin:
Hautr-Seink. Pont de Seine, à Montcrean,
érluse de Varennes. pont dc'Mehm, S"66; pont
de Corbeil, écluse de Port-à-1'Angiais,
MARNE. écluse de Omnières, fii écluse de Cha-
lifert, -.w20: écluse de Charenton, 2*1
Basse Saisis. Ecluse du canal Saint-Martin,
ponc de la Tournelle, 0°69; pont Royal. écluse
de Suresnes, bnrrage de Bezons, pont de
Mantes, écluse de Mwicoart.
Oise. Barrage de Yinetta, i"-21.
BULLETIN FINANCIER
Paris, ifi août.
La liquidation de quinzaine, qui avait lieu, aw
jourd'hui, a été marquée par la grande abon-.
dance de l'argent et le peu d'importance des en-
gagements de la spéculation. Aussi le taux des
reports a été extrêmement .bas, 1/2 à 0/0
seulement.
La facilité de la liquidation, la fermeté des
marchés étrangers, qui ont monté hier pendant
que la Bourse était fermée ici, ont produit une'
bonne impression. La première partie de la
séance n été très ferme, et quelques valeurs, la
Rente française en tête, ont vu leurs cours prao-
gresser.
La fin de la séance a été un peu plus lourde, à
cause de la bais.se subite qui s'est produite sur la
Thomson-Houston elle recule de 020 à sans
que l'on puisse donner un motif bien précis pour
expliquer cette baisse.
Cependant l'ensemble du marché fait très
bonne contenance, malgré le peu d'activité dei
transactions.
Nos rentes sont fermes. Le 3 0/0 finit à 101 57.
L'Itatien est bien tenu à 97 40.
L'Extérieure espagnole est en reprise et passe
de 70 57 à 70 80.
Les Ponds ottomans sont calmes.
Le Turc C reste à 30 et le Turc D à 25 20.
Les établissements de crédit sont peu animés.
La Banque de Paris reste à 1048, le Crédit
Lyonnais à ilü3 et le Crédit foncier à G66.
Parmi les valeurs de traction, en dehors de la
baisse de la Thomson, signalons la lourdeur des
Tramways Sud à 285. La Traction est à 31 et
FEst-Parisien Le Métropolitain se tient à
571.
Le Rio Tinto est ferme à 1301.
Les chemins de fer espagnols varient peu. La
Nord d'Espagne finit il 18t et le Saragosse à 248.
Les mines du Transvaal sont animées et font
preuve de fermeté. La Rand Mines s'avance à
1067, la Goldtields à 200, l'East Hand à 193 50.
COURS DE CLOTURE
10t 57 ¡ Turc D 25 20
Italien 97 40 Banq.Ottomane 527 ..<
Extérieure 70 80 1 Rio Tinto 130t
Etendu d'eau fraîche
m d'eau de Seltz
avec un peu de
Sirop de citron,
constitue un
RAFRAICHISSEMENT
HYGIÉNIQUE
Tirage des Obligations ji_l§ dit Canal de Panama
Hier, à deux heures, au Comptoir d'Es-
compte, a eu lieu le 79e tirage des obligations
à lots de la Compagnie da Panama.
Le numéro gagne 500.000 fr.
Le numéro 448.8 îtt gagne 100.000 fr.
Le numéro i.73 1.88» gagne 10.000 frJ
Le numéro 1.844.O1O gagne 10.000 fr.'
Le numéro »4.3âB gagne 5.000 fr.
Le numéro gagne 5.000 fr.'
Le numéro $>SMK$5 gagne 2.000 fr.
Le numéro gagne 2.000 fer.
Le numéro 7ii> 1 .7&0 gagne 2. 000 fr:
Le numéro l.â:t'.>.233 gagne 2.000 fr:
Le numéro gagne 2.000 fr.
Les ou numeros suivants gagnent chacun
tranca
19 398
453 690 993
91 628 479 983 1.14G.643
143 981 567 349 108 1.243.446 1.711.807
163.669 569 463 791 364
600 505 822 851 1 307.921 1.810.599
185 849 601.311 878 453
305 468 634 933 968 1.439.036 i.895.099
313 889 633.831 938 448 1. 446.608 1.940.46S
334.235 647.589 940 439 1.535.069 1.946.225:
Vendredi 16 août.
BEAUVAIS. Ce=matin, à quatre heures et de.'
mie, un incendie a completement détruit les bâ·
timents servant de magasins à fourrages de la
garnison et de la gendarmerie des arrondisse-
ments de Beauvais et de Clermont, situés dans
l'ancienne usine Dupont-Harger, rue Albert-et-
Arthur-Desjardins. En quelques minutes, ces bâ-
timents, renfermant de la paille, du foin et de
l'avoine, ont été embrasés et se sont écroulés.
Les pompiers de Beauvais ont dû se contenter de
préserver les bâtiments voisins. Les pertes sont
estimées à francs environ.
-»-• En allant retirer du linge au lavoir, Mma
veuve Moncomble, épicière à Marseille-le-Petit,
est tombée dans l'eau et s'est noyée.
SENS. Un nommé Eugène Bénard, mécano
sien a bord de la drague de M. Brissot, entrepre-
neur, est tombé accidentellement dans l'Yonne.
Son corps a été retiré de la rivière quelques heu-
res après.
NEVERS. Un ouvrier charbonnier, Edouard
Veille, qui avait gravement blessé d'un coup da
couteau un nommé Jean Chauve, aubergiste à
Giry, a été arrêté et écroué a la prison de Cosne.
Simon, facteur-receveur des poster
à Corancy, a fait une chute de bicyclette si mal-
prendre après cela telles résolutions que lui
dicteraient sa conscience d'honnête homme'
et son autorité de médecin.
Il avait été convenu entre le docteur Bau-
drutt et Arlette que partout, à l'hôtel comme
ailleurs, on les donnerait, tous les deux, Phi-
lippe et elle, comme mari et femme.
En arrivant, en effet, elle avait signé sur le
registre qu'on lui avait présenté Monsieur et
madame Bernard.
Le jeune homme ne paraissait plus se sou-
venir du nom qui avait été le sien.
Le marquis de La Hoche-Juversae, pourlui,
n'existait plus, n'avait jamais probablement
existe.
Le nom seul de Philippe était retenu par sa
mémoire, comme ayant été le sien.
Ariette avertit le docteur que désormais ils
étaient tous les deux monsieur et madama
Philippe Bernard.
Cela couperait court à toutes les indiscré-
tions possibles.
Au docteur Seebach, on dirait la mème
chose.
Svbille, car Philippe probablement devant
le célèbre spécialiste l'appellerait ainsi, était
venue en Suisse pour soigner dans le calma
et loin de toutes relations son mari malade.
Le docteur Baudrutt resta longtemps avec
son confrère.
Quand il en sortit, Il connaissait son
diagnostic.
Sans voir Philippe, le docteur Seebach, qui
avait eu un autre cas se rapprochant de celui
du marquis, savait il quoi s'en tenir.
L'après-midi, le vieux médecin, néanmoins,
les conduisit tous les deux dans le cabinct de
son illustre confrère.
(A suivre.) Paul d'àigremont,
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