Presse et revues
43 pages
Titre : La Soierie de Lyon : organe du Syndicat des fabricants de soieries de Lyon ["puis" revue technique des industries de la soie, éditée par le Syndicat des fabricants de soieries de Lyon "puis" revue mensuelle des industries de la soie]
Auteur : Syndicat des fabricants de soieries de Lyon. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1919-05-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328705821
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 29448 Nombre total de vues : 29448
Description : 16 mai 1919 16 mai 1919
Description : 1919/05/16 (A2,N10). 1919/05/16 (A2,N10).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5596989d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60999
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
C'est un des charmes de la femme que le besoin
qu'elle éprouve d'étendre sa coquetterie à tout son
entourage. C'est ainsi que la décoration de son in-
térieur est l'objet de tous ses soins, de ses recherches,
et le champ le plus varié de. ses expériences. Elle ne
pouvait manquer d'appliquer son goût du « joli », à
la toilette de ses enfants. Si les vêtements sévères
des garçons n'offrent guère d'occasion à l'imagina-
tion de se manifester, par contre les robes des fil-
lettes sont pour elle un sujet inépuisable. IL existe
donc une mode pour les enfants, aussi variée, aussi
diverse, aussi fantaisiste et presque aussi impérieuse
que celle qui gouverne les mamans.
Pour nos enfants, petites femmes en miniature,
la mode reste ce qu'elle est pour nous-mêmes. Ligne
étroite, robes écourtées... les mignonnes s'avancent
avec cette allure dégagée, mutine, jeune presque
exagérément, qui accompagne toute silhouette mo-
derne.
Les fillettes, avec une jupe arrivant à peine aux
genoux, ont un petit air de grands bébés, haut
montés sur pattes; jeunes filles, elles paraissent
encore des fillettes...
Pour elles, l'élégance est sans bornes : quelle évo-
lution depuis .le jour où elles ne rencontraient la
soie que dans leur corbeille de mariage! En ce mo-
ment, elles la retrouvent un peu partout, mais dis-
posée en toute simplicité, comme il convient.
Shantung pour « tailleurs » dont la coupe suit, à
peu de chose près, celle de nos modèles préférés. Ce
shantung, bien lyonnais, souple comme nul autre au
monde, s'épanouit. dès les dernières fraîcheurs du
printemps; jusqu'aux plus fortes chaleurs de l'été.
Soyeux et mat à la fois,' s'il m'est permis "de réunir
deux qualités si opposées, il est précieux pour nos
fillettes, car il peut remplacer les tissus les plus dis-
crets. ,
Taffetas pour petites robes d'après-midi, depuis
que le taffetas s est plié à toutes nos exigences, en
perdant de sa sécheresse, de sa raideur, en devenant
malléable à plaisir. Brillant sans trop d'éclat, il peut
« tomber» comme un crêpe de Chine tout en gar-
dant un gracieux maintien...
Puis on emploie encore du jersey de soie, du crêpe,
du twill uni ou peu marquant, qu'un léger rappel de
toutes les garnitures en vogue de la saison, courtes
franges, broderies, vient ornementer dans cette note
de jeunesse et de sobre distinction qu'il importe de
garder.
Veut-on un peu de fantaisie ? Les voiles à dessins
persans, aux coloris amusants, pleins d'originalité,
sont entre tous.choisis.
Pour la jeune fille, il faut aborder la robe du soir.
Bien n'est redouté pour elle actuellement, ni la ri-
chesse du satin, ni le scintillement du métal : le tout
est dans l'art de disposer l'un et l'autre... La cape les
abrite, cape de taffetas, cape de satin aussi, sans col,
à empiècement plat, à courte draperie enserrant les
épaules qu'un « rien » vient retenir : grosse fleur
faite d'effilés de soie, rosace d'autruche...
Dirons-nous un mot des teintes à succès? Ceux de
nos couturiers qui sont des maîtres en la matière ont
des goûts différents. S'agit-il des enfants, Chéruit a un
penchant pour le vert «laitue», le jaune « poussin »;
aux jeunes filles il destine le blanc pendant que
Paquin incline vers le rouge, dans les tonalités
neuves et charmantes, et que Lauvin mêle le blanc
au rose et joue délicieusement avec le Nattier.
Mais puisque nous voici chez Lauvin, restons-j' un
instant, Ici la ligne n'est pas droite comme elle l'est
ailleurs. Ses robes ressemblent à de grandes fleurs de
tulle dont les pétales se soulèveraient au moindre
soufle. Gracieuses parures du soir créant pour la
danse une atmosphère de rêve !
Cette grande ampleur de tulle allège le fourreau
sur lequel elle repose : elle le dépasse, pour former
comme un bord transparent destiné à nous habituer
■ peu à peu, sans doute, aux jupes allongées. Un mou-
vement de fichu voile les épaules, mais les bras
restent nus. ■ ■
Passant tour à tour du tulle citron, du taffetas, du
satin d'un vert fade extrêmement pâli, avec de larges
tuniques de tulle du même ton ; viennent ensuite dû
satin rose -voilé de tulle blanc ou rose, du crêpe rose
à large ceinture de ruban Nattier.
Sur des volants s'accrochent parfois de petits
brins d'autruche; des guirlandes de fleurs de velours
brodées de perles de cristal mettent dans l'ensemble
leur poésie : on les dirait épanouies à l'aurore, sous
: la rosée...
L. DE L.
qu'elle éprouve d'étendre sa coquetterie à tout son
entourage. C'est ainsi que la décoration de son in-
térieur est l'objet de tous ses soins, de ses recherches,
et le champ le plus varié de. ses expériences. Elle ne
pouvait manquer d'appliquer son goût du « joli », à
la toilette de ses enfants. Si les vêtements sévères
des garçons n'offrent guère d'occasion à l'imagina-
tion de se manifester, par contre les robes des fil-
lettes sont pour elle un sujet inépuisable. IL existe
donc une mode pour les enfants, aussi variée, aussi
diverse, aussi fantaisiste et presque aussi impérieuse
que celle qui gouverne les mamans.
Pour nos enfants, petites femmes en miniature,
la mode reste ce qu'elle est pour nous-mêmes. Ligne
étroite, robes écourtées... les mignonnes s'avancent
avec cette allure dégagée, mutine, jeune presque
exagérément, qui accompagne toute silhouette mo-
derne.
Les fillettes, avec une jupe arrivant à peine aux
genoux, ont un petit air de grands bébés, haut
montés sur pattes; jeunes filles, elles paraissent
encore des fillettes...
Pour elles, l'élégance est sans bornes : quelle évo-
lution depuis .le jour où elles ne rencontraient la
soie que dans leur corbeille de mariage! En ce mo-
ment, elles la retrouvent un peu partout, mais dis-
posée en toute simplicité, comme il convient.
Shantung pour « tailleurs » dont la coupe suit, à
peu de chose près, celle de nos modèles préférés. Ce
shantung, bien lyonnais, souple comme nul autre au
monde, s'épanouit. dès les dernières fraîcheurs du
printemps; jusqu'aux plus fortes chaleurs de l'été.
Soyeux et mat à la fois,' s'il m'est permis "de réunir
deux qualités si opposées, il est précieux pour nos
fillettes, car il peut remplacer les tissus les plus dis-
crets. ,
Taffetas pour petites robes d'après-midi, depuis
que le taffetas s est plié à toutes nos exigences, en
perdant de sa sécheresse, de sa raideur, en devenant
malléable à plaisir. Brillant sans trop d'éclat, il peut
« tomber» comme un crêpe de Chine tout en gar-
dant un gracieux maintien...
Puis on emploie encore du jersey de soie, du crêpe,
du twill uni ou peu marquant, qu'un léger rappel de
toutes les garnitures en vogue de la saison, courtes
franges, broderies, vient ornementer dans cette note
de jeunesse et de sobre distinction qu'il importe de
garder.
Veut-on un peu de fantaisie ? Les voiles à dessins
persans, aux coloris amusants, pleins d'originalité,
sont entre tous.choisis.
Pour la jeune fille, il faut aborder la robe du soir.
Bien n'est redouté pour elle actuellement, ni la ri-
chesse du satin, ni le scintillement du métal : le tout
est dans l'art de disposer l'un et l'autre... La cape les
abrite, cape de taffetas, cape de satin aussi, sans col,
à empiècement plat, à courte draperie enserrant les
épaules qu'un « rien » vient retenir : grosse fleur
faite d'effilés de soie, rosace d'autruche...
Dirons-nous un mot des teintes à succès? Ceux de
nos couturiers qui sont des maîtres en la matière ont
des goûts différents. S'agit-il des enfants, Chéruit a un
penchant pour le vert «laitue», le jaune « poussin »;
aux jeunes filles il destine le blanc pendant que
Paquin incline vers le rouge, dans les tonalités
neuves et charmantes, et que Lauvin mêle le blanc
au rose et joue délicieusement avec le Nattier.
Mais puisque nous voici chez Lauvin, restons-j' un
instant, Ici la ligne n'est pas droite comme elle l'est
ailleurs. Ses robes ressemblent à de grandes fleurs de
tulle dont les pétales se soulèveraient au moindre
soufle. Gracieuses parures du soir créant pour la
danse une atmosphère de rêve !
Cette grande ampleur de tulle allège le fourreau
sur lequel elle repose : elle le dépasse, pour former
comme un bord transparent destiné à nous habituer
■ peu à peu, sans doute, aux jupes allongées. Un mou-
vement de fichu voile les épaules, mais les bras
restent nus. ■ ■
Passant tour à tour du tulle citron, du taffetas, du
satin d'un vert fade extrêmement pâli, avec de larges
tuniques de tulle du même ton ; viennent ensuite dû
satin rose -voilé de tulle blanc ou rose, du crêpe rose
à large ceinture de ruban Nattier.
Sur des volants s'accrochent parfois de petits
brins d'autruche; des guirlandes de fleurs de velours
brodées de perles de cristal mettent dans l'ensemble
leur poésie : on les dirait épanouies à l'aurore, sous
: la rosée...
L. DE L.
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