Titre : Cyrano : satirique hebdomadaire / réd. en chef Léo Marchès
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327537623
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 14729 Nombre total de vues : 14729
Description : 06 octobre 1929 06 octobre 1929
Description : 1929/10/06 (A6,N277). 1929/10/06 (A6,N277).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55957405
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-67833
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
16
CYRANO
CAUSERIES FAMILIERES
iiinmiiiiiuii
A LA MODE DE TA7{ASC0N
par G. de la FOUCHARDIËRE
La chasse est un sport hygiénique, qui peut
être extrêmement, coûteux, très coûteux ou re-
lativement coûteux, suivant les moyens que le
chasseii'.- emploie el le résultat qu'il veut obtenir.
La chasse est extrêmement coûteuse lorsque le
chasseur porte un uniforme et un cor de chasse,
se fait porter par un cheval et se laisse précéder
par une meule, de chiens.
Remarquez, en effet, que les frais de la
chasse à courre ne sont pas limités à. l'achat
du cheval, de l'uniforme el du cor de chasse sans
parler tic l'on ire lien de la meule el du piqueur.
11 faut disposer d'une forêt (une forêt avec des
arbres autant que possible) où le cerf puisse •
circuler à son aise, suivi d'une cavalcade qui
s'échelonne parfois sur une distance de deux
kilomètres.
11 faut dispose!' d'un cerf au moins,, un cerf
bien dressé qui puisse servir indéfiniment el dont,
la veille de chaque chasse à courre, le piqueur
vernit, les bois et cire soigneusement les sabols.
11 faut disposer d'une chapelle, cl d'un évêque
qui, dans celle chapelle, bénit la meute, le jour
rie la Saint-Hubert. Les déplacements épiseopaux
sonl extrêmement'coûteux pour le châtelain.
Car la chapelle suppose un château...
Alors, si on a les moyens de s'offrir une chasse.
à courre, mieux vaut se payer une écurie de
courses... Quand on a une écurie de courses, on
ne moule pas personnellement, à cheval ; et c'est
le jockey qui tombe les jours où le cheval est mal
disposé.
La chasse, avec gibier, mais à pied el sans cor
de chasse, est très coûteuse; elle se. constitue par
actions, comme une société financière. Le chas-
seur se laisse précéder par un seul chien, mais
il se fail entourer d'une nuée de rabatteurs.
1.1 arr.ve que le gibier n'existe que sur les
prospectus de la société par actions... Il cons-
titue l'apport des fondateurs, de même que l'or.
le charbon et le pétrole, l'ont la valeur fictive
des actions émises sous, prétexte de pélrole, d'or
ou de charbon, l'no action n'est pas une obli-
gation H les fondateur^ d'une société tic chasse
ne s'engagent pas à ce que les actionnaires
tuent du faisan ou même voient du perdreau.
Reste, pour le Français moyen, la chasse sans
gibier.
La chasse sans gibier est relativement coû-
teuse; il faut un permis, à cause des gendarmes;
il faut un fusil, des guêtres et un carnier pour
relief décoratif. Mais il n'y a pas besoin de car-
touches pour mettre dans le fusil; les cartouches
sont, inutiles et même dangereuses. La chasse
sans gibier est à la portée du Français moyen.
Elle a l'avantage de pouvoir se pratiquer n'im-
porte où. Elle se pratique beaucoup aux envi-
rons de Paris.
Je me trouvais, dimanche matin, clans un joli
village rie banlieue, silué sur un coteau, à dix-
sept kilomètres de Noire-Dame. J'eus la surprise
do consulter que, dès 0 heures, le pays était en-
vahi par les chasseurs.
Je n'aurais pas été plus surpris de le voir envahi
par des pêcheurs à la ligne, bien que le,sommet
des coteaux soit généralement fort peu poisson-
neux. A1ais, de loule évidence, le patelin était
moins giboyeux encore : le promeneur s'y pro-
mène entre deux rangées de propriétés closes,
et, à. une journée de marche, dans toutes les di-
rections, il se trouve limité par des murs, des
treillages et des façades, sans avoir la possibi-
lité de divaguer dans un champ on un terrain
ouvert an public.
Toute la journée, les chasseurs animèrent le
paysage, à cléfmit des amateurs de déjeuners
champêtres, que l'herbe humide avait rebutés.
Les amateurs de déjeuners sur l'herbe sont dé-
licats : ils craignent d'attraper des rhumes en se
mouillai;! le derrière. Mais les chasseurs sont
sloïques: ils tinrent stoïquement sous la pluie,
et remarquez bien que l'attirail du chasseur, qui
comprend tant de choses encombrantes ne com-
porte pus de parapluie.
Ils furent silencieux et discrets; pas lin ne tira
en l'air, pour faire, croire, aux autres des choses
invraisemblables. Le soir, très mouillés, ils se
réparlirenl chez les bistros, autour de la gare;
CYRANO
CAUSERIES FAMILIERES
iiinmiiiiiuii
A LA MODE DE TA7{ASC0N
par G. de la FOUCHARDIËRE
La chasse est un sport hygiénique, qui peut
être extrêmement, coûteux, très coûteux ou re-
lativement coûteux, suivant les moyens que le
chasseii'.- emploie el le résultat qu'il veut obtenir.
La chasse est extrêmement coûteuse lorsque le
chasseur porte un uniforme et un cor de chasse,
se fait porter par un cheval et se laisse précéder
par une meule, de chiens.
Remarquez, en effet, que les frais de la
chasse à courre ne sont pas limités à. l'achat
du cheval, de l'uniforme el du cor de chasse sans
parler tic l'on ire lien de la meule el du piqueur.
11 faut disposer d'une forêt (une forêt avec des
arbres autant que possible) où le cerf puisse •
circuler à son aise, suivi d'une cavalcade qui
s'échelonne parfois sur une distance de deux
kilomètres.
11 faut dispose!' d'un cerf au moins,, un cerf
bien dressé qui puisse servir indéfiniment el dont,
la veille de chaque chasse à courre, le piqueur
vernit, les bois et cire soigneusement les sabols.
11 faut disposer d'une chapelle, cl d'un évêque
qui, dans celle chapelle, bénit la meute, le jour
rie la Saint-Hubert. Les déplacements épiseopaux
sonl extrêmement'coûteux pour le châtelain.
Car la chapelle suppose un château...
Alors, si on a les moyens de s'offrir une chasse.
à courre, mieux vaut se payer une écurie de
courses... Quand on a une écurie de courses, on
ne moule pas personnellement, à cheval ; et c'est
le jockey qui tombe les jours où le cheval est mal
disposé.
La chasse, avec gibier, mais à pied el sans cor
de chasse, est très coûteuse; elle se. constitue par
actions, comme une société financière. Le chas-
seur se laisse précéder par un seul chien, mais
il se fail entourer d'une nuée de rabatteurs.
1.1 arr.ve que le gibier n'existe que sur les
prospectus de la société par actions... Il cons-
titue l'apport des fondateurs, de même que l'or.
le charbon et le pétrole, l'ont la valeur fictive
des actions émises sous, prétexte de pélrole, d'or
ou de charbon, l'no action n'est pas une obli-
gation H les fondateur^ d'une société tic chasse
ne s'engagent pas à ce que les actionnaires
tuent du faisan ou même voient du perdreau.
Reste, pour le Français moyen, la chasse sans
gibier.
La chasse sans gibier est relativement coû-
teuse; il faut un permis, à cause des gendarmes;
il faut un fusil, des guêtres et un carnier pour
relief décoratif. Mais il n'y a pas besoin de car-
touches pour mettre dans le fusil; les cartouches
sont, inutiles et même dangereuses. La chasse
sans gibier est à la portée du Français moyen.
Elle a l'avantage de pouvoir se pratiquer n'im-
porte où. Elle se pratique beaucoup aux envi-
rons de Paris.
Je me trouvais, dimanche matin, clans un joli
village rie banlieue, silué sur un coteau, à dix-
sept kilomètres de Noire-Dame. J'eus la surprise
do consulter que, dès 0 heures, le pays était en-
vahi par les chasseurs.
Je n'aurais pas été plus surpris de le voir envahi
par des pêcheurs à la ligne, bien que le,sommet
des coteaux soit généralement fort peu poisson-
neux. A1ais, de loule évidence, le patelin était
moins giboyeux encore : le promeneur s'y pro-
mène entre deux rangées de propriétés closes,
et, à. une journée de marche, dans toutes les di-
rections, il se trouve limité par des murs, des
treillages et des façades, sans avoir la possibi-
lité de divaguer dans un champ on un terrain
ouvert an public.
Toute la journée, les chasseurs animèrent le
paysage, à cléfmit des amateurs de déjeuners
champêtres, que l'herbe humide avait rebutés.
Les amateurs de déjeuners sur l'herbe sont dé-
licats : ils craignent d'attraper des rhumes en se
mouillai;! le derrière. Mais les chasseurs sont
sloïques: ils tinrent stoïquement sous la pluie,
et remarquez bien que l'attirail du chasseur, qui
comprend tant de choses encombrantes ne com-
porte pus de parapluie.
Ils furent silencieux et discrets; pas lin ne tira
en l'air, pour faire, croire, aux autres des choses
invraisemblables. Le soir, très mouillés, ils se
réparlirenl chez les bistros, autour de la gare;
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.84%.
- Collections numériques similaires Quellern L de Quellern L de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Quellern L de" or dc.contributor adj "Quellern L de")Ajalbert Jean Ajalbert Jean /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ajalbert Jean" or dc.contributor adj "Ajalbert Jean") Dumonthier Ernest Dumonthier Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Dumonthier Ernest" or dc.contributor adj "Dumonthier Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/35
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k55957405/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k55957405/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k55957405/f16.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k55957405/f16.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k55957405
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k55957405
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k55957405/f16.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest