Titre : La Pensée française : organe d'expansion française et de propagation nationale / [directeur Alain Ducreux]
Éditeur : [s.n.] (Strasbourg)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834941p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5653 Nombre total de vues : 5653
Description : 22 mars 1926 22 mars 1926
Description : 1926/03/22 (N116,A4)-1928/09. 1926/03/22 (N116,A4)-1928/09.
Description : Collection numérique : Fonds régional : Alsace Collection numérique : Fonds régional : Alsace
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55951277
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68302
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LA PENSÉE FRANÇAISE
Au oalon des JTemiiies peintres
La nature se prépare à repeindre les fresques de ses paysa-
ges, et bientôt aura lieu le vernissage de ce Salon du Printemps
où, sous la palette de magiciens invisibles, ressusciteront les
frondaisons fleuries, frissonnantes de toutes les promesses ailées
des beaux jours.
Mais, pour nous permettre d'attendre cette sensationnelle
exposition, les Femmes Peintres nous convient à en trouver dans
leur salon une vision anticipée, et c'est une des plus élégantes
fêtes artistiques de l'année.
Bien entendu,' ces dames transforment plutôt les galeries
du Grand-Palais en serres, tant les fleurs de toutes natures y
voisinent. Si les loups ne-se mangent pas entre eux, les fleurs
se peignent entre elles. N'a-t-on pas, en effet, coutume de com-
parer les femmes aux fleurs ?
Nous ne pouvons, malheureusement, énumérer de toutes
ces fleurs que celles dont le parfum a le plus charmé... nos
yeux. Ce sont celles, savamment combinées, de Mme Faux-Froi-
dure, celles de Mme Nérée Gautier, qui sait rendre avec une
rare maîtrise la transparence des cristaux et la fragilité soyeuse
de pétales que l'on sent prêts à s'effeuiller, tant son pinceau
les fait palpiter comme s'il était le souffle même de la brise ;
el ce sont celles de Mlle Simone Dessoudeix qui groupe avec
-vm ail délicieux, anémones, pavots el tulipes, el leur donne des
•tons si chauds el si clairs que. chacun de ses tableaux est une
lâche de lumière, et semble mettre sur le mur une petite fenê-
tre derrière laquelle se penche le soleil.
M:ais il y a aussi de nombreuses portraitistes, à commen-
cer par Mme Vallel-Bisson. La reine toute charmante en est
incontestablement Mlle Louise Lavrut. Celle artiste incompa-
rable expose à nouveau « L'Idole » qui lui valut l'an dernier
la Médaille d'Or du Salon des Artistes Français, cl donl on ne
se lasse d'admirer la technique éclatante. Drapée dans la moire
argentée d'une robe où de la lumière est restée, sa « Femme
en Blanc » est une toile traitée avec toute la virtuosité, tout le
brio eL lout le chic justement renommés dont Mlle Louise
Lavrut a le secret et l'apanage. Mais ses préférences vont mal-
gré lout à son petit « Muscadin » tout de noir coiffé et vêtu,
dont le profil délicieux s'attarde sous un ciel d'automne, et dont
le regard enfantin et énigmatique vous poursuit de tout ce qu'il
y a de rêve en lui. C'est un portrait d'une ingéniosité et d'une
sobriélé remarquables, un portrait dépouillé de tout artifice
superflu, et traité avec une fraîcheur d'exécution unique, el qui
fait aimer à la fois l'artiste et le modèle.
Citons aussi, pour ne pas être trop incomplets, les oeuvres
de Mlles Olga Slom, Sonia Routchine, Bernadette Pâté, et de
Mme de Billemoiil-Chardoii, et de toutes celles dont le manque
de place nous oblige à taire les noms et les mérites.
G. D.
Sous la présidence de M. Ch. Schmidt, archiviste, la Slé
d'Histoire de 1848 a tenu sa 24,° Assemblée Générale annuelle
le dimanche 28 février, à la Sorboime. Son fondateur, M. Geor-
ges Renard, secrétaire général, professeur au Collège de France,
a exposé la situation morale de la Société, dont Madame Paul
Deschanel vient d'accepter la vice-présidence.
D'intéressantes communications ont été faites par plusieurs
membres de la Société : M. André Julien étudie la lutte entre
les généraux d'Afrique el les Préfets en 1848. Ce ne fut point
une simple question de préséance qui poussa le général Pélis-
sier à invectiver en public contre le préfet de Gabèsj mais il y
eut réelle opposition des militaires contre le pouvoir civil. L'in-
cident eut des suites graves et mit en cause la question des pré-
fectures et des conseils municipaux en Afrique. Il amena la
découverte du complot d'Oran. On arrêta 60 personnes. La
victoire des Généraux fut complète.
Dans la Pologne el les Israélites, pendant l'insurrection
de 1830 à 1831, M. Paul Raphaël montre les Juifs Polonais
d'abord en accord avec leurs compatriotes Chrétiens. Mais les
chefs de l'insurrection se refusent à promettre l'égalité absolue
aux Israélites qui combattent pour l'indépendance. Dès lors la
niasse des Juifs reste neutre. Ceux qui sont déjà dans l'armée
ou la Garde nationale, se battent avec courage. Après l'échec,
les chefs de l'insurrection, réfugiés à Paris, reconnaissent leur
erreur.
M. Charles -Schmidt, présidant la Société, expose le rôle
des Ouvriers des Ateliers nationaux au, chemin de fer d;Orl-éans.
« Après les sanglantes journées de juin, provoquées, en partie,
par les Ateliers nationaux, le gouvernement essaya, sans y réus-
sir, de mettre fin au chômage en envoyant en province, sur les
chantiers des Chemins de fer, des ouvriers parisiens. Ce n'est
qu'après l'émeute qu'il s\î décide à faire à l'industrie les prêts
demandés, en mai, par les industriels parisiens et qui auraient
peut-être conjuré la crise économique, empêché le soulève-
ment et ramené l'ordre dans la rue. »
Ces éludes seront- publiées dans le prochain numéro du
Bulletin de la Société d'Histoire de 1848.
Pensée d'Automne
Sous le ciel sans rayons
Çà et là, luisent seules
Sur le gris des sillons
Les dernières éteules
Estompant l'horizon
De ses brumes, l'automne
De sa lourde toison
dépouille le bois jaune.
Idieu moissons et fleurs.
Nids joyeux, pommes mûres !
Du malin froid les pleurs
Seuls brillent aux rainures.
Au bout des champs déserts
Leurs fenêtres fermées
Les maisons dans les airs
Déroulent des fumées.
Mais toujours dans les deux
Un vol d'oiseaux s'élance.
Qui raye, harmonieux,
Le grand lac du silence.
Sur l'âme sans parfum,
Plaine triste et glacée,
Pleurant l'amour défunt ■
Vole plus haut, pensée !
Charles DORNIER.
Au oalon des JTemiiies peintres
La nature se prépare à repeindre les fresques de ses paysa-
ges, et bientôt aura lieu le vernissage de ce Salon du Printemps
où, sous la palette de magiciens invisibles, ressusciteront les
frondaisons fleuries, frissonnantes de toutes les promesses ailées
des beaux jours.
Mais, pour nous permettre d'attendre cette sensationnelle
exposition, les Femmes Peintres nous convient à en trouver dans
leur salon une vision anticipée, et c'est une des plus élégantes
fêtes artistiques de l'année.
Bien entendu,' ces dames transforment plutôt les galeries
du Grand-Palais en serres, tant les fleurs de toutes natures y
voisinent. Si les loups ne-se mangent pas entre eux, les fleurs
se peignent entre elles. N'a-t-on pas, en effet, coutume de com-
parer les femmes aux fleurs ?
Nous ne pouvons, malheureusement, énumérer de toutes
ces fleurs que celles dont le parfum a le plus charmé... nos
yeux. Ce sont celles, savamment combinées, de Mme Faux-Froi-
dure, celles de Mme Nérée Gautier, qui sait rendre avec une
rare maîtrise la transparence des cristaux et la fragilité soyeuse
de pétales que l'on sent prêts à s'effeuiller, tant son pinceau
les fait palpiter comme s'il était le souffle même de la brise ;
el ce sont celles de Mlle Simone Dessoudeix qui groupe avec
-vm ail délicieux, anémones, pavots el tulipes, el leur donne des
•tons si chauds el si clairs que. chacun de ses tableaux est une
lâche de lumière, et semble mettre sur le mur une petite fenê-
tre derrière laquelle se penche le soleil.
M:ais il y a aussi de nombreuses portraitistes, à commen-
cer par Mme Vallel-Bisson. La reine toute charmante en est
incontestablement Mlle Louise Lavrut. Celle artiste incompa-
rable expose à nouveau « L'Idole » qui lui valut l'an dernier
la Médaille d'Or du Salon des Artistes Français, cl donl on ne
se lasse d'admirer la technique éclatante. Drapée dans la moire
argentée d'une robe où de la lumière est restée, sa « Femme
en Blanc » est une toile traitée avec toute la virtuosité, tout le
brio eL lout le chic justement renommés dont Mlle Louise
Lavrut a le secret et l'apanage. Mais ses préférences vont mal-
gré lout à son petit « Muscadin » tout de noir coiffé et vêtu,
dont le profil délicieux s'attarde sous un ciel d'automne, et dont
le regard enfantin et énigmatique vous poursuit de tout ce qu'il
y a de rêve en lui. C'est un portrait d'une ingéniosité et d'une
sobriélé remarquables, un portrait dépouillé de tout artifice
superflu, et traité avec une fraîcheur d'exécution unique, el qui
fait aimer à la fois l'artiste et le modèle.
Citons aussi, pour ne pas être trop incomplets, les oeuvres
de Mlles Olga Slom, Sonia Routchine, Bernadette Pâté, et de
Mme de Billemoiil-Chardoii, et de toutes celles dont le manque
de place nous oblige à taire les noms et les mérites.
G. D.
Sous la présidence de M. Ch. Schmidt, archiviste, la Slé
d'Histoire de 1848 a tenu sa 24,° Assemblée Générale annuelle
le dimanche 28 février, à la Sorboime. Son fondateur, M. Geor-
ges Renard, secrétaire général, professeur au Collège de France,
a exposé la situation morale de la Société, dont Madame Paul
Deschanel vient d'accepter la vice-présidence.
D'intéressantes communications ont été faites par plusieurs
membres de la Société : M. André Julien étudie la lutte entre
les généraux d'Afrique el les Préfets en 1848. Ce ne fut point
une simple question de préséance qui poussa le général Pélis-
sier à invectiver en public contre le préfet de Gabèsj mais il y
eut réelle opposition des militaires contre le pouvoir civil. L'in-
cident eut des suites graves et mit en cause la question des pré-
fectures et des conseils municipaux en Afrique. Il amena la
découverte du complot d'Oran. On arrêta 60 personnes. La
victoire des Généraux fut complète.
Dans la Pologne el les Israélites, pendant l'insurrection
de 1830 à 1831, M. Paul Raphaël montre les Juifs Polonais
d'abord en accord avec leurs compatriotes Chrétiens. Mais les
chefs de l'insurrection se refusent à promettre l'égalité absolue
aux Israélites qui combattent pour l'indépendance. Dès lors la
niasse des Juifs reste neutre. Ceux qui sont déjà dans l'armée
ou la Garde nationale, se battent avec courage. Après l'échec,
les chefs de l'insurrection, réfugiés à Paris, reconnaissent leur
erreur.
M. Charles -Schmidt, présidant la Société, expose le rôle
des Ouvriers des Ateliers nationaux au, chemin de fer d;Orl-éans.
« Après les sanglantes journées de juin, provoquées, en partie,
par les Ateliers nationaux, le gouvernement essaya, sans y réus-
sir, de mettre fin au chômage en envoyant en province, sur les
chantiers des Chemins de fer, des ouvriers parisiens. Ce n'est
qu'après l'émeute qu'il s\î décide à faire à l'industrie les prêts
demandés, en mai, par les industriels parisiens et qui auraient
peut-être conjuré la crise économique, empêché le soulève-
ment et ramené l'ordre dans la rue. »
Ces éludes seront- publiées dans le prochain numéro du
Bulletin de la Société d'Histoire de 1848.
Pensée d'Automne
Sous le ciel sans rayons
Çà et là, luisent seules
Sur le gris des sillons
Les dernières éteules
Estompant l'horizon
De ses brumes, l'automne
De sa lourde toison
dépouille le bois jaune.
Idieu moissons et fleurs.
Nids joyeux, pommes mûres !
Du malin froid les pleurs
Seuls brillent aux rainures.
Au bout des champs déserts
Leurs fenêtres fermées
Les maisons dans les airs
Déroulent des fumées.
Mais toujours dans les deux
Un vol d'oiseaux s'élance.
Qui raye, harmonieux,
Le grand lac du silence.
Sur l'âme sans parfum,
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