Titre : L'Étudiant français : organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française
Auteur : Fédération nationale des étudiants d'Action française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Marseille)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1925-10-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771033h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1277 Nombre total de vues : 1277
Description : 15 octobre 1925 15 octobre 1925
Description : 1925/10/15 (A5,N16). 1925/10/15 (A5,N16).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5595008j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-67969
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
CINQUIÈME ANNÉE. ■?- N° 16
Le Numéro : 25 centimes
15 OCTOBRE 1925
ORGANE BI-MENSUEL DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES ÉTUDIANTS D'ACTION FRANÇAISE
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FRANCE: UN AN : 7frf— "(Étudiants:: Q fr.) — ÉTRANGER: lO fr.
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33, Rue Saint-Andrc-dcs-Arts —->' PAE^IS. (VT)
mmnx
L'un des derniers bateaux monté
par le Cartel des gauches porte le
nom .d'école unique. Il est peut-être
destiné à remplacer « la guerre aux
curés ». un peu.vieille et pourra ser-
vir de programme au parti radical
pendant quelque vingt ans (ne pas
oublier que radical vient de radis :
rouge, à l'extérieur, blanc à l'inté-
rieur et toujours près .de l'assiette
au beurre).
En attendant, une enquête plus
développée qui sera ouverte ici, il
n',est pas mauvais Rapporter dès
maintenant en ce débat quelques
■ précisions.
On fait remonter l'origine de
l'Ecole; unique tantôt à Condorcet,
tantôt aux travaux des quelques offi-
] ciers réunis a,u Grand Quartier géné-
ral pendant la guerre. Parmi eux se
trouvait, je crois, le Plutarque men-
teur (M. de Pierrefeu).
Ces guerriers, occupés des travaux
de la paix, réunirent leurs articles
en deux volumes et prirent le nom
de Compagnons de l'Université Nou-
velle. Ils s'adjoignirent, par la suite,
des alliés — revenants de la guerre
aux curés — tels le jeune Ferdinand
Buisson— qu'il faudra bien l'un de
ces jours mener au Panthéon.
La suppression des classes primai-
res des lycées était dans le program-
me de ces universitaires, et pour ma
part, je ne ferai pas d'objection se*
rieuse à la suppressioji de ces classes;
de plus, il est nécessaire de mettre à
la base de tout enseignement une
solide instruction primaire. L'idée>
de l'école unique demeurait impréci-
se encore, le Bloc des gauches arrive
au pouvoir et crée, pour étudier la '
question, une Commission extra-
parlementaire: Aujourd'hui, les cho-
ses en sont encore là.
La grande idée des promoteurs de
l'école unique est.de permettre à
l'enfant du pauvre d'accéder à l'en-
seignement secondaire. De prime
abord, l'idée est généreuse; est-elle
juste, voilà qui est plus douteux.
Le « droit à l'enseignement » pro-
clamé par les protagonistes du Bloc
des gauches est tout de même d'une
nature assez particulière: et ne sau-
rait être comparé au droit de ne pas '
mourir de faim ou de pouvoir prier
Dieu. Il est, pour la société, des de-
voirs de nature fort diverse, et si la
société doit assurer la sécurité de la
personne, elle n'est pas tenue de lui
assurer un dessert à chaque repas;
de même, pourrait-on faire observer,
l'Etat moderne ne croit pas devoir
supprimer les différences économi-
ques qui existent entre les citoyens ^
pour les lancer, égaux, dans une v
coursé à la richesse, n
Si l'on veut atténuer les inégalités,
il faudrait remarquer d'abord que les
inégalités sont, non seulement d'in-
telligence, mais de coeur, de caractè-
re, de puissance économique, de q
force physique, etc. Pourquoi vou- d
loir s'attaquer à la seule inégalité des p:
connaissances.
Est-ce bien, au surplus, un devoir d<
pour l'Etat? L'enseignement est un
bien, mais il n'est pas démontré que
ce soit un devoir pour l'Etat (Rassu-
rer à tous l'enseignement secondaire
ou supérieur. oc
Faut-il rappeler à nos républicains
que des philosophes pré-révolution-
naires ont blâmé la Monarchie fran-
çaise d'avoir facilité aux enfants pau-
vres l'accès à l'enseignement; - ils y r •
voyaient l'occasion d'un déclasse-
ment dangereux pour le Pays.
Il conviendrait, en outre, d'exa^-
miner ~ la question est importante —- ■
si, au point de vue social, il.est dési-
rable que tout un pays s'entraîne à ,
la course aux diplômes, c'est au 'ra
moins très douteux. eu
Ainsi, le principe avoué de l'Ecole n0
unique ne s'impose pas. ph
Mais il est parmi les partisans de rit
l'Ecole unique des gens qui ont la bl<
langue trop longue. M. Aulard, par n0
exemple, n'a pas craint d'affirmer ™
que l'Ecole unique conduisait au mo- J'
ngpole de l'enseignement. fju
C'est là l'idée de derrière la tête d'é
de tous les F-'- qui font campagne Fr-
pour le nouveau bateau — du parti réc
radical. — Sans le monopole, l'Ecole
unique est impraticable, car on assis-
| ternit à un véritable exode vers l'en-
seignement libre indépendant des ca-
prices des gouvernants, quivoudi-ont
récompenser, lors des multiples exa-
: mens de passage, le concours des
', faiseurs d'élection.
[ Aussi bien les promoteurs même
de l'Ecole unique ne cachent pas que
le problème de la sélection par voie
d'examen ou de concours est la gran-
de difficulté; tel élève fut médiocre
en k° ou en 3e qui réussit brillam-
ment en rhétorique ou en philoso-
phie; enfin, tel passa péniblement
son Bac qui devint bon écrivain ou
grand savajit.
Les bêtes à concours et Jes « uni-
versitaires distingués » n'ont pas tou-
jours donné les meilleurs politiques,
n'est-ce pas, Ed. Herriot?
Quelle contrainte partout. Le régi-
me des examens à chaque porte; c'est
la ruine des études libres, le capora-
lisme dans l'enseignement.
L'Ecole unique, c'est la socialisa-
tion de l'Université.
L'Université doit la repousser. Elle
doit signifier à l'Etat qu'elle entend
être maîtresse chez elle.
Mais quittons, pour aujourd'hui,
le sujet spécial de l'Ecole unique et
poursuivons :
Comme Va si souvent et si lumi-
neusement démontré notre maître
Ch. Maurras, le Gouvernement démo-
cratique en France est fatalement le
Gouvernement d'une Eglise qui im-
pose à l'Université ses programmes et
en fait, un instrument de domina-
tion.
Il faut rejeter cette tutelle de l'Etat
démocratique, l'Université doit être
française, elle travaille, à enseigner
et à répandre la culture française; elle
n'a pas à former des électeurs poy.r
consolider le règne du parti au pou-
voir.
Débarrassée du contrôlé de l'Etal,
libre, l'Université sera aidée finan-
cièrement par les grands Corps de
l'Etat et de. la région qui lui seront
une sorte de parrainage.
La réforme est-elle possible aujour-
d'hui? -me demande-ton, s'il était
démontré que la démocratie est fata-
lement centralisatrice?
Eh bien, ce serait une nouvelle ,
preuve que la condition de la vie de <
l'Université est politique. i
L'Universtié était autrefois « la fille
aînée du Roi de France ».
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« Les difficultés de cette entreprise,
fussent-elles plus fortes encore-,, se-
raient, encore moindres que la diffi-
culté de faire subsister notre dignité,
notre honneur, sous le règne de la
ploutocratie qui s'annonce. Cela\ ce
n'est pas le difficile ; c'est l'impossi-
ble. Ainsi exposée à périr sous un
nomibre victorieux, la qualité intellec-
tuelle ne risque absolument rien à
tenter l'effort; si elle s'aime, si elle
aime nos derniers reliquats d'in-
fluence et de liberté, si elle a. des vues
d'avenir et quelque ambition pour la
France, il lui appartient de mener la
réaction du désespoir- »
Oh. 'MAURRAS,
La Reforme constjtutionnellô
EN ITALIE
La Liberté du 12 mai publiait un ar-
ticle assez curieux et qui marque une in-
compréhension totale de la révolution
fasciste au sujet de la réforme élaborée
par la Commission des 18.
Voici cet article sur lequel nous aurons
l'occasion de revenir :
On connaît les grandes lignes du projet de
réforme de la Constitution que la « Commis-
sion des iS » est sur le point de publier. On
sait que cette commission — composée de six
sénateurs, de six députés et Ge s!x personna-
lités compétentes étrangères au Parlement —
a C-të nommée non point par le- gouvernement
mais par le Directoire du parti national fas-
ciste.
C'est donc le parti au pouvoir qui preud
l'initiative de la réforme constitutionnelle. Il
présentera le résultat de ses études au gouver-
nement, qui les examinera, les modifiera et les
produira en projets de lois qu'il sera en me-
sure de présenter au Parlement, dit-on, a la
reprise de novembre. Tel qu'il est aujour-
d'hui, le projet n'a donc rien de définitif. Une
vaut que pour les principes généraux qu'il
établit, et sur ces principes une vive discus-
sion s'engage qui aboutira après de longs
mois, peut-être, à quelque chose de concret.
Le document montre en tout cas ce que serait
l'Etat fasciste, tel que -la commission des iS
le conçoit.
Mais la réforme capitale conserve la compo-
sition de la Chambre des députés, à laquelle le
fascisme reproche d'empiéter sur tous les pou-
voirs, en dépit de la doctrine de séparation.
La Chambre du nouveau régime serait com-
posée de 600 députés, dont 300 seulement élus
par le suffrage universel, au scrutin uni-
nominal. Les trois cents autres seraient nom-
més par des « collèges institutionnels •>, c'est-
à-dire par les corporations syndicales officielle-
ment reconnues comme organes de l'Etat. Cela
constituerait Je premier essai d'un Etat par-
tiellement syndicaliste. ,
Les corporations seraient de trois espèces :
professionnelles (avocats, médecins, artistes,
fonctionnaires) ; commerciales et industrielles ;
agraires. Elles comprendraient à la fois les
patrons et les travailleurs ; .mais dans le sein
de la corporation, des syndicats exclusifs se-
raient -admis.
L'élaboration des lois serait enfin confiée à
un organisme technique, qui agirait eu étroite
collaboration avec le gouvernement et les com-
missions parlementaires.
de 'médecine dont le litre, au moins,
est. baroque. Mais pour la renaissance
des idées du cartel, que ne feraient-
pas certains politicaillons enc herbe
(fort rares, ûu reste}. Il n'est bruit, ac-
tuellement, dans les hôpitaux, que de
la-thèse en gesiation destinée à être
une oeuvre de propagande efficace, et
que présente le jeune l\... (nous ne
dirons pas son nom, ce serait de la
diffamation). Ses professeurs et ses ca-
marades ne l'abordent plus que par
ces mots : « Que fa M le Cartel des
gauches devant le nourrisson ? »
La parole est- au papa Pinard.
Lettre à Damilaville, du 1er avril 1766.
« Il est à propos que le peuple soit
guidé et non pas qu'il soit instruit ;
il rien est jms digne. »
VOLTAIRE.
« iVe me parlez pas de république
chrétienne ! Chacun de ces mots ex-
clut l'autre.»
3.-3. ROUSSEAU.
Il sûifln le ITMe tt A Ff W
Nous avons reçu la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
C'est en .Bretagne que j'apprends votre
campagne pour la séparation de la laï-
que et de l'Etat et la récupération du
milliard' de ladite laïque. Mes notes et
mes dossiers les plus récents sont restés
à Paris. Je le regrette lavement, dési-
reux de vous féliciter de tfaç-on active,
en fournissant encore de nouveaux argu-
ments à votre thèse si cpnforme au droit
et à la saine justice. Vous m'excuserez
en conséquence -de témoigner du bien
fondé de vos .réclamations, seulement,
d'après tout ce que je vois en province, au
cours de ces vacances, et d'après mes
dossiers anciens de quelques années, res-
tés ici.
a) J'ouvre au hasard un de ces dos-
siers concernant les crédits ouverts dans
le budget de l'exercice 1922, au titre du
Ministère de l'Instruction publique :
Le montant global de la première seq-
tion de budget (Instruction publique) s'éle-
vait à la somme de.... Fr. 1.338.306.73-1
dont pour renseignement
primaire , 932.Ki3.875
et pour l'enseignement se-
condaire 151.833.398
enfin pour l'enseignement
supérieur 74.767.228
A ce budget de la première section de
l'Instruction publique re- .
présentant Fr. 1.33°.306.731
il faut ajouter 41.266.173
représentant le budget de la
2e section enseignement
technique, soit un total — —-
de Fr. 1.379.572.904
Le Service de l'Instruction publique qui
ne rentre pas dan- les attributions essen
tielles de l'Etat, met donc à la charge de
tous les contribuables, sans distinction,
un budget de un milliard trois cents init-
iions.
Et pendant ce temps, le service de la
défense nationale qui, lui, rentre bien
dans les attributions essentielles de
l'Etat :
Le budget de la Marine pour 1922 ne
s'élève qu'à... Fr. 797.804.914
et celui de la guerre, à...... 3.426.284.959
I Ainsi donc, ,e gouvernement, et il a
! renouvelé son geste les mois derniers,
ne fait pas porter en premier lieu son
* effort d'économie sur les budgets de ser-
1 vices parasitaires, tels que les services
de l'Instruction publique, mais sur les
budgets de la Défense Nationale.
' A quand la séparation de l'Ecole et de
; l'Etat?
b) Cette année, un député a posé la
question, des écoles publiques sans élè-
ves. La réponse à sa question écrite in-
dique 1.500 à 2.000 écoles n'ayant pas
d'élèves ou ayant moins de cinq élèves.
Oh ! je le sais. Monsieur Pôincaré, inter-
rogé à ce sujet, répondait qu'il fallait les
maintenir ouvertes quand môme à cause
des enfants qui naîtraient demain!
| La chose semble un peu 'forte ? Lisez
l'Officiel à ce sujet. Ça y est en toutes
lettres. En attendant, qui est-ce qui paie ?
Les contribuables, n'est-ce pas, contri-
buables de Saim-Denoual (C.-du-N.) qui
depuis quinze ans n'avez pas encore vu
un élève dans votre école publique ?
N'est-ce pas, contribuables de la Vicomlé-
sur-Rance (C.-du-N.), avec vos cinq à six
élèves de l'école publique ? N'est-ce pas, j
habitants de la commune du Buissont
dans la Lozère, avec vos cinq écoles pour
396 habitants ? de la commune de Poli-
gnae, dans la Haute-Loire, avec 11 écoles
publiques ? de Brugnon, toujours dans la
Haute-Loire, village de 1.100 habitants,
avec 10 écoles publiques, dont S de
hameau, et des traitements d'institu-
teurs et insl-itutrii.es dépassant largement
70.000 fr. ? Dans la Loire-Inférieure, on
citait récemment une institutrice de ha-
meau qui n'avait qu'une seule élève, sa
fille, une fillette de 15 ans qu'elle prépa-
rait au brevet. Dans le Morbihan, une
vingtaine d'écoles ayant moins de qua-
tre élèves.
La France est-elle vraiment assez ri-
che pour se -payer le luxe de maîtres
qui n'ont point d'élèves ?
[ Oui, séparation de l'Ecole et de l'Etat.
Et soyez bien assuré, cher Monsieur le
Directeur, que nous y arriverons plus
tôt que certains ne le croient. Des con-
grès comme ceux de septembre : Paris
avec 13.000 instituteurs communistes re-
présentés, Lyon avec 80.000 instituteurs
socialistes .représentés, Bruxelles, con-
grès international réunissant les uns et
les autres, indiquent suffisamment que
nous sommes tn marche vers la sépara-
lion.
« Nous ne sommes pas les hommes-
liges du gouvernement », disait-on offi-
ciellement à Lyon, au grand émoi de M.
F. Buisson.
L'heure est proche où la séparation
sera accomplie. Béalisons-la les premiers,
car communistes e'.' socialistes ne la fe- (
raient qu'au grand détriment du pays et
la France convalescente des dures épreu- (
ves récentes, no peut se payer le luxe j
d'expériences nouvelles, renouvelées des ,
congrès d'avant-guerre à Chambéry ou
ailleurs. ,
Croyez, Monsieur le Directeur, à mes >
sentiments les meilleurs. s
P.-L. GUINCHART, i
Pleudihen (C-dUnN.)
A propos
d'un livre nouveau
Il est des volumes qui marquent un
pas dans l'évolution d'une époque.
Celui que vient de publier à la Nou-
velle Librairie Nationale (i.) M. Hubert
Bourgin, professeur au lycée Louis-le-
Grand et secrétaire général de la Ligue
des Patriotes, en est un.
Ancien militant socialiste,, il avait avec
« Le Parti contre la Patrie » accompli la
première étape vers la Vérité. Cinquante
Ans d'expérience démocratique est la
juste conclusion d'un esprit sincère,
probe, éminemment français.
. Il nous souvient d'un temps où nous
suivions — très jeune lycéen — les dis-
cussions d'un groupe dont M. Bourgin
était le secrétaire général. C'était la
« Ligue Civique » qu'avait fondée Ernest
Denis aux premiers jours de la guerre.
Là s'étaient réunis quelques grands
fonctionnaires patriotes, mais républi-
cains, surtout des universitaires. Au
bout de peu de temps, on sentit combien
les gênait le cadre des Institutions répu-
blicaines. De tous ces esprits, le plus
vivant, le plus intéressent vient de con-
clure. Une apologétique nouvelle est née
pour le nationalisme intégral.
amis dans Cinquante Ans d'expérience
y démocratique, c'est surtout le chapitre
j consacré aux « Principes de l'Enseigne-
ment officiel ». Mais qu'il nous soit per-
mis d'abord de leur demander de réflé-
chir sur le chapitre qui ouvre le volume :
« Les racines de la foi démocratique ».
Ils y verront comment, par un significa-
tif renversement des phénomènes, le Ré-
gime sera tué par ceux-là même qui
l'ont fait naître et vivre : cette petite
bourgeoisie, ciment de la nation fran-
çaise, dont M. Bourgin dit avec raison :
« Cela vient de loin, va. loin, a de. la vi-
gueur, de la santé, de lu résistance : les
plus fortes crises politiques n'en vien-
dront pas aisément à bout ». Là « l'es-
prit républicain se confondait avec .l'es-
prit -national .^-©epiiis, on a senti qu'ils
divergeaient, aujourd'hui .[oji--". comprend
qu'ils s'opposent. ; '■ .
C'est un fait : lentement, peu a peu, la
petite bourgeoisie, les--paysans, se sont
détachés du régime. Ils ont abandonné la
Mystique Républicaine; ils ne font plus
qu'obéir à la tyrannie maçonnique, à la
force acquise.
Les faits' put été. les apôtres de la-
cause nationale : leur puissance est
grande sur le bcii sens français. Grâce
au ciel, car l'enseignement est peut-c-tre
encore plus antiuatioual aujourd'hui
qu'au temps peint par M. Bourgin. Il le
vit envahir par ces jeunes professeurs
« de plus en plus savants et de moins en
moins humanistes, de. plus en plu\s' char-
tistes et de vwins en moins universitai-
res », dont la spécialisation et la jeunesse
excitées par « le désir d'im a.vancetmoent
accéléré » les poussait à chercher auprès
de leurs maîtres plus d'appuis pour leur
carrière que de leçons et de conseils
pour leur enseignement.
Et M. Bourgin nous peint un trio de
ces «■ maîtres » que nous n'avons que
trop connus, que nous ne 'connaissons
que trop. « A eux trois, ils ont- pu faire
assez de mal ». Dans sa modération, le
langage de M. Bourgin est éloquent.
Voici Lavisse : a roi fainéant, fumeur
de pipes, gouvernant par ses maires du
palais » — a. ni érud-ii, ni créateur — bon
fabricant de topos' » et de « définitifs p. à
la mode' normalienne, en tout et toujowis
un vieux ■ normalien qui a du talent et
du savoir-faire et qui, sans avoir l'air d'y
toucher, se fait charger d'honneurs et de
dignités par cette bonne fille de Républi-
que, capable, peut-être, de se passer de
savants, mais non de messieurs diserts,
qui parlent pour elle, et en son nom. ».
Et Seignobos « Radical-Socialiste d'a-
bord, .et ensuite historien, pour être en-
core plus et mieux radical-socialiste »...
Il n'a jamais pu croire à la malignité
d'un Allemand. Lhie de ses idées géné-
rales, il n'eu a pas beaucoup, car. cela
pourrait nuire à la « méthode histori-
que », c'est que les Germains sont des
sentimentaux... Les amis s'amusent de
lui à son nez, sa clientèle en fait autant
par derrière.
Et M. Bourgin nous rappelle la ma-
nière orthodoxe dont se doit enseigner
l'histoire : elle est une évolution, dont le
ternie paradisiaque se trouve être la ré-
publique troisième. Les « Anciens »
Régimes ne doivent donc être - étudiés
que pour y connaître cette évolution,
mais il faut donner au xix° siècle toute
notre attention, car là s'affrontent, d'épi-
que manière, la Contrainte et la Liber-
té...
« La plupart de nous igneraient, quand
ils quittaient le lycée, que les rois de
France avaient fait la France ».
L'expérience a servi. D'autres maîtres
]ue ceux que nous destinait le Régime
mt corrigé ceux-ci. Notre jeunesse lutte
;t le combat est dur. Mais nous compre-
10ns eu lisant un témoignage comme
:elui de M. Bourgin, combien de l'erreur
es racines sont profondes. Dès mainte-
iant, elles sont à découvert.
Encore quelques coups de hache corn-
ue celui de M. Bourgin et Seignobos,
ut lard et Gnignebert ne régneront pîus
ur la France. Remercions ceux qui .
ieuuent la hache.
G.
Le Numéro : 25 centimes
15 OCTOBRE 1925
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33, Rue Saint-Andrc-dcs-Arts —->' PAE^IS. (VT)
mmnx
L'un des derniers bateaux monté
par le Cartel des gauches porte le
nom .d'école unique. Il est peut-être
destiné à remplacer « la guerre aux
curés ». un peu.vieille et pourra ser-
vir de programme au parti radical
pendant quelque vingt ans (ne pas
oublier que radical vient de radis :
rouge, à l'extérieur, blanc à l'inté-
rieur et toujours près .de l'assiette
au beurre).
En attendant, une enquête plus
développée qui sera ouverte ici, il
n',est pas mauvais Rapporter dès
maintenant en ce débat quelques
■ précisions.
On fait remonter l'origine de
l'Ecole; unique tantôt à Condorcet,
tantôt aux travaux des quelques offi-
] ciers réunis a,u Grand Quartier géné-
ral pendant la guerre. Parmi eux se
trouvait, je crois, le Plutarque men-
teur (M. de Pierrefeu).
Ces guerriers, occupés des travaux
de la paix, réunirent leurs articles
en deux volumes et prirent le nom
de Compagnons de l'Université Nou-
velle. Ils s'adjoignirent, par la suite,
des alliés — revenants de la guerre
aux curés — tels le jeune Ferdinand
Buisson— qu'il faudra bien l'un de
ces jours mener au Panthéon.
La suppression des classes primai-
res des lycées était dans le program-
me de ces universitaires, et pour ma
part, je ne ferai pas d'objection se*
rieuse à la suppressioji de ces classes;
de plus, il est nécessaire de mettre à
la base de tout enseignement une
solide instruction primaire. L'idée>
de l'école unique demeurait impréci-
se encore, le Bloc des gauches arrive
au pouvoir et crée, pour étudier la '
question, une Commission extra-
parlementaire: Aujourd'hui, les cho-
ses en sont encore là.
La grande idée des promoteurs de
l'école unique est.de permettre à
l'enfant du pauvre d'accéder à l'en-
seignement secondaire. De prime
abord, l'idée est généreuse; est-elle
juste, voilà qui est plus douteux.
Le « droit à l'enseignement » pro-
clamé par les protagonistes du Bloc
des gauches est tout de même d'une
nature assez particulière: et ne sau-
rait être comparé au droit de ne pas '
mourir de faim ou de pouvoir prier
Dieu. Il est, pour la société, des de-
voirs de nature fort diverse, et si la
société doit assurer la sécurité de la
personne, elle n'est pas tenue de lui
assurer un dessert à chaque repas;
de même, pourrait-on faire observer,
l'Etat moderne ne croit pas devoir
supprimer les différences économi-
ques qui existent entre les citoyens ^
pour les lancer, égaux, dans une v
coursé à la richesse, n
Si l'on veut atténuer les inégalités,
il faudrait remarquer d'abord que les
inégalités sont, non seulement d'in-
telligence, mais de coeur, de caractè-
re, de puissance économique, de q
force physique, etc. Pourquoi vou- d
loir s'attaquer à la seule inégalité des p:
connaissances.
Est-ce bien, au surplus, un devoir d<
pour l'Etat? L'enseignement est un
bien, mais il n'est pas démontré que
ce soit un devoir pour l'Etat (Rassu-
rer à tous l'enseignement secondaire
ou supérieur. oc
Faut-il rappeler à nos républicains
que des philosophes pré-révolution-
naires ont blâmé la Monarchie fran-
çaise d'avoir facilité aux enfants pau-
vres l'accès à l'enseignement; - ils y r •
voyaient l'occasion d'un déclasse-
ment dangereux pour le Pays.
Il conviendrait, en outre, d'exa^-
miner ~ la question est importante —- ■
si, au point de vue social, il.est dési-
rable que tout un pays s'entraîne à ,
la course aux diplômes, c'est au 'ra
moins très douteux. eu
Ainsi, le principe avoué de l'Ecole n0
unique ne s'impose pas. ph
Mais il est parmi les partisans de rit
l'Ecole unique des gens qui ont la bl<
langue trop longue. M. Aulard, par n0
exemple, n'a pas craint d'affirmer ™
que l'Ecole unique conduisait au mo- J'
ngpole de l'enseignement. fju
C'est là l'idée de derrière la tête d'é
de tous les F-'- qui font campagne Fr-
pour le nouveau bateau — du parti réc
radical. — Sans le monopole, l'Ecole
unique est impraticable, car on assis-
| ternit à un véritable exode vers l'en-
seignement libre indépendant des ca-
prices des gouvernants, quivoudi-ont
récompenser, lors des multiples exa-
: mens de passage, le concours des
', faiseurs d'élection.
[ Aussi bien les promoteurs même
de l'Ecole unique ne cachent pas que
le problème de la sélection par voie
d'examen ou de concours est la gran-
de difficulté; tel élève fut médiocre
en k° ou en 3e qui réussit brillam-
ment en rhétorique ou en philoso-
phie; enfin, tel passa péniblement
son Bac qui devint bon écrivain ou
grand savajit.
Les bêtes à concours et Jes « uni-
versitaires distingués » n'ont pas tou-
jours donné les meilleurs politiques,
n'est-ce pas, Ed. Herriot?
Quelle contrainte partout. Le régi-
me des examens à chaque porte; c'est
la ruine des études libres, le capora-
lisme dans l'enseignement.
L'Ecole unique, c'est la socialisa-
tion de l'Université.
L'Université doit la repousser. Elle
doit signifier à l'Etat qu'elle entend
être maîtresse chez elle.
Mais quittons, pour aujourd'hui,
le sujet spécial de l'Ecole unique et
poursuivons :
Comme Va si souvent et si lumi-
neusement démontré notre maître
Ch. Maurras, le Gouvernement démo-
cratique en France est fatalement le
Gouvernement d'une Eglise qui im-
pose à l'Université ses programmes et
en fait, un instrument de domina-
tion.
Il faut rejeter cette tutelle de l'Etat
démocratique, l'Université doit être
française, elle travaille, à enseigner
et à répandre la culture française; elle
n'a pas à former des électeurs poy.r
consolider le règne du parti au pou-
voir.
Débarrassée du contrôlé de l'Etal,
libre, l'Université sera aidée finan-
cièrement par les grands Corps de
l'Etat et de. la région qui lui seront
une sorte de parrainage.
La réforme est-elle possible aujour-
d'hui? -me demande-ton, s'il était
démontré que la démocratie est fata-
lement centralisatrice?
Eh bien, ce serait une nouvelle ,
preuve que la condition de la vie de <
l'Université est politique. i
L'Universtié était autrefois « la fille
aînée du Roi de France ».
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« Les difficultés de cette entreprise,
fussent-elles plus fortes encore-,, se-
raient, encore moindres que la diffi-
culté de faire subsister notre dignité,
notre honneur, sous le règne de la
ploutocratie qui s'annonce. Cela\ ce
n'est pas le difficile ; c'est l'impossi-
ble. Ainsi exposée à périr sous un
nomibre victorieux, la qualité intellec-
tuelle ne risque absolument rien à
tenter l'effort; si elle s'aime, si elle
aime nos derniers reliquats d'in-
fluence et de liberté, si elle a. des vues
d'avenir et quelque ambition pour la
France, il lui appartient de mener la
réaction du désespoir- »
Oh. 'MAURRAS,
La Reforme constjtutionnellô
EN ITALIE
La Liberté du 12 mai publiait un ar-
ticle assez curieux et qui marque une in-
compréhension totale de la révolution
fasciste au sujet de la réforme élaborée
par la Commission des 18.
Voici cet article sur lequel nous aurons
l'occasion de revenir :
On connaît les grandes lignes du projet de
réforme de la Constitution que la « Commis-
sion des iS » est sur le point de publier. On
sait que cette commission — composée de six
sénateurs, de six députés et Ge s!x personna-
lités compétentes étrangères au Parlement —
a C-të nommée non point par le- gouvernement
mais par le Directoire du parti national fas-
ciste.
C'est donc le parti au pouvoir qui preud
l'initiative de la réforme constitutionnelle. Il
présentera le résultat de ses études au gouver-
nement, qui les examinera, les modifiera et les
produira en projets de lois qu'il sera en me-
sure de présenter au Parlement, dit-on, a la
reprise de novembre. Tel qu'il est aujour-
d'hui, le projet n'a donc rien de définitif. Une
vaut que pour les principes généraux qu'il
établit, et sur ces principes une vive discus-
sion s'engage qui aboutira après de longs
mois, peut-être, à quelque chose de concret.
Le document montre en tout cas ce que serait
l'Etat fasciste, tel que -la commission des iS
le conçoit.
Mais la réforme capitale conserve la compo-
sition de la Chambre des députés, à laquelle le
fascisme reproche d'empiéter sur tous les pou-
voirs, en dépit de la doctrine de séparation.
La Chambre du nouveau régime serait com-
posée de 600 députés, dont 300 seulement élus
par le suffrage universel, au scrutin uni-
nominal. Les trois cents autres seraient nom-
més par des « collèges institutionnels •>, c'est-
à-dire par les corporations syndicales officielle-
ment reconnues comme organes de l'Etat. Cela
constituerait Je premier essai d'un Etat par-
tiellement syndicaliste. ,
Les corporations seraient de trois espèces :
professionnelles (avocats, médecins, artistes,
fonctionnaires) ; commerciales et industrielles ;
agraires. Elles comprendraient à la fois les
patrons et les travailleurs ; .mais dans le sein
de la corporation, des syndicats exclusifs se-
raient -admis.
L'élaboration des lois serait enfin confiée à
un organisme technique, qui agirait eu étroite
collaboration avec le gouvernement et les com-
missions parlementaires.
de 'médecine dont le litre, au moins,
est. baroque. Mais pour la renaissance
des idées du cartel, que ne feraient-
pas certains politicaillons enc herbe
(fort rares, ûu reste}. Il n'est bruit, ac-
tuellement, dans les hôpitaux, que de
la-thèse en gesiation destinée à être
une oeuvre de propagande efficace, et
que présente le jeune l\... (nous ne
dirons pas son nom, ce serait de la
diffamation). Ses professeurs et ses ca-
marades ne l'abordent plus que par
ces mots : « Que fa M le Cartel des
gauches devant le nourrisson ? »
La parole est- au papa Pinard.
Lettre à Damilaville, du 1er avril 1766.
« Il est à propos que le peuple soit
guidé et non pas qu'il soit instruit ;
il rien est jms digne. »
VOLTAIRE.
« iVe me parlez pas de république
chrétienne ! Chacun de ces mots ex-
clut l'autre.»
3.-3. ROUSSEAU.
Il sûifln le ITMe tt A Ff W
Nous avons reçu la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
C'est en .Bretagne que j'apprends votre
campagne pour la séparation de la laï-
que et de l'Etat et la récupération du
milliard' de ladite laïque. Mes notes et
mes dossiers les plus récents sont restés
à Paris. Je le regrette lavement, dési-
reux de vous féliciter de tfaç-on active,
en fournissant encore de nouveaux argu-
ments à votre thèse si cpnforme au droit
et à la saine justice. Vous m'excuserez
en conséquence -de témoigner du bien
fondé de vos .réclamations, seulement,
d'après tout ce que je vois en province, au
cours de ces vacances, et d'après mes
dossiers anciens de quelques années, res-
tés ici.
a) J'ouvre au hasard un de ces dos-
siers concernant les crédits ouverts dans
le budget de l'exercice 1922, au titre du
Ministère de l'Instruction publique :
Le montant global de la première seq-
tion de budget (Instruction publique) s'éle-
vait à la somme de.... Fr. 1.338.306.73-1
dont pour renseignement
primaire , 932.Ki3.875
et pour l'enseignement se-
condaire 151.833.398
enfin pour l'enseignement
supérieur 74.767.228
A ce budget de la première section de
l'Instruction publique re- .
présentant Fr. 1.33°.306.731
il faut ajouter 41.266.173
représentant le budget de la
2e section enseignement
technique, soit un total — —-
de Fr. 1.379.572.904
Le Service de l'Instruction publique qui
ne rentre pas dan- les attributions essen
tielles de l'Etat, met donc à la charge de
tous les contribuables, sans distinction,
un budget de un milliard trois cents init-
iions.
Et pendant ce temps, le service de la
défense nationale qui, lui, rentre bien
dans les attributions essentielles de
l'Etat :
Le budget de la Marine pour 1922 ne
s'élève qu'à... Fr. 797.804.914
et celui de la guerre, à...... 3.426.284.959
I Ainsi donc, ,e gouvernement, et il a
! renouvelé son geste les mois derniers,
ne fait pas porter en premier lieu son
* effort d'économie sur les budgets de ser-
1 vices parasitaires, tels que les services
de l'Instruction publique, mais sur les
budgets de la Défense Nationale.
' A quand la séparation de l'Ecole et de
; l'Etat?
b) Cette année, un député a posé la
question, des écoles publiques sans élè-
ves. La réponse à sa question écrite in-
dique 1.500 à 2.000 écoles n'ayant pas
d'élèves ou ayant moins de cinq élèves.
Oh ! je le sais. Monsieur Pôincaré, inter-
rogé à ce sujet, répondait qu'il fallait les
maintenir ouvertes quand môme à cause
des enfants qui naîtraient demain!
| La chose semble un peu 'forte ? Lisez
l'Officiel à ce sujet. Ça y est en toutes
lettres. En attendant, qui est-ce qui paie ?
Les contribuables, n'est-ce pas, contri-
buables de Saim-Denoual (C.-du-N.) qui
depuis quinze ans n'avez pas encore vu
un élève dans votre école publique ?
N'est-ce pas, contribuables de la Vicomlé-
sur-Rance (C.-du-N.), avec vos cinq à six
élèves de l'école publique ? N'est-ce pas, j
habitants de la commune du Buissont
dans la Lozère, avec vos cinq écoles pour
396 habitants ? de la commune de Poli-
gnae, dans la Haute-Loire, avec 11 écoles
publiques ? de Brugnon, toujours dans la
Haute-Loire, village de 1.100 habitants,
avec 10 écoles publiques, dont S de
hameau, et des traitements d'institu-
teurs et insl-itutrii.es dépassant largement
70.000 fr. ? Dans la Loire-Inférieure, on
citait récemment une institutrice de ha-
meau qui n'avait qu'une seule élève, sa
fille, une fillette de 15 ans qu'elle prépa-
rait au brevet. Dans le Morbihan, une
vingtaine d'écoles ayant moins de qua-
tre élèves.
La France est-elle vraiment assez ri-
che pour se -payer le luxe de maîtres
qui n'ont point d'élèves ?
[ Oui, séparation de l'Ecole et de l'Etat.
Et soyez bien assuré, cher Monsieur le
Directeur, que nous y arriverons plus
tôt que certains ne le croient. Des con-
grès comme ceux de septembre : Paris
avec 13.000 instituteurs communistes re-
présentés, Lyon avec 80.000 instituteurs
socialistes .représentés, Bruxelles, con-
grès international réunissant les uns et
les autres, indiquent suffisamment que
nous sommes tn marche vers la sépara-
lion.
« Nous ne sommes pas les hommes-
liges du gouvernement », disait-on offi-
ciellement à Lyon, au grand émoi de M.
F. Buisson.
L'heure est proche où la séparation
sera accomplie. Béalisons-la les premiers,
car communistes e'.' socialistes ne la fe- (
raient qu'au grand détriment du pays et
la France convalescente des dures épreu- (
ves récentes, no peut se payer le luxe j
d'expériences nouvelles, renouvelées des ,
congrès d'avant-guerre à Chambéry ou
ailleurs. ,
Croyez, Monsieur le Directeur, à mes >
sentiments les meilleurs. s
P.-L. GUINCHART, i
Pleudihen (C-dUnN.)
A propos
d'un livre nouveau
Il est des volumes qui marquent un
pas dans l'évolution d'une époque.
Celui que vient de publier à la Nou-
velle Librairie Nationale (i.) M. Hubert
Bourgin, professeur au lycée Louis-le-
Grand et secrétaire général de la Ligue
des Patriotes, en est un.
Ancien militant socialiste,, il avait avec
« Le Parti contre la Patrie » accompli la
première étape vers la Vérité. Cinquante
Ans d'expérience démocratique est la
juste conclusion d'un esprit sincère,
probe, éminemment français.
. Il nous souvient d'un temps où nous
suivions — très jeune lycéen — les dis-
cussions d'un groupe dont M. Bourgin
était le secrétaire général. C'était la
« Ligue Civique » qu'avait fondée Ernest
Denis aux premiers jours de la guerre.
Là s'étaient réunis quelques grands
fonctionnaires patriotes, mais républi-
cains, surtout des universitaires. Au
bout de peu de temps, on sentit combien
les gênait le cadre des Institutions répu-
blicaines. De tous ces esprits, le plus
vivant, le plus intéressent vient de con-
clure. Une apologétique nouvelle est née
pour le nationalisme intégral.
amis dans Cinquante Ans d'expérience
y démocratique, c'est surtout le chapitre
j consacré aux « Principes de l'Enseigne-
ment officiel ». Mais qu'il nous soit per-
mis d'abord de leur demander de réflé-
chir sur le chapitre qui ouvre le volume :
« Les racines de la foi démocratique ».
Ils y verront comment, par un significa-
tif renversement des phénomènes, le Ré-
gime sera tué par ceux-là même qui
l'ont fait naître et vivre : cette petite
bourgeoisie, ciment de la nation fran-
çaise, dont M. Bourgin dit avec raison :
« Cela vient de loin, va. loin, a de. la vi-
gueur, de la santé, de lu résistance : les
plus fortes crises politiques n'en vien-
dront pas aisément à bout ». Là « l'es-
prit républicain se confondait avec .l'es-
prit -national .^-©epiiis, on a senti qu'ils
divergeaient, aujourd'hui .[oji--". comprend
qu'ils s'opposent. ; '■ .
C'est un fait : lentement, peu a peu, la
petite bourgeoisie, les--paysans, se sont
détachés du régime. Ils ont abandonné la
Mystique Républicaine; ils ne font plus
qu'obéir à la tyrannie maçonnique, à la
force acquise.
Les faits' put été. les apôtres de la-
cause nationale : leur puissance est
grande sur le bcii sens français. Grâce
au ciel, car l'enseignement est peut-c-tre
encore plus antiuatioual aujourd'hui
qu'au temps peint par M. Bourgin. Il le
vit envahir par ces jeunes professeurs
« de plus en plus savants et de moins en
moins humanistes, de. plus en plu\s' char-
tistes et de vwins en moins universitai-
res », dont la spécialisation et la jeunesse
excitées par « le désir d'im a.vancetmoent
accéléré » les poussait à chercher auprès
de leurs maîtres plus d'appuis pour leur
carrière que de leçons et de conseils
pour leur enseignement.
Et M. Bourgin nous peint un trio de
ces «■ maîtres » que nous n'avons que
trop connus, que nous ne 'connaissons
que trop. « A eux trois, ils ont- pu faire
assez de mal ». Dans sa modération, le
langage de M. Bourgin est éloquent.
Voici Lavisse : a roi fainéant, fumeur
de pipes, gouvernant par ses maires du
palais » — a. ni érud-ii, ni créateur — bon
fabricant de topos' » et de « définitifs p. à
la mode' normalienne, en tout et toujowis
un vieux ■ normalien qui a du talent et
du savoir-faire et qui, sans avoir l'air d'y
toucher, se fait charger d'honneurs et de
dignités par cette bonne fille de Républi-
que, capable, peut-être, de se passer de
savants, mais non de messieurs diserts,
qui parlent pour elle, et en son nom. ».
Et Seignobos « Radical-Socialiste d'a-
bord, .et ensuite historien, pour être en-
core plus et mieux radical-socialiste »...
Il n'a jamais pu croire à la malignité
d'un Allemand. Lhie de ses idées géné-
rales, il n'eu a pas beaucoup, car. cela
pourrait nuire à la « méthode histori-
que », c'est que les Germains sont des
sentimentaux... Les amis s'amusent de
lui à son nez, sa clientèle en fait autant
par derrière.
Et M. Bourgin nous rappelle la ma-
nière orthodoxe dont se doit enseigner
l'histoire : elle est une évolution, dont le
ternie paradisiaque se trouve être la ré-
publique troisième. Les « Anciens »
Régimes ne doivent donc être - étudiés
que pour y connaître cette évolution,
mais il faut donner au xix° siècle toute
notre attention, car là s'affrontent, d'épi-
que manière, la Contrainte et la Liber-
té...
« La plupart de nous igneraient, quand
ils quittaient le lycée, que les rois de
France avaient fait la France ».
L'expérience a servi. D'autres maîtres
]ue ceux que nous destinait le Régime
mt corrigé ceux-ci. Notre jeunesse lutte
;t le combat est dur. Mais nous compre-
10ns eu lisant un témoignage comme
:elui de M. Bourgin, combien de l'erreur
es racines sont profondes. Dès mainte-
iant, elles sont à découvert.
Encore quelques coups de hache corn-
ue celui de M. Bourgin et Seignobos,
ut lard et Gnignebert ne régneront pîus
ur la France. Remercions ceux qui .
ieuuent la hache.
G.
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