Séance du 26 avril 1933. 117
forme, à dessins noirs du dessus-des. ailes agrandis, que FBEYËR figure sous
le nom d&selenia. Ce noni à évidemment échappé à FUCHS, quia décrit cette
différence saisonnière et qui renomme la deuxième génération angustipennis
dans le Nass. Jahrbàcher [1899], p. 123. FiiuHSïonFiîu a trouvé dans le Tessin
aussi une race petite et assombrie sur le dessus, dans des localités plus éle-
vées que Celles de gentilina, tel que S. Bernardo, à 1400-800 mètres, et il lui
attribue le nom de montana MEYER-DUR (Schmett. Schweiz, p. 122), décrite
comme étant une variété des vallées alpestres à « revers des ailes posté-
rieures beaucoup plus clair; les bandes ont une teinte plus jaunâtre et
presque verdàtre ». Ce nom, de 1851, a été négligé par tous les auteurs, en
commençant par STAUDINGER, qui, en 1861, a nommé hela la race de l'ex-
trême Nord, dont la ressemblance à montana semble être parfaite.
11. me faut ajouter, à présent, aux variations géographiques connues, rappe-
lées ci-dessus, une autre, encore plus remarquable que gentilina, dont elle
est évidemment un degré plus élevé. Il s'agit de celle de certaines localités
basses et chaudes du Bassin du Pô ; mes exemplaires sont de Intra, sur les
rives du Lac Majeur, récoltés du 28 avril au 4 mai, et de Sombreno, auprès
de Bergame, en Lombardie, récoltés le 20 juillet. Je propose de là nommer
padimaxima, nova. C'est la race la plus belle de selene par ses teintes riches
et vives, y compris le fauve des deux surfaces, plus rougeâtre que chez lés
autres, et le brun plus foncé du revers des postérieures, et par sa grande
taille : la longueur de l'aile antérieure, de la racine à l'apex, est de 19 mm,
environ, chez le mâle du selene typique de Vienne, de 20 mm. chez mes gen-
tilina du Pian del Sole et de 21 à 22 mm. chez mes padimaxima ; les femelles
sont souvent beaucoup plus grandes que les mâles, partout. Les dessins noirs
de padimaxima ont un peu moins d'étendue que la moyenne de gentilina.
et le semis noir delà base, déjà très réduit chez ce.dernier, n'existe plus du
tout. Cette race correspond donc à la superbe race de B. euphrosyne que je
viens de signaler dans The EntomologiM's Record [1932], p. 113, sous le
nom de padimir-a, et qui provient aussi du Bassin du Pô, mais de son côté
méridional.
A propos d'euphrosyne il me faut signaler le fait que la race de Digne est
exactement pareille à la race apennina STDGR., ce qui oblige à se servir pour
elle de ce nom peu approprié. C'est celle « d'un fauve orangé vif » et à,des-
sins noirs réduits des plaines du midi de la France que mentionne OBERTHUR.
dans ses Études, III, p. 218.
Si l'on considère que l'aspect du selene typique n'est aucunement modifié
par l'action directe des climats très différents où il habite, non seulement
dans toute la vaste zone de l'Europe mentionnée ci-dessus, mais non plus à
travers toute la Sibérie, jusqu'aux rives du Pacifique, où ce n'est que très
localement qu'apparaît la race claire dilutior FIXSBN, on doit presque for-
cément déduire de là que gentilina 'et padimaxima ont une constitution
héréditaire différente de la typique et qu'ils constituent ensemble un exerge
distinct. La zone qu'ils habitent est, en effet, celle où beaucoup d'espèces
