Titre : Revue pratique d'apologétique / sous la direction de MM. Baudrillart, Guibert et Lesêtre
Éditeur : G. Beauchesne & Cie (Paris)
Date d'édition : 1919-04-15
Contributeur : Baudrillart, Alfred (1859-1942). Directeur de publication
Contributeur : Guibert, Jean (1857-1914). Directeur de publication
Contributeur : Lesêtre, Henri (1848-1914). Directeur de publication
Contributeur : Verdier, Jean (1864-1940). Directeur de publication
Contributeur : Bainvel, Jean-Vincent (1858-1937). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328612033
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19171 Nombre total de vues : 19171
Description : 15 avril 1919 15 avril 1919
Description : 1919/04/15 (A14,T28,N320). 1919/04/15 (A14,T28,N320).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55749222
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
L'hypothèse de la pluralité des mondes
devant la raison et la foi
I. — LA PHILOSOPHIE ET LA PLURALITE DES MONDES HABITES.
Si l'astronomie ne donne pas à l'hypothèse de la pluralité des
mondes habités un fondement positif, elle doit reconnaître au moins
qu'il n'y a pas d'invraisemblance à faire cette hypothèse. La suppo-
sition d'une terre habitée (autre que notre terre) ne contredit aucune
des données astronomiques acquises. Ceci posé, quelques esprits
estiment qu'il y a lieu dès lors de regarder cette pluralité des
mondes comme probable, parce qu'elle trouve dans la philosophie
un fondement sérieux.
Dieu, Etre éternel et infini, n'a pu avoir d'autre but, en tirant du
néant tout l'Univers, que la manifestation extérieure de sa gloire et
de ses attributs divins, particulièrement de son infinie Bonté envers
des êtres intelligents. Ceux-ci le connaîtraient, le serviraient, et
recevraient de Lui, en retour, un bonheur partait, sans ombre de
peine, de tristesse, ni de souffrance. Tel est l'enseignement certain
de la raison en dehors de toute révélation. Ce que la foi ajoute à ces
données philosophiques, ne fait que les confirmer et les élever à un
niveau supérieur. Nous viendrons plus tard à ce nouveau point de
vue.
Puisque telle a dû être la fin du Créateur, il est bon, il est sage et
naturel, de penser qu'il n'a pas voulu limiter à une seule race ce
grand bienfait de la vie et de la récompense dans une vie cent fois
plus belle. Quand il s'agit des desseins de Dieu, nous ne saurions
concevoir quelque chose de trop grand et de trop beau. Or, il est
plus grand et plus beau de penser qu'il a semé dans l'Univers un
grand nombre de races intelligentes, destinées toutes à une vie heu-
reuse, que de supposer qu'il a limité ses bienfaits à une seule race
humaine.
Le second fondement philosophique de l'hypothèse se déduit de
la fin des globes qui brillent innombrables dans la profondeur des
cieux. Durant de longs siècles, des millions de ces globes ont
rayonné leur lumière dans l'espace, sans qu'aucun homme en soup-
çonnât l'existence. Quelle peut être l'utilité de ces globes? Même
aujourd'hui, avec tous nos puissants télescopes, avons-nous scruté
les cieux jusqu'à leur dernière.profondeur ? Au delà de ces astres
qu'aucun oeil ne peut voir, mais que nous révèlent les plaques pho-
tographiques, n'y a-t-il pas encore d'autres astres que nous ne ver-
rons jamais? Si l'homme est le seul être intelligent dans l'Univers,
tous ces globes apparaissent manifestement inutiles, jetés dans l'es-
pace sans cause, sans raison, sans fin. Or, étant donnée l'infinie
sagesse du Créateur, il est impossible de supposer un pareil désordre
dans son oeuvre.
devant la raison et la foi
I. — LA PHILOSOPHIE ET LA PLURALITE DES MONDES HABITES.
Si l'astronomie ne donne pas à l'hypothèse de la pluralité des
mondes habités un fondement positif, elle doit reconnaître au moins
qu'il n'y a pas d'invraisemblance à faire cette hypothèse. La suppo-
sition d'une terre habitée (autre que notre terre) ne contredit aucune
des données astronomiques acquises. Ceci posé, quelques esprits
estiment qu'il y a lieu dès lors de regarder cette pluralité des
mondes comme probable, parce qu'elle trouve dans la philosophie
un fondement sérieux.
Dieu, Etre éternel et infini, n'a pu avoir d'autre but, en tirant du
néant tout l'Univers, que la manifestation extérieure de sa gloire et
de ses attributs divins, particulièrement de son infinie Bonté envers
des êtres intelligents. Ceux-ci le connaîtraient, le serviraient, et
recevraient de Lui, en retour, un bonheur partait, sans ombre de
peine, de tristesse, ni de souffrance. Tel est l'enseignement certain
de la raison en dehors de toute révélation. Ce que la foi ajoute à ces
données philosophiques, ne fait que les confirmer et les élever à un
niveau supérieur. Nous viendrons plus tard à ce nouveau point de
vue.
Puisque telle a dû être la fin du Créateur, il est bon, il est sage et
naturel, de penser qu'il n'a pas voulu limiter à une seule race ce
grand bienfait de la vie et de la récompense dans une vie cent fois
plus belle. Quand il s'agit des desseins de Dieu, nous ne saurions
concevoir quelque chose de trop grand et de trop beau. Or, il est
plus grand et plus beau de penser qu'il a semé dans l'Univers un
grand nombre de races intelligentes, destinées toutes à une vie heu-
reuse, que de supposer qu'il a limité ses bienfaits à une seule race
humaine.
Le second fondement philosophique de l'hypothèse se déduit de
la fin des globes qui brillent innombrables dans la profondeur des
cieux. Durant de longs siècles, des millions de ces globes ont
rayonné leur lumière dans l'espace, sans qu'aucun homme en soup-
çonnât l'existence. Quelle peut être l'utilité de ces globes? Même
aujourd'hui, avec tous nos puissants télescopes, avons-nous scruté
les cieux jusqu'à leur dernière.profondeur ? Au delà de ces astres
qu'aucun oeil ne peut voir, mais que nous révèlent les plaques pho-
tographiques, n'y a-t-il pas encore d'autres astres que nous ne ver-
rons jamais? Si l'homme est le seul être intelligent dans l'Univers,
tous ces globes apparaissent manifestement inutiles, jetés dans l'es-
pace sans cause, sans raison, sans fin. Or, étant donnée l'infinie
sagesse du Créateur, il est impossible de supposer un pareil désordre
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