Titre : La Fraternité : journal hebdomadaire : organe des intérêts d'Haïti et de la race noire / directeur-fondateur Benito Sylvain
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1893-03-08
Contributeur : Sylvain, Benito (1868-1915). Directeur de publication
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Type : texte texte
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Langue : français
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Description : 08 mars 1893 08 mars 1893
Description : 1893/03/08 (A3,N13). 1893/03/08 (A3,N13).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Histoire et géographie Collection numérique : Histoire et géographie
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55698969
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-816
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
, , r ' LA FEATERMTE . _________
— En sorte que ce qui viendra par la flûte
s'en ira par le tambour.
; Attention à la glace!
Le Dr Brouardel, l'élninent doyen de la
Faculté, a présenté, le 28 février dernier, à
l'Académie çle médecine, un très intéressant
Mémoire.-de'.JVL Girard, chef du Laboratoire
municipal, et de M. lé Dr Bordas sur l'ana-
lyse chimique'et bactériologique des glaces
consommées à Paris.
Les auteurs, après avoir étudié l'influence
rduiroid sur certaines -bactéries pathogènes
[fièvre typhoïde, siaphylococcus pyogenus),
ont; procédé à une enquêté sur l'origine des
glaces consommées à Paris.
Il résulte de cette enquête que la glace con-
soniméeà Paris provient des lacsd'Enghien,
Eaux-Bonnes, des lacs Daumesnil et (du bois
de Boulogne; du canal Saint-Martin, voire
môme ? des - bassins de certaines fontaines :
publiques, ou bien encore des halles centrales,
où ellcs.,opt déjà servi au transport des pois-
sons ! -■ • •-'■■'-
•.L'analyse chimique a démontré que la
quantité de matières' organiques contenues
dans l'eau de fusion de ces glaces était consi-
dérable.'
■ . L'échantillon le moins sale en contenait
'25'milligrammes par litre, et le moins propre
plus de S00 .milligrammes, — c'est-à-dire que
cette' glace est aussi pernicieuse que l'eau des
:égoùts. •■'■.-.-'
-. ■ - * *.
''"' Les bactéries pullulent dans la glace : leur
nombre varie de 28,000 à 100,000 par centi-
mètre cube I ,
-C'est la- glace du lac Daumesnil qui al
accusé ce chiffre maximum... On prétend que I
le droit d'exploitation de cette glace est accordé
par voie administrative.
MM.'Girard et Bordas ont fait encore un
très grand nombre d'expériences pour étudier
■séparément les microbes contenus clans ces
glaces. Ils ont pu déceler ainsi la présence du
-vàlï. c'ommuha bacille fluorescens putidus
— bacille rouge des matières fécales, — vi-
brion seplique et Un spirille analogue au
bacille de Tinkler.
■ Pour toutes ces raisons, les auteurs, par la
voix autorisée du Dr Brouardel, ont émis le
voeu qu'il soit interdit de vendre la glace pro-
venant des lacs, marais, étangs, ruisseaux, etc,
: et qU'oii ne finisse, dans Favenir, vendre que
--■ des' glaces fabriquées avec de l'eau distillée.
— Qu'on se le répète dans tous les pays!.,
; lié Ministre des Etats-Unis ;■■
à Paris.
La démission que M. Cooîidge, minisire
des Etat-Unis en France, né manquera pas
■ d'adresser à M. Cleveland dés l'installation i
de ce dernier à la Maison-Blanche, sera S0J
paraît-il, acceptée en principe; toutefois, on <•„*
pense que' le ministre' sera prié de rester à son e's.
poste tout le temps que dureront les travaux ):)ip
de la conférence arbitrale des pêcheries de la {,"*
mer de Behring, conférence dont M. Goolidge l_
a été un des-,promoteurs. Il est possible que <„,,
les débats de.la commission se prolongent ^Q]
assez avant dans l'été, . j
; On désigne comme successeur probable de n ,
M. Cooîidge, M. .Couderc, .grand avocat et '-v
ami peisonnel de M, Cleveland. . ; J
M. Çoiiderc est d'origine française. *.ai
L'annexion des Iles Hatvaï. S1J
qu.
— Le Herald publie la dépêche suivante de des
Washington : L
« Tout espioir de voir l'anneozion des Iles neu
: Haval acceptée par le Sénat est aujourd'hui qu'i
perdu.. ( a si
« Le.Sénat a refusé de tenir, jusqu'à l'avé- que
nement duprësident Cleveland, des séances du
o ù seraient traitées des questions concernant À
le Pouvoir Exécutif. » tout
-—Les journaux anglais félicitent le Sénat M
américain d'avoir refusé de s'occuper du pro- Cah
. jet d'annexion des Iles Havaï. ' et IV
« Le Sénat, dit un des principaux organes Guy
.'.dé Londres, a ainsi empêché le Président de Mlle
retomber dans les erreurs chauvines qui lui Mm
ont déjà tant nui, . .,.■;. ; -Mm'
« L'annexion dés Iles Havaï créerait aux Mlle
Etats-Unis-des difficultés diplomatiques avec tron
la Grande-Bretagne et la France qui ont ga- Gbe!
ranti l'indépendance décès îles en 1843.. - M
« - D'ailleurs, les -Etats-Unis -n'ônt-ils pas, Rus
dans cet archipel, .tous les. avantages, qu'ils les i
" désirent, sans en avoir la responsabilité? >> M.
. .'.. , ■■ ' man
Madame Grévy. le ce
. Mme Grévy, qui vient de mourir, avait-dis- * _ _.
.paru du monde depuis le jour où l'ancien *?.m
Président de la République, était subitement ^laIÎ
' descendu du pouvoir. nf!
Extrêmement simple de goûts, et très digne r^-
dans cette simplicité même qu'on s'est j>lu à .-i? r
railler, elle avait passé dix années de sa vie **Wj
à l'Elysée, 'dans un" clan'restreint d'amis, j3a"t
fuyant - l'éclat des réceptions-, sans enthou- . ^n
, siasmepour la politique, ménagère modèle et ÇjeU£
d'une honorabilité parfaite, toute aux soins cnan
de sa famille qu'elle adorait. suect
Elle était la fille d'un tanneur de Narbonne. ^ u
- D'une beauté, remarquable, dit-on elle épousa cou'')!
en 1854, à l'âge de vingt ans, M. Jules Grévy, ^ m
alors avocat au barreau de Paris. )!.uei
- De ce mariage est né un' seul ■ enfant, hn îc
Mlle AliceGrévy,devenue, en 1882,Mme Da- /l'es
niel Wilson. '• I Pui
flûte J L'ami Philippe Bétancès vient de subir avec
I succès son 3e examen de doctorat (médecine
I opératoire, pathologie externe et accouche-
: ments).
e ja M. Philippe Bétancès, qui décidément veut
,r JY marcher sur les traces du célèbre praticien le
san't Pr bétancès, son oncle et notre éminentcolla- j
soii'e Novateur, a été nommé dernièrement membre
jna_ de ia Société française d'hygiène présidée par
ces l'illustre Dr Péan, tît ce, sur la proposition de j
M. le D': de Pietra Santa. ç
mee' ——
aies Notre collaborateur Alexandre Drôvllle, qui c.
us), marche allègrement, à la conquête de la celé- -li
des brité parisienne est, depuis quelque temps 1
déjà, rédacteur attitré au Courrier français, n
ion- Bien que le genre de ce journal soit sensible-
ien, ment différent de celui de « La. Fraternité », P1
)ois nous ne pouvons laisser passer ce succès sans cl
aire en complimenter notre estimé et dévoué chro-
nes niqueur théâtral. di
les, , ' - ■ - di
Dis.j ™■■—■■■-■-■-—■——■■■■■-—■ q,
LES GRAND'S MÈRES m
la ti.
les — la
isi-
Pour bercer nos enfauçons, m
ait Les grand's mères chevrotantes to
pre Chantent de vieilles chansons. UI
Elles font aux nouveau-nés ve
Des toilettes éclatantes vii
Des rubans de leurs bonnets,
mi- pr
Elles causent bas, tout bas, m<
a Pour ne pas troubler leui's songes, fai
"? Et leur tricotent des bas. ch
de inf
m Et pour tous ces enfants blonds,
er Elles font de pieux mensonges (,
,es A leurs grands-papas bougons. liei
lu coi:
i- Elles pensent que, jadis, inJ
iu On habillait de dentelles Kél.
Leurs corps blancs comme des lys, îïoi
a 1,4(
le . A
:,, Et que ces enfants, un jour, £
?,, Garçonnets ou demoiselles, de''
''° Auront des fils à leur tour ! siev
ALEXANDRE DHÉVILLE Frc
crir
^^_-« con;
. -~ mêi
UNE MATINÉE VERY SELECT ^
^ ". .. — ont
fe . , foui
a S'il est des moments où l'âme, brisée par la rj
a souffrance, voudrait pouvoir hâter l'heure OQ j
11 fatale de sa séparation d'avec le corps, il en „ ;0,
n est d'autres qui lui procurent de si suaves quj
s plaisirs qu'elle est forcée de reconnaître que a c|,
a cette terre a tout de même du bon... ellvi
e — Au fait, j'y songe : étions-nous bien sur com
e terre, à cette' délicieuse matinée costumée men
* donnée parjM.'el Mme de Heredia, le 26 février <]am
dernier, en leur hôtel si magnifiquement amô- 20,01
; nagé de la rue de Courcelles?... en li
Vous n'osei5,répondre, ô ravissantes et intré- que
pides danseuses; mais tous ces fringants ca- v[0^,
valiers, qui semblaient avoir des ailes et ont que
si bien rivalisé d'entrain et de gaité, affirment cieis
qu'ils se trouvaient transportés dans le monde
: des houris.
Les aimables amphytrions ont fait les hon- « J
neurs de leur home avec le charme pénétrant _ Ac
qu'on leur connaît, — charme qui, cette fois, etrar
a .si puissamment opéré sur les heureux invités lran<
que la « matinée » à duré jusqu'à 9 heures mêle
-du soir. caus(
Avec le regret sincère de ne pouvoir citer Nous
tout le monde, -mentionnons la présence de : étran
Mm es la princesse Ruspoli, la comtesse de exerc
Calâfa"s;la baronne de Sarita-Anna-Néry ; Mme finiss
et Mlles de Pommayrac, Mme et Mlles Yves notre
Guvot, la comtesse de Grandsagne, Mme et Mais:
Mlïé Malherbe Carré, Mme et Mlle Nivert, No
Mme et Mlle Scott, Mme et Mlles Gandolfi, qui c
•Mme Beurdeley, Mme et Mlle Gafïré, Mme et les A
Mlle Lartigue, Mme et Mlle Veil, Mme-Du- le 1m
tron; Mlles de Hérédia, Flammarion, Le derni
Ghesne, Mac Adaras, etc., etc.; explo
MM. le commandeur Gandolfi, le prince confiï
Ruspoli; Flammarion,- le sénateur Gaillard, avons
les députés Armez, Nivert et Mac Adaras; nach,
M. Dufour, président du. Gra?id Cercle; le naire;
marquis-de Marchena, le colonel Schlesingér, tevilli
le comte de Grandsagne, MM. Peghoux, con- ^mn:
seiller honoraire à la Cour des comptes ,-La- dense
ferrière. inspecteur des Beatue-Arts ; de _ la .
Blanchère, "Veil, Malherbe Garréj de Nazàre- L,atl
Aga, Gaffré père et fils; Bresson,. co?isul dé tt ^
Bolivie; Philibert père et fils; René Worms dé M.
(fils du sympathique académicien), Auriol, ]es go
Roy, Bry, de Massary, Gouy, Rodanet, Bré- -jx. Pc
bant, etc., etc. - ' . . missic
Entre deux séries de valses, on s'est déli- sont c
cieusement reposé en écoutant le merveilleux sous 1
chant de Mme de Grandsagne, qui a obtenu un p]lis f;
succès 'triomphal des plus mérités, .Q'és
Puis l'un s'est remis à danser, toujours en- nes a
courage par l'esquise cordialité de M., Mme quelqi
et Mlle de Hérédia... Et si l'on est parti à ]entdi
9 heures, c'est que, véritablement, tout a une à ses
fin ici-bas. Hélas! çais, i
O'esl un destin bien triste que le nôtre, au im
Puisqu'un tel jour s'envole comme un autre!... En
•■-.■- :
S UNE CAMPAGNE !
uche- C0NTRE LES ÉTRANGERS EN FRANCE ;
veut " "
••o'îln "-'La France »^du 2 mars a-public le viril- (
, lent article qui suit : ' " "
mbre . ■* i
e par On n'a pas parlé de la proposition que i
»n de ji. de Lacretelle a faite samedi -à la Chambre.
Cette proposition était ainsi conçue :
« Une taxe annuelle (Je 40 fr. est imposée ù
i, qui chaque individu des deux sexes, de nationa- s
éêlé- lité étrangère, entrant dans une famille en r.
mips qualité de domestique, de gouvernante ou de h
jais, bonne. » a
ible- En prenant la parole pour défendre sa pro- o
lé », position, M. de Lacretelle a dit, entre, autres c
sans choses : d
hro- " Quand je vois une foule déjeunes gens et
de jeunes femmes errant dans les rues et fi
_^ demandant, de maison en maison, unexilace p
"■■■■ qui a été occupée par des étrangers, je ne puis ri
m'empécher de me préoccuper de cette situa- ri
tion. Et vous le comprendrez aussi, Messieurs, d:
la France se doit à ses nationaux. n
« Ou ma proposition sera inefficace : le p
même nombre de candidats étrangers affluera
toujours dans les familles, et alors il y aura a]
un bénéfice, que je ne veux pas évaluer, pour al
-, i, I le budget de la France ; ou elle sera une Jiar- ni
•ï =&.' rière suffisante, et alors nos nationaux trou- ai
veront des ressources en offrant leurs ser- et
vices dans les familles. » sa
Naturellement, la Chambre a repoussé la
proposition de M. Lacretelle. Et pourtant, la
question méritait d'être examinée sérieuse-
ment. Mais nos députés ont autre chose à c'i
faire qu'à s'occuper des questions qui tou- af
client a telle ou telle catégorie importante et lu:
intéressante de citoyens. Oa
L'invasion permanente (le
« Aussi, grâce à la complicité de nos singu- de
liers législateurs, l'invasion des étrangers pu
continue plus nombreuse que jamais et plus
inquiétante. ■■
De 635,000 en 1866, le nombre des étran-
gers recensés en France s'est élevé à un mil-
lion en 18S1; aujourd'hui il atteint presque
1,400,000.
Au dernier recensement, nombre _ d'Alle-
mands qui habitent la France, très inquiets
de la campagne menée contre eux par plu- JJ
sieurs journaux, principalement par « La
France », se sont empressés do se faire ins-
crire, lors du dénombrement de 1S91, soit i
wm comme Suisses, soit comme Autrichiens ou
~ même Alsaciens-Lorrains. Comme aucun cou- onl
trôle, aucune pénalité n'existent, ces mes- yjs
sieurs, on le voit, avaient beau jeu, et ils en -,\
ont profité. Nous pourrions, sur ce chapitre, ec J
fournir maints exemples caractéristiques. aut
Ja D'autre part, si on considère que la loi du p|j.(
re 26 juin 1889 sur la nationalité a établi que *■' .
?n « tout indkidu né en France d'un étranger, C1'G:
es qui Iv.i-viêmc y est né. est Français », ce qui que
le a donné d'emblée la qualité de Français à
environ 5Û;000 étrangers, lesquels ne sont plus "
}r comptés comme étrangers dans le recense- ces
-e ment de 1891 ; si l'on considère, de plus, que j.en-
2r dans le seul département du Nord, plus de ,
é- 20,000 Belges ont été naturalisés d'un coup, 1" <
en 1889, pour des besoins électoraux^ on voit t-iclt
É- que l'augmentation des étrangers pour la né- j,,^
1_ riode 1S86-91 est beaucoup plus considérable ' ,,
!t que ne paraissent l'indiquer les chiffres offi- î 5'
*t ciels. mai
le L'ennemi tan(
i- « L'étranger, voilà l'ennemi ! suj[
[t Nous ne parlons pas, bien entendu, des
;, étrangers riches qui viennent vivre chez nous, vers
s tranquillement, à l'abri de nos lois, sans se D
s mêler en rien à nos affaires politiques et sans „ue
causer le moindre préjudice à nos nationaux. "*
r Nous pouvons laisser également de côté les 1 '
: étrangers commerçants ou industriels, qui plus
e exercent honnêtement leur profession et qui j
e finissent par se fixer définitivement dans jQ
s notre pays où ils font souche de Français. 'j
t Mais, ces ôtrangers-là sont l'infime minorité. an" .
; Nous l'avons démontré bien souvent, en ce ' ^
qui concerne principalement les Allemands et . .
t les Autrichiens, tous ou presque tous, depuis ' jj,
- le banquier richissime jusqu'à l'ouvrier de la .lVli!.
3 dernière catégorie, ne sont que de vulgaires ' 'j^
exploiteurs qui savent mettre à profit notre ^ (
> confiance absurde et notre sottise. Ici, nous ^
, avons les Cornélius Herz, les barons de Rei- .« j^.,
; haeh, les Obendoerffer; là, les commission- ' j j,
. naires plus ou moins louches de la rue d'Hau- .ln~.
teville: là encore, les ouvriers qui, vivant ' £y
. comme des brutes, travaillent mal, à des prix ^
. dérisoires. Eu
Là question des bonnes allemandes
qui J
« Nous parlons, au début, de la proposition .1)UK]
; dé M. de Lacretelle, relative à une taxe sur "i "
les gouvernantes ou domestiques étrangères. A 1
M. Poincaré, rapporteur général de la com- A
(mission du budget, et M. de Lamarzelle, se rond<
sont oi^posés à l'adoption de cette proposition Au
sous.le fallacieux prétexte qu'on ne pourrait A I
plus faire apprendre l'allemand à nos enfants. Nord
C'est une plaisanterie. La plupart des bon- A I
nes allemandes — il suffit d'en interroger de L%
quelques-unes pour s'en rendre compte — par- de Ly
lent des patois indescriptibles. Autant donner A S
à ses enfants, pour leur apprendre le Iran- Provt
çais, une Bretonne échappée de son village, du M
au lin fond du Finistère. Ai
En ce qui concerne lès gouvernantes aile- A I
I mandes, le cas est différent. En général, ces
gouvernantes parlent assez correctement leur
GE langue/Mais n'a-t-on pas, en France, des
jeunes filles, pourvues de diplômes, qui sa-
vent aussi bien l'allemand et qui, — celles
lirti- ^ui s°ht sans emploi se comptent par milliers
TT-'se trouveraient fort heureuses de remplir
une jilace qu'elles tiendraient plus propre-
que ment que leurs concurrentes d'outre-Rhin !
ne' Un peu de défiance
ée ù « Il est un autre.côté de la question qui nous
ma- semble mériter quelque attention. Un grand
i en nombre d'officiers de l'armée française ont, à
i de leur service, des bonnes ou des gouvernantes
allemandes. C'est assurément le droit de ces
pro- officiers, puisqu'aucune loi ne s'oppose à la
très chose. Mais ne cre-it-on pas qu'il y a là un
danger, si minime solt-il?
s et II y a quelques années, nous racontions ce
s et fait d'un colonel, directeur d'un arsenal im-
iace portant, dont la gouvernante — une Bava-
>uis rôise très intelligente et particulièrement fer-
ua- rôesur le dessin — avait ses entrées libres
îrs, dans les moindres recoins dudit arsenal. Le
ministère de la guerre fit une enquête qui
: le prouva l'exactitude de la chose,
era Assurément, bien qu'à notre. sens, qui dit
ara allemand dit espion, — nous ne voulons pas |
our affirmer que toutes les bonnes ou gouvor-j
'ar- nantes allemandes soient suspectes; mais,-,
ou- avec ces gens-ià, le doute est plus que permis
icr- et l'abstention est le commencement de la'
sagesse. » i
! }a LUCIEN NIGOT. '
la • 1
se- — Cet article se passe de commentaires : \
i à c'est net, c'est précis. Le vieuoj proverbe qui
ni- affirme que « Charbonnier est 'maître chez
et lui » n'est, en somme, que la traduction vul-
gaire d'un principe essentiel de Droit inler- J
national. Malheureusement, il y a beaucoup (
de gens qui contestent aux autres le droit \
ru- de faire ce qu'ils font eux-mêmes sansscru- \
1rs pule ni remords. t
us ^^^^^^^_^^ c
E LE JOURNAL AUJOURD'HUI '
ne
~~~ d
(es" LA PRESSE FRANÇAISE j]
u" LES JOURNAUX DE PROA1IVCE t(
t P
|y La plupart des journaux de province
i- ont commencé par être des feuilles d'à- '
s- vis. Après la tourmente révolutionnaire „,
3j et le grand silence qui suivit, Napoléon
autorisa daus différentes villes de l'Em-
u pire, jiar décret du 26 septembre 1., création de feuilles et d'écrits périodi- '
'i ques : les articles 3, k et 5 de ce décret t
g portent que les «feuilles d'affiches, annon-
- ces et avis divers, seront publiées sépa- .
e rément des journaux déjà existants et i
qu'elles ne pourront contenir aucun ar-
t ticle de nouvelles politiques ou de lillé- i
rature. » ,'
3 tl'(
1 Sous la Restauration, ces feuilles se
11C
maintinrent; elles prirent de lïmpor- .(
tance sous la monarchie de Juillet et en- ' l
suite, par ravéneinent du suffrage uni- ,
| versel, une inlluence politique. ,,
s Depuis vingt ans, leur nombre a plus ,
1 que doublé. ' ,
Parmi les 3.200 existantes, voici les .,
, . ' elr
plus anciennes :
• nie
Journal du Havre, 141 ans ;
Journal de Rouen, 130 ans : clil
Journal de Maine-et-Loire, à Angers, US à (j
Le Courrier du Loiret, de Pithiviers, .102 '•'l 1'
ans : ce
Lé Journal de Lot-et-Garonne, à Agen, 101 la i
ans ;
Le Courrier du Bas-Rhin (devenu Jour-
nal d'Alsace), à Strasbourg, 92 ans; au)
Le Journal de la Meurihe et des Vosges, jou
à Nancy, Si) ans : J
Le Journal d'Indre-et-Loire, de Tours, SS *■
ans; las
Le Courrier du Pas-de-Calais, S3 ans.. .etc. jes
Eu dehors de ces feuilles, vénérables, ,)ru
voici, si nous ne nous trompons, celles ([m
qui nous paraissent les plus connues du R(;,
-public parisien : ?m
A Angers, l'Union de l'Ouest, etc.; jen]
A Bordeaux, la Girotide. la Petite Gi-
ronde, le Nouvelliste de Bordeaux, etc. ; nor
Au Havre, le Journal du Havre, etc. ; chr
A Lille, l'Echo du Nord, le Petit Echo du p
Nord, le Petit Nord, la Vraie France, etc. ;
A Lyon, le Lyon Républicain, le Progrès aus
de Lyon, le Nouvelliste de Lyon, l'Express Pet
de Lyon, le Salut public, etc.;
A Marseille, le Petit Marseillais, le Petit ft.
Provençal, le Soleil du Midi, la Gazelle viiii
du Midi, le Journal du Midi, le Sémaphore,
A Montpellier, le Petit Méridional, etc. ; sur
A Nancy, la Dépêche, le Petit Nancéien, jus<
cesf A Nantes, le Phare de la Loire, l'Union
leur j Bretonne, l'Espérance du peuple, etc, ;
desj A Orléans, le Journal du Loiret, etc.;
sa- A Reims, l'Indépendant Rémois, etc. ;
lies A Rouen, le Journal de Rouen, le Nouvel-
iers liste de Rouen, etc. ;
plir A Toulouse, la Dépêche de Toulouse, le
:n'e- Messager de Toulouse, les Nouvelles, aie
•' Bien que ces nombreuses feuilles aient
toujours eu une valeur sérieuse, il n'est
3u pas moins vrai que la presse provinciale,
ind jusqu'en ces dernières années, n'avait
<-t a pas de physionomie propre. Non seule-
tes ment Paris a [compté longtemps plus de
ces journaux que la province, mais ces der-
la niers, même quand ils sont devenus 1 es
un plus nombreux, n'étaient guère qu'un
écho. Lyon, Marseille, le Havre, Bor-
ce deaux, Lille, répétaient, à peu de chose
ri_ près, ce qu'avait dit Paris ; Garcassonne
er. ou Gaen, ce qu'avaient dit Lyon et le <
res Havre. <
Le Depuis quinze ans, une véritable dé-
pii centralisation est en train de se faire. La
province a conquis son autonomie. Elle ]
™/peut penser autrement que Paris : elle j
!£s pense tout autant. Il y a dans la presse ]
is"f provinciale, politique ou littéraire, des
,jg j écrivains de grande valeur et d'esprit li- ]
la ' bre. Môme pour les nouvelles de Paris, c
on sait se passer de la presse parisienne. (
On loue à l'Administration des Postes, '.
pendant deux ou trois heures, un service j
5 ';. télégraphique, ou bien, si l'on est plus
"* riche, on a un fil télégraphique h soi. ^
,i'_ C'est à quoi, le premier, pensa M. Gou- ti
;.. nouilhou, en 1880. Il obtint du Ministère r
tp des Postes et Télégraphes que l'état fît (
«- légraphique à l'usage exclusif de la. Gi- d
ronde et de la Petite Gironde. Cette con-
_ cession coûta aux deux journaux la ba-
■ gatelle de 72,000 francs. 11 est vrai qu'elle °
leur valut un redoublement d'influence.
Chaque matin, la Girotide reçoit par „
dépêche, in extenso, tous les documents p
importants et une longue correspondance
U télégraphique, qui donne le résumé com- ei
plet des nouvelles et des articles ayant e:
paru le matin même à Paris. C'est plus $
e que le journal d'une ville et d'un départe-
ment : c'est une organisation qui rayonne ^
3 sur tout le Sud-Ouest. ^
1 On connaît, du reste, le noble emploi D
que M. Gounouilhou sait faire de ses ex- 1l
1 cédents de recettes. Il a associé tous ses en
collaborateurs à la prospérité de son en- W
treprise, et c'est lui, il y a trois ans, qui ur
' a mis le capitaine ïrivierà même d'en-
treprendre son merveilleux voyage d'ex-
' ploration en Afrique. no
11 y a là un trop bel exemple donné à tai
la presse française pour que, malgré no- Jjjj
tre désir d'éviter les noms propres, nous en
ne nous soyons pas fait un devoir de le J:u.
signaler. pe|
Sur chaque point un peu important du rai
territoire," c'est une lutte fiévreuse d'in- j^?
lluence et de vitesse, une concurrence in'e
acharnée dont profitent les lecteurs. ra-\
Les journaux de Paris du matin, pour nc
être de bonne heure dans les départe-
ments reculés, font-ils une édition spé- 1.
ciale expédiée le soir à 8 heures ou même de^
à (i? les feuilles,départementales ne man- n-Ui
q n ent pas de remarquer malignement que mij.
ce qui vient de Paris, c'est un journal de J:x,',!
la veille, avec la date du surlendemain. ..Ue
tandis que leurs lecteurs à elles, grâce lfill)
aux nouvelles télégraphiques, ont le vrai 01
journal du jour.
Les journaux de Paris comptent-ils sur ?
la supériorité de leur rédaction? voici que j'ai
les feuilles départementales leur em- ni'e:
pruntent leurs meilleurs écrivains. Cha- "}m'
que jour, le Petit Marseillais, le Lyon- ce il
Républicain, la Gironde et la Petite Gi- hi^
ronde, etc., publient des articles spécia- c "r_j
lement écrits à leur intention parles té- pluf
nors et les barytons les plus goûtés de la lorl
chronique parisienne.
Plusieurs de ces journaux publient Ci
aussi des suppléments littéraires. La /iW"
Petite Gironde a un'supplément illustré. |j°,U]
Mieux encore : les grandes feuilles pro- j^'I
vinciales ne se bornent pas à se défendre unlcl
sur leur propre terrain, elles viennent par
jusqu'à Paris. Elles s'ingénient à battre
î'owjjg rappei des Lyonnais, des Girondins,
etc., habitant la capitale. À la vitrine de
nos kiosques, à l'étalage de nos marchan-
,el~ des, on voit des journaux normands,
le marseillais, auvergnats, disputer la place
!tc- aux papiers indigènes.
mt (A suivre.) EUGÈNE DUBIBF.
3St
le, ■ .. ' ' " ' ■—■»————■
le 1 AU CLAIR DE LA RAMPE
de ■
31" Théâtre du Vaudeville,
es
111 Flipole, comédie en trois actes de M. Jules
>r- Lemaître.
se Notre très intéressant et très estimé con-
ne frère, M. .Iules Lemaître, vient de réussir au
le delà de toute espérance sur la scène à succès
du Vaudeville. De l'esprit et de l'observation :
é- telles sont les qualités maîtresses de Flipoie.
■ ilL C'est une étude vécue des coulisses du théâ-
i' Ire. C'est l'éternelle histoire qui se déroule
,^ avec sa monotonie bêle entre cabots et cabo-
■le tines. Flipole est personnifiée par Mlle Maria
5e Legault qui consent, pour la circonstance, à
3S aimer un sien camarade, crétin et slupide au
i- possible. Elle-même reçoit les hommages d'un
S, certain baron des Giilleites, que favorise Tante
3_ Cardinal. Gonflé d'orgueil, notre cabot fait la
g' roue, courtise l'amie du directeur qu'il préfère
'' à Flipole, réduite alors à accepter le co3u-r el
la bourse de M. des OEillettes.
,s 11 y a dans ces trois actes une infinité de
détails charmants et bien faits pour nous sé-
1- duire ; l'interprétation est excellente el la car-
'e rière de Flipote assurée. Outre Mlle Legault
ît (retour de Russie) déjà citée, je mentionne
j. Mme Marie Samary, M. Galipeaux et M. Dieu-
j-_ donné.
Théâtre du Palais-Royal.
i- 'Encore un succès, et un succès de premier
g ordre, je vous l'affirme.
, Le Veglione (Bal masqué) est un ineli-melo
de situations toutes plus abracadabrantes les
r unes que les autres. L'on rit à gorge déployée,
S puisque le rire est le propre de l'homme,
„ l'on rit à chaque mot, à chaque effet scénique,
avec béatitude. La pièce ne se raconte pas;
- elle va se voir après un excellent dîner ou une
t excellente nouvelle. Lss gens moroses n'y sont
pas reçus : ils maudiraient encore notre bonne
5 vieille gaité française.
M, Millier est inénarrable, ahurissant!
3 Mme Grassot le seconde merveilleusement et
Mlle Doriel, une transfuge de. Gluny, est gen-
tille au possible el tourne toutes les têtes. Mon
i Dieu ! que les femmes sont donc charmantes
quand elles veulent s'en donner la peine... Je
vous prends pour exemple, Suzanne! — Il y a
> encore dans l'interprétation MM. Raihiont,
. Huguenet et Didier.
La pièce est précédée de Ma Capitaine,
une jolie fantaisie de M. Lenéka.
Grand-Théâtre.
Lysistrata triomphe. Si l'auteur a voulu
nous monter une trirème (4° acte) en remet-
tant à la-mode l'ancienne comédie d'Aristo-
phane, il s'est fort gentiment trompé, car ses
quatre actes sont en vérité bien délicieux à
entendre et, pour ma part, je ne m'en lasserais
jamais.
Mlle Réjane est incomparable, encore qu'un
peu souffrante, et Mine Tessandier très dési-
rable dans son rôle de courtisane athénienne.
MM. Guitry, Calmetles, Gauthier et Mont-
bars sont impeccables et conduisent vaillam-
ment la pièce à la centième. Les deux décors
ravissent les yeux, émerveillés déjà, par la
richesse et le déshabillé... des costumes.
Théâtre de Cluny
La Boite à Bibi est un nouveau vieux vau-
deville, déjà vu cent fois, mais que l'on écoute
encore avec un réel plaisir. 11 y a là un ingé-
nieux truc d'armoire où s'enferme un amant
mignon que délivre à. souhait une soubrette
exquise, pour le plus grand bonheur d'une
folâtre baronne, tout à fait amusant. L'intri-
gue est adroitement conduite par Mmes Lan-
telme el Marcilly, MM. Le Gallo, Lureau et
Dorgat.
Concert de la Scala
Une roulant/; (!) fumisterie que ce Carna-
val conjugal! .la sais une petite amie à qui
j'ai conseillé ce spectacle el qui vient de
m'envoyer deux mots charmants pour me re-
mercier de l'agréable soirée qu'elle me doit,
aflirme-t-elle. C'est assez dire que celte pié-
cette, signée Morea.u et Lebreton, deux ha-
bile's faiseurs, est un succès de plus à l'actif
de la Scala.
Dans la partie de concert, Mlle Stéfani est de
plus en plus l'étoile acclamée que précède, de
fort séduisante façon, la jolie Mlle Larive.
Eden-Concert
Ce coquet éfahlissemenl en est à son
MO" Vendredi classique. Bien des théâiros
pourraient, envier la vogue de l'artistique scène
du boulevard Sébaslopol. Citons de nouveau
MM. Ville, Yvain, Régi an e, Mines Gicler,
Freder, Dufresny el. Liovenl. — Dupare est
une diseuse d'un autre siècle, qui nous charme
par sa grâce mièvre et délicate.
A. D.
E^—^—— ■ .
Les Transformations
.DELA CAPITALE DU MONDE
Le pavé de Paris
De tout temps, les peuples civilisés ont éga-
lement montré'qu'elle'importance il faut atta-
cher au pavage des cités : les ruines de Pom-
péi et d'Herculanum offrent encore aux voya-
geurs les beaux restes de dallages en grès où
en granit qui devaient faire ressembler à au-
tant de palais .les rues des somptueuses cités
romaines.
Longtemps, on n'utilisa pour le pavage que
'les pierres, fournies parles carrières de grès,
de porphyre et de calcaire, ainsi que les cail-
loux roulés? ;
Le. pavage .en pierre se fait toujours par
■' rangées ■ croisées, pour que les roues dès voi-
tures ne puissent s'engager dans des lignes
continues, nuisibles à.une direction que la:
circulation'des villes rend déjà assez pénible
pour les cochers. Ce notable inconvénient se
trouve,, d'ailleurs, malheureusement réalisé
sur bien des points parles rails de tramways,
qui creusent dans la chaussée de profonds ta-
lus, formés par les bordures régulières de
pavés: cette disposition fâcheuse est,.sur cer-
taines voies, la cause de nombreux et fré-
quents.
Le pavé en pierres
''■ Le pavé en pierres doit être d'une égale ré-
sistance, pour qu'il puisse s'user également
et ne devienne pas .trop vite une surface n'of-
' frant que 'des''alternatives'de saillies et de dé-
pressions. Mais il ne faut.ppint non .plus une
régularité trop'grande et trop pôliVaéfaypra-'
blé au maintien des saliot's de chevaux et, par
conséquent, favorable aux.afccidents.-La base
des pavés doit toujours être solide, absolu-;
ment plane, d'une coriipressibilité uniforme.
- Un-pavage-en pierres ordinaire.revient, .à
"Paris, à plus' de 20 francs lé mètre carré. Le
petit pavé de porphyre; qui est certainement) :
run.des. meilleurs .engins dapayagej atteint <
orj -frahesi ,,.-.;'
':. 'Oh (JônçoMëS'én'oi'més dépensés nécessitées; f
dans les grandes villes, où circulent, con stam-; i
ment des véhicules de tout genre, chargés de;
poids énormes,.traînés ;parfois par sept ou; i
huit chevaux; de ..plus, la. canalisation .des; i
eaux- et àïr gaz, les branchèment.s.des;égôuts, <
: etc., nécessitent'des ■ fouillés fréquentes et .t
Onéreuses, tfest pour cela que rempiërrë,mènt J
au macadam, dont l'entretien est hors^dè prix, i
ainsi due le recouvrement des chaussées par■-t
l'aspliaite-cômprimé et„par lé bitume, n'ont d
...jàm'ais'-^u' se généraliser à Paris.-. ■:.:-. ■: -J.::A -V
;wQn;:ii trouvé plus avantageux de^rflcpurii-j <
"gènêl'alemenf au pavage en pierres.facile 11 <
défoncer, à relever et remplacer partiellement^
au risque, d%méùrs,' de rendre impraticable^ J
pouf les piétons la plupart des rues de la- ,t
^ belle capitale : l'inconvénient (il faut le dire)
& n'est point très grand, les trottoirs manquant
bien rarement; même dans les quartiers les
plus déshérités.
Aujourd'hui,. au point de vue; du pavage;
Paris est à l'âge dé bois.
Lie pavé en bois
i- ' r
,_ L'administration municipale a décidé qu un
j. ti ôs grand nombre de voies très fréquentées
,-.- seraient, pavées en bois. On est encore en
,i train de réaliser actuellement, à grands, frais,
i- ce mode de pavage, scientifiquement appliqué
!S à l'aide de cubes ou paralléhpipèdes en sapin
ou en ormeau, de douze centimètres d'épais-
é seur, imprégnés de goudron de houille et
5 assemblés sur. une, fondation en béton. Les
[I interstices sont d'abord séparés par des lattes;
puis on y coule du goudron et Ion agglomère
r ainsi les diverses pièces du parquet.
'[. D'après les observations des docteurs Ber-
s tillon et Vallin,'les chutes des chevaux sont
a '■ moins fréquentes sur le pavé eh bois que sur
é L les voies recouvertes d'asphalte ou pavées en
e '' granit. De plus, l'absence de bruit et de trêpi-
e dation rend moins fréquentes les affections
du système nerveux et épargne les cahole-
'. ments, si douloureux pour les femmes et pour
e les sujets souffrant de la vessie ou de l'abdo-
. men. L'absence de bruit est, en outre, favo-
. rable aux écoles, aux théâtres, aux médecins
qui'auscultent les malades, etc. Les chaussées
sont moins boueuses en temps de pluie, et
les égouts moins encombrés de sables et de
- gravats qu'avec le pavé ordinaire, et surtout
t l'empierrement au macadam. Cependant, la
4 poussière, l'odeur du goudron et surtout lès :
• dangers 1 d'incendie--(en-temps de révolution)
' sont des inconvénients sérieux à mettre au
i passif du pavage en bois. Quant aux miasmes -J
' typhiqu.es, ils s'y produiront .difficilement, à
s' cause du .lit' déihétpii du spUSrSol.' ■ : .::._„.
! ""' "; - ;-.--s ;,.-;..'.■;'. ■■ : J
•Si le pavage en bois est -favorable aux çhe- '
vaux, il Test moins aux bipèdes humains. Les !
accidents'triplent parmi les piétons, à cause J
du manque de sonoiité dés voitures en maiv '
elle. C'est ce qui a donné lieu à la -Vieille plai-; ,|
sauierie i--«.'.Nouveau pavage'en bois, plus dé '
sourds k;-Ils-scro7it,;tous écrasés.» ': '
- 'les Américains (fait à noter) renoncent -J
maintenant au pavé, en bois. Le docteur V/ight,
dans un très remarquable:rapport adressé au ,
Côns-eild'hygiône de l'a ville dé Détroit (Michi- i
g-an), opte pour le revêtement des voies pu- J
'bliques.en asphalte, Ce pavage est imperniéa-? -
nîé, peu itruyànt, facile a laver, exempt; de '
^épidation,;durable,, aisément réparable et,;
.païtant,-économique. ■ - .'--/;■ ■ - r
-.•Onrpeut.reprocher, Su contraire, au pavage, .£
en; bois d;être coûteux, facilement putrescible ^
èfpèudurable. : :;'"-''■-;■■;-;■ '■' :';■ r '-.--^ ■ k
-Ouatit: au pavage' en pierres, d après le, '
P?"Vv"ight, c'est le plusmauyais, parce qu'il, *
sîhfiltfë le; plus facilement dans ses^ joints,;
3.) cause un lirait et une trépidation nuisibles à
tt la santé, et compromet enfin la solidité des
is bâtisses. Ce pavage n'est admissible que joint
: par un. ciment au coaltar.
Ï ' *
Quel que soit, d'ailleurs, le mode de pavage
que l'hygiène ou la mode fasse adopter, il
a doit toujours reposer sur un fondement solide
s et d'une réristance durable.
i Le jugement sévère d'un hygiéniste améri-
i, cain ne saurait s'appliquer aux pavages en
è bois perfectionnés, que la ville de Paris
a s'efforce en ce moment de généraliser, et qui
i- réunit tous les suffrages des hommes compé-
t tènts. ■''■!.
s « Comme toutes les choses de ce monde,
; dit le D 1' Berlillon, la chaussée de bois a les
3 défauts de ses qualités. La facilité du roule-
ment, l'étouffement des bruits, la rendent
- agréable aux locataires de la rue et au voya-
t geurs en voitures, mais permettent derenver-
[• ser les passants, et de leur broyer bras et
i jambes... silencieusement. » Il est vrai que,
- le pavé de gi'és étant beaucoup plus dur que
s le pavé de bois, les écrasés auraient mauvaise
- grâce de se plaindre du nouveau sysfèmèî
• qui a également un avantage économique. »
— « Par sa précision, fait justement remar-
• quer Aurélien Scholl, lé pavage en bois dé-
: concerte plus aisément le tripotage et la mal-
: versation des entrepreneurs. »
Londres a reconnu depuis longtemps ces
i avantages réels au pavé de bois; disons, par
, parenthèse, que les ouvriers anglais excellent
dans ce genre de travail. U est certain qu'on
réglera toujours facilement la superficie
exacte dû béton, et, parlant, le chiffre des
pavés et la quantité du ciment qui garnira
leurs-joints.
*- * , -
— Le pavage ne doit être livré à lafcircula-
tion qu'après la; prise complète du mortier
des joints ; un délai, de quatre "à cinq jours
est jugé nécessaire pour obtenir ce résultat. ;;
Pendant.ce délai s'effectue une dernière opé-
ration extrêmement 6imple : le répandage à ;
la surface d'une mince couche de gravier sec '
et anguleux. 11 paraîtrait que ce gravier, '
s'écrasant sous, l'action des roues des. véhi- •
cules, s'inscrute dans le bois et rend la sur-
face de roulement beaucoup plus résistante.
Les opérations du pavage en bois sont très
longuesjgênantes pour les voyageurs, eneoni- ;,
brantes pour les chaussées. Ces inconvénients ■
ont frappé douloureusement tous les Parisiepsj }.
et dévié longtemps les parcours dés omnibus
et des voitures. ,
On pourrait peut-être y remëdipr en aug-
mentant le nombre dés ouvriers, eten exigeant
que les opérations préalables (préparation des
gabarits, des bétons et .enduits, etc.) soient '
faites dans des ateliers spéciaux, ou sur des
points moins encombrés de la vie publique. 't
-.■-."■"-.'-' Un Chercheur (£
ij Petite Gazette des TriMmaiix
Cour d'Assises de la Seine
re
il UNE BRUTE
le
Travaux i'oreés à perpétuité
i-
n La cour d'assises de la Seine vient de juger
is Bierry, l'assassin de la petite Julie Simon,
ii une brute de dix-neuf ans, vagabond dan-
j- gereux.
On ne se rappelle peut-être plus le drame.
i, En voici les détails succints :
s Un soir, un charretier de Choisy-le-Roy
i- rencontre Bierry, qui mourait de faim. L'autre,
t Louis Simon, J'amène chez lui manger la
- soupe. Bierry y aperçoit la petite Julie Simon,
■- une fillette de" treize ans, et, à sa vue, une
t autre faim s'éveille en lui.
, 11 reste aux environs de la demeure où
s on l'a hébergé, et, quelques jours après, le
3 ô novembre à la nuit, il voit l'enfantj sor-1
j tir seule du logis paternel. Sa mère l'envoyait
i -nu-devant du père, en retard pour le dîner.
Bierry la suit et la voit entrer daus un ca-
- bàret, où l'on n'a pas vu Simon ce soir-là.
Elle ressort, il s approche d'elle.
— Votre père a bu un verre, lui dit-il. 11
i vous attend pour rentrer. Je vais vous mener i
• prés de lui, si vous voulez.
; La petite Julie, dont l'intelligence est lente i
i et simple, suit le 'misérable qui l'entraîne vers f
i un fossé du chemin de halage et tente d'abu- 1
i ser d'elle. c
L'enfant résiste, Bierry veut l'étrangler et, s
comme elle se débat, la maintenant d'une c
main, il sort avec l'autre un mauvais canif i
de, sa poche, l'ouvre avec ses dents et lui on f
i porte trois coups furieux à la face. Le' troi-
sième tranche une artère, et la pauvre petite fc
s'affaisse pour ne plus se relever.. -e
Bierry, alors, laissant sa victime dans le
fossé, s en va se coucher dans la plâtriôre qui s
lui sert de-gîte, y boit un litre de vin avec d
des compagnons de nuit el s'endort jusqu'au
lendemain matin. q
■ ■• ' ■ ' - h
. ■*• - p
Ce récit du crime, c'est le misérable lui- a
même" qui l'a fait" à l'instruction, et hier, à h
l'audience, il n'en a contesté que quelques
points de détail. n
Pour toute défenBe, il a déclaré en mar- ,
mottnnt qu'il était ivre et qu'il n'avait pas q
voulu jeter la petite dans-le fossé, qu'ils y q
avaient glissé ensemble.
Oh a entendu comme témoins lo père et la q
mère dé la victime, de braves gens, très pau- et
vres, très simples de langage et d'allures, qui
sont venus conter au jury, sans phrase, avec ,T.<
une vérité poignante, l'horrible nuit qu'ils vi
| ont passée ii chercher leur enfant disparue. J
Mme Simon — une petite femme aux traits
fanés — dépose la première, très sobre dans
son terrible chagrin.
A la question d'usage : « Connaissiez-vous
l'accusé avant de le voir ici? » elle répond
seulement avec un cri de colère :
— « Oui, oui, c'est bien l'assassin de ma
fille! Je le reconnais. »
Puis, très calme, elle dit sa nuit d'angoisse
'■v du 5 novembre dernier.
l> « A sept heures et demie, le père rentre et
'" je lui dis que Julie n'est pas encore revenue...
Elle pouvait pas revenir, elle était déjà morte!
'• (Moicvemenl).
« Le lendemain malin — je pensais qu'elle
Y s'était peut-être noyée, je vais au bord de
'■• l'eau; je longe la berge en écartant les ro- ■
a seaux, pour voir si je ne voyais rien ; puis ]
i voilà que tout à coup, en me retournant, j'a-
0 perçois dans le fossé quelque chose qui res- j
, semblait aux effets de ma fille. J'y vais, ,1e
1 reconnais ses souliers. Les jupes étaient rele- !
3jvées jusqu'aux genoux. J'ai crié tant que
'j'avais de cris dans la gorge; je disais : «Julie,
1 est-ce toi? Réponds-moi si'c'est toi... Elle
pouvait bien sûr pas répondre puisque lo
' malheur était fait!... »
1
i Le père n'est pas moins émouvant que sa
• femme, dans son affreux chagrin. r,
Plus simple qu'elle encore, presque rudi-
mentaire, il cherche ses mots comme si le
français n'était pas sa langue. Il parle de
Bierry en disant « Monsieur, qui a fait le
crime' », el s'embarrasse au début de sa dépo- d
sition dans rémunération des litres acceptés
et offerts qui l'ont mis en relard le jour du
meurtre. Mais il a cet accent de douleur pro-
fonde daus sa sincérité brutale :
— « Si encore il n'avait fait qu'abuser d'elle ! ci
S'il ne l'avait pas fait mourir! C'est ça qui
est"le pire : c'est qu'il l'a tuée!.. » ui
Le lendemain matin, tandis qu'il cherchait ai
son enfant, il a rencontré Bierry près du pont
de Choisy.
— « T'aurais pas vu ma fille, par hasard I ta
que je lui dis. Il m'a répondu tout tranquil-
lement : « Je l'ai vue hier », et il m'a accom- ne
pagnô. Quand nous avons trouvé le corps, il
a regardé sans souffler mot seulement la mal- d'
heureuse enfant !»
Bierry, ce malin-là, avait déjà vu une pre-
mière fois le cadavre.
, C'est le témoin suivant, un ouvrier du port, ..
qui couchait-a côté do lui dans la pla trière, j?1-
qui vient nous l'apprendre. ^>(
Lebeau '— c'est son nom — avait donné
quelques jours auparavant à Bierry le couteau m
dont il s'est servi pour commettre lo crime. .,
« J'en avais deux, dit-il. Il n'en avait pas. 1?
Je lui en ai donné un... Je ne pouvais pas pré- Yv
voir... n'est-ce pas? Je
« Le malin — nous avions couche tous les s=
deux avec Bierry dans Ja. plàtrière — je le
ts réveille el nous descendons vers la Seine. Là,
is je vois le cadavre et je le montre à Bierry.
«Ah! qu'il dit, fai'it-il être vache, tout de
,s même, pour faire de ces coups-là! Celui qui a
,j -fait ça on.devrait lui arracher les ongles. >i
« Moi, je réponds qu'il faul aller prévenir
a le commissaire. Lui, il ne voulait pas. Moi, je
dis : tant pis, j'y vais : il y a quarante sous à
e gagner. '
Et c'est de la que j'y ai été... »
il
■| L'avocat, général, dans son réquisitoire, de-
'• mande la peine de mort contre l'assassin.
Mo Félix Decori présente la défense. 11
fi plaide l'irresponsabilité, l'alcoolisme, les dix-
13 huit ans du meurtrier, et les jurés, les bons
" jurés, reviennent avec des circonstance.'; atfé-
s nuanles!
— Le misérable est condamné aux travaux
forcés à perpétuité.
——^^mmm——■—^—i
1 Aux personnes' qui s'ennuient
t
: Sur le pont des Saints-Pères :
— Comment! vous mendiez, vous, un gai]->
lard solide, qui n'avez pas uneinti.rmilé;'
Le mendiant, d'un air insolent :
— Vous croyez peut-être que je vais me
faire estropier pour un sou!
En chemin de fer :
M. Prudhomîne cause avec un compagnon
de voyage :
— Avez-vous des enfants, Monsieur?
— Oui, j'ai un fils.
— Ah!... Est-ce qu'il fume?
— Jamais il n'a seulement touché à une
cigarette.
— Ah! bien, tant mieux, car Je tabac est
une bien mauvaise habitude!... Est-ce qu'il va
au café?
— Jamais il n'y a mis les pieds.
— Mes compliments... Est-ce qu'il rentre
tard?
— Jamais. Il se couclie toujours après dî-
ner.
— Oh! mais c'est décidément un garçon
d'une conduite admirable. Quel Age a-t-iJ ?
— Deux mois et demi !...
Un soir, au Cercle, le baron s'était laissé
aller à dire qu'il avait toujours un Jrillel de
1,000 francs au service de ses amis.
Aussitôt X,.., le prenant à part et au mot,
lui demande cinquante louis pour liuit jours. ■
— Vous m'avez mal compris, fait Je liaron,
j'ai dit que j'ai toujours mille francs au ser-
vice de mes amis, niais si je vous les prêtais,
je ne les aurais plus !.., ' ■
Le Gérant■: R. SARROÏTE.
— En sorte que ce qui viendra par la flûte
s'en ira par le tambour.
; Attention à la glace!
Le Dr Brouardel, l'élninent doyen de la
Faculté, a présenté, le 28 février dernier, à
l'Académie çle médecine, un très intéressant
Mémoire.-de'.JVL Girard, chef du Laboratoire
municipal, et de M. lé Dr Bordas sur l'ana-
lyse chimique'et bactériologique des glaces
consommées à Paris.
Les auteurs, après avoir étudié l'influence
rduiroid sur certaines -bactéries pathogènes
[fièvre typhoïde, siaphylococcus pyogenus),
ont; procédé à une enquêté sur l'origine des
glaces consommées à Paris.
Il résulte de cette enquête que la glace con-
soniméeà Paris provient des lacsd'Enghien,
Eaux-Bonnes, des lacs Daumesnil et (du bois
de Boulogne; du canal Saint-Martin, voire
môme ? des - bassins de certaines fontaines :
publiques, ou bien encore des halles centrales,
où ellcs.,opt déjà servi au transport des pois-
sons ! -■ • •-'■■'-
•.L'analyse chimique a démontré que la
quantité de matières' organiques contenues
dans l'eau de fusion de ces glaces était consi-
dérable.'
■ . L'échantillon le moins sale en contenait
'25'milligrammes par litre, et le moins propre
plus de S00 .milligrammes, — c'est-à-dire que
cette' glace est aussi pernicieuse que l'eau des
:égoùts. •■'■.-.-'
-. ■ - * *.
''"' Les bactéries pullulent dans la glace : leur
nombre varie de 28,000 à 100,000 par centi-
mètre cube I ,
-C'est la- glace du lac Daumesnil qui al
accusé ce chiffre maximum... On prétend que I
le droit d'exploitation de cette glace est accordé
par voie administrative.
MM.'Girard et Bordas ont fait encore un
très grand nombre d'expériences pour étudier
■séparément les microbes contenus clans ces
glaces. Ils ont pu déceler ainsi la présence du
-vàlï. c'ommuha bacille fluorescens putidus
— bacille rouge des matières fécales, — vi-
brion seplique et Un spirille analogue au
bacille de Tinkler.
■ Pour toutes ces raisons, les auteurs, par la
voix autorisée du Dr Brouardel, ont émis le
voeu qu'il soit interdit de vendre la glace pro-
venant des lacs, marais, étangs, ruisseaux, etc,
: et qU'oii ne finisse, dans Favenir, vendre que
--■ des' glaces fabriquées avec de l'eau distillée.
— Qu'on se le répète dans tous les pays!.,
; lié Ministre des Etats-Unis ;■■
à Paris.
La démission que M. Cooîidge, minisire
des Etat-Unis en France, né manquera pas
■ d'adresser à M. Cleveland dés l'installation i
de ce dernier à la Maison-Blanche, sera S0J
paraît-il, acceptée en principe; toutefois, on <•„*
pense que' le ministre' sera prié de rester à son e's.
poste tout le temps que dureront les travaux ):)ip
de la conférence arbitrale des pêcheries de la {,"*
mer de Behring, conférence dont M. Goolidge l_
a été un des-,promoteurs. Il est possible que <„,,
les débats de.la commission se prolongent ^Q]
assez avant dans l'été, . j
; On désigne comme successeur probable de n ,
M. Cooîidge, M. .Couderc, .grand avocat et '-v
ami peisonnel de M, Cleveland. . ; J
M. Çoiiderc est d'origine française. *.ai
L'annexion des Iles Hatvaï. S1J
qu.
— Le Herald publie la dépêche suivante de des
Washington : L
« Tout espioir de voir l'anneozion des Iles neu
: Haval acceptée par le Sénat est aujourd'hui qu'i
perdu.. ( a si
« Le.Sénat a refusé de tenir, jusqu'à l'avé- que
nement duprësident Cleveland, des séances du
o ù seraient traitées des questions concernant À
le Pouvoir Exécutif. » tout
-—Les journaux anglais félicitent le Sénat M
américain d'avoir refusé de s'occuper du pro- Cah
. jet d'annexion des Iles Havaï. ' et IV
« Le Sénat, dit un des principaux organes Guy
.'.dé Londres, a ainsi empêché le Président de Mlle
retomber dans les erreurs chauvines qui lui Mm
ont déjà tant nui, . .,.■;. ; -Mm'
« L'annexion dés Iles Havaï créerait aux Mlle
Etats-Unis-des difficultés diplomatiques avec tron
la Grande-Bretagne et la France qui ont ga- Gbe!
ranti l'indépendance décès îles en 1843.. - M
« - D'ailleurs, les -Etats-Unis -n'ônt-ils pas, Rus
dans cet archipel, .tous les. avantages, qu'ils les i
" désirent, sans en avoir la responsabilité? >> M.
. .'.. , ■■ ' man
Madame Grévy. le ce
. Mme Grévy, qui vient de mourir, avait-dis- * _ _.
.paru du monde depuis le jour où l'ancien *?.m
Président de la République, était subitement ^laIÎ
' descendu du pouvoir. nf!
Extrêmement simple de goûts, et très digne r^-
dans cette simplicité même qu'on s'est j>lu à .-i? r
railler, elle avait passé dix années de sa vie **Wj
à l'Elysée, 'dans un" clan'restreint d'amis, j3a"t
fuyant - l'éclat des réceptions-, sans enthou- . ^n
, siasmepour la politique, ménagère modèle et ÇjeU£
d'une honorabilité parfaite, toute aux soins cnan
de sa famille qu'elle adorait. suect
Elle était la fille d'un tanneur de Narbonne. ^ u
- D'une beauté, remarquable, dit-on elle épousa cou'')!
en 1854, à l'âge de vingt ans, M. Jules Grévy, ^ m
alors avocat au barreau de Paris. )!.uei
- De ce mariage est né un' seul ■ enfant, hn îc
Mlle AliceGrévy,devenue, en 1882,Mme Da- /l'es
niel Wilson. '• I Pui
flûte J L'ami Philippe Bétancès vient de subir avec
I succès son 3e examen de doctorat (médecine
I opératoire, pathologie externe et accouche-
: ments).
e ja M. Philippe Bétancès, qui décidément veut
,r JY marcher sur les traces du célèbre praticien le
san't Pr bétancès, son oncle et notre éminentcolla- j
soii'e Novateur, a été nommé dernièrement membre
jna_ de ia Société française d'hygiène présidée par
ces l'illustre Dr Péan, tît ce, sur la proposition de j
M. le D': de Pietra Santa. ç
mee' ——
aies Notre collaborateur Alexandre Drôvllle, qui c.
us), marche allègrement, à la conquête de la celé- -li
des brité parisienne est, depuis quelque temps 1
déjà, rédacteur attitré au Courrier français, n
ion- Bien que le genre de ce journal soit sensible-
ien, ment différent de celui de « La. Fraternité », P1
)ois nous ne pouvons laisser passer ce succès sans cl
aire en complimenter notre estimé et dévoué chro-
nes niqueur théâtral. di
les, , ' - ■ - di
Dis.j ™■■—■■■-■-■-—■——■■■■■-—■ q,
LES GRAND'S MÈRES m
la ti.
les — la
isi-
Pour bercer nos enfauçons, m
ait Les grand's mères chevrotantes to
pre Chantent de vieilles chansons. UI
Elles font aux nouveau-nés ve
Des toilettes éclatantes vii
Des rubans de leurs bonnets,
mi- pr
Elles causent bas, tout bas, m<
a Pour ne pas troubler leui's songes, fai
"? Et leur tricotent des bas. ch
de inf
m Et pour tous ces enfants blonds,
er Elles font de pieux mensonges (,
,es A leurs grands-papas bougons. liei
lu coi:
i- Elles pensent que, jadis, inJ
iu On habillait de dentelles Kél.
Leurs corps blancs comme des lys, îïoi
a 1,4(
le . A
:,, Et que ces enfants, un jour, £
?,, Garçonnets ou demoiselles, de''
''° Auront des fils à leur tour ! siev
ALEXANDRE DHÉVILLE Frc
crir
^^_-« con;
. -~ mêi
UNE MATINÉE VERY SELECT ^
^ ". .. — ont
fe . , foui
a S'il est des moments où l'âme, brisée par la rj
a souffrance, voudrait pouvoir hâter l'heure OQ j
11 fatale de sa séparation d'avec le corps, il en „ ;0,
n est d'autres qui lui procurent de si suaves quj
s plaisirs qu'elle est forcée de reconnaître que a c|,
a cette terre a tout de même du bon... ellvi
e — Au fait, j'y songe : étions-nous bien sur com
e terre, à cette' délicieuse matinée costumée men
* donnée parjM.'el Mme de Heredia, le 26 février <]am
dernier, en leur hôtel si magnifiquement amô- 20,01
; nagé de la rue de Courcelles?... en li
Vous n'osei5,répondre, ô ravissantes et intré- que
pides danseuses; mais tous ces fringants ca- v[0^,
valiers, qui semblaient avoir des ailes et ont que
si bien rivalisé d'entrain et de gaité, affirment cieis
qu'ils se trouvaient transportés dans le monde
: des houris.
Les aimables amphytrions ont fait les hon- « J
neurs de leur home avec le charme pénétrant _ Ac
qu'on leur connaît, — charme qui, cette fois, etrar
a .si puissamment opéré sur les heureux invités lran<
que la « matinée » à duré jusqu'à 9 heures mêle
-du soir. caus(
Avec le regret sincère de ne pouvoir citer Nous
tout le monde, -mentionnons la présence de : étran
Mm es la princesse Ruspoli, la comtesse de exerc
Calâfa"s;la baronne de Sarita-Anna-Néry ; Mme finiss
et Mlles de Pommayrac, Mme et Mlles Yves notre
Guvot, la comtesse de Grandsagne, Mme et Mais:
Mlïé Malherbe Carré, Mme et Mlle Nivert, No
Mme et Mlle Scott, Mme et Mlles Gandolfi, qui c
•Mme Beurdeley, Mme et Mlle Gafïré, Mme et les A
Mlle Lartigue, Mme et Mlle Veil, Mme-Du- le 1m
tron; Mlles de Hérédia, Flammarion, Le derni
Ghesne, Mac Adaras, etc., etc.; explo
MM. le commandeur Gandolfi, le prince confiï
Ruspoli; Flammarion,- le sénateur Gaillard, avons
les députés Armez, Nivert et Mac Adaras; nach,
M. Dufour, président du. Gra?id Cercle; le naire;
marquis-de Marchena, le colonel Schlesingér, tevilli
le comte de Grandsagne, MM. Peghoux, con- ^mn:
seiller honoraire à la Cour des comptes ,-La- dense
ferrière. inspecteur des Beatue-Arts ; de _ la .
Blanchère, "Veil, Malherbe Garréj de Nazàre- L,atl
Aga, Gaffré père et fils; Bresson,. co?isul dé tt ^
Bolivie; Philibert père et fils; René Worms dé M.
(fils du sympathique académicien), Auriol, ]es go
Roy, Bry, de Massary, Gouy, Rodanet, Bré- -jx. Pc
bant, etc., etc. - ' . . missic
Entre deux séries de valses, on s'est déli- sont c
cieusement reposé en écoutant le merveilleux sous 1
chant de Mme de Grandsagne, qui a obtenu un p]lis f;
succès 'triomphal des plus mérités, .Q'és
Puis l'un s'est remis à danser, toujours en- nes a
courage par l'esquise cordialité de M., Mme quelqi
et Mlle de Hérédia... Et si l'on est parti à ]entdi
9 heures, c'est que, véritablement, tout a une à ses
fin ici-bas. Hélas! çais, i
O'esl un destin bien triste que le nôtre, au im
Puisqu'un tel jour s'envole comme un autre!... En
•■-.■- :
S UNE CAMPAGNE !
uche- C0NTRE LES ÉTRANGERS EN FRANCE ;
veut " "
••o'îln "-'La France »^du 2 mars a-public le viril- (
, lent article qui suit : ' " "
mbre . ■* i
e par On n'a pas parlé de la proposition que i
»n de ji. de Lacretelle a faite samedi -à la Chambre.
Cette proposition était ainsi conçue :
« Une taxe annuelle (Je 40 fr. est imposée ù
i, qui chaque individu des deux sexes, de nationa- s
éêlé- lité étrangère, entrant dans une famille en r.
mips qualité de domestique, de gouvernante ou de h
jais, bonne. » a
ible- En prenant la parole pour défendre sa pro- o
lé », position, M. de Lacretelle a dit, entre, autres c
sans choses : d
hro- " Quand je vois une foule déjeunes gens et
de jeunes femmes errant dans les rues et fi
_^ demandant, de maison en maison, unexilace p
"■■■■ qui a été occupée par des étrangers, je ne puis ri
m'empécher de me préoccuper de cette situa- ri
tion. Et vous le comprendrez aussi, Messieurs, d:
la France se doit à ses nationaux. n
« Ou ma proposition sera inefficace : le p
même nombre de candidats étrangers affluera
toujours dans les familles, et alors il y aura a]
un bénéfice, que je ne veux pas évaluer, pour al
-, i, I le budget de la France ; ou elle sera une Jiar- ni
•ï =&.' rière suffisante, et alors nos nationaux trou- ai
veront des ressources en offrant leurs ser- et
vices dans les familles. » sa
Naturellement, la Chambre a repoussé la
proposition de M. Lacretelle. Et pourtant, la
question méritait d'être examinée sérieuse-
ment. Mais nos députés ont autre chose à c'i
faire qu'à s'occuper des questions qui tou- af
client a telle ou telle catégorie importante et lu:
intéressante de citoyens. Oa
L'invasion permanente (le
« Aussi, grâce à la complicité de nos singu- de
liers législateurs, l'invasion des étrangers pu
continue plus nombreuse que jamais et plus
inquiétante. ■■
De 635,000 en 1866, le nombre des étran-
gers recensés en France s'est élevé à un mil-
lion en 18S1; aujourd'hui il atteint presque
1,400,000.
Au dernier recensement, nombre _ d'Alle-
mands qui habitent la France, très inquiets
de la campagne menée contre eux par plu- JJ
sieurs journaux, principalement par « La
France », se sont empressés do se faire ins-
crire, lors du dénombrement de 1S91, soit i
wm comme Suisses, soit comme Autrichiens ou
~ même Alsaciens-Lorrains. Comme aucun cou- onl
trôle, aucune pénalité n'existent, ces mes- yjs
sieurs, on le voit, avaient beau jeu, et ils en -,\
ont profité. Nous pourrions, sur ce chapitre, ec J
fournir maints exemples caractéristiques. aut
Ja D'autre part, si on considère que la loi du p|j.(
re 26 juin 1889 sur la nationalité a établi que *■' .
?n « tout indkidu né en France d'un étranger, C1'G:
es qui Iv.i-viêmc y est né. est Français », ce qui que
le a donné d'emblée la qualité de Français à
environ 5Û;000 étrangers, lesquels ne sont plus "
}r comptés comme étrangers dans le recense- ces
-e ment de 1891 ; si l'on considère, de plus, que j.en-
2r dans le seul département du Nord, plus de ,
é- 20,000 Belges ont été naturalisés d'un coup, 1" <
en 1889, pour des besoins électoraux^ on voit t-iclt
É- que l'augmentation des étrangers pour la né- j,,^
1_ riode 1S86-91 est beaucoup plus considérable ' ,,
!t que ne paraissent l'indiquer les chiffres offi- î 5'
*t ciels. mai
le L'ennemi tan(
i- « L'étranger, voilà l'ennemi ! suj[
[t Nous ne parlons pas, bien entendu, des
;, étrangers riches qui viennent vivre chez nous, vers
s tranquillement, à l'abri de nos lois, sans se D
s mêler en rien à nos affaires politiques et sans „ue
causer le moindre préjudice à nos nationaux. "*
r Nous pouvons laisser également de côté les 1 '
: étrangers commerçants ou industriels, qui plus
e exercent honnêtement leur profession et qui j
e finissent par se fixer définitivement dans jQ
s notre pays où ils font souche de Français. 'j
t Mais, ces ôtrangers-là sont l'infime minorité. an" .
; Nous l'avons démontré bien souvent, en ce ' ^
qui concerne principalement les Allemands et . .
t les Autrichiens, tous ou presque tous, depuis ' jj,
- le banquier richissime jusqu'à l'ouvrier de la .lVli!.
3 dernière catégorie, ne sont que de vulgaires ' 'j^
exploiteurs qui savent mettre à profit notre ^ (
> confiance absurde et notre sottise. Ici, nous ^
, avons les Cornélius Herz, les barons de Rei- .« j^.,
; haeh, les Obendoerffer; là, les commission- ' j j,
. naires plus ou moins louches de la rue d'Hau- .ln~.
teville: là encore, les ouvriers qui, vivant ' £y
. comme des brutes, travaillent mal, à des prix ^
. dérisoires. Eu
Là question des bonnes allemandes
qui J
« Nous parlons, au début, de la proposition .1)UK]
; dé M. de Lacretelle, relative à une taxe sur "i "
les gouvernantes ou domestiques étrangères. A 1
M. Poincaré, rapporteur général de la com- A
(mission du budget, et M. de Lamarzelle, se rond<
sont oi^posés à l'adoption de cette proposition Au
sous.le fallacieux prétexte qu'on ne pourrait A I
plus faire apprendre l'allemand à nos enfants. Nord
C'est une plaisanterie. La plupart des bon- A I
nes allemandes — il suffit d'en interroger de L%
quelques-unes pour s'en rendre compte — par- de Ly
lent des patois indescriptibles. Autant donner A S
à ses enfants, pour leur apprendre le Iran- Provt
çais, une Bretonne échappée de son village, du M
au lin fond du Finistère. Ai
En ce qui concerne lès gouvernantes aile- A I
I mandes, le cas est différent. En général, ces
gouvernantes parlent assez correctement leur
GE langue/Mais n'a-t-on pas, en France, des
jeunes filles, pourvues de diplômes, qui sa-
vent aussi bien l'allemand et qui, — celles
lirti- ^ui s°ht sans emploi se comptent par milliers
TT-'se trouveraient fort heureuses de remplir
une jilace qu'elles tiendraient plus propre-
que ment que leurs concurrentes d'outre-Rhin !
ne' Un peu de défiance
ée ù « Il est un autre.côté de la question qui nous
ma- semble mériter quelque attention. Un grand
i en nombre d'officiers de l'armée française ont, à
i de leur service, des bonnes ou des gouvernantes
allemandes. C'est assurément le droit de ces
pro- officiers, puisqu'aucune loi ne s'oppose à la
très chose. Mais ne cre-it-on pas qu'il y a là un
danger, si minime solt-il?
s et II y a quelques années, nous racontions ce
s et fait d'un colonel, directeur d'un arsenal im-
iace portant, dont la gouvernante — une Bava-
>uis rôise très intelligente et particulièrement fer-
ua- rôesur le dessin — avait ses entrées libres
îrs, dans les moindres recoins dudit arsenal. Le
ministère de la guerre fit une enquête qui
: le prouva l'exactitude de la chose,
era Assurément, bien qu'à notre. sens, qui dit
ara allemand dit espion, — nous ne voulons pas |
our affirmer que toutes les bonnes ou gouvor-j
'ar- nantes allemandes soient suspectes; mais,-,
ou- avec ces gens-ià, le doute est plus que permis
icr- et l'abstention est le commencement de la'
sagesse. » i
! }a LUCIEN NIGOT. '
la • 1
se- — Cet article se passe de commentaires : \
i à c'est net, c'est précis. Le vieuoj proverbe qui
ni- affirme que « Charbonnier est 'maître chez
et lui » n'est, en somme, que la traduction vul-
gaire d'un principe essentiel de Droit inler- J
national. Malheureusement, il y a beaucoup (
de gens qui contestent aux autres le droit \
ru- de faire ce qu'ils font eux-mêmes sansscru- \
1rs pule ni remords. t
us ^^^^^^^_^^ c
E LE JOURNAL AUJOURD'HUI '
ne
~~~ d
(es" LA PRESSE FRANÇAISE j]
u" LES JOURNAUX DE PROA1IVCE t(
t P
|y La plupart des journaux de province
i- ont commencé par être des feuilles d'à- '
s- vis. Après la tourmente révolutionnaire „,
3j et le grand silence qui suivit, Napoléon
autorisa daus différentes villes de l'Em-
u pire, jiar décret du 26 septembre 1
'i ques : les articles 3, k et 5 de ce décret t
g portent que les «feuilles d'affiches, annon-
- ces et avis divers, seront publiées sépa- .
e rément des journaux déjà existants et i
qu'elles ne pourront contenir aucun ar-
t ticle de nouvelles politiques ou de lillé- i
rature. » ,'
3 tl'(
1 Sous la Restauration, ces feuilles se
11C
maintinrent; elles prirent de lïmpor- .(
tance sous la monarchie de Juillet et en- ' l
suite, par ravéneinent du suffrage uni- ,
| versel, une inlluence politique. ,,
s Depuis vingt ans, leur nombre a plus ,
1 que doublé. ' ,
Parmi les 3.200 existantes, voici les .,
, . ' elr
plus anciennes :
• nie
Journal du Havre, 141 ans ;
Journal de Rouen, 130 ans : clil
Journal de Maine-et-Loire, à Angers, US à (j
Le Courrier du Loiret, de Pithiviers, .102 '•'l 1'
ans : ce
Lé Journal de Lot-et-Garonne, à Agen, 101 la i
ans ;
Le Courrier du Bas-Rhin (devenu Jour-
nal d'Alsace), à Strasbourg, 92 ans; au)
Le Journal de la Meurihe et des Vosges, jou
à Nancy, Si) ans : J
Le Journal d'Indre-et-Loire, de Tours, SS *■
ans; las
Le Courrier du Pas-de-Calais, S3 ans.. .etc. jes
Eu dehors de ces feuilles, vénérables, ,)ru
voici, si nous ne nous trompons, celles ([m
qui nous paraissent les plus connues du R(;,
-public parisien : ?m
A Angers, l'Union de l'Ouest, etc.; jen]
A Bordeaux, la Girotide. la Petite Gi-
ronde, le Nouvelliste de Bordeaux, etc. ; nor
Au Havre, le Journal du Havre, etc. ; chr
A Lille, l'Echo du Nord, le Petit Echo du p
Nord, le Petit Nord, la Vraie France, etc. ;
A Lyon, le Lyon Républicain, le Progrès aus
de Lyon, le Nouvelliste de Lyon, l'Express Pet
de Lyon, le Salut public, etc.;
A Marseille, le Petit Marseillais, le Petit ft.
Provençal, le Soleil du Midi, la Gazelle viiii
du Midi, le Journal du Midi, le Sémaphore,
A Montpellier, le Petit Méridional, etc. ; sur
A Nancy, la Dépêche, le Petit Nancéien, jus<
cesf A Nantes, le Phare de la Loire, l'Union
leur j Bretonne, l'Espérance du peuple, etc, ;
desj A Orléans, le Journal du Loiret, etc.;
sa- A Reims, l'Indépendant Rémois, etc. ;
lies A Rouen, le Journal de Rouen, le Nouvel-
iers liste de Rouen, etc. ;
plir A Toulouse, la Dépêche de Toulouse, le
:n'e- Messager de Toulouse, les Nouvelles, aie
•' Bien que ces nombreuses feuilles aient
toujours eu une valeur sérieuse, il n'est
3u pas moins vrai que la presse provinciale,
ind jusqu'en ces dernières années, n'avait
<-t a pas de physionomie propre. Non seule-
tes ment Paris a [compté longtemps plus de
ces journaux que la province, mais ces der-
la niers, même quand ils sont devenus 1 es
un plus nombreux, n'étaient guère qu'un
écho. Lyon, Marseille, le Havre, Bor-
ce deaux, Lille, répétaient, à peu de chose
ri_ près, ce qu'avait dit Paris ; Garcassonne
er. ou Gaen, ce qu'avaient dit Lyon et le <
res Havre. <
Le Depuis quinze ans, une véritable dé-
pii centralisation est en train de se faire. La
province a conquis son autonomie. Elle ]
™/peut penser autrement que Paris : elle j
!£s pense tout autant. Il y a dans la presse ]
is"f provinciale, politique ou littéraire, des
,jg j écrivains de grande valeur et d'esprit li- ]
la ' bre. Môme pour les nouvelles de Paris, c
on sait se passer de la presse parisienne. (
On loue à l'Administration des Postes, '.
pendant deux ou trois heures, un service j
5 ';. télégraphique, ou bien, si l'on est plus
"* riche, on a un fil télégraphique h soi. ^
,i'_ C'est à quoi, le premier, pensa M. Gou- ti
;.. nouilhou, en 1880. Il obtint du Ministère r
tp des Postes et Télégraphes que l'état fît (
ronde et de la Petite Gironde. Cette con-
_ cession coûta aux deux journaux la ba-
■ gatelle de 72,000 francs. 11 est vrai qu'elle °
leur valut un redoublement d'influence.
Chaque matin, la Girotide reçoit par „
dépêche, in extenso, tous les documents p
importants et une longue correspondance
U télégraphique, qui donne le résumé com- ei
plet des nouvelles et des articles ayant e:
paru le matin même à Paris. C'est plus $
e que le journal d'une ville et d'un départe-
ment : c'est une organisation qui rayonne ^
3 sur tout le Sud-Ouest. ^
1 On connaît, du reste, le noble emploi D
que M. Gounouilhou sait faire de ses ex- 1l
1 cédents de recettes. Il a associé tous ses en
collaborateurs à la prospérité de son en- W
treprise, et c'est lui, il y a trois ans, qui ur
' a mis le capitaine ïrivierà même d'en-
treprendre son merveilleux voyage d'ex-
' ploration en Afrique. no
11 y a là un trop bel exemple donné à tai
la presse française pour que, malgré no- Jjjj
tre désir d'éviter les noms propres, nous en
ne nous soyons pas fait un devoir de le J:u.
signaler. pe|
Sur chaque point un peu important du rai
territoire," c'est une lutte fiévreuse d'in- j^?
lluence et de vitesse, une concurrence in'e
acharnée dont profitent les lecteurs. ra-\
Les journaux de Paris du matin, pour nc
être de bonne heure dans les départe-
ments reculés, font-ils une édition spé- 1.
ciale expédiée le soir à 8 heures ou même de^
à (i? les feuilles,départementales ne man- n-Ui
q n ent pas de remarquer malignement que mij.
ce qui vient de Paris, c'est un journal de J:x,',!
la veille, avec la date du surlendemain. ..Ue
tandis que leurs lecteurs à elles, grâce lfill)
aux nouvelles télégraphiques, ont le vrai 01
journal du jour.
Les journaux de Paris comptent-ils sur ?
la supériorité de leur rédaction? voici que j'ai
les feuilles départementales leur em- ni'e:
pruntent leurs meilleurs écrivains. Cha- "}m'
que jour, le Petit Marseillais, le Lyon- ce il
Républicain, la Gironde et la Petite Gi- hi^
ronde, etc., publient des articles spécia- c "r_j
lement écrits à leur intention parles té- pluf
nors et les barytons les plus goûtés de la lorl
chronique parisienne.
Plusieurs de ces journaux publient Ci
aussi des suppléments littéraires. La /iW"
Petite Gironde a un'supplément illustré. |j°,U]
Mieux encore : les grandes feuilles pro- j^'I
vinciales ne se bornent pas à se défendre unlcl
sur leur propre terrain, elles viennent par
jusqu'à Paris. Elles s'ingénient à battre
î'owjjg rappei des Lyonnais, des Girondins,
etc., habitant la capitale. À la vitrine de
nos kiosques, à l'étalage de nos marchan-
,el~ des, on voit des journaux normands,
le marseillais, auvergnats, disputer la place
!tc- aux papiers indigènes.
mt (A suivre.) EUGÈNE DUBIBF.
3St
le, ■ .. ' ' " ' ■—■»————■
le 1 AU CLAIR DE LA RAMPE
de ■
31" Théâtre du Vaudeville,
es
111 Flipole, comédie en trois actes de M. Jules
>r- Lemaître.
se Notre très intéressant et très estimé con-
ne frère, M. .Iules Lemaître, vient de réussir au
le delà de toute espérance sur la scène à succès
du Vaudeville. De l'esprit et de l'observation :
é- telles sont les qualités maîtresses de Flipoie.
■ ilL C'est une étude vécue des coulisses du théâ-
i' Ire. C'est l'éternelle histoire qui se déroule
,^ avec sa monotonie bêle entre cabots et cabo-
■le tines. Flipole est personnifiée par Mlle Maria
5e Legault qui consent, pour la circonstance, à
3S aimer un sien camarade, crétin et slupide au
i- possible. Elle-même reçoit les hommages d'un
S, certain baron des Giilleites, que favorise Tante
3_ Cardinal. Gonflé d'orgueil, notre cabot fait la
g' roue, courtise l'amie du directeur qu'il préfère
'' à Flipole, réduite alors à accepter le co3u-r el
la bourse de M. des OEillettes.
,s 11 y a dans ces trois actes une infinité de
détails charmants et bien faits pour nous sé-
1- duire ; l'interprétation est excellente el la car-
'e rière de Flipote assurée. Outre Mlle Legault
ît (retour de Russie) déjà citée, je mentionne
j. Mme Marie Samary, M. Galipeaux et M. Dieu-
j-_ donné.
Théâtre du Palais-Royal.
i- 'Encore un succès, et un succès de premier
g ordre, je vous l'affirme.
, Le Veglione (Bal masqué) est un ineli-melo
de situations toutes plus abracadabrantes les
r unes que les autres. L'on rit à gorge déployée,
S puisque le rire est le propre de l'homme,
„ l'on rit à chaque mot, à chaque effet scénique,
avec béatitude. La pièce ne se raconte pas;
- elle va se voir après un excellent dîner ou une
t excellente nouvelle. Lss gens moroses n'y sont
pas reçus : ils maudiraient encore notre bonne
5 vieille gaité française.
M, Millier est inénarrable, ahurissant!
3 Mme Grassot le seconde merveilleusement et
Mlle Doriel, une transfuge de. Gluny, est gen-
tille au possible el tourne toutes les têtes. Mon
i Dieu ! que les femmes sont donc charmantes
quand elles veulent s'en donner la peine... Je
vous prends pour exemple, Suzanne! — Il y a
> encore dans l'interprétation MM. Raihiont,
. Huguenet et Didier.
La pièce est précédée de Ma Capitaine,
une jolie fantaisie de M. Lenéka.
Grand-Théâtre.
Lysistrata triomphe. Si l'auteur a voulu
nous monter une trirème (4° acte) en remet-
tant à la-mode l'ancienne comédie d'Aristo-
phane, il s'est fort gentiment trompé, car ses
quatre actes sont en vérité bien délicieux à
entendre et, pour ma part, je ne m'en lasserais
jamais.
Mlle Réjane est incomparable, encore qu'un
peu souffrante, et Mine Tessandier très dési-
rable dans son rôle de courtisane athénienne.
MM. Guitry, Calmetles, Gauthier et Mont-
bars sont impeccables et conduisent vaillam-
ment la pièce à la centième. Les deux décors
ravissent les yeux, émerveillés déjà, par la
richesse et le déshabillé... des costumes.
Théâtre de Cluny
La Boite à Bibi est un nouveau vieux vau-
deville, déjà vu cent fois, mais que l'on écoute
encore avec un réel plaisir. 11 y a là un ingé-
nieux truc d'armoire où s'enferme un amant
mignon que délivre à. souhait une soubrette
exquise, pour le plus grand bonheur d'une
folâtre baronne, tout à fait amusant. L'intri-
gue est adroitement conduite par Mmes Lan-
telme el Marcilly, MM. Le Gallo, Lureau et
Dorgat.
Concert de la Scala
Une roulant/; (!) fumisterie que ce Carna-
val conjugal! .la sais une petite amie à qui
j'ai conseillé ce spectacle el qui vient de
m'envoyer deux mots charmants pour me re-
mercier de l'agréable soirée qu'elle me doit,
aflirme-t-elle. C'est assez dire que celte pié-
cette, signée Morea.u et Lebreton, deux ha-
bile's faiseurs, est un succès de plus à l'actif
de la Scala.
Dans la partie de concert, Mlle Stéfani est de
plus en plus l'étoile acclamée que précède, de
fort séduisante façon, la jolie Mlle Larive.
Eden-Concert
Ce coquet éfahlissemenl en est à son
MO" Vendredi classique. Bien des théâiros
pourraient, envier la vogue de l'artistique scène
du boulevard Sébaslopol. Citons de nouveau
MM. Ville, Yvain, Régi an e, Mines Gicler,
Freder, Dufresny el. Liovenl. — Dupare est
une diseuse d'un autre siècle, qui nous charme
par sa grâce mièvre et délicate.
A. D.
E^—^—— ■ .
Les Transformations
.DELA CAPITALE DU MONDE
Le pavé de Paris
De tout temps, les peuples civilisés ont éga-
lement montré'qu'elle'importance il faut atta-
cher au pavage des cités : les ruines de Pom-
péi et d'Herculanum offrent encore aux voya-
geurs les beaux restes de dallages en grès où
en granit qui devaient faire ressembler à au-
tant de palais .les rues des somptueuses cités
romaines.
Longtemps, on n'utilisa pour le pavage que
'les pierres, fournies parles carrières de grès,
de porphyre et de calcaire, ainsi que les cail-
loux roulés? ;
Le. pavage .en pierre se fait toujours par
■' rangées ■ croisées, pour que les roues dès voi-
tures ne puissent s'engager dans des lignes
continues, nuisibles à.une direction que la:
circulation'des villes rend déjà assez pénible
pour les cochers. Ce notable inconvénient se
trouve,, d'ailleurs, malheureusement réalisé
sur bien des points parles rails de tramways,
qui creusent dans la chaussée de profonds ta-
lus, formés par les bordures régulières de
pavés: cette disposition fâcheuse est,.sur cer-
taines voies, la cause de nombreux et fré-
quents.
Le pavé en pierres
''■ Le pavé en pierres doit être d'une égale ré-
sistance, pour qu'il puisse s'user également
et ne devienne pas .trop vite une surface n'of-
' frant que 'des''alternatives'de saillies et de dé-
pressions. Mais il ne faut.ppint non .plus une
régularité trop'grande et trop pôliVaéfaypra-'
blé au maintien des saliot's de chevaux et, par
conséquent, favorable aux.afccidents.-La base
des pavés doit toujours être solide, absolu-;
ment plane, d'une coriipressibilité uniforme.
- Un-pavage-en pierres ordinaire.revient, .à
"Paris, à plus' de 20 francs lé mètre carré. Le
petit pavé de porphyre; qui est certainement) :
run.des. meilleurs .engins dapayagej atteint <
orj -frahesi ,,.-.;'
':. 'Oh (JônçoMëS'én'oi'més dépensés nécessitées; f
dans les grandes villes, où circulent, con stam-; i
ment des véhicules de tout genre, chargés de;
poids énormes,.traînés ;parfois par sept ou; i
huit chevaux; de ..plus, la. canalisation .des; i
eaux- et àïr gaz, les branchèment.s.des;égôuts, <
: etc., nécessitent'des ■ fouillés fréquentes et .t
Onéreuses, tfest pour cela que rempiërrë,mènt J
au macadam, dont l'entretien est hors^dè prix, i
ainsi due le recouvrement des chaussées par■-t
l'aspliaite-cômprimé et„par lé bitume, n'ont d
...jàm'ais'-^u' se généraliser à Paris.-. ■:.:-. ■: -J.::A -V
;wQn;:ii trouvé plus avantageux de^rflcpurii-j <
"gènêl'alemenf au pavage en pierres.facile 11 <
défoncer, à relever et remplacer partiellement^
au risque, d%méùrs,' de rendre impraticable^ J
pouf les piétons la plupart des rues de la- ,t
^ belle capitale : l'inconvénient (il faut le dire)
& n'est point très grand, les trottoirs manquant
bien rarement; même dans les quartiers les
plus déshérités.
Aujourd'hui,. au point de vue; du pavage;
Paris est à l'âge dé bois.
Lie pavé en bois
i- ' r
,_ L'administration municipale a décidé qu un
j. ti ôs grand nombre de voies très fréquentées
,-.- seraient, pavées en bois. On est encore en
,i train de réaliser actuellement, à grands, frais,
i- ce mode de pavage, scientifiquement appliqué
!S à l'aide de cubes ou paralléhpipèdes en sapin
ou en ormeau, de douze centimètres d'épais-
é seur, imprégnés de goudron de houille et
5 assemblés sur. une, fondation en béton. Les
[I interstices sont d'abord séparés par des lattes;
puis on y coule du goudron et Ion agglomère
r ainsi les diverses pièces du parquet.
'[. D'après les observations des docteurs Ber-
s tillon et Vallin,'les chutes des chevaux sont
a '■ moins fréquentes sur le pavé eh bois que sur
é L les voies recouvertes d'asphalte ou pavées en
e '' granit. De plus, l'absence de bruit et de trêpi-
e dation rend moins fréquentes les affections
du système nerveux et épargne les cahole-
'. ments, si douloureux pour les femmes et pour
e les sujets souffrant de la vessie ou de l'abdo-
. men. L'absence de bruit est, en outre, favo-
. rable aux écoles, aux théâtres, aux médecins
qui'auscultent les malades, etc. Les chaussées
sont moins boueuses en temps de pluie, et
les égouts moins encombrés de sables et de
- gravats qu'avec le pavé ordinaire, et surtout
t l'empierrement au macadam. Cependant, la
4 poussière, l'odeur du goudron et surtout lès :
• dangers 1 d'incendie--(en-temps de révolution)
' sont des inconvénients sérieux à mettre au
i passif du pavage en bois. Quant aux miasmes -J
' typhiqu.es, ils s'y produiront .difficilement, à
s' cause du .lit' déihétpii du spUSrSol.' ■ : .::._„.
! ""' "; - ;-.--s ;,.-;..'.■;'. ■■ : J
•Si le pavage en bois est -favorable aux çhe- '
vaux, il Test moins aux bipèdes humains. Les !
accidents'triplent parmi les piétons, à cause J
du manque de sonoiité dés voitures en maiv '
elle. C'est ce qui a donné lieu à la -Vieille plai-; ,|
sauierie i--«.'.Nouveau pavage'en bois, plus dé '
sourds k;-Ils-scro7it,;tous écrasés.» ': '
- 'les Américains (fait à noter) renoncent -J
maintenant au pavé, en bois. Le docteur V/ight,
dans un très remarquable:rapport adressé au ,
Côns-eild'hygiône de l'a ville dé Détroit (Michi- i
g-an), opte pour le revêtement des voies pu- J
'bliques.en asphalte, Ce pavage est imperniéa-? -
nîé, peu itruyànt, facile a laver, exempt; de '
^épidation,;durable,, aisément réparable et,;
.païtant,-économique. ■ - .'--/;■ ■ - r
-.•Onrpeut.reprocher, Su contraire, au pavage, .£
en; bois d;être coûteux, facilement putrescible ^
èfpèudurable. : :;'"-''■-;■■;-;■ '■' :';■ r '-.--^ ■ k
-Ouatit: au pavage' en pierres, d après le, '
P?"Vv"ight, c'est le plusmauyais, parce qu'il, *
sîhfiltfë le; plus facilement dans ses^ joints,;
3.) cause un lirait et une trépidation nuisibles à
tt la santé, et compromet enfin la solidité des
is bâtisses. Ce pavage n'est admissible que joint
: par un. ciment au coaltar.
Ï ' *
Quel que soit, d'ailleurs, le mode de pavage
que l'hygiène ou la mode fasse adopter, il
a doit toujours reposer sur un fondement solide
s et d'une réristance durable.
i Le jugement sévère d'un hygiéniste améri-
i, cain ne saurait s'appliquer aux pavages en
è bois perfectionnés, que la ville de Paris
a s'efforce en ce moment de généraliser, et qui
i- réunit tous les suffrages des hommes compé-
t tènts. ■''■!.
s « Comme toutes les choses de ce monde,
; dit le D 1' Berlillon, la chaussée de bois a les
3 défauts de ses qualités. La facilité du roule-
ment, l'étouffement des bruits, la rendent
- agréable aux locataires de la rue et au voya-
t geurs en voitures, mais permettent derenver-
[• ser les passants, et de leur broyer bras et
i jambes... silencieusement. » Il est vrai que,
- le pavé de gi'és étant beaucoup plus dur que
s le pavé de bois, les écrasés auraient mauvaise
- grâce de se plaindre du nouveau sysfèmèî
• qui a également un avantage économique. »
— « Par sa précision, fait justement remar-
• quer Aurélien Scholl, lé pavage en bois dé-
: concerte plus aisément le tripotage et la mal-
: versation des entrepreneurs. »
Londres a reconnu depuis longtemps ces
i avantages réels au pavé de bois; disons, par
, parenthèse, que les ouvriers anglais excellent
dans ce genre de travail. U est certain qu'on
réglera toujours facilement la superficie
exacte dû béton, et, parlant, le chiffre des
pavés et la quantité du ciment qui garnira
leurs-joints.
*- * , -
— Le pavage ne doit être livré à lafcircula-
tion qu'après la; prise complète du mortier
des joints ; un délai, de quatre "à cinq jours
est jugé nécessaire pour obtenir ce résultat. ;;
Pendant.ce délai s'effectue une dernière opé-
ration extrêmement 6imple : le répandage à ;
la surface d'une mince couche de gravier sec '
et anguleux. 11 paraîtrait que ce gravier, '
s'écrasant sous, l'action des roues des. véhi- •
cules, s'inscrute dans le bois et rend la sur-
face de roulement beaucoup plus résistante.
Les opérations du pavage en bois sont très
longuesjgênantes pour les voyageurs, eneoni- ;,
brantes pour les chaussées. Ces inconvénients ■
ont frappé douloureusement tous les Parisiepsj }.
et dévié longtemps les parcours dés omnibus
et des voitures. ,
On pourrait peut-être y remëdipr en aug-
mentant le nombre dés ouvriers, eten exigeant
que les opérations préalables (préparation des
gabarits, des bétons et .enduits, etc.) soient '
faites dans des ateliers spéciaux, ou sur des
points moins encombrés de la vie publique. 't
-.■-."■"-.'-' Un Chercheur (£
ij Petite Gazette des TriMmaiix
Cour d'Assises de la Seine
re
il UNE BRUTE
le
Travaux i'oreés à perpétuité
i-
n La cour d'assises de la Seine vient de juger
is Bierry, l'assassin de la petite Julie Simon,
ii une brute de dix-neuf ans, vagabond dan-
j- gereux.
On ne se rappelle peut-être plus le drame.
i, En voici les détails succints :
s Un soir, un charretier de Choisy-le-Roy
i- rencontre Bierry, qui mourait de faim. L'autre,
t Louis Simon, J'amène chez lui manger la
- soupe. Bierry y aperçoit la petite Julie Simon,
■- une fillette de" treize ans, et, à sa vue, une
t autre faim s'éveille en lui.
, 11 reste aux environs de la demeure où
s on l'a hébergé, et, quelques jours après, le
3 ô novembre à la nuit, il voit l'enfantj sor-1
j tir seule du logis paternel. Sa mère l'envoyait
i -nu-devant du père, en retard pour le dîner.
Bierry la suit et la voit entrer daus un ca-
- bàret, où l'on n'a pas vu Simon ce soir-là.
Elle ressort, il s approche d'elle.
— Votre père a bu un verre, lui dit-il. 11
i vous attend pour rentrer. Je vais vous mener i
• prés de lui, si vous voulez.
; La petite Julie, dont l'intelligence est lente i
i et simple, suit le 'misérable qui l'entraîne vers f
i un fossé du chemin de halage et tente d'abu- 1
i ser d'elle. c
L'enfant résiste, Bierry veut l'étrangler et, s
comme elle se débat, la maintenant d'une c
main, il sort avec l'autre un mauvais canif i
de, sa poche, l'ouvre avec ses dents et lui on f
i porte trois coups furieux à la face. Le' troi-
sième tranche une artère, et la pauvre petite fc
s'affaisse pour ne plus se relever.. -e
Bierry, alors, laissant sa victime dans le
fossé, s en va se coucher dans la plâtriôre qui s
lui sert de-gîte, y boit un litre de vin avec d
des compagnons de nuit el s'endort jusqu'au
lendemain matin. q
■ ■• ' ■ ' - h
. ■*• - p
Ce récit du crime, c'est le misérable lui- a
même" qui l'a fait" à l'instruction, et hier, à h
l'audience, il n'en a contesté que quelques
points de détail. n
Pour toute défenBe, il a déclaré en mar- ,
mottnnt qu'il était ivre et qu'il n'avait pas q
voulu jeter la petite dans-le fossé, qu'ils y q
avaient glissé ensemble.
Oh a entendu comme témoins lo père et la q
mère dé la victime, de braves gens, très pau- et
vres, très simples de langage et d'allures, qui
sont venus conter au jury, sans phrase, avec ,T.<
une vérité poignante, l'horrible nuit qu'ils vi
| ont passée ii chercher leur enfant disparue. J
Mme Simon — une petite femme aux traits
fanés — dépose la première, très sobre dans
son terrible chagrin.
A la question d'usage : « Connaissiez-vous
l'accusé avant de le voir ici? » elle répond
seulement avec un cri de colère :
— « Oui, oui, c'est bien l'assassin de ma
fille! Je le reconnais. »
Puis, très calme, elle dit sa nuit d'angoisse
'■v du 5 novembre dernier.
l> « A sept heures et demie, le père rentre et
'" je lui dis que Julie n'est pas encore revenue...
Elle pouvait pas revenir, elle était déjà morte!
'• (Moicvemenl).
« Le lendemain malin — je pensais qu'elle
Y s'était peut-être noyée, je vais au bord de
'■• l'eau; je longe la berge en écartant les ro- ■
a seaux, pour voir si je ne voyais rien ; puis ]
i voilà que tout à coup, en me retournant, j'a-
0 perçois dans le fossé quelque chose qui res- j
, semblait aux effets de ma fille. J'y vais, ,1e
1 reconnais ses souliers. Les jupes étaient rele- !
3jvées jusqu'aux genoux. J'ai crié tant que
'j'avais de cris dans la gorge; je disais : «Julie,
1 est-ce toi? Réponds-moi si'c'est toi... Elle
pouvait bien sûr pas répondre puisque lo
' malheur était fait!... »
1
i Le père n'est pas moins émouvant que sa
• femme, dans son affreux chagrin. r,
Plus simple qu'elle encore, presque rudi-
mentaire, il cherche ses mots comme si le
français n'était pas sa langue. Il parle de
Bierry en disant « Monsieur, qui a fait le
crime' », el s'embarrasse au début de sa dépo- d
sition dans rémunération des litres acceptés
et offerts qui l'ont mis en relard le jour du
meurtre. Mais il a cet accent de douleur pro-
fonde daus sa sincérité brutale :
— « Si encore il n'avait fait qu'abuser d'elle ! ci
S'il ne l'avait pas fait mourir! C'est ça qui
est"le pire : c'est qu'il l'a tuée!.. » ui
Le lendemain matin, tandis qu'il cherchait ai
son enfant, il a rencontré Bierry près du pont
de Choisy.
— « T'aurais pas vu ma fille, par hasard I ta
que je lui dis. Il m'a répondu tout tranquil-
lement : « Je l'ai vue hier », et il m'a accom- ne
pagnô. Quand nous avons trouvé le corps, il
a regardé sans souffler mot seulement la mal- d'
heureuse enfant !»
Bierry, ce malin-là, avait déjà vu une pre-
mière fois le cadavre.
, C'est le témoin suivant, un ouvrier du port, ..
qui couchait-a côté do lui dans la pla trière, j?1-
qui vient nous l'apprendre. ^>(
Lebeau '— c'est son nom — avait donné
quelques jours auparavant à Bierry le couteau m
dont il s'est servi pour commettre lo crime. .,
« J'en avais deux, dit-il. Il n'en avait pas. 1?
Je lui en ai donné un... Je ne pouvais pas pré- Yv
voir... n'est-ce pas? Je
« Le malin — nous avions couche tous les s=
deux avec Bierry dans Ja. plàtrière — je le
ts réveille el nous descendons vers la Seine. Là,
is je vois le cadavre et je le montre à Bierry.
«Ah! qu'il dit, fai'it-il être vache, tout de
,s même, pour faire de ces coups-là! Celui qui a
,j -fait ça on.devrait lui arracher les ongles. >i
« Moi, je réponds qu'il faul aller prévenir
a le commissaire. Lui, il ne voulait pas. Moi, je
dis : tant pis, j'y vais : il y a quarante sous à
e gagner. '
Et c'est de la que j'y ai été... »
il
■| L'avocat, général, dans son réquisitoire, de-
'• mande la peine de mort contre l'assassin.
Mo Félix Decori présente la défense. 11
fi plaide l'irresponsabilité, l'alcoolisme, les dix-
13 huit ans du meurtrier, et les jurés, les bons
" jurés, reviennent avec des circonstance.'; atfé-
s nuanles!
— Le misérable est condamné aux travaux
forcés à perpétuité.
——^^mmm——■—^—i
1 Aux personnes' qui s'ennuient
t
: Sur le pont des Saints-Pères :
— Comment! vous mendiez, vous, un gai]->
lard solide, qui n'avez pas uneinti.rmilé;'
Le mendiant, d'un air insolent :
— Vous croyez peut-être que je vais me
faire estropier pour un sou!
En chemin de fer :
M. Prudhomîne cause avec un compagnon
de voyage :
— Avez-vous des enfants, Monsieur?
— Oui, j'ai un fils.
— Ah!... Est-ce qu'il fume?
— Jamais il n'a seulement touché à une
cigarette.
— Ah! bien, tant mieux, car Je tabac est
une bien mauvaise habitude!... Est-ce qu'il va
au café?
— Jamais il n'y a mis les pieds.
— Mes compliments... Est-ce qu'il rentre
tard?
— Jamais. Il se couclie toujours après dî-
ner.
— Oh! mais c'est décidément un garçon
d'une conduite admirable. Quel Age a-t-iJ ?
— Deux mois et demi !...
Un soir, au Cercle, le baron s'était laissé
aller à dire qu'il avait toujours un Jrillel de
1,000 francs au service de ses amis.
Aussitôt X,.., le prenant à part et au mot,
lui demande cinquante louis pour liuit jours. ■
— Vous m'avez mal compris, fait Je liaron,
j'ai dit que j'ai toujours mille francs au ser-
vice de mes amis, niais si je vous les prêtais,
je ne les aurais plus !.., ' ■
Le Gérant■: R. SARROÏTE.
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