Titre : La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes / Georges Schmitt, directeur-rédacteur en chef ; Bernard de Puybelle, directeur-administratateur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847829g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15683 Nombre total de vues : 15683
Description : 31 mars 1927 31 mars 1927
Description : 1927/03/31 (A13,N455). 1927/03/31 (A13,N455).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55502253
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
Hugo
Hugo, le Père, Hugo, le Dieu, vient de
voir son Saint Nom exalté à propos de
la reprise des Burgraves par ceux-là
même qui ont fait des réserves au sujet
de. la puérilité du drame sur lequel le
Poète jeta l'or de ses rimes.
Or, sait-on de quelle façon, au Collège
Chaptal, sous la Troisième République,
du vivant de Victor Hugo, à l'époque
de sa plus grande gloire, on expliquait
aux potaches ce qu'était le génial
forgeur de vers ?
Sur le-livre de Littérature de M. Pélis-
sier on lisait ceci :
VICTOR HUGO. —- Poète (l'une
imagination puissante, mais d'un esprit
radicalement faux. Ses oeuvres les moins
imparfaites sont « Notre-Dame de Paris »,
roman, et « Les Orientales », poésies.
Et voilà !
On était fixé.
Schumann
Le grand musicien, après l'illustre
poète.
Comment le Petit Larousse apprécie-
t.-il Schumann ?
Comme ceci :
SCHUMANN. — Compositeur, né à
'/.wicltau... auteur de mélodies d'une inspi-
ration souvent exquise, mais parfois un
. peu courte.
« Mais parfois un peu courte... »
Ah ! ces critiques !... Ah ! ces pions !...
Inadvertances
Dans son compte rendu de La Grande
Catherine, un important quotidien, qui se
dit théâtral, nous a appris que la musique
de L'OEil Crevé était d'Offenbach. Nous
avions cru, nous, jusqu'à présent, que
la dite musique était d'Hervé.
Le lendemain, dans le même important
quotidien, nouvelle surprise. Notre
confrère nous apprend que ce ne sont
point les Concerts Colonne que le Châte-
îet hospitalise, mais bien les Concerts
Pasdeloup. O Pierné, qui l'eût dit ?
Gabriel, qui l'eût cru ?
Et voilà, cependant, comme on écrit
l'Histoire !
CABOTINVILLE ET£C«e
L'Habilleuse
Lite arrive au théâtre avant les machi-
nistes, en même temps que le second
régisseur.
Elle est vieille et laide. Elle sait beaucoup
d'anecdotes sur les gens de théâtre, his-
toires qu'elle raconte volontiers pour peu
qu'on l'y pousse.
Elle a connu cl connaît les charmes
secrets de nos plus grandes vedettes cl les
détails anatomiques de nos plus jolies
comédiennes.
Elle a horreur du théâtre.
Elle juge une pièce aux changements.
Elle n'a jamais vu la pièce. Parfois
une scène, des coulisses, parce qu'une
artiste a un changement rapide. Une scène
et chaque soir la même.
Elle connaît les emplois de chacun.
(Mme Gcrtrude, et ma fiole de poison
que vous oublies !)
Elle sait juger, à l'atmosphère, à l'am-
biance, la carrière d'une pièce. Etrange
baromètre du succès. L'intuition ? L'habi-
tude, plutôt.
Elle part la dernière, en même temps
que le second régisseur. Dehors, alors qu'elle
se hâte, vers le métro, brillent les noms de
ceux que chaque soir elle parc et qu'elle
n'a jamais vit, qu'elle ne verra jamais
jouer.
iACQUES CHABANNES
Changement de méthode
Une importante sociétaire de la Comé-
die-Française exprime, devant des amis
— auteurs, critiques, artistes — son mé-
contentement.
L'artiste n'est point de celles qui
arrivent grâce à l'intrigue. Elle doit sa
situation à son talent.
— Notre Maison, dit-elle, a toujours
souffert du système des protections.
— Rien ne change sous le soleil, dit
quelqu'un.
La sociétaire proteste :
— Si pour entrer chez nous il faut
recevoir, tenir table ouverte. Autrefois,
c'était par la chambre à coucher qu'on
nous avait. Aujourd'hui c'est par la
salle à manger !
La boutade est authentique !
Mieux, elle est justifiée !
Changement d'emploi
11 faut entendre le joyeux Poulot
raconter l'histoire de son premier rôle
dramatique !
En ce temps-là, Poulot, enfant gâté
du public de la Gaîté-Montparnasse,
avait rendu populaire une chanson dont
le refrain était : « Il est dingo, Pottlot,
il a tout du ballot ». C'est le moment que
choisit son directeur pour lui distribuer
un rôle destiné à apitoyer les coeurs
sensibles. L'artiste eut la vision du
danger.
— Je vais f... votre pièce par terre,
déclara-t-il à l'auteur.
Le jour de la première arrive. Poulot
a d'abord tenu le coup, mais, au dénoue-
ment, devenu à peu près dément (son
personnage, pas lui !) il arrache le faux-
col qui l'étouffé, balbutie des mots sans
suite, reçoit un coup de couteau dans le
dos, tombe. Et alors...
... alors, lavis de la fougue déployée
par leur amuseur favori, les titis des
galeries se mettent à hurler à pleine
voix : « Il est dingo, Poulot, il a tout du
ballot ».
Ce fut la catastrophe !
Ignorance
C'est une jeune et. charmante vedette
de music-hall, mais qui a pins de préten-
tions littérales que de lettres...
L'autre jour, un ami, rappelant le
mot fameux de Pascal, termine ainsi une
phrase :
— « ...nous qui ne sommes, n'est-ce
pas, que des roseaux pensants ? »
— Tiens, roseaux pensants, s'écrie notre
artiste émerveillée et songeuse ! Voilà
qui est bien trouvé ! 11 n'y a que vous
mon vieux, pour dire de telles choses !
Charles Méré dans « Les Burgraves »
Puisque nous parlons des Burgraves,
rappelons qu'en 1902 — il y a vingt-cinq
ans — nous remarquions dans la distri-
bution, un nom aujourd'hui connu, mais
en qualité d'auteur dramatique : Charles
Mérc.
L'auteur de Berlioz jouait le burgrave
Darius : il avait un vers et demi à
dire. Elève de Paul Mounet, il se desti-
nait, en effet, à la tragédie. 11 y eut
fait sans doute une belle carrière, mais
iln'a pas à se repentir d'avoir changé de
direction.
Hugo, le Père, Hugo, le Dieu, vient de
voir son Saint Nom exalté à propos de
la reprise des Burgraves par ceux-là
même qui ont fait des réserves au sujet
de. la puérilité du drame sur lequel le
Poète jeta l'or de ses rimes.
Or, sait-on de quelle façon, au Collège
Chaptal, sous la Troisième République,
du vivant de Victor Hugo, à l'époque
de sa plus grande gloire, on expliquait
aux potaches ce qu'était le génial
forgeur de vers ?
Sur le-livre de Littérature de M. Pélis-
sier on lisait ceci :
VICTOR HUGO. —- Poète (l'une
imagination puissante, mais d'un esprit
radicalement faux. Ses oeuvres les moins
imparfaites sont « Notre-Dame de Paris »,
roman, et « Les Orientales », poésies.
Et voilà !
On était fixé.
Schumann
Le grand musicien, après l'illustre
poète.
Comment le Petit Larousse apprécie-
t.-il Schumann ?
Comme ceci :
SCHUMANN. — Compositeur, né à
'/.wicltau... auteur de mélodies d'une inspi-
ration souvent exquise, mais parfois un
. peu courte.
« Mais parfois un peu courte... »
Ah ! ces critiques !... Ah ! ces pions !...
Inadvertances
Dans son compte rendu de La Grande
Catherine, un important quotidien, qui se
dit théâtral, nous a appris que la musique
de L'OEil Crevé était d'Offenbach. Nous
avions cru, nous, jusqu'à présent, que
la dite musique était d'Hervé.
Le lendemain, dans le même important
quotidien, nouvelle surprise. Notre
confrère nous apprend que ce ne sont
point les Concerts Colonne que le Châte-
îet hospitalise, mais bien les Concerts
Pasdeloup. O Pierné, qui l'eût dit ?
Gabriel, qui l'eût cru ?
Et voilà, cependant, comme on écrit
l'Histoire !
CABOTINVILLE ET£C«e
L'Habilleuse
Lite arrive au théâtre avant les machi-
nistes, en même temps que le second
régisseur.
Elle est vieille et laide. Elle sait beaucoup
d'anecdotes sur les gens de théâtre, his-
toires qu'elle raconte volontiers pour peu
qu'on l'y pousse.
Elle a connu cl connaît les charmes
secrets de nos plus grandes vedettes cl les
détails anatomiques de nos plus jolies
comédiennes.
Elle a horreur du théâtre.
Elle juge une pièce aux changements.
Elle n'a jamais vu la pièce. Parfois
une scène, des coulisses, parce qu'une
artiste a un changement rapide. Une scène
et chaque soir la même.
Elle connaît les emplois de chacun.
(Mme Gcrtrude, et ma fiole de poison
que vous oublies !)
Elle sait juger, à l'atmosphère, à l'am-
biance, la carrière d'une pièce. Etrange
baromètre du succès. L'intuition ? L'habi-
tude, plutôt.
Elle part la dernière, en même temps
que le second régisseur. Dehors, alors qu'elle
se hâte, vers le métro, brillent les noms de
ceux que chaque soir elle parc et qu'elle
n'a jamais vit, qu'elle ne verra jamais
jouer.
iACQUES CHABANNES
Changement de méthode
Une importante sociétaire de la Comé-
die-Française exprime, devant des amis
— auteurs, critiques, artistes — son mé-
contentement.
L'artiste n'est point de celles qui
arrivent grâce à l'intrigue. Elle doit sa
situation à son talent.
— Notre Maison, dit-elle, a toujours
souffert du système des protections.
— Rien ne change sous le soleil, dit
quelqu'un.
La sociétaire proteste :
— Si pour entrer chez nous il faut
recevoir, tenir table ouverte. Autrefois,
c'était par la chambre à coucher qu'on
nous avait. Aujourd'hui c'est par la
salle à manger !
La boutade est authentique !
Mieux, elle est justifiée !
Changement d'emploi
11 faut entendre le joyeux Poulot
raconter l'histoire de son premier rôle
dramatique !
En ce temps-là, Poulot, enfant gâté
du public de la Gaîté-Montparnasse,
avait rendu populaire une chanson dont
le refrain était : « Il est dingo, Pottlot,
il a tout du ballot ». C'est le moment que
choisit son directeur pour lui distribuer
un rôle destiné à apitoyer les coeurs
sensibles. L'artiste eut la vision du
danger.
— Je vais f... votre pièce par terre,
déclara-t-il à l'auteur.
Le jour de la première arrive. Poulot
a d'abord tenu le coup, mais, au dénoue-
ment, devenu à peu près dément (son
personnage, pas lui !) il arrache le faux-
col qui l'étouffé, balbutie des mots sans
suite, reçoit un coup de couteau dans le
dos, tombe. Et alors...
... alors, lavis de la fougue déployée
par leur amuseur favori, les titis des
galeries se mettent à hurler à pleine
voix : « Il est dingo, Poulot, il a tout du
ballot ».
Ce fut la catastrophe !
Ignorance
C'est une jeune et. charmante vedette
de music-hall, mais qui a pins de préten-
tions littérales que de lettres...
L'autre jour, un ami, rappelant le
mot fameux de Pascal, termine ainsi une
phrase :
— « ...nous qui ne sommes, n'est-ce
pas, que des roseaux pensants ? »
— Tiens, roseaux pensants, s'écrie notre
artiste émerveillée et songeuse ! Voilà
qui est bien trouvé ! 11 n'y a que vous
mon vieux, pour dire de telles choses !
Charles Méré dans « Les Burgraves »
Puisque nous parlons des Burgraves,
rappelons qu'en 1902 — il y a vingt-cinq
ans — nous remarquions dans la distri-
bution, un nom aujourd'hui connu, mais
en qualité d'auteur dramatique : Charles
Mérc.
L'auteur de Berlioz jouait le burgrave
Darius : il avait un vers et demi à
dire. Elève de Paul Mounet, il se desti-
nait, en effet, à la tragédie. 11 y eut
fait sans doute une belle carrière, mais
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