Titre : La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes / Georges Schmitt, directeur-rédacteur en chef ; Bernard de Puybelle, directeur-administratateur
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LA RAMPE
silhouette pittoresque de chef de gare gâteux, lequel, lorsque l'émotion le prend, ne sait que balbutier : « En voiture ! en voilure ! ».
Mlle Madeleine. Lambert a joué avec beaucoup de sincé- rité et de. flamme le. rôle de la jeune employée de gare, amoureuse du mécanicien.
Théâtre des Mathurins TENNIS
Un théâtre de Jeunes avait, quelques semaines aupara- vant, présenté, avec une distribution légèrement différente, cette, oeuvre aimable.
Ce n'est certes pas une pièce d'avant-garde qu'a écrit M. Léon Ru th. C'est un aimable marivaudage, dans un style précis et clair. Le dialogue est souvent plaisant, toujours facile. Mais l'action, tant extérieure qu'intérieure, est bien mince, et l'étude des caractères, plus plaisante qu'appro- fondie. Bien que cette pièce soit fort courte, elle a paru par moments, assez longue.
Cette oeuvrctte aimable est bien jouée. Andrée Méry, Sarah Rafale et MM. Eddy Debray, furent bons ; Guy Derlan composa avec humour une silhouette qui se détachait. Mlle Claire Prémore a les jolies jambes nécessitées par le personnage
Théâtre Michel
LE SEXE FORT ou LA VOLONTÉ DE L'HOMME
Voici peut-être le chef-d'oeuvre de M. Tristan Bernard. Jamais l'auteur des Mémoires d'un Jeune Homme rangé n'a serré sa pensée d'un traitplus fin, ni plus précis. L'histoire que nous conte, au cours de ces trois actes nonchalants et ravissants, M. Tristan Bernard, est celle d'un homme faible.
Non point indécis à la manière de Triplepatte, mais mou. Cet homme rencontre une jeune femme autoritaire, et même un tantinet chipie. Voici que pour exécuter les volontés de Clara (c'est le nom de sa maîtresse) ce Sôubré se sent une énergie capable de soulever les montagnes. Avec une déci- sion implacable, Soubre réalise les désirs les plus impossible de Clara. Mais son ami Chavarus obtient qu'il rompe. Dès lors, Soubre devra se contenter de la vie quotidienne, entre sa femme, sa fille et son beau-père (le joaillier retiré des affaires qui passe son temps, ne pouvant se résigner à l'oisi- veté, à vendre des montres aux domestiques de ses enfants). « C'est ça, le bonheur », dit le beau-pêre philosophe. « Je m'y ferai », répond Soubre.
Chacun des personnages de M; Tristan Bernard se révèle peu à peu au cours de l'action, par petites touches, à la mode impressionniste.
Lorsque la pièce se termine, chacun d'eux nous laisse une forte impression.
C'est certainement l'art le plus original de ce siècle que celui de M. Tristan Bernard.
Et, entre toutes les pièces de M. Tristan Bernard, peut-être est-ce celle-ci que j'aime le mieux.
M. Signoret fut excellemment Soubre. cet indécis résolu ; M. Robert Clermont dessina une silhouette cocasse du beau-père Thianville ; M. Charles Dechamps fut charmant en Chavarus, et Mlle Simone Dulac se fit applaudir dans une composition incisive et gracieuse de la maîtresse volontaire. Le spectacle commençait par un petit acte charmant de M. Tristan Bernard : // y a un Homme dans la maison.
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