Titre : Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique : complément de la publication "Le Diable au XIXe siècle" / [secrétaire de la rédaction : Léo Taxil]
Éditeur : Delhomme et Briguet (Paris)
Date d'édition : 1895-09-01
Contributeur : Taxil, Léo (1854-1907). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860713j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1895 01 septembre 1895
Description : 1895/09/01 (A2,N21)-1895/09/30. 1895/09/01 (A2,N21)-1895/09/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5541357f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-1256
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
528 REVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
extrême, voyant que je ne puis te nuire et 1 d
que la force m'en est, ôtée, bien que j'accom- d
plisse plus parfaitement., que loi les choses r
que lu fais : car si tu jeûnes quelquefois, je é
ne mange jamais : si lu veilles de temps à a
autre, jamais le sommeil ne me ferme les c
paupières. 11 n'y a qu'une chose en laquelle c
je confesse que tu me surmontes, c'est Ion bu- s
milité : c'est une vertu qui fait que je ne puis i
rien contre toi. » 1
L'humilité est une verlu loule-puissante 1
contre le démon. Un jour un saint, qui chassait ]
les démons, leur demanda quelle vertu les ■
obligeait à sortir des corps des possédés : ils
répondirent : Thumilite-
ll. // s'attaque aussi, à la vertu de patience.
— Le démon pour faire, pécher saint Paeôme
par impatience, empêcha que Théodore, un
de ses disciples, ne le comprît, et lui lit eu-
tendre tout autrement. Le saint donna la
même commission à. l'économe du monastère,
qui, par occasion, passait près de lui. I!
s'agissait de préparer un repas pour un reli-
gieux de passage. Paeôme, s'apercevant que
l'un et T autre n'avaient pas fait ce qu'il leur
avait commandé, considérant que Dieu le per-
mettait ainsi pour lui faire pratiquer la
patience, prépara avec gaieté ioul ce qu'il
fallait. Après le départ du religieux, il rappela
Théodore et l'économe pour savoir d'eux la.
cause de Leur désobéissance, lis répondirent
qu'ils n'avaient pas entendu autre chose, si-
non qu'ils le laissassent parler en liberté avec
cet anachorète. A cette réponse, Paeôme com-
prenant l'artifice dont, le démon avait usé pour
le faire tomber en faille, dit en soupirant, :
« Que le Seigneur soit béni, qui nous a con-
servé dans la, patience et nous a fait connaître
la- l'use du malin esprit ; profitons de cet
exemple pour pratiquer la douceur el la pa-
tience en pareilles rencontres, car je sais que.
les ennemis de notre, salut ne cessent de nous
tendre des pièges. » |
Contre la vertu de patience, il recourt même
aux maux physiques. Dieu, qui avait permis
autrefois au démon de frapper Job de plusieurs
maux, voulut; retracer en sainte Synclétique
la patience de ce saint homme, clans les, don-
leurs que le malin esprit lui lit; souffrir. Celles
de Job durèrent trente-cinq ans ; celles de la
sainte trois ans et demi ; mais elles furent si
aiguës qu'on peut les comparer aux tourments
que les martyrs ont, endurés. Le démon alluma,
dans les parties intérieures de la sainte, un
feu accompagné d'une fièvre excessive, qui la
minait comme une lime sourde, sans lui
donner le, moindre, relâche ni la, nuit ni le
jour.
I. Il combat la fermeté, de volonté, fait aimer
l'inconstance, Tin stabilité. Nathanaël, solitaire-
de Nilrie, avait bâti une cellule, dans le dessein
d'y garder une rigoureuse, retraite, mais L'en-
nemi, le porta à en construire une autre-moins
éloignée. Quelques mois après, le démon Lui
apparut sous la ligure d'un licteur couvert
d'une peau de bo.'-uf, lui disant qu'il venait le
chasser de cette cellule comme il T avait fait
sortir de la première. T'* saint revint, à sa pre-
mière résidence, déterminé à n'en plus sortir.
11 persévéra pendant trente-sept ans. Le démon
le sollicita à rompre sa--résolution, employant
pour cela des artifices capables de le séduire
s'il avait été moins sur ses gardes. Pallade
rapporte deux circonstances où sa fidélité
parut davantage. Sept évoques étant venus le
visiter, il ne sortit pas de sa cellule pour les
reconduire, préféra, la fidélité à sa .résolution
aux règles de la bienséance. Dans une autre
circonstance, le démon emprunta la ligure
d'un jeune homme conduisant un Ane chargé
de pains, et appela Nathanaël pour l'aider. La
charité l'y inclinait, mais, flairant un piège
du démon, il promit au jeune homme que- son
Dieu veillerai!, sur lui. Le démon, honteux
d'être découvert, s'évanouit en tourbillon.
Il suscite des épreuves ridicules. Saint
Pambon avait un grand amour pour le silence,
d'où lui vînt un air si grave et si sévère qu'on
ne le vit jamais sourire. Les démons, voulant:
l'obliger à rire, attachèrent nue plume au
■bout d'un bâton, et se. mirent à la porter en
faisant de grands efforts, comme s'il se fût agi
d'un fardeau extraordinaire. Le saint, devant
ce ridicule spectacle, se dérida un inslanl, et
aussitôt celle troupe de fanlômes se mit à
sauter el à danser en lui reprochant d'avoir
ri, comme si (die eût remporté sur lui une
grande victoire. Mais le saint leur dit : « Je
n'ai pas voulu rire, j'ai voulu me moquer de
votre faiblesse, voyant que vous vous mettez
~ en si grand nombre pour porter une plume. »
s J. .// combat l'amour de la solitude en inspi-
I ranl, du dégoût. Los abbés Lu ce et Théodore,
j retirés dans une, solitude voisine d'Alexandrie,
e I furent tentés de quitter leur retraite par le
K démon, qui lâchait de les en dégoûter. Ils
s triomphèrent de cette tentation en renvoyant
e leur sortie d'une saison à T autre, sans jamais
J~ l'exécuter. Ils disaient, quand l'hiver com-
>s menca.it : « Nous quitterons après qu'il aura
^'! passé. » Puis : « Nous passerons Tété ici, et
*\ après nous changerons de demeure. » Ils com-
ls battirent pendant cinquante ans cette suggestion
*' opiniâtre du démon qui, finalement, les laissa
*"* tranquilles.
'*! Un miracle est fait par Jean plutôt que d'in-
'•"^ terrompre sa solitude. Basiline avait un désir
0 extrême de voir le patriarche Jean. Tandis
qu'elle projetait de se revêtir d'un habit
er d'homme et d'aller ainsi déguisée lui faire
re- l l'ouverture de son âme pour recevoir ses cou-
extrême, voyant que je ne puis te nuire et 1 d
que la force m'en est, ôtée, bien que j'accom- d
plisse plus parfaitement., que loi les choses r
que lu fais : car si tu jeûnes quelquefois, je é
ne mange jamais : si lu veilles de temps à a
autre, jamais le sommeil ne me ferme les c
paupières. 11 n'y a qu'une chose en laquelle c
je confesse que tu me surmontes, c'est Ion bu- s
milité : c'est une vertu qui fait que je ne puis i
rien contre toi. » 1
L'humilité est une verlu loule-puissante 1
contre le démon. Un jour un saint, qui chassait ]
les démons, leur demanda quelle vertu les ■
obligeait à sortir des corps des possédés : ils
répondirent : Thumilite-
ll. // s'attaque aussi, à la vertu de patience.
— Le démon pour faire, pécher saint Paeôme
par impatience, empêcha que Théodore, un
de ses disciples, ne le comprît, et lui lit eu-
tendre tout autrement. Le saint donna la
même commission à. l'économe du monastère,
qui, par occasion, passait près de lui. I!
s'agissait de préparer un repas pour un reli-
gieux de passage. Paeôme, s'apercevant que
l'un et T autre n'avaient pas fait ce qu'il leur
avait commandé, considérant que Dieu le per-
mettait ainsi pour lui faire pratiquer la
patience, prépara avec gaieté ioul ce qu'il
fallait. Après le départ du religieux, il rappela
Théodore et l'économe pour savoir d'eux la.
cause de Leur désobéissance, lis répondirent
qu'ils n'avaient pas entendu autre chose, si-
non qu'ils le laissassent parler en liberté avec
cet anachorète. A cette réponse, Paeôme com-
prenant l'artifice dont, le démon avait usé pour
le faire tomber en faille, dit en soupirant, :
« Que le Seigneur soit béni, qui nous a con-
servé dans la, patience et nous a fait connaître
la- l'use du malin esprit ; profitons de cet
exemple pour pratiquer la douceur el la pa-
tience en pareilles rencontres, car je sais que.
les ennemis de notre, salut ne cessent de nous
tendre des pièges. » |
Contre la vertu de patience, il recourt même
aux maux physiques. Dieu, qui avait permis
autrefois au démon de frapper Job de plusieurs
maux, voulut; retracer en sainte Synclétique
la patience de ce saint homme, clans les, don-
leurs que le malin esprit lui lit; souffrir. Celles
de Job durèrent trente-cinq ans ; celles de la
sainte trois ans et demi ; mais elles furent si
aiguës qu'on peut les comparer aux tourments
que les martyrs ont, endurés. Le démon alluma,
dans les parties intérieures de la sainte, un
feu accompagné d'une fièvre excessive, qui la
minait comme une lime sourde, sans lui
donner le, moindre, relâche ni la, nuit ni le
jour.
I. Il combat la fermeté, de volonté, fait aimer
l'inconstance, Tin stabilité. Nathanaël, solitaire-
de Nilrie, avait bâti une cellule, dans le dessein
d'y garder une rigoureuse, retraite, mais L'en-
nemi, le porta à en construire une autre-moins
éloignée. Quelques mois après, le démon Lui
apparut sous la ligure d'un licteur couvert
d'une peau de bo.'-uf, lui disant qu'il venait le
chasser de cette cellule comme il T avait fait
sortir de la première. T'* saint revint, à sa pre-
mière résidence, déterminé à n'en plus sortir.
11 persévéra pendant trente-sept ans. Le démon
le sollicita à rompre sa--résolution, employant
pour cela des artifices capables de le séduire
s'il avait été moins sur ses gardes. Pallade
rapporte deux circonstances où sa fidélité
parut davantage. Sept évoques étant venus le
visiter, il ne sortit pas de sa cellule pour les
reconduire, préféra, la fidélité à sa .résolution
aux règles de la bienséance. Dans une autre
circonstance, le démon emprunta la ligure
d'un jeune homme conduisant un Ane chargé
de pains, et appela Nathanaël pour l'aider. La
charité l'y inclinait, mais, flairant un piège
du démon, il promit au jeune homme que- son
Dieu veillerai!, sur lui. Le démon, honteux
d'être découvert, s'évanouit en tourbillon.
Il suscite des épreuves ridicules. Saint
Pambon avait un grand amour pour le silence,
d'où lui vînt un air si grave et si sévère qu'on
ne le vit jamais sourire. Les démons, voulant:
l'obliger à rire, attachèrent nue plume au
■bout d'un bâton, et se. mirent à la porter en
faisant de grands efforts, comme s'il se fût agi
d'un fardeau extraordinaire. Le saint, devant
ce ridicule spectacle, se dérida un inslanl, et
aussitôt celle troupe de fanlômes se mit à
sauter el à danser en lui reprochant d'avoir
ri, comme si (die eût remporté sur lui une
grande victoire. Mais le saint leur dit : « Je
n'ai pas voulu rire, j'ai voulu me moquer de
votre faiblesse, voyant que vous vous mettez
~ en si grand nombre pour porter une plume. »
s J. .// combat l'amour de la solitude en inspi-
I ranl, du dégoût. Los abbés Lu ce et Théodore,
j retirés dans une, solitude voisine d'Alexandrie,
e I furent tentés de quitter leur retraite par le
K démon, qui lâchait de les en dégoûter. Ils
s triomphèrent de cette tentation en renvoyant
e leur sortie d'une saison à T autre, sans jamais
J~ l'exécuter. Ils disaient, quand l'hiver com-
>s menca.it : « Nous quitterons après qu'il aura
^'! passé. » Puis : « Nous passerons Tété ici, et
*\ après nous changerons de demeure. » Ils com-
ls battirent pendant cinquante ans cette suggestion
*' opiniâtre du démon qui, finalement, les laissa
*"* tranquilles.
'*! Un miracle est fait par Jean plutôt que d'in-
'•"^ terrompre sa solitude. Basiline avait un désir
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qu'elle projetait de se revêtir d'un habit
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