Titre : Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique : complément de la publication "Le Diable au XIXe siècle" / [secrétaire de la rédaction : Léo Taxil]
Éditeur : Delhomme et Briguet (Paris)
Date d'édition : 1895-03-01
Contributeur : Taxil, Léo (1854-1907). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860713j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1895 01 mars 1895
Description : 1895/03/01 (A2,N15)-1895/03/31. 1895/03/01 (A2,N15)-1895/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5541351z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-1256
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
170
REVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
paysan à la rencontre, sous l'effort de sa pioche,
des ruines de Pompéï.
Mais dans le cas de Bernadette, la comparaison
ne tient pas debout. L'arbuste du café elles sources
minérales existaient déjà, à la surface du sol, avant
la découverte en question : ils tombaient donc
virtuellement sous le coup des êtres vivants de la
terre.
Quant aux ruines de Pompéï, non seulement
elles existaient, avant leur découverte, mais le
regard du piocheur, sans même les chercher, put
les voir.
Au contraire, dans le cas qui nous occupe, la
source, bien que préexistante, était encore cachée
dans les entrailles du roc, hors de toute portée ;
personne ne la connaissait, même celle qui la
chercha, puisque c'est vers le Gave qu'elle se diri- ■
gea d'abord pour obéir à l'ordre. A une nouvelle
injonction de boire, mais dans la grotte même, la
jeune bergère qui ne voyait, point d'eau, persuadée
toutefois qu'il y en avait, en fil dès lors la recher-
che, el ses mains ouvrirent bientôt à la source la
porte des abîmes. Et quelles portes une poignée
de terre !
Si la source avait réellement existé à la surface
du sol, celte légère poignée de terre eûl-t-elle été
une digue suffisante contre la force des eaux inté-
rieures? Et le simple déplacement de cette ferre
desséchée eût-il facilité celte irruption, au point
de créer en peu de temps, une source féconde et
intarissable ?
Mais, dira t-on, ce n'est, point là la preuve que
demande la bergère pour établir la vérité des appa-
ritions. Sur les instances du bon curé de Lourdes,
elle avait demandé la floraison du rosier de la
grotte, que les rigueurs cle l'hiver avaient effeuillé.
Pourquoi dope, au lieu de la preuve demandée en
donne-l-elle une autre qu'on ne,réclamait pas ?...
Pourquoi ?...
Pour la môme raison qui fait, qu'un vieillard, sage
el rempli d'expérience, ne veut pas consentir aux
capricesd'un enfant encore novice de la vie.
La floraison du rosier n'eût pas dépassé quelques
semaines, et le miracle eût eu peu de témoins;
tandis que la source coulait inépuisable, et, pen-
dant de longues années, tout le monde pouvait en
constater la présence, en étudier les origines.
Pour quelques-uns seulement, les (leurs, feuilles
et branches du rosier auraient été l'occasion des
grâces d'En-Haut : au contraire, la source a été, est
et sera, pour un nombre infini de personnes, le
canal abondant et intarissable des faveurs que,
rosée céleste, la Dame répand sur l'univers entier.
Si la demande de Bernadette eût été exaucée, si
le rosier avait fleuri, quel crédit auraient eu, au-
près des sceptiques, les rares témoins qui affir-
meraient le fait? N'auraU-on pu dire qu'ils avaient
vu peut-être de travers, qu'ils avaient été les dupes
d'une inconsciente auto-suggestion? N'aurait-on pu
dire, avec un semblant de raison, que le rosier qui
leur parut fleuri, ne l'était pas en fait, que c'était
leur vif désir de le voir fleurir, après une ardente
prière, qui les avaitIrompés?
Que si ces considérations ne satisfont pas ceux
qui recherchent les motifs pour lesquels la Dame
préféra au témoignage demandé une preuve de son
choix, je demanderai à mon tour : « Un inférieur
a-t-il le droit, cle lier la liberté de son supérieur ?
Et n'était-ce pas le cas de Bernadette, devant cet
Etre mystérieux qui lui dit ensuite : « Je suis
« l'Immaculée Conception? »
H est donc établi que toutes les objections sou-
levées au nom de la science médicale contre les
miraculeuses visions de Bernadette Soubirous, aux
grottes cle Massabielle, aux environs de Lourdes,
n'ont aucune valeur.
VI
Pas plus du reste que les objections qu'on
avance, au même titre, contre les guérisons
accomplies par les eaux miraculeusement jaillies
des rocs de celle grotte.
Passons sur celles de ces guérisons qui, bien
qu'extraordinaires, pourraient cependant s'obtenir
avec, les seules forces de la nature. Elles sont
étranges, mais elles ne sont pas scientifiquement
absurdes ; c'est pourquoi nous ne les devons pas
classer au nombre des miracles. Pourtant on peut
observer que, si on oppose, la fréquence avec
laquelle on les vérifie à Lourdes à leur habituelle
rareté, il paraît clairement qu'il y ait là-bas une
puissance qu'on ne rencontre pas ailleurs. El s'il
n'est, pas permis de les appeler des miracles, on
peut, dire du moins qu'elles furent des grâces, à
savoir des événements dans lesquels le secours
divin, par l'intercession de la Vierge, seconda et
facilita les efforts naturels des forces organiques.
Ceci posé, nous n'acceptons les objections de
nos adversaires que, pour les faits extraordinaires
que la nature est incapable de produire, au fond
ou dans la forme, et que les croyants, d'après les
jugements, de l'Eglise, proclament des miracles.
Pour ôler à ces faits leur vrai caractère, on
commença par affirmer que furent illusoires les
maladies, leur période, leur gravité, el aussi bien
leurs guérisons.
Mais qui voudra appeler illusoires des maladies
réelles, graves, existant depuis longues années,
rebelles à tous les traitements et à toutes les mé-
thodes, accompagnées tantôt de détérioration
organique, tantôt de fétides el horribles ulcéra-
tions, et parfois d'énormes tumeurs solides?
REVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
paysan à la rencontre, sous l'effort de sa pioche,
des ruines de Pompéï.
Mais dans le cas de Bernadette, la comparaison
ne tient pas debout. L'arbuste du café elles sources
minérales existaient déjà, à la surface du sol, avant
la découverte en question : ils tombaient donc
virtuellement sous le coup des êtres vivants de la
terre.
Quant aux ruines de Pompéï, non seulement
elles existaient, avant leur découverte, mais le
regard du piocheur, sans même les chercher, put
les voir.
Au contraire, dans le cas qui nous occupe, la
source, bien que préexistante, était encore cachée
dans les entrailles du roc, hors de toute portée ;
personne ne la connaissait, même celle qui la
chercha, puisque c'est vers le Gave qu'elle se diri- ■
gea d'abord pour obéir à l'ordre. A une nouvelle
injonction de boire, mais dans la grotte même, la
jeune bergère qui ne voyait, point d'eau, persuadée
toutefois qu'il y en avait, en fil dès lors la recher-
che, el ses mains ouvrirent bientôt à la source la
porte des abîmes. Et quelles portes une poignée
de terre !
Si la source avait réellement existé à la surface
du sol, celte légère poignée de terre eûl-t-elle été
une digue suffisante contre la force des eaux inté-
rieures? Et le simple déplacement de cette ferre
desséchée eût-il facilité celte irruption, au point
de créer en peu de temps, une source féconde et
intarissable ?
Mais, dira t-on, ce n'est, point là la preuve que
demande la bergère pour établir la vérité des appa-
ritions. Sur les instances du bon curé de Lourdes,
elle avait demandé la floraison du rosier de la
grotte, que les rigueurs cle l'hiver avaient effeuillé.
Pourquoi dope, au lieu de la preuve demandée en
donne-l-elle une autre qu'on ne,réclamait pas ?...
Pourquoi ?...
Pour la môme raison qui fait, qu'un vieillard, sage
el rempli d'expérience, ne veut pas consentir aux
capricesd'un enfant encore novice de la vie.
La floraison du rosier n'eût pas dépassé quelques
semaines, et le miracle eût eu peu de témoins;
tandis que la source coulait inépuisable, et, pen-
dant de longues années, tout le monde pouvait en
constater la présence, en étudier les origines.
Pour quelques-uns seulement, les (leurs, feuilles
et branches du rosier auraient été l'occasion des
grâces d'En-Haut : au contraire, la source a été, est
et sera, pour un nombre infini de personnes, le
canal abondant et intarissable des faveurs que,
rosée céleste, la Dame répand sur l'univers entier.
Si la demande de Bernadette eût été exaucée, si
le rosier avait fleuri, quel crédit auraient eu, au-
près des sceptiques, les rares témoins qui affir-
meraient le fait? N'auraU-on pu dire qu'ils avaient
vu peut-être de travers, qu'ils avaient été les dupes
d'une inconsciente auto-suggestion? N'aurait-on pu
dire, avec un semblant de raison, que le rosier qui
leur parut fleuri, ne l'était pas en fait, que c'était
leur vif désir de le voir fleurir, après une ardente
prière, qui les avaitIrompés?
Que si ces considérations ne satisfont pas ceux
qui recherchent les motifs pour lesquels la Dame
préféra au témoignage demandé une preuve de son
choix, je demanderai à mon tour : « Un inférieur
a-t-il le droit, cle lier la liberté de son supérieur ?
Et n'était-ce pas le cas de Bernadette, devant cet
Etre mystérieux qui lui dit ensuite : « Je suis
« l'Immaculée Conception? »
H est donc établi que toutes les objections sou-
levées au nom de la science médicale contre les
miraculeuses visions de Bernadette Soubirous, aux
grottes cle Massabielle, aux environs de Lourdes,
n'ont aucune valeur.
VI
Pas plus du reste que les objections qu'on
avance, au même titre, contre les guérisons
accomplies par les eaux miraculeusement jaillies
des rocs de celle grotte.
Passons sur celles de ces guérisons qui, bien
qu'extraordinaires, pourraient cependant s'obtenir
avec, les seules forces de la nature. Elles sont
étranges, mais elles ne sont pas scientifiquement
absurdes ; c'est pourquoi nous ne les devons pas
classer au nombre des miracles. Pourtant on peut
observer que, si on oppose, la fréquence avec
laquelle on les vérifie à Lourdes à leur habituelle
rareté, il paraît clairement qu'il y ait là-bas une
puissance qu'on ne rencontre pas ailleurs. El s'il
n'est, pas permis de les appeler des miracles, on
peut, dire du moins qu'elles furent des grâces, à
savoir des événements dans lesquels le secours
divin, par l'intercession de la Vierge, seconda et
facilita les efforts naturels des forces organiques.
Ceci posé, nous n'acceptons les objections de
nos adversaires que, pour les faits extraordinaires
que la nature est incapable de produire, au fond
ou dans la forme, et que les croyants, d'après les
jugements, de l'Eglise, proclament des miracles.
Pour ôler à ces faits leur vrai caractère, on
commença par affirmer que furent illusoires les
maladies, leur période, leur gravité, el aussi bien
leurs guérisons.
Mais qui voudra appeler illusoires des maladies
réelles, graves, existant depuis longues années,
rebelles à tous les traitements et à toutes les mé-
thodes, accompagnées tantôt de détérioration
organique, tantôt de fétides el horribles ulcéra-
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