Titre : Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique : complément de la publication "Le Diable au XIXe siècle" / [secrétaire de la rédaction : Léo Taxil]
Éditeur : Delhomme et Briguet (Paris)
Date d'édition : 1895-01-01
Contributeur : Taxil, Léo (1854-1907). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860713j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1895 01 janvier 1895
Description : 1895/01/01 (A2,N13)-1895/01/31. 1895/01/01 (A2,N13)-1895/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5535219c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-1256
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
REVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE,- SCIENTIFIQUE , 9
UN m. DE LÉVITATION
Dernièrement, dans une réunion qui com-
prenait plusieurs prêtres, un vénérable mis-
sionnaire, actuellement à Paris, mais qui. a
■passé vingt ans au Bengale, a raconté le fait,
suivant :
Un soir qu'il voyageait en barque sur un des
affluents du Gange, il avait recommandé à ses
rameurs qui étaient tous hindous, de main-
tenir l'embarcation au milieu de la rivière.
Etant descendu quelques instants dans sa
cabine, quand il remonta, il vit qu'on se trou-
vait à quelques mètres seulement de la rive.
Tout près de là. brûlait un énorme bûcher dans
lequel achevait de se consumer un cadavre.
Plus loin, debout, entre deux matrones d'une
caste spéciale, se tenait- la veuve du mort, une-
jeune fille de quinze tins à pou près, que les
chauffeurs se disposaient à jeter dans le brasier
si elle ne s'y précipitait volontairement. Tout
à coup, la pauvre enfant: échappe d'un bond à
ses gardiens, se jette dans la rivière, et gagne
à la. nage la barque à laquelle elle s'accroche
désespérément. Pris de compassion, le mission-
naire l'aide à monter dans la. barque, et aussi-
tôt les hindous font force de rames, poursuivis !
par les chauffeurs furieux qui cherchent à les
rattraper à la. nage. Cette chasse durait depuis
une heure entière, quand lit barque, parvint
enfin à gagner le Gange et les fanatiques
chauffeurs durent renoncer à leur proie.
Arrive a. une maison de religieuses, sur les
bords du Gange, le missionnaire leur confia la
jeune veuve sans leur raconter son histoire.
11 se contenta de leur demander de l'instruire
de leur mieux, promettant de rcArenir prochai-
nement.
Quand il arriva, quinze jours plus tard, les'
religieuses l'attendaient avec la plus vive
impatience. Filles lui déchirèrent qu'il leur
était impossible de rester davantage dans cet
endroit. Depuis que la personne qu'il leur
avait confiée se trouvait avec elles, tous les
soirs c'étaient des bruits étranges et effrayants
qui duraient une.partie de la. nuit. Elles ne
savaient que penser de tout cela.
La jeune veuve fut présentée au mission-
naire : fort intelligente, elle savait déjà le
Pater, VA.ve et le .Credo en langue hindoue.
Le Père recommanda, aux religieuses de se
retirer le. soir chez elles, laissant la néophyte
dans une paillotte près du. fleuve ; pour lui, il
se tiendrait a,vec les trois chrétiens qui t'accom-
pagnaient sur son bateau, prêt à tout événe-
ment. ■
Le soir, vers neuf heures, un bruit épouvan-
table de chaînes de fer entrechoquées se lit
entendre autour de la 1 paillotte. Le mission-
naire s'approche, et soupçonnant bien ce que
ce pouvait: être, s'écrie : « Que fais-tu là ?
Retire-toi. » Une voix répond, aussitôt : « Tu
ne la garderas pas ! » Instruit par des expé-
riences précédentes, le missionnaire s'empressa. -
alors de baptiser la jeune veuve, se proposant
de compléter plus tard. son. instruction reli-
gieuse.
Quelques heures plus tard, les chrétiens
étant, entrés dans la paillotte ne virent, plus la
nouvelle- baptisée. Ils préviennent le mission-
naire, lui annonçant qu'elle a disparu. En effet,
entré à son. four, le Père n'aperçoit pas la jeune
fille, quand tout à coup, levant les yeux, il
l'aperçoit, collée au plafond, de la paillotte,
étendue horizontalement comme lorsqu'elle
reposait à terre. Sans perdre de temps, il tire
de sa poche sa. fiole d'eau bénite et en lance
quelques gouttes sur la jeune veuve. Alors,
lentement, doucement, connue un flocon de
coton, elle descendit cl: revint occuper sa place
sur la natte. Mais elle était brisée de fatigue
et mourante. Une demi-heure après, elle ren-
dait le dernier soupir.
Les chrétiens, sur l'ordre du missionnaire,
creusèrenl avant, le jour une fosse dans la-
quelle Je corps fut déposé. Au malin. Je Père
déclara, aux religieuses qu'elles n'auraient
plus à s'occuper de celte personne, et if parfit
sans rien leur raconter de ce qui s'était passé.
' Elles doivent l'ignorer encore maintenant.
; Gabriel Soulacroix.
L'UNIVERS ETU VÉRITÉ
Les débuts de l'année 3 895 ont été marqués,
dans la. presse catholique française, par un inci-
dent d'une grande portée; nous voulons parler
du blâme officiel infligé par le Saint-Siège au jour-
nal la Vérité.
Il est de notre devoir de reproduire ici les
pièces.
Le 9 décembre, M. Eugène Veuillot avait adressé
au cardinal Rampolla la lettre suivante :
A. Son Eminence le cardinal Rampolla, secré-
taire d'Etal de Sa Sainteté Léon Xlll.
Paris, .9 décembre 1894.
Eminence,
C'est avec joie qu'à l'occasion du. douzième
anniversaire de votre consécration épiscopale,.
.'YUnivers a exprimé les sentiments que, nous,
nos amis et nos lecteurs, nous portons à votre
Eminence, au ministre de Léon Xlll. A. cette
expression collective de notre respect -et de
UN m. DE LÉVITATION
Dernièrement, dans une réunion qui com-
prenait plusieurs prêtres, un vénérable mis-
sionnaire, actuellement à Paris, mais qui. a
■passé vingt ans au Bengale, a raconté le fait,
suivant :
Un soir qu'il voyageait en barque sur un des
affluents du Gange, il avait recommandé à ses
rameurs qui étaient tous hindous, de main-
tenir l'embarcation au milieu de la rivière.
Etant descendu quelques instants dans sa
cabine, quand il remonta, il vit qu'on se trou-
vait à quelques mètres seulement de la rive.
Tout près de là. brûlait un énorme bûcher dans
lequel achevait de se consumer un cadavre.
Plus loin, debout, entre deux matrones d'une
caste spéciale, se tenait- la veuve du mort, une-
jeune fille de quinze tins à pou près, que les
chauffeurs se disposaient à jeter dans le brasier
si elle ne s'y précipitait volontairement. Tout
à coup, la pauvre enfant: échappe d'un bond à
ses gardiens, se jette dans la rivière, et gagne
à la. nage la barque à laquelle elle s'accroche
désespérément. Pris de compassion, le mission-
naire l'aide à monter dans la. barque, et aussi-
tôt les hindous font force de rames, poursuivis !
par les chauffeurs furieux qui cherchent à les
rattraper à la. nage. Cette chasse durait depuis
une heure entière, quand lit barque, parvint
enfin à gagner le Gange et les fanatiques
chauffeurs durent renoncer à leur proie.
Arrive a. une maison de religieuses, sur les
bords du Gange, le missionnaire leur confia la
jeune veuve sans leur raconter son histoire.
11 se contenta de leur demander de l'instruire
de leur mieux, promettant de rcArenir prochai-
nement.
Quand il arriva, quinze jours plus tard, les'
religieuses l'attendaient avec la plus vive
impatience. Filles lui déchirèrent qu'il leur
était impossible de rester davantage dans cet
endroit. Depuis que la personne qu'il leur
avait confiée se trouvait avec elles, tous les
soirs c'étaient des bruits étranges et effrayants
qui duraient une.partie de la. nuit. Elles ne
savaient que penser de tout cela.
La jeune veuve fut présentée au mission-
naire : fort intelligente, elle savait déjà le
Pater, VA.ve et le .Credo en langue hindoue.
Le Père recommanda, aux religieuses de se
retirer le. soir chez elles, laissant la néophyte
dans une paillotte près du. fleuve ; pour lui, il
se tiendrait a,vec les trois chrétiens qui t'accom-
pagnaient sur son bateau, prêt à tout événe-
ment. ■
Le soir, vers neuf heures, un bruit épouvan-
table de chaînes de fer entrechoquées se lit
entendre autour de la 1 paillotte. Le mission-
naire s'approche, et soupçonnant bien ce que
ce pouvait: être, s'écrie : « Que fais-tu là ?
Retire-toi. » Une voix répond, aussitôt : « Tu
ne la garderas pas ! » Instruit par des expé-
riences précédentes, le missionnaire s'empressa. -
alors de baptiser la jeune veuve, se proposant
de compléter plus tard. son. instruction reli-
gieuse.
Quelques heures plus tard, les chrétiens
étant, entrés dans la paillotte ne virent, plus la
nouvelle- baptisée. Ils préviennent le mission-
naire, lui annonçant qu'elle a disparu. En effet,
entré à son. four, le Père n'aperçoit pas la jeune
fille, quand tout à coup, levant les yeux, il
l'aperçoit, collée au plafond, de la paillotte,
étendue horizontalement comme lorsqu'elle
reposait à terre. Sans perdre de temps, il tire
de sa poche sa. fiole d'eau bénite et en lance
quelques gouttes sur la jeune veuve. Alors,
lentement, doucement, connue un flocon de
coton, elle descendit cl: revint occuper sa place
sur la natte. Mais elle était brisée de fatigue
et mourante. Une demi-heure après, elle ren-
dait le dernier soupir.
Les chrétiens, sur l'ordre du missionnaire,
creusèrenl avant, le jour une fosse dans la-
quelle Je corps fut déposé. Au malin. Je Père
déclara, aux religieuses qu'elles n'auraient
plus à s'occuper de celte personne, et if parfit
sans rien leur raconter de ce qui s'était passé.
' Elles doivent l'ignorer encore maintenant.
; Gabriel Soulacroix.
L'UNIVERS ETU VÉRITÉ
Les débuts de l'année 3 895 ont été marqués,
dans la. presse catholique française, par un inci-
dent d'une grande portée; nous voulons parler
du blâme officiel infligé par le Saint-Siège au jour-
nal la Vérité.
Il est de notre devoir de reproduire ici les
pièces.
Le 9 décembre, M. Eugène Veuillot avait adressé
au cardinal Rampolla la lettre suivante :
A. Son Eminence le cardinal Rampolla, secré-
taire d'Etal de Sa Sainteté Léon Xlll.
Paris, .9 décembre 1894.
Eminence,
C'est avec joie qu'à l'occasion du. douzième
anniversaire de votre consécration épiscopale,.
.'YUnivers a exprimé les sentiments que, nous,
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