Titre : Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique : complément de la publication "Le Diable au XIXe siècle" / [secrétaire de la rédaction : Léo Taxil]
Éditeur : Delhomme et Briguet (Paris)
Date d'édition : 1895-01-01
Contributeur : Taxil, Léo (1854-1907). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860713j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1895 01 janvier 1895
Description : 1895/01/01 (A2,N13)-1895/01/31. 1895/01/01 (A2,N13)-1895/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5535219c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-1256
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
REVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
avenir, ou quand elle s'est dévouée de parti-
pris au vice et à l'impiété. Elle accepte, en
silence le joug des Frères et obéit aveuglément
à tous leurs désirs. Pour se rendre aux réu-
nions elle emploiera l'adresse et la ruse, jusqu'au
jour où elle foulera aux pieds tout respect
envers ses parents, rejettera ouvertement les
conseils qui pourraient gêner sa dépendance de
la loge. Elle donne alors sa signature sans
trop se faire prier, est reçue Apprentie, Com-
pagnonne et Maîtresse Templière, échange une
première alliance, celle des fiançailles, avec
une autre dite à plaque et reçoit son triangle,
son cordon et sa jarretière (1). Si, dans
l'avenir, des difficultés surfissent, c'est gêné-
ralement entre Soeurs. La jalousie, qui désole
parfois les familles, n'est pas moins terrible
dans les unions libres, contractées sous le
manteau maçonnique. Les questions de
toilette, les cadeaux, la participation aux
métaux, aux dignités, les manques d'égards
envers une malheureuse naturellement peu
douée, dont.le mentor laisse beaucoup à désirer,
en sont les causes ordinaires. Les Vénérables
qui ont l'on] exercé, savent apaiser'ces dissen-
sions intestines ; une verte semonce est
adressée au coupable, la victime reçoit de
bonnes paroles, et tout ira pour le mieux
jusqu'au jour on de nouvelles injustices appel-
leront une seconde intervention. Le pardon ne
coûte guère, parce que l'amour vrai n'existant,
pas, la. haine ne saurait avoir de profondes
racines. Les F.-, au début veilleront avec une
attention toute particulière à la. conservation
des secrets de ta société. « Gardez votre secret,
disent-ils souvent ; ne le vendez jamais, car
Arous ne savez ce qui vous en coûterait. » Ils
surveilleront surfout, de très près une Soeur
qui aurait des liaisons dans le monde profane,
les feront cesser quand ils le pourront. Aussi,
bien qu'une Soeur soit toujours obligée de
recevoir les hommages et les caresses du socié-
taire qui se fait connaître, un F.', est assigné
à, chacune et a pour mission spéciale de veiller
sur elle, d'entretenir ses bons sentiments .
envers la société, d'empêcher tout écart, toute
indiscrétion. Il est son protecteur attitré, et sa
protection n'est pas purement platonique.
Les Barbe Bilger, c'est-à-dire les Soîtirs
mécontentes, honteuses et repenties, sont plus
nombreuses qu'on ne pense, surtout au début ;
mais quitter la société, quand on a connu ses
secrets, présente des difficultés qu'elles jugent
insurmontables. Plusieurs ont maintes; fois
essayée de se dégager de sa tyrannie, et de
rompre définitivement avec elle ; mais, peine
.perdue, les violences et les menaces des F.-,
ont presque toujours raison de. leurs efforts et
(1) Alliance à plaque est l'expression reçue :
alliance ordinaire avec l'étoile flamboyante la couron-
nant (Note de la Croix de Toulouse):
de leur indocilité. Que leur reste-t-il alors en
perspective ? Une existence malheureuse,
partagée entre la honte, les remords, les
dégoûts d'un côté et fa crainte de l'autre,
jusqu'au jour où l'inconduite et l'impiété
auront effacé les derniers vestiges de leur
éducation chrétienne. Pour manquer à telles
ou telles réunions, elles ont eu recours à tous
les mensonges, aujourd'hui un malaise simulé,
demain un obstacle posé par les parents, un
travail pressant, plus tard un autre motif; mais
rien n'a lassé la patience de ces vautours
acharnés sur leur proie.
En quelque lieu qu'elle soit, son mentor la
rejoint, la presse de mille raisons insolentes,
étale à ses yeux, des séductions nouvelles,
promet plus qu'il ne peut tenir, fait amende
honorable pour les mignardises qui auraient
déplu, rampe comme un serpent pour gagner
une confiance perdue. Les Soeurs qui parais-
saient avoir son oreille, sont aussi envoyées à
sa poursuite et cherchent à lui faire partager
leurs craintes. Si tant de démarches n'abou-
tissent même pas à une promesse, l'hypocrisie,
fait place à la colère, l'agneau se change subi-
tement en loti]) ; il en vient aux menaces, fait
retentir à ses oreilles les périodes sonores du
F.-. Orateur, sur l'obéissance et- l'union, et lui
annonce la. visite du Vénérable désigné sous
le nom de président, quand il s'agit d'arrière-
loges.
Celui-ci, devenu pour la circonstance juge
d'instruction, recueille les plaintes, tranche les
difficultés, adresse les reproches que sa pru-
dence lui suggère, et le prononcé du jugement,
toujours invariable, est conçu en ces termes :
« S.'. X.'. ne manquera, pas à une réunion
fixée à "tel jour ; si elle fait défaut, on viendra
la chercher. » Si elle devait résister à ses
conseils et à ses instances, M. le président Y.-.
qui est le président du président et de toute la
smalah, qui .a montré, du reste, en diverses
circonstances des biceps d'hercule forain,
viendra tenter un dernier assaut et dicter les
dernières conditions. Quand, son ombre aura
disparu, si la S.-. X.-. fait encore la récalci-
trante, il ne sera, plus question que de voies de
fait ; on procédera à une chasse d'un genre
nouveau, la chasse à l'homme.
Combien de victimes disparaissent ainsi,
sinon chaque année, du moins tous les dix-
ans? Les Soeurs pourraient vous le dire, car
toute exécution devient un exemple salutaire
et c'est avec empressement qu'il leur est
signalé. Peut-être en grossit-on le nombre à
plaisir afin d'éviter les défections? En présence
de ce dilemme : « Etre fidèles ou mourir '»,
toutes reviennent, et, sauf quelques rares
exceptions, meurent fidèles aux F.', et prê-
tresses de Satan,
avenir, ou quand elle s'est dévouée de parti-
pris au vice et à l'impiété. Elle accepte, en
silence le joug des Frères et obéit aveuglément
à tous leurs désirs. Pour se rendre aux réu-
nions elle emploiera l'adresse et la ruse, jusqu'au
jour où elle foulera aux pieds tout respect
envers ses parents, rejettera ouvertement les
conseils qui pourraient gêner sa dépendance de
la loge. Elle donne alors sa signature sans
trop se faire prier, est reçue Apprentie, Com-
pagnonne et Maîtresse Templière, échange une
première alliance, celle des fiançailles, avec
une autre dite à plaque et reçoit son triangle,
son cordon et sa jarretière (1). Si, dans
l'avenir, des difficultés surfissent, c'est gêné-
ralement entre Soeurs. La jalousie, qui désole
parfois les familles, n'est pas moins terrible
dans les unions libres, contractées sous le
manteau maçonnique. Les questions de
toilette, les cadeaux, la participation aux
métaux, aux dignités, les manques d'égards
envers une malheureuse naturellement peu
douée, dont.le mentor laisse beaucoup à désirer,
en sont les causes ordinaires. Les Vénérables
qui ont l'on] exercé, savent apaiser'ces dissen-
sions intestines ; une verte semonce est
adressée au coupable, la victime reçoit de
bonnes paroles, et tout ira pour le mieux
jusqu'au jour on de nouvelles injustices appel-
leront une seconde intervention. Le pardon ne
coûte guère, parce que l'amour vrai n'existant,
pas, la. haine ne saurait avoir de profondes
racines. Les F.-, au début veilleront avec une
attention toute particulière à la. conservation
des secrets de ta société. « Gardez votre secret,
disent-ils souvent ; ne le vendez jamais, car
Arous ne savez ce qui vous en coûterait. » Ils
surveilleront surfout, de très près une Soeur
qui aurait des liaisons dans le monde profane,
les feront cesser quand ils le pourront. Aussi,
bien qu'une Soeur soit toujours obligée de
recevoir les hommages et les caresses du socié-
taire qui se fait connaître, un F.', est assigné
à, chacune et a pour mission spéciale de veiller
sur elle, d'entretenir ses bons sentiments .
envers la société, d'empêcher tout écart, toute
indiscrétion. Il est son protecteur attitré, et sa
protection n'est pas purement platonique.
Les Barbe Bilger, c'est-à-dire les Soîtirs
mécontentes, honteuses et repenties, sont plus
nombreuses qu'on ne pense, surtout au début ;
mais quitter la société, quand on a connu ses
secrets, présente des difficultés qu'elles jugent
insurmontables. Plusieurs ont maintes; fois
essayée de se dégager de sa tyrannie, et de
rompre définitivement avec elle ; mais, peine
.perdue, les violences et les menaces des F.-,
ont presque toujours raison de. leurs efforts et
(1) Alliance à plaque est l'expression reçue :
alliance ordinaire avec l'étoile flamboyante la couron-
nant (Note de la Croix de Toulouse):
de leur indocilité. Que leur reste-t-il alors en
perspective ? Une existence malheureuse,
partagée entre la honte, les remords, les
dégoûts d'un côté et fa crainte de l'autre,
jusqu'au jour où l'inconduite et l'impiété
auront effacé les derniers vestiges de leur
éducation chrétienne. Pour manquer à telles
ou telles réunions, elles ont eu recours à tous
les mensonges, aujourd'hui un malaise simulé,
demain un obstacle posé par les parents, un
travail pressant, plus tard un autre motif; mais
rien n'a lassé la patience de ces vautours
acharnés sur leur proie.
En quelque lieu qu'elle soit, son mentor la
rejoint, la presse de mille raisons insolentes,
étale à ses yeux, des séductions nouvelles,
promet plus qu'il ne peut tenir, fait amende
honorable pour les mignardises qui auraient
déplu, rampe comme un serpent pour gagner
une confiance perdue. Les Soeurs qui parais-
saient avoir son oreille, sont aussi envoyées à
sa poursuite et cherchent à lui faire partager
leurs craintes. Si tant de démarches n'abou-
tissent même pas à une promesse, l'hypocrisie,
fait place à la colère, l'agneau se change subi-
tement en loti]) ; il en vient aux menaces, fait
retentir à ses oreilles les périodes sonores du
F.-. Orateur, sur l'obéissance et- l'union, et lui
annonce la. visite du Vénérable désigné sous
le nom de président, quand il s'agit d'arrière-
loges.
Celui-ci, devenu pour la circonstance juge
d'instruction, recueille les plaintes, tranche les
difficultés, adresse les reproches que sa pru-
dence lui suggère, et le prononcé du jugement,
toujours invariable, est conçu en ces termes :
« S.'. X.'. ne manquera, pas à une réunion
fixée à "tel jour ; si elle fait défaut, on viendra
la chercher. » Si elle devait résister à ses
conseils et à ses instances, M. le président Y.-.
qui est le président du président et de toute la
smalah, qui .a montré, du reste, en diverses
circonstances des biceps d'hercule forain,
viendra tenter un dernier assaut et dicter les
dernières conditions. Quand, son ombre aura
disparu, si la S.-. X.-. fait encore la récalci-
trante, il ne sera, plus question que de voies de
fait ; on procédera à une chasse d'un genre
nouveau, la chasse à l'homme.
Combien de victimes disparaissent ainsi,
sinon chaque année, du moins tous les dix-
ans? Les Soeurs pourraient vous le dire, car
toute exécution devient un exemple salutaire
et c'est avec empressement qu'il leur est
signalé. Peut-être en grossit-on le nombre à
plaisir afin d'éviter les défections? En présence
de ce dilemme : « Etre fidèles ou mourir '»,
toutes reviennent, et, sauf quelques rares
exceptions, meurent fidèles aux F.', et prê-
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