Titre : Le Carnet historique & littéraire : revue mensuelle : rétrospective et littéraire / directeur Comte Fleury
Éditeur : aux bureaux de la revue (Paris)
Date d'édition : 1902-08-01
Contributeur : Fleury, Maurice (1856-1921). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327376929
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11650 Nombre total de vues : 11650
Description : 01 août 1902 01 août 1902
Description : 1902/08/01 (T13)-1902/08/31. 1902/08/01 (T13)-1902/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5515188q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-15152
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
L'HOTEL LAMBERT. 167
mort ne l'eût arrêté, un digne pendant de la place Daûphine et
de la place Royale, eut la première idée d'un nouveau' quartier
dans ces parages. En 1614, Louis XIII reprit cette'pensée : 3
acquit le terrain et chargea Christophe Marie, Entrepreneur
général des ponts de France, de composer un projet.
Marie conçut le plan'qu'il exécuta par la suite et que l'on re-
connaît encore à présent dans son tracé primitif. Il s'engagea à
combler le canal qui séparait l'île Notre-Damëde l'île aux
Vaches, à entourer l'emplacement de quais et à le relier à la*
ville par des ponts. Le tout devait être terminé en dix ans. Le
Roi accordait en échange un droit de 12 deniers de cens sur
chaque maison pendant soixante ans, avec droit de ldos et de
vente ; il autorisait l'établissement d'une maison^ de bains et
d'un jeu de paume. •
A l'expiration du traité le produit des impôts devait rentrer
dans les coffrés de la Couronne.
Marie s'associa le concours de Poulletier, Commissaire des
Guerres, et de Le Regrattier, Trésorier aux Cent-Suisses. Le
10 août 1614, la première pierre du pont qui devait porter son
nom fut posée. Louis XIII mania la truelle d'or, des médailles
commémoratives conservèrent la date de cet événement auquel
assistèrent la Reine mère, les ministres et les principaux mem-
bres de la noblesse.
Pendant deux ans l'ouvrage avança sans encombres ; le soi
fut nivelé, le canal comblé, les assises fondées.
Cependant l'arrivée des terrassiers, la profanation de leurs
jardins, les ravages de la cognée fauchant leurs ombrages favo-
ris avaient plongé Févêque et son chapitre dans une stupeur
mélangée d'indignation et de colère; Tant qu'il s'était agi pour
eux d'échanger contre une somme d'argent une dépendance dont
ils ne tiraient après tout qu'un profit de médiocre importance;
l'accord avait été parfait : l'appât du gain avait eu raison de
leurs suffrages. La réalisation d'un bouleversement leur sem-
blait problématique, en tous cas fort lointaine; ces conjectures
leur étaient suggérées par des antécédents toujours avortés. Ils
spéculaient sur les bons sentiments de la Cour à leur égard ; des
insinuations aux privautés il n'y avait qu'un pas : ce pas franchi,
ils espéraient, sous l'apparence de l'effacement et de l'humilité^
conserver leurs habitudes et leurs entrées dans un domaine qui,
mort ne l'eût arrêté, un digne pendant de la place Daûphine et
de la place Royale, eut la première idée d'un nouveau' quartier
dans ces parages. En 1614, Louis XIII reprit cette'pensée : 3
acquit le terrain et chargea Christophe Marie, Entrepreneur
général des ponts de France, de composer un projet.
Marie conçut le plan'qu'il exécuta par la suite et que l'on re-
connaît encore à présent dans son tracé primitif. Il s'engagea à
combler le canal qui séparait l'île Notre-Damëde l'île aux
Vaches, à entourer l'emplacement de quais et à le relier à la*
ville par des ponts. Le tout devait être terminé en dix ans. Le
Roi accordait en échange un droit de 12 deniers de cens sur
chaque maison pendant soixante ans, avec droit de ldos et de
vente ; il autorisait l'établissement d'une maison^ de bains et
d'un jeu de paume. •
A l'expiration du traité le produit des impôts devait rentrer
dans les coffrés de la Couronne.
Marie s'associa le concours de Poulletier, Commissaire des
Guerres, et de Le Regrattier, Trésorier aux Cent-Suisses. Le
10 août 1614, la première pierre du pont qui devait porter son
nom fut posée. Louis XIII mania la truelle d'or, des médailles
commémoratives conservèrent la date de cet événement auquel
assistèrent la Reine mère, les ministres et les principaux mem-
bres de la noblesse.
Pendant deux ans l'ouvrage avança sans encombres ; le soi
fut nivelé, le canal comblé, les assises fondées.
Cependant l'arrivée des terrassiers, la profanation de leurs
jardins, les ravages de la cognée fauchant leurs ombrages favo-
ris avaient plongé Févêque et son chapitre dans une stupeur
mélangée d'indignation et de colère; Tant qu'il s'était agi pour
eux d'échanger contre une somme d'argent une dépendance dont
ils ne tiraient après tout qu'un profit de médiocre importance;
l'accord avait été parfait : l'appât du gain avait eu raison de
leurs suffrages. La réalisation d'un bouleversement leur sem-
blait problématique, en tous cas fort lointaine; ces conjectures
leur étaient suggérées par des antécédents toujours avortés. Ils
spéculaient sur les bons sentiments de la Cour à leur égard ; des
insinuations aux privautés il n'y avait qu'un pas : ce pas franchi,
ils espéraient, sous l'apparence de l'effacement et de l'humilité^
conserver leurs habitudes et leurs entrées dans un domaine qui,
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