Presse et revues
54 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-12-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 décembre 1912 01 décembre 1912
Description : 1912/12/01 (A34,N12)-1912/12/31. 1912/12/01 (A34,N12)-1912/12/31.
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500604x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA FEMME
191
posent et troublent tant d'âmes, et sans s'élever
bien haut, il nous donne un cours aimable de
sagesse pratique, tout imprégné d'optimisme.
Gela même lui amènera des lecteurs.
Mme R. DOMBRÉA.
IV" volume de la Petite Bibliothèque Arménienne, publiée
sous la direction de M. F. Macler. .
Vers la Liberté. L'Abîme, par AXKTIS AHABONIAN.
Traduit de l'arménien par M. le Dr M. Ghamlian et
Elias Sarkis Alliar. Editeur Ernest Leroux, 28, rue
Bonaparte. Vol. in-18 de 219 pages. Prix 3 fr.
Ce ne sont pas les victoires de la force brutale
et encore moins les succès de leur commerce qui
placent les peuples au premier rang dans l'his-
toire-et les entourent d'une auréole glorieuse;
mais la beauté de leur littérature, leur valeur
intellectuelle et leur amour de la liberté.
Cette vérité, devenue banale à force d'avoir
été illustrée par les faits, n'en est pas moins
moins précieuse et nous aimons à la rappeler au
moment où parait le IV" volume de la Petite
Bibliothèque Arménienne. Cette publication,
oeuvre de désintéressement et de sympathie,
mérite d'être louée et encore plus, encouragée.
Il est bon, à l'heure que nous traver-
sons, que la littérature arménienne, au souffle
si puissant, soit connue du grand public. Il
ignore, celui-ci, la valeur intellectuelle de ceux
que les Turcs oppriment et massacrent impuné-
ment depuis si longtemps, et c'est oeuvre de
justice de lui faire entendre la plainte émou-
vante et tragique de ce peuple de civilisation
chrétienne.
Un écrivain, d'une incontestable puissance,
Avétis Aharonian a, dans de courts récits, tracé
en traits de feu les souffrances de sa patrie, il a
fait entendre les cris de douleur des mères dont
on a tué les fils, il nous a montré l'atroce déses-
poir des hommes qui, traqués comme des bêtes
fauves, errent affamés, et impuissants à protéger
l'honneur de leurs filles et de leurs soeurs. En
poète enfin, il a chanté son pays et nous a dit
l'attachement profond, invincible des Arméniens
pour la liberté.
Ah t puisse ce petit livre — oeuvre de douleur
et oeuvre aussi de beauté — être lu t II a une
mission à remplir, une sainte et grande mission:
attirer l'attention du grand public français sur la
position de l'Arménie, et exciter en sa faveur
un mouvement de sympathie tel qu'il arrête
les Turcs de se venger sur elle de leurs défaites
en Europe.
Cette idée peut faire sourire ; mais pas les lec-
trices de La Femme. Elles savent la force de
l'idée et connaissent la puissance de l'amour
pour briser les liens des captifs et obtenir le
triomphe du bien sur le mal. Mais pour cela il
faut lire et faire lire les oeuvres arméniennes
qui nous sont offertes par M. Macler et celles que
plusieurs revues — d'entre les meilleures —
viennent de publier dans d'élégantes traductions.
C'est un devoir impérieux où le lecteur goûtera
une jouissance littéraire exquise et celle plus
exquise encore de travailler à la délivrance d'un
peuple, en le faisant connaître.
Mme R. DOMBRÉA.
Le luxe, par FÉLIX DE BÉTHUNE. Préface de M. Charles
Gide, Lettres de MM. Gonnelle et Paul Passy. Publica-
tions de l'Action chrétienne sociale. Librairi Pischbacher.
Vol. in-8" de 160 pages. Prix
Il faudrait plus de temps et plus d'espace que
nous n'en avons pour parler de ce livre comme il
le mériterait. Son sujet est un des plus complexes
que nous connaissions: Un de ceux où les mieux
intentionnés s'aventurent rarement sans que des
principes différents, mais également justes et
respectables, n'aient à se plaindre d'eux. M. de
Béthune a-t-il été plus heureux que ses devan-
ciers ? A une première et rapide lecture, nous
n'avons pas cette impression et voici quelques
réserves qui s'imposent à nous. Si l'inégalité des
fortunes était la cause du mal que provoque le
le luxe, Ce serait un mal sans remède, car si l'é-
galité pouvait être établie uu jour, le lendemain
l'inégalité ferait de nouveaux lots. A moins de
faire vivre la société sous une contrainte de fer
qui rendrait la vie sociale, intenable et provoque-
rait un débordement de haine et des coullits san-
glants plus terribles que ceux d'aujourd'hui.
Malgré ces réserves, le livre de M. de Béthune,
nous avons bâte de le dire, doit être lu et relu
par ceux que la question sociale préoccupe et qui
ne peuvent, ni ne veulent prendre leur parti des
souffrances d'une partie de leurs semblables. Ce
livre leur apporte des éléments d'enquête sur la
question du luxe, des faits et des idées et surtout
il fait réfléchir en s'adressant à la conscience.
Il est un luxe, on l'oublie trop, qui est un de-
voir pour le riche : Les arts lui doivent de vivre
et l'industrie de prospérer; comme il est une
économie coupable qui provoque encore plus de
haine que le luxe.
Le travail ne doit jamais être avili par une paie
dérisoire ou par une protection mal entendue et
191
posent et troublent tant d'âmes, et sans s'élever
bien haut, il nous donne un cours aimable de
sagesse pratique, tout imprégné d'optimisme.
Gela même lui amènera des lecteurs.
Mme R. DOMBRÉA.
IV" volume de la Petite Bibliothèque Arménienne, publiée
sous la direction de M. F. Macler. .
Vers la Liberté. L'Abîme, par AXKTIS AHABONIAN.
Traduit de l'arménien par M. le Dr M. Ghamlian et
Elias Sarkis Alliar. Editeur Ernest Leroux, 28, rue
Bonaparte. Vol. in-18 de 219 pages. Prix 3 fr.
Ce ne sont pas les victoires de la force brutale
et encore moins les succès de leur commerce qui
placent les peuples au premier rang dans l'his-
toire-et les entourent d'une auréole glorieuse;
mais la beauté de leur littérature, leur valeur
intellectuelle et leur amour de la liberté.
Cette vérité, devenue banale à force d'avoir
été illustrée par les faits, n'en est pas moins
moins précieuse et nous aimons à la rappeler au
moment où parait le IV" volume de la Petite
Bibliothèque Arménienne. Cette publication,
oeuvre de désintéressement et de sympathie,
mérite d'être louée et encore plus, encouragée.
Il est bon, à l'heure que nous traver-
sons, que la littérature arménienne, au souffle
si puissant, soit connue du grand public. Il
ignore, celui-ci, la valeur intellectuelle de ceux
que les Turcs oppriment et massacrent impuné-
ment depuis si longtemps, et c'est oeuvre de
justice de lui faire entendre la plainte émou-
vante et tragique de ce peuple de civilisation
chrétienne.
Un écrivain, d'une incontestable puissance,
Avétis Aharonian a, dans de courts récits, tracé
en traits de feu les souffrances de sa patrie, il a
fait entendre les cris de douleur des mères dont
on a tué les fils, il nous a montré l'atroce déses-
poir des hommes qui, traqués comme des bêtes
fauves, errent affamés, et impuissants à protéger
l'honneur de leurs filles et de leurs soeurs. En
poète enfin, il a chanté son pays et nous a dit
l'attachement profond, invincible des Arméniens
pour la liberté.
Ah t puisse ce petit livre — oeuvre de douleur
et oeuvre aussi de beauté — être lu t II a une
mission à remplir, une sainte et grande mission:
attirer l'attention du grand public français sur la
position de l'Arménie, et exciter en sa faveur
un mouvement de sympathie tel qu'il arrête
les Turcs de se venger sur elle de leurs défaites
en Europe.
Cette idée peut faire sourire ; mais pas les lec-
trices de La Femme. Elles savent la force de
l'idée et connaissent la puissance de l'amour
pour briser les liens des captifs et obtenir le
triomphe du bien sur le mal. Mais pour cela il
faut lire et faire lire les oeuvres arméniennes
qui nous sont offertes par M. Macler et celles que
plusieurs revues — d'entre les meilleures —
viennent de publier dans d'élégantes traductions.
C'est un devoir impérieux où le lecteur goûtera
une jouissance littéraire exquise et celle plus
exquise encore de travailler à la délivrance d'un
peuple, en le faisant connaître.
Mme R. DOMBRÉA.
Le luxe, par FÉLIX DE BÉTHUNE. Préface de M. Charles
Gide, Lettres de MM. Gonnelle et Paul Passy. Publica-
tions de l'Action chrétienne sociale. Librairi Pischbacher.
Vol. in-8" de 160 pages. Prix
Il faudrait plus de temps et plus d'espace que
nous n'en avons pour parler de ce livre comme il
le mériterait. Son sujet est un des plus complexes
que nous connaissions: Un de ceux où les mieux
intentionnés s'aventurent rarement sans que des
principes différents, mais également justes et
respectables, n'aient à se plaindre d'eux. M. de
Béthune a-t-il été plus heureux que ses devan-
ciers ? A une première et rapide lecture, nous
n'avons pas cette impression et voici quelques
réserves qui s'imposent à nous. Si l'inégalité des
fortunes était la cause du mal que provoque le
le luxe, Ce serait un mal sans remède, car si l'é-
galité pouvait être établie uu jour, le lendemain
l'inégalité ferait de nouveaux lots. A moins de
faire vivre la société sous une contrainte de fer
qui rendrait la vie sociale, intenable et provoque-
rait un débordement de haine et des coullits san-
glants plus terribles que ceux d'aujourd'hui.
Malgré ces réserves, le livre de M. de Béthune,
nous avons bâte de le dire, doit être lu et relu
par ceux que la question sociale préoccupe et qui
ne peuvent, ni ne veulent prendre leur parti des
souffrances d'une partie de leurs semblables. Ce
livre leur apporte des éléments d'enquête sur la
question du luxe, des faits et des idées et surtout
il fait réfléchir en s'adressant à la conscience.
Il est un luxe, on l'oublie trop, qui est un de-
voir pour le riche : Les arts lui doivent de vivre
et l'industrie de prospérer; comme il est une
économie coupable qui provoque encore plus de
haine que le luxe.
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