Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-07-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8). 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500596t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
102
LA FEMME
heure à la lecture des Evangiles en grec. « C'é- |
tait, disait-elle, une gymnastique mentale ».
« Il me semble, dit sa fille, que certes ma mère
était née avec une personnalité et une intelli-
gence hors ligne, mais je crois que sa manière
de vivre et de comprendre la vie l'a maintenue,,
jusqu'à la fin dans ce parfait équilibre physique
et mental. Ma mère travailla.dès le début de sa
vie, et jamais un instant elle n'a cessé de tra-
vailler ; elle travaillait sans hâte, mais elle ne se
reposait jamais ».
Sa culture était grande : elle possédait le fran-
çais, l'italien et le latin, elle apprit plus tard
l'allemand, et jamais, même pendant les années
où elle remplissait avec conscience etdévouement
ses devoirs d'épouse et de mère, elle ne laissa de
côté sa culture intellectuelle.
« Si vous voulez posséder une belle et vive in-
telligence dans un corps sain, disait Mme Howe
à 80 ans, il n'y a qu'une manière de les avoir,
c'est en les exerçant constamment ».
A 50 ans, elle apprit le grec, et à partir de ce
moment, elle consacra la moitié de ses matinées
à l'étude des philosophes grecs et l'autre aux
philosophes allemands. Après sa discipline phi-
losophique du matin, son travail avait pour but
de rendre service aux autres, car sa plume et sa
parole étaient mises librement à la disposition
de toutes les nobles causes.
Elle passait ses soirées parmi ses enfants et
petits-enfants, écoutant la lecture faite à haute
voix dans ce cercle familial où parfois elle émer-
veillait les siens en leur résumant ses propres
lectures.
C'est surtout comme poète qu'elle fut connue
du grand public, et certains de ses poèmes eu-
rent beaucoup de retentissement en Amérique.
Quelques jours avant sa mort, sa fille lui de-
manda si elle pourrait résumer pour ses proches
sa discipline intellectuelle en une seule phrase;
à quoi Mme Howe répondit : « Apprendre, ins-
truire, servir et jouir, voici pour l'intellectuel ;
et pour la discipline morale, le premier besoin
de ma vie a été de donner, car j'ai tant reçu que
je resterai toujours débitrice envers Dieu. »
Il me semble, Mesdames, que cette belle vie de
Mme Howe trouve son pendant dans celle qu'on
vient de fêter avec tant d'éclat il y a quelques
jours. On peut dire de M. Frédéric Passy, comme
de Mme Howe, que s'ils ont tant fait pour les
autres, c'est qu'ils s'étaient astreints à une disci-
pline intellectuelle et morale dont on retrouve les
traces à travers leurs idées, leurs écrits et leur
parole.
Se donner aux autres, être de son temps, que
peuvent les années contre cette volonté et cette
énergie qui se déversent sur tous ceux qui ont
basoin d'être aidés et encouragés? N'avoir d'autre
but que de servir, d'autre idéal que de consoler,
passer ses journées à travailler pour amener
plus de bonté, de justice et d'amour sur la terre,
voilà ce qu'ont fait Frédéric Passy et Mme Howe.
De tel 5» êtres ont besoin de longues années, car
ils n'arrivent jamais à la fin de leur tâche ; ils
voient toujours quelque chose de plus à accom-
plir pour atteindre leur idéal. Mais cet idéal est
le résultat d'efforts persistants, constants, vers
un but librement choisi, et ce n'est que par
l'étude, par la discipline de soi-même, qu'on
arrive à se vaincre, à rendre obéissants sa plume
et sa pensée au commandement d'un cerveau
soigneusement cultivé et développé par une dis-
cipline intellectuelle régulière et méthodique.
Si l'idée d'une pareille discipline peut vous
sembler *rop astreignante et que vous jugiez
pouvoir mieux employer votre temps, regardez
autour de vous et vous verrez que ceux qui tra-
vaillent le plus et le mieux n'arrivent à accom-
plir leur tâche que parce qu'ils se recueillent
chaque jour pour puiser des forces nouvelles
auprès de grands esprits dont les pensées peu-
vent les instruire, les guider et les fortifier.
MATHILDE WEYER.
Travail de JV/me Dieterlen
Le Conseil National des Femmes, désireux de
reviser le statut ancien de la femme et de reven-
diquer les droits que lui confère sa personnalité
de femme, ne pourrait-il pas créer un mouvement,
d'opinion en faveur de l'accroissement des droits
de la femme qui accepte sa responsabilité de
mère, et par contre de la restriction des droits
de l'homme qui les néglige?
La question est double, suivant que l'homme
vit avec la femme et les enfants ou qu'il les a
abandonnés.
1. Dans le premier cas, nous supposons que
l'homme qui travaille là où M habite, ne subvient,
qu'irrégulièrement et qu'imparfaitement aux
dépenses du ménage.
a) La femme ne pourrait-elle pas être autorisée
à toucher directement une fraction du salaire de
l'homme?
b) Cette autorisation serait-elle individuelle et
donnée seulement par jugement?
LA FEMME
heure à la lecture des Evangiles en grec. « C'é- |
tait, disait-elle, une gymnastique mentale ».
« Il me semble, dit sa fille, que certes ma mère
était née avec une personnalité et une intelli-
gence hors ligne, mais je crois que sa manière
de vivre et de comprendre la vie l'a maintenue,,
jusqu'à la fin dans ce parfait équilibre physique
et mental. Ma mère travailla.dès le début de sa
vie, et jamais un instant elle n'a cessé de tra-
vailler ; elle travaillait sans hâte, mais elle ne se
reposait jamais ».
Sa culture était grande : elle possédait le fran-
çais, l'italien et le latin, elle apprit plus tard
l'allemand, et jamais, même pendant les années
où elle remplissait avec conscience etdévouement
ses devoirs d'épouse et de mère, elle ne laissa de
côté sa culture intellectuelle.
« Si vous voulez posséder une belle et vive in-
telligence dans un corps sain, disait Mme Howe
à 80 ans, il n'y a qu'une manière de les avoir,
c'est en les exerçant constamment ».
A 50 ans, elle apprit le grec, et à partir de ce
moment, elle consacra la moitié de ses matinées
à l'étude des philosophes grecs et l'autre aux
philosophes allemands. Après sa discipline phi-
losophique du matin, son travail avait pour but
de rendre service aux autres, car sa plume et sa
parole étaient mises librement à la disposition
de toutes les nobles causes.
Elle passait ses soirées parmi ses enfants et
petits-enfants, écoutant la lecture faite à haute
voix dans ce cercle familial où parfois elle émer-
veillait les siens en leur résumant ses propres
lectures.
C'est surtout comme poète qu'elle fut connue
du grand public, et certains de ses poèmes eu-
rent beaucoup de retentissement en Amérique.
Quelques jours avant sa mort, sa fille lui de-
manda si elle pourrait résumer pour ses proches
sa discipline intellectuelle en une seule phrase;
à quoi Mme Howe répondit : « Apprendre, ins-
truire, servir et jouir, voici pour l'intellectuel ;
et pour la discipline morale, le premier besoin
de ma vie a été de donner, car j'ai tant reçu que
je resterai toujours débitrice envers Dieu. »
Il me semble, Mesdames, que cette belle vie de
Mme Howe trouve son pendant dans celle qu'on
vient de fêter avec tant d'éclat il y a quelques
jours. On peut dire de M. Frédéric Passy, comme
de Mme Howe, que s'ils ont tant fait pour les
autres, c'est qu'ils s'étaient astreints à une disci-
pline intellectuelle et morale dont on retrouve les
traces à travers leurs idées, leurs écrits et leur
parole.
Se donner aux autres, être de son temps, que
peuvent les années contre cette volonté et cette
énergie qui se déversent sur tous ceux qui ont
basoin d'être aidés et encouragés? N'avoir d'autre
but que de servir, d'autre idéal que de consoler,
passer ses journées à travailler pour amener
plus de bonté, de justice et d'amour sur la terre,
voilà ce qu'ont fait Frédéric Passy et Mme Howe.
De tel 5» êtres ont besoin de longues années, car
ils n'arrivent jamais à la fin de leur tâche ; ils
voient toujours quelque chose de plus à accom-
plir pour atteindre leur idéal. Mais cet idéal est
le résultat d'efforts persistants, constants, vers
un but librement choisi, et ce n'est que par
l'étude, par la discipline de soi-même, qu'on
arrive à se vaincre, à rendre obéissants sa plume
et sa pensée au commandement d'un cerveau
soigneusement cultivé et développé par une dis-
cipline intellectuelle régulière et méthodique.
Si l'idée d'une pareille discipline peut vous
sembler *rop astreignante et que vous jugiez
pouvoir mieux employer votre temps, regardez
autour de vous et vous verrez que ceux qui tra-
vaillent le plus et le mieux n'arrivent à accom-
plir leur tâche que parce qu'ils se recueillent
chaque jour pour puiser des forces nouvelles
auprès de grands esprits dont les pensées peu-
vent les instruire, les guider et les fortifier.
MATHILDE WEYER.
Travail de JV/me Dieterlen
Le Conseil National des Femmes, désireux de
reviser le statut ancien de la femme et de reven-
diquer les droits que lui confère sa personnalité
de femme, ne pourrait-il pas créer un mouvement,
d'opinion en faveur de l'accroissement des droits
de la femme qui accepte sa responsabilité de
mère, et par contre de la restriction des droits
de l'homme qui les néglige?
La question est double, suivant que l'homme
vit avec la femme et les enfants ou qu'il les a
abandonnés.
1. Dans le premier cas, nous supposons que
l'homme qui travaille là où M habite, ne subvient,
qu'irrégulièrement et qu'imparfaitement aux
dépenses du ménage.
a) La femme ne pourrait-elle pas être autorisée
à toucher directement une fraction du salaire de
l'homme?
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