Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-07-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8). 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500596t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA FEMME
113
propre, et, la méthode une fois trouvée, cette
science particulière peut se développer, pro-
gresser plus rapidement. Il n'avait pas existé
jusqu'à ces dernières années, à proprement parler,
de pédagogie scientifique. On peut dire sans
doute que Froebel l'avait pressentie, mais peut-
être était-il réservé à Maria Montessori de la dé-
couvrir ou, plus exactement, de formuler avec
force et netteté les principes essentiels en dehors
desquels elle ne saurait exister.
Dire qu'un être se développe, c'est dire que
toutes les forces latentes qui sont en lui ont l'oc-
casion, la possibilité de se manifester dans tous
les domaines : physique, émotionnel, intellec-
tuel et spirituel. Moins il sera comprimé et
mieux nous connaîtrons la vie dont sa conduite,
ses attitudes, ses sentiments, ses pensées sont
l'expression dans certaines circonstances don-
nées, constituées par sou entourage : le local,
les camarades, le maître lui-même et surtout
lui.
Donc nécessité de la liberté, j'entends liberté
du mouvement, c'est à dire nécessité de laisser
vivre l'enfant, puisque l'immobilité c'est la mort
ou le sommeil plus ou moins profond,c'est à dire
que nous respecterons chez l'enfant le droit
d'agir ou de se reposer, de sentir, de penser par
lui-même. Importance de la personnalité de
l'éducateur, qui ne saurait connaître ses élèves
s'il ne se connaît pas lui-même. Naturellement
la santé physique et morale est chez lui indis-
pensable.
Le maître qui observe ses élèves pourra de-
venir l'allié de la meilleure partie d'eux-mêmes
contre leurs instincts et leurs tendances d'ordre
inférieur. Il les aidera lorsqu'il en reconnaîtra le
besoin, mais il ne leur enlèvera aucune occasio.n
de faire spontanément un effort personnel, il ne
s'opposera à aucune expérience, tout en prenant
garde qu'elle ne présente aucun danger ; il la
facilitera, parfois il la provoquera s'il s'agit
d'enfants apathiques, mais dans ce cas seule-
ment ; telles sont les conditions du progrès phy-
sique, intellectuel et moral. En un mot toute
école enfantine, pour êti'e un centre d'éducation,
devra être tout d'abord-un laboratoire de psy-
chologie expérimentale. Je ne puis entrer ici
dans des détails qui vous feraient saisir toute la
portée de cette méthode merveilleuse quand elle
est bien appliquée. Mais il ne s'agit pas, croyez-le,
d'idées plus ou moins séduisantes, exprimées
d'une façon plus ou moius littéraire, avec plus
ou moins d'enthousiasme ; ce sont des faits d'ob-
servation, des expériences faites au jour le jour,
surgissant d'une manière pour ainsi dire spon-
tanée et s'imposant à l'attention du psychologue
remarquable qu'est Maria Montessori, qui l'ont
conduite aux conclusions ci-dessus exprimées
et à beaucoup d'autres encore.
Les visiteurs impartiaux des écoles qui exis-
tent en Italie et dans la Suisse italienne no-
tamment, arrivent aux mêmes conclusions pour
leur propre compte, en présence des enfants
qui sont devenus plus indépendants, plus calmes
et plus actifs à la fois, avec un accroissement
considérable de l'acuité sensorielle et de la faculté
d'attention et de réflexion. Il se trouve aussi
que, grâce à la méthode et au matériel didactique
employés, l'éducation professionnelle, intellec-
tuelle et morale sont préparées simultanément,
sans préjudice l'une de l'autre, au contraire l'une
aidant l'autre, l'une par l'autre.
Après avoir fréquenté les écoles italiennes et
y avoir travaillé sous la direction de la docto-
resse Montessori, de retour à Paris en octobre
1911, nous y avons ouvert une école (S, avenue
du Général-Tripier), dans laquelle nous avons
pu nous assurer qu'il est possible d'adapter le
système au milieu et au tempérament français,
sans en altérer aucunement le principe, qui est
basé sur une connaissance profonde des lois
qui régissent l'esprit humain et qui président au
développement de l'être dans tous les domai-
nes.
Nous avons assisté dans bien des cas à un
véritable épanouissement des enfants, aidés
d'ailleurs que nous étions par des parents qui
bien souvent ont fait preuve d'une grande bonne
volonté, accompagnée d'une réelle intelligence
de la méthode. Nous avons d'intéressants projets
pour l'an prochain et les années suivantes : Cau-
series pour les mères , déjà organisées cette
amiée et qu'on nous a demandé de rendre plus
fréquentes, cours théoriques et pratiques poul-
ies gouvernantes, école populaire gratuite.
Tout cela n'ira pas sans difficultés. Il y en aura
d'ordre financier, étant donné que nous irons au
jour le jour, comme d'ailleurs la plupart des
oeuvres philanthropiques. Il y en aura aussi
d'ordre pédagogique, en ce qui concerne le choix
et la formation du personnel, Il ne peut être
question, pour les futures directrices d'écoles, de
choisir un métier plus ou moins agréable, plus
ou moins rémunérateur. Il faut qu'elles aient
une vocation : le désir de servir les enfants, et,
par leur intermédiaire, le milieu social auquel
ils appartiendront plus tard, le courage d'en-
dosser la responsabilité tout en ayant pleinement
113
propre, et, la méthode une fois trouvée, cette
science particulière peut se développer, pro-
gresser plus rapidement. Il n'avait pas existé
jusqu'à ces dernières années, à proprement parler,
de pédagogie scientifique. On peut dire sans
doute que Froebel l'avait pressentie, mais peut-
être était-il réservé à Maria Montessori de la dé-
couvrir ou, plus exactement, de formuler avec
force et netteté les principes essentiels en dehors
desquels elle ne saurait exister.
Dire qu'un être se développe, c'est dire que
toutes les forces latentes qui sont en lui ont l'oc-
casion, la possibilité de se manifester dans tous
les domaines : physique, émotionnel, intellec-
tuel et spirituel. Moins il sera comprimé et
mieux nous connaîtrons la vie dont sa conduite,
ses attitudes, ses sentiments, ses pensées sont
l'expression dans certaines circonstances don-
nées, constituées par sou entourage : le local,
les camarades, le maître lui-même et surtout
lui.
Donc nécessité de la liberté, j'entends liberté
du mouvement, c'est à dire nécessité de laisser
vivre l'enfant, puisque l'immobilité c'est la mort
ou le sommeil plus ou moins profond,c'est à dire
que nous respecterons chez l'enfant le droit
d'agir ou de se reposer, de sentir, de penser par
lui-même. Importance de la personnalité de
l'éducateur, qui ne saurait connaître ses élèves
s'il ne se connaît pas lui-même. Naturellement
la santé physique et morale est chez lui indis-
pensable.
Le maître qui observe ses élèves pourra de-
venir l'allié de la meilleure partie d'eux-mêmes
contre leurs instincts et leurs tendances d'ordre
inférieur. Il les aidera lorsqu'il en reconnaîtra le
besoin, mais il ne leur enlèvera aucune occasio.n
de faire spontanément un effort personnel, il ne
s'opposera à aucune expérience, tout en prenant
garde qu'elle ne présente aucun danger ; il la
facilitera, parfois il la provoquera s'il s'agit
d'enfants apathiques, mais dans ce cas seule-
ment ; telles sont les conditions du progrès phy-
sique, intellectuel et moral. En un mot toute
école enfantine, pour êti'e un centre d'éducation,
devra être tout d'abord-un laboratoire de psy-
chologie expérimentale. Je ne puis entrer ici
dans des détails qui vous feraient saisir toute la
portée de cette méthode merveilleuse quand elle
est bien appliquée. Mais il ne s'agit pas, croyez-le,
d'idées plus ou moins séduisantes, exprimées
d'une façon plus ou moius littéraire, avec plus
ou moins d'enthousiasme ; ce sont des faits d'ob-
servation, des expériences faites au jour le jour,
surgissant d'une manière pour ainsi dire spon-
tanée et s'imposant à l'attention du psychologue
remarquable qu'est Maria Montessori, qui l'ont
conduite aux conclusions ci-dessus exprimées
et à beaucoup d'autres encore.
Les visiteurs impartiaux des écoles qui exis-
tent en Italie et dans la Suisse italienne no-
tamment, arrivent aux mêmes conclusions pour
leur propre compte, en présence des enfants
qui sont devenus plus indépendants, plus calmes
et plus actifs à la fois, avec un accroissement
considérable de l'acuité sensorielle et de la faculté
d'attention et de réflexion. Il se trouve aussi
que, grâce à la méthode et au matériel didactique
employés, l'éducation professionnelle, intellec-
tuelle et morale sont préparées simultanément,
sans préjudice l'une de l'autre, au contraire l'une
aidant l'autre, l'une par l'autre.
Après avoir fréquenté les écoles italiennes et
y avoir travaillé sous la direction de la docto-
resse Montessori, de retour à Paris en octobre
1911, nous y avons ouvert une école (S, avenue
du Général-Tripier), dans laquelle nous avons
pu nous assurer qu'il est possible d'adapter le
système au milieu et au tempérament français,
sans en altérer aucunement le principe, qui est
basé sur une connaissance profonde des lois
qui régissent l'esprit humain et qui président au
développement de l'être dans tous les domai-
nes.
Nous avons assisté dans bien des cas à un
véritable épanouissement des enfants, aidés
d'ailleurs que nous étions par des parents qui
bien souvent ont fait preuve d'une grande bonne
volonté, accompagnée d'une réelle intelligence
de la méthode. Nous avons d'intéressants projets
pour l'an prochain et les années suivantes : Cau-
series pour les mères , déjà organisées cette
amiée et qu'on nous a demandé de rendre plus
fréquentes, cours théoriques et pratiques poul-
ies gouvernantes, école populaire gratuite.
Tout cela n'ira pas sans difficultés. Il y en aura
d'ordre financier, étant donné que nous irons au
jour le jour, comme d'ailleurs la plupart des
oeuvres philanthropiques. Il y en aura aussi
d'ordre pédagogique, en ce qui concerne le choix
et la formation du personnel, Il ne peut être
question, pour les futures directrices d'écoles, de
choisir un métier plus ou moins agréable, plus
ou moins rémunérateur. Il faut qu'elles aient
une vocation : le désir de servir les enfants, et,
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