Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-07-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8). 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500596t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA FEMME
107
Travail de Mm* Moll- Weiss
I/Ecole de garde dans la lutte
contre la criminalité juvénile
Dans la plupart de nos sociétés, dans nombre
de récents congrès, la criminalité juvénile a été
mise à l'ordre du jour ; elle préoccupe l'opinion
à un point tel et à si juste titre, qu'il ne saurait
paraître inutile, dans une réunion comme celle-
ci, d'y revenir et d'indiquer l'un des moyens qui
nous paraissent, quoique d'apparence très mo-
deste, des mieux qualifiés pour la prophylaxie
de ce malangoissant: je veux parler de l'école
de garde.
On a souvent accusé l'école sans Dieu d'être
une des raisons de cette criminalité, je croirais
plus juste d'en accuser l'usine et l'atelier ou plus
exactement le travail des femmes ; en même temps
que l'intervalle néfaste qui s'écoule entre la
sortie de l'école, qui a lieu vers treize ans, et le
moment où l'enfant commence à travailler, quel-
quefois seulement vers quinze ou seize ans.
Ce n'est que la première de ces causes que j'en-
visagerai aujourd'hui, laissant la seconde à d'au-
tres membres de la réunion ou la reprenant l'an-
née prochaine.
Les mères vont à l'usine ou à l'atelier complé-
ter le gain du mari. L'enfant au sortir de l'école
est livré à lui-même de 4 heures à 7 heures, mo-
ment où les parents rentrent au logis.
La prévoyance du maître d'école n'a pas été
sans chercher un remède à cet abandon, il donne
à l'enfant des devoirs pour le lendemain, mais la
préoccupation de les faire et de les bien faire
n'est un frein que pour les bons élèves, les autres
ou ne les font pas, ou les font à la hâte pour
aller dans la rue.
Et c'est là que vient échouer tout ce que l'école
a donné de leçons, d'indications, tout ce que les
parents ont fait de recommandations. La rue I
école de paresse et de vice où nos enfants per-
dent la candeur qui fait leur charme, l'amour du
bien sans lequel il n'est pas d'avenir moral.
Les éloigner de la rue me parait donc un des
moyens prophylactiques les plus logiques contre
la criminalité juvénile que nous déplorons.
Certes, je ne suis pas la première à y avoir
songé ; la ville de Paris, le ministère de l'instruc-
tion publique ont créé, il y a longtemps déjà, des
classes de garde où les enfants sont reçus après
4 heures du soir et le Jeudi. .
Ce que je reproche à ces institutions, c'est de
trop ressembler à « la classe ». C'est de grouper
un trop grand nombre d'enfants pour un seul
maître, c'est de les recevoir dans les locaux où
ils ont passé leur journée, menus d'un mobilier
scolaire qui n'a rien de familial. Par conséquent
elles n'ont pas pour l'enfant l'attrait qu'offre la
plus modeste chambré qui diffère de la salle de
classe. C'est aussi et surtout d'astreindre les en-
fants à un travail semblable à celui de la journée :
de 8 heures à 4 heures il a écrit, lu, compté ; il
recommence à lire, à écrire, à compter, de 4 h. à
7 h. du soir I
Jamais il n'a le droit d'être lui-même, un en-
fant ; cela serait impossible dans ces locaux aca-
démiques et lorsqu'on est si nombreux I
Le remède à cet état de choses existe, à l'école
de garde telle que l'ont comprise les Scandina-
ves avec Mme Herta Retzius, les Allemands dans
leur Kinder-Norte, nous-mêmes à Paris dans un
certain nombre de créations.
L'enfant au sortir de l'école ne va pas chez lui
où le foyer désert et froid n'est pas accueillant,
il ne va pas non plus dans la rue, il va vers une
salle, riante où des femmes au doux visage l'ac-
cueillent doucement et lui font un foyer à lui que
l'usine ou l'atelier a rendu vagabond pour quel-
ques heures.
Les petits hôtes de l'école de garde se groupent
autour de grandes tables proportionnées à leur
taille; ils font d'abord leurs devoirs — il faut
bien être en règle avec les autorités scolaires —
puis ceux qui ont un peu de-temps de reste s'oc-
cupent de mille choses qu'on ne fait pas à l'école
et qui sont cependant le véritable apprentissage
de la vie. On se préoccupe de leur donner l'a-
mour du foyer familial, le préservatif par excel-
lence des folles équipées et des aventureuses en-
treprises.
Filles et garçons sont initiés aux travaux do-
mestiques, pendant que les fillettes cousent,
racommodent, lavent le linge et le repassent, les
garçons astiquent les cuivres, cirentles planchers,
lavent les vitres, raccomodent les chaussures,
tout ce qu'ils devront faire plus tard lorsqu'ils
auront créé une famille. Ensemble, ils font la
cuisine et ensemble le repas auquel donne lieu
leurs préparations. Ne faut-il pas que le garçon
sache aussi bien que la jeune fille tirer le meil-
leur parti de l'aliment onéreux ? Ne passera-t-il
107
Travail de Mm* Moll- Weiss
I/Ecole de garde dans la lutte
contre la criminalité juvénile
Dans la plupart de nos sociétés, dans nombre
de récents congrès, la criminalité juvénile a été
mise à l'ordre du jour ; elle préoccupe l'opinion
à un point tel et à si juste titre, qu'il ne saurait
paraître inutile, dans une réunion comme celle-
ci, d'y revenir et d'indiquer l'un des moyens qui
nous paraissent, quoique d'apparence très mo-
deste, des mieux qualifiés pour la prophylaxie
de ce malangoissant: je veux parler de l'école
de garde.
On a souvent accusé l'école sans Dieu d'être
une des raisons de cette criminalité, je croirais
plus juste d'en accuser l'usine et l'atelier ou plus
exactement le travail des femmes ; en même temps
que l'intervalle néfaste qui s'écoule entre la
sortie de l'école, qui a lieu vers treize ans, et le
moment où l'enfant commence à travailler, quel-
quefois seulement vers quinze ou seize ans.
Ce n'est que la première de ces causes que j'en-
visagerai aujourd'hui, laissant la seconde à d'au-
tres membres de la réunion ou la reprenant l'an-
née prochaine.
Les mères vont à l'usine ou à l'atelier complé-
ter le gain du mari. L'enfant au sortir de l'école
est livré à lui-même de 4 heures à 7 heures, mo-
ment où les parents rentrent au logis.
La prévoyance du maître d'école n'a pas été
sans chercher un remède à cet abandon, il donne
à l'enfant des devoirs pour le lendemain, mais la
préoccupation de les faire et de les bien faire
n'est un frein que pour les bons élèves, les autres
ou ne les font pas, ou les font à la hâte pour
aller dans la rue.
Et c'est là que vient échouer tout ce que l'école
a donné de leçons, d'indications, tout ce que les
parents ont fait de recommandations. La rue I
école de paresse et de vice où nos enfants per-
dent la candeur qui fait leur charme, l'amour du
bien sans lequel il n'est pas d'avenir moral.
Les éloigner de la rue me parait donc un des
moyens prophylactiques les plus logiques contre
la criminalité juvénile que nous déplorons.
Certes, je ne suis pas la première à y avoir
songé ; la ville de Paris, le ministère de l'instruc-
tion publique ont créé, il y a longtemps déjà, des
classes de garde où les enfants sont reçus après
4 heures du soir et le Jeudi. .
Ce que je reproche à ces institutions, c'est de
trop ressembler à « la classe ». C'est de grouper
un trop grand nombre d'enfants pour un seul
maître, c'est de les recevoir dans les locaux où
ils ont passé leur journée, menus d'un mobilier
scolaire qui n'a rien de familial. Par conséquent
elles n'ont pas pour l'enfant l'attrait qu'offre la
plus modeste chambré qui diffère de la salle de
classe. C'est aussi et surtout d'astreindre les en-
fants à un travail semblable à celui de la journée :
de 8 heures à 4 heures il a écrit, lu, compté ; il
recommence à lire, à écrire, à compter, de 4 h. à
7 h. du soir I
Jamais il n'a le droit d'être lui-même, un en-
fant ; cela serait impossible dans ces locaux aca-
démiques et lorsqu'on est si nombreux I
Le remède à cet état de choses existe, à l'école
de garde telle que l'ont comprise les Scandina-
ves avec Mme Herta Retzius, les Allemands dans
leur Kinder-Norte, nous-mêmes à Paris dans un
certain nombre de créations.
L'enfant au sortir de l'école ne va pas chez lui
où le foyer désert et froid n'est pas accueillant,
il ne va pas non plus dans la rue, il va vers une
salle, riante où des femmes au doux visage l'ac-
cueillent doucement et lui font un foyer à lui que
l'usine ou l'atelier a rendu vagabond pour quel-
ques heures.
Les petits hôtes de l'école de garde se groupent
autour de grandes tables proportionnées à leur
taille; ils font d'abord leurs devoirs — il faut
bien être en règle avec les autorités scolaires —
puis ceux qui ont un peu de-temps de reste s'oc-
cupent de mille choses qu'on ne fait pas à l'école
et qui sont cependant le véritable apprentissage
de la vie. On se préoccupe de leur donner l'a-
mour du foyer familial, le préservatif par excel-
lence des folles équipées et des aventureuses en-
treprises.
Filles et garçons sont initiés aux travaux do-
mestiques, pendant que les fillettes cousent,
racommodent, lavent le linge et le repassent, les
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