Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-07-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8). 1912/07/01 (A34,N7)-1912/08/31 (A34,N8).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500596t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
106
LA FEMME
un prix exorbitant. C'est le plus souvent pour
acquitter le terme que la femme doit: travailler
au dehors et dès le matin abandonner son foyer.
Elle est femme de ménage on ouvrière de fabri-
que. Dans un cas comme dans l'autre, après une
toilette sommaire aux enfants, elle part.
Sans son gain, le ménage ne pourrait tenir.
La voici absente souvent jusqu'au soir. Elle va
accomplir pour les autres, le travail qu'elle
devrait faire pour les siens. Elle est faible, mala-
de, épuisées de privations, qu'importe, il faut
garder son travail. Pendant qu'elle est partie,
pénétrons dans le « taudis ».
N'est-ce pas que nous reculons devant ce
tableau contre nature du ménage pas fait, des
vêtements sales, du linge empuanté par un trop
long usage et qui dégage l'acre et écoeurant relent
de la misère ?
Oh I d'abord, c'est une sensation d'horreur
inoubliable et du blâme secret. La pitié ne vient
qu'après accompagnée de la justice I
Le Foyer, cette entité noble et sacrée, voilà ce
qu'il est devenu. Un repaire entre quatre murs
humides. Pourquoi ces enfants anémiques, ces
teints terreux, ces mines tristes. Pourquoi dans
les quartiers populeux ces épidémies qui se pro-
pagent faisant traînée de poudre ? La faute en est
au taudis et surtout à ce qu'il contient. Un jour
prochain, on nous le promet, de clairs et sains
logements seront mis à la disposition des ou-
vriers. Cette admirable réforme ne serait pas
complète si les heureux locataires de l'habitation
future devaient y transporter le même grouille-
ment d'homicides microbes.
Nous vous avons montré la vie de la femme
employée au dehors. Le temps qu'elle emploie à
servir les classes privilégiées, elle ne peut en
disposer pour elle-même. De même que, nourri-
ce, elle doit vendre son lait, l'aliment sacré de
son petit ! de même, elle nous vend son temps
pour ranger nos maisons, pour accomplir les
besognes diverses qu'exige notre vie, simple ou
compliquée, notre bien-être ou notre luxe. Elle
ne peut laver son linge, puisque le temps lui
manque et souvent l'argent. Beaucoup de mères
de familles, après avoir travaillé toute la semai-
ne voudraient aller au lavoir le dimanche matin,
mais au lavoir on paie sa place, le coulage, l'eau
chaude, le séchoir, etc. Avec le savon et la potas-
se, pour un paquet moyen de linge, il faut
compter deux francs ou deux francs cinquante :
c'est là une somme que trop souvent elle ne peut
prélever sur la semaine. Alors, on ne se change
pas et le linge pourrit à la maison.
C'est là, sous ses dehors modestes, une question
d'hygiène sociale qui nous semble de haute im-
portance.
Donnons à l'ouvrier un logement sain et qu'il
puisse y vivre proprement.
La Section d'Assistance du Conseil national des
Femmes Françaises a mis cette question à l'or-
dre du jour. Elle demande que des bons de lavoir
gratuit soient donnés avec un minimum de for-
malités aux personnes qui ne peuvent en faire les
frais. Les municipalités pourraient passer un
accord avec des établissements de blanchisserie
dans chaque quartier. La question est simple.
Nous ne voyons pas de grosses difficultés sur no-
tre route et nous sommes bien décidées à essayer
de les vaincre.
Si nous réussissons à assurer aux pauvres
gens le bienfait du linge frais, nous aurons con-
tribué d'autre part à l'assainissement ralionel des
villes et résolu une des préoccupations les plus
graves des mères de famille.
Ce projet devra se compléter par la collabora-
tion des oeuvres d'assistance privées. Qui sait
même si ce ne seront pas elles, les vaillantes
pionnières, qui prendront l'initiative du « Lavoir
Gratuit », montrant une fois de plus aux pouvoirs
publics qu'aisée est la rouie qui mène aux bien-
faisantes réformes I
Nous devons nous préoccuper aussi de la
femme malade ou absolument empêchée elle-
même de laver le linge de la maison.
Pour celle-là, le linge lui sera rendu propre
sans qu'aucune contribution pécuniaire lui soit
demandée. En ce cas, le travail de blanchisserie
pourrait être confié à des personnes besogneuses
que l'on assisterait du même coup en leur procu-
rant de l'ouvrage.
Tel est, dans ses grandes lignes, le projet que
nous avons voulu apporter devant vous pour que
votre charité l'adopte et que voire expérience la
complète.
Nous sommes sûres qu'il rencontrera de vraies
sympathies près do tous ceux que préoccupe la
santé publique, près de tous ceux qui, comme
nous, souvent et tristement impressionnés, ont
pénétré dans le « Taudis ».
A. FRÉHEL.
3, rue Boutarel.
LA FEMME
un prix exorbitant. C'est le plus souvent pour
acquitter le terme que la femme doit: travailler
au dehors et dès le matin abandonner son foyer.
Elle est femme de ménage on ouvrière de fabri-
que. Dans un cas comme dans l'autre, après une
toilette sommaire aux enfants, elle part.
Sans son gain, le ménage ne pourrait tenir.
La voici absente souvent jusqu'au soir. Elle va
accomplir pour les autres, le travail qu'elle
devrait faire pour les siens. Elle est faible, mala-
de, épuisées de privations, qu'importe, il faut
garder son travail. Pendant qu'elle est partie,
pénétrons dans le « taudis ».
N'est-ce pas que nous reculons devant ce
tableau contre nature du ménage pas fait, des
vêtements sales, du linge empuanté par un trop
long usage et qui dégage l'acre et écoeurant relent
de la misère ?
Oh I d'abord, c'est une sensation d'horreur
inoubliable et du blâme secret. La pitié ne vient
qu'après accompagnée de la justice I
Le Foyer, cette entité noble et sacrée, voilà ce
qu'il est devenu. Un repaire entre quatre murs
humides. Pourquoi ces enfants anémiques, ces
teints terreux, ces mines tristes. Pourquoi dans
les quartiers populeux ces épidémies qui se pro-
pagent faisant traînée de poudre ? La faute en est
au taudis et surtout à ce qu'il contient. Un jour
prochain, on nous le promet, de clairs et sains
logements seront mis à la disposition des ou-
vriers. Cette admirable réforme ne serait pas
complète si les heureux locataires de l'habitation
future devaient y transporter le même grouille-
ment d'homicides microbes.
Nous vous avons montré la vie de la femme
employée au dehors. Le temps qu'elle emploie à
servir les classes privilégiées, elle ne peut en
disposer pour elle-même. De même que, nourri-
ce, elle doit vendre son lait, l'aliment sacré de
son petit ! de même, elle nous vend son temps
pour ranger nos maisons, pour accomplir les
besognes diverses qu'exige notre vie, simple ou
compliquée, notre bien-être ou notre luxe. Elle
ne peut laver son linge, puisque le temps lui
manque et souvent l'argent. Beaucoup de mères
de familles, après avoir travaillé toute la semai-
ne voudraient aller au lavoir le dimanche matin,
mais au lavoir on paie sa place, le coulage, l'eau
chaude, le séchoir, etc. Avec le savon et la potas-
se, pour un paquet moyen de linge, il faut
compter deux francs ou deux francs cinquante :
c'est là une somme que trop souvent elle ne peut
prélever sur la semaine. Alors, on ne se change
pas et le linge pourrit à la maison.
C'est là, sous ses dehors modestes, une question
d'hygiène sociale qui nous semble de haute im-
portance.
Donnons à l'ouvrier un logement sain et qu'il
puisse y vivre proprement.
La Section d'Assistance du Conseil national des
Femmes Françaises a mis cette question à l'or-
dre du jour. Elle demande que des bons de lavoir
gratuit soient donnés avec un minimum de for-
malités aux personnes qui ne peuvent en faire les
frais. Les municipalités pourraient passer un
accord avec des établissements de blanchisserie
dans chaque quartier. La question est simple.
Nous ne voyons pas de grosses difficultés sur no-
tre route et nous sommes bien décidées à essayer
de les vaincre.
Si nous réussissons à assurer aux pauvres
gens le bienfait du linge frais, nous aurons con-
tribué d'autre part à l'assainissement ralionel des
villes et résolu une des préoccupations les plus
graves des mères de famille.
Ce projet devra se compléter par la collabora-
tion des oeuvres d'assistance privées. Qui sait
même si ce ne seront pas elles, les vaillantes
pionnières, qui prendront l'initiative du « Lavoir
Gratuit », montrant une fois de plus aux pouvoirs
publics qu'aisée est la rouie qui mène aux bien-
faisantes réformes I
Nous devons nous préoccuper aussi de la
femme malade ou absolument empêchée elle-
même de laver le linge de la maison.
Pour celle-là, le linge lui sera rendu propre
sans qu'aucune contribution pécuniaire lui soit
demandée. En ce cas, le travail de blanchisserie
pourrait être confié à des personnes besogneuses
que l'on assisterait du même coup en leur procu-
rant de l'ouvrage.
Tel est, dans ses grandes lignes, le projet que
nous avons voulu apporter devant vous pour que
votre charité l'adopte et que voire expérience la
complète.
Nous sommes sûres qu'il rencontrera de vraies
sympathies près do tous ceux que préoccupe la
santé publique, près de tous ceux qui, comme
nous, souvent et tristement impressionnés, ont
pénétré dans le « Taudis ».
A. FRÉHEL.
3, rue Boutarel.
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