Titre : Journal amusant : journal illustré, journal d'images, journal comique, critique, satirique, etc.
Éditeur : Aubert et cie (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-04-19
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327966940
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37721 Nombre total de vues : 37721
Description : 19 avril 1913 19 avril 1913
Description : 1913/04/19 (A66,N721). 1913/04/19 (A66,N721).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5498108k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
10
JOURNAL AMUSANT.
N- 721
ENTRE COUR ET JARDIN
COMKDIIC DES CIIAJIPS-IÏLYSKKS. -— L'Exilée.
Les théâtres poussent aux Champs-Elysées comme des
champignons au pied d'un chêne. L'année prochaine il y en
aura douze, dans deux ans il y en aura cent, en 1916 il n'y
aura plus de Champs-Elysées... M. Léon Poirier s'est installé
un des premiers. 11 a du flair et veut se ménager l'avantage
de l'ancienneté.
Dans une salle ravissante, il nous offre une oeuvre fantai-
siste d un aulcurù succès, M. Henry
Kislemacckcrs.,
Une sorte de prince à l'état sau-
vage est l'époux d'une charmante
princesse, aussi blanche qu'on peut
l'être. Ils s'entendent fort mal et
l'on se demande, ma foi, pourquoi
la princesse reste vertueuse, con-
trairement à toutes les traditions
du,théâtre moderne. Inutile vertu
d'ailleurs, puisque la princesse est
accusée d'entretenir des coupables
relalionsavecun Français distingué
etpourvu de lotisses diplômes. Elle
ressent de cette calomnie un tel
désespoir qu'elle devient aveugle.
Vlan!...
La révolution éclate. Le prince
meurt à la tête de ses Iroupes, c'est
bien de l'hon°.îeui pour lui. Le veu-
vage et aussi un habile oculiste
rendent la vue à la princesse. Enfin
la voilà seule. Toujours sloïque,
elle ne se donnera pas au jeune
Français qu'elle aimait et qui d'ail-
leurs ne.sollicite point ses faveurs.
Une dame de compagnie lui fera
' de' bonnes lectures et le prince
Léopold, morphinomane endurci,
laissera la seringue de Pravaz pour
prendre le sceptre et ceindre la
couronne .constitutionnelle.
Ces quatre actes d'une forte psy-
chologie et d'une logique implaca-
ble justifient pleinement leur titre.
En effet, la princesse, ayant vu le
jour moitié à Venise et moitié à
Stockholm, se trouve complètement
exilée dans le royaume de son mari,
situé, bien entendu, dans les con-
trées balkaniques. Et on retrouve
dans l'Exilée les rares qualités qui caractérisent C Embuscade
cl qui remplissent d'enthousiasme M. Emile Mas, — ce lin
connaisseur.
M. Dumcny, qui personnifie le monarque Fran/.-Rodolph,
surprend par un aspect nouveau. Pour la première fois, il s'est
grimé cl, considérablement bruni, il a l'air d'un Sissowalh
qui aurait avalé l'empereur François-Joseph.
Gina, Irop digne compagne de ce mari brutal, est une
femme bien charmante, car c'est Mme .Marthe Brandès.
Mlle Monna-Delza est prodigue d'émotion dans le personnage
de Jacqueline..
Son heureux possesseur, Henri
Virey, est élégant et chevaleresque ;
c'esl M. Louis Gauthier.
Mme-Juliette Darcourt est une
dame de bonne compagnie; M. Ar-
qttillière un parfait acteur.
FKMINA. —Eh! Eh!
Eh! Eh!... Telle eût été cer-
tainement, à l'audition de cette
revue, l'exclamation satisfaite
de ce critique fameux qui s'écriait
après YAgésilas : hélas! et après
Y Attila : holà! Pour nous, gens du
vingtième siècle, Rip et Bousquet
nous ont arraché à tout moment
des ho! ho! el des ah! ah! des
hurrahs et des bravos. Jamais ils
n'ont rien écrit de meilleur et je
comprends maintenant qu'ils aient
eu besoin de quelques semaines de
retraite pour pondre ce petit chef-
d'oeuvre. Ils ont fait d'excellente
littérature et d'excellent théâtre. Le
succès s'annonce énorme et main-
tenant les plus médiocres auteurs
dramatiques n'osent plus bêcher
les revuistes.
MM. Rip et Bousquet semblent
avoir communiqué leur verve à leurs
interprètes. Mlle Edmée Favart est
encore plus délicieuse que de cou-
tume. Elle encense avec grâce notre
nouveau Président, ce qui ne man-
quera pas d'embêter M. Georges
Clemenceau, et se montre très aima-
ble pour Mlle Géniat, de sorte que
M. Clarêlic fait un nez... Il n'enga-
gera probablement pas Mlle Edmée
Dessins de LOTJRDBY.
JOURNAL AMUSANT.
N- 721
ENTRE COUR ET JARDIN
COMKDIIC DES CIIAJIPS-IÏLYSKKS. -— L'Exilée.
Les théâtres poussent aux Champs-Elysées comme des
champignons au pied d'un chêne. L'année prochaine il y en
aura douze, dans deux ans il y en aura cent, en 1916 il n'y
aura plus de Champs-Elysées... M. Léon Poirier s'est installé
un des premiers. 11 a du flair et veut se ménager l'avantage
de l'ancienneté.
Dans une salle ravissante, il nous offre une oeuvre fantai-
siste d un aulcurù succès, M. Henry
Kislemacckcrs.,
Une sorte de prince à l'état sau-
vage est l'époux d'une charmante
princesse, aussi blanche qu'on peut
l'être. Ils s'entendent fort mal et
l'on se demande, ma foi, pourquoi
la princesse reste vertueuse, con-
trairement à toutes les traditions
du,théâtre moderne. Inutile vertu
d'ailleurs, puisque la princesse est
accusée d'entretenir des coupables
relalionsavecun Français distingué
etpourvu de lotisses diplômes. Elle
ressent de cette calomnie un tel
désespoir qu'elle devient aveugle.
Vlan!...
La révolution éclate. Le prince
meurt à la tête de ses Iroupes, c'est
bien de l'hon°.îeui pour lui. Le veu-
vage et aussi un habile oculiste
rendent la vue à la princesse. Enfin
la voilà seule. Toujours sloïque,
elle ne se donnera pas au jeune
Français qu'elle aimait et qui d'ail-
leurs ne.sollicite point ses faveurs.
Une dame de compagnie lui fera
' de' bonnes lectures et le prince
Léopold, morphinomane endurci,
laissera la seringue de Pravaz pour
prendre le sceptre et ceindre la
couronne .constitutionnelle.
Ces quatre actes d'une forte psy-
chologie et d'une logique implaca-
ble justifient pleinement leur titre.
En effet, la princesse, ayant vu le
jour moitié à Venise et moitié à
Stockholm, se trouve complètement
exilée dans le royaume de son mari,
situé, bien entendu, dans les con-
trées balkaniques. Et on retrouve
dans l'Exilée les rares qualités qui caractérisent C Embuscade
cl qui remplissent d'enthousiasme M. Emile Mas, — ce lin
connaisseur.
M. Dumcny, qui personnifie le monarque Fran/.-Rodolph,
surprend par un aspect nouveau. Pour la première fois, il s'est
grimé cl, considérablement bruni, il a l'air d'un Sissowalh
qui aurait avalé l'empereur François-Joseph.
Gina, Irop digne compagne de ce mari brutal, est une
femme bien charmante, car c'est Mme .Marthe Brandès.
Mlle Monna-Delza est prodigue d'émotion dans le personnage
de Jacqueline..
Son heureux possesseur, Henri
Virey, est élégant et chevaleresque ;
c'esl M. Louis Gauthier.
Mme-Juliette Darcourt est une
dame de bonne compagnie; M. Ar-
qttillière un parfait acteur.
FKMINA. —Eh! Eh!
Eh! Eh!... Telle eût été cer-
tainement, à l'audition de cette
revue, l'exclamation satisfaite
de ce critique fameux qui s'écriait
après YAgésilas : hélas! et après
Y Attila : holà! Pour nous, gens du
vingtième siècle, Rip et Bousquet
nous ont arraché à tout moment
des ho! ho! el des ah! ah! des
hurrahs et des bravos. Jamais ils
n'ont rien écrit de meilleur et je
comprends maintenant qu'ils aient
eu besoin de quelques semaines de
retraite pour pondre ce petit chef-
d'oeuvre. Ils ont fait d'excellente
littérature et d'excellent théâtre. Le
succès s'annonce énorme et main-
tenant les plus médiocres auteurs
dramatiques n'osent plus bêcher
les revuistes.
MM. Rip et Bousquet semblent
avoir communiqué leur verve à leurs
interprètes. Mlle Edmée Favart est
encore plus délicieuse que de cou-
tume. Elle encense avec grâce notre
nouveau Président, ce qui ne man-
quera pas d'embêter M. Georges
Clemenceau, et se montre très aima-
ble pour Mlle Géniat, de sorte que
M. Clarêlic fait un nez... Il n'enga-
gera probablement pas Mlle Edmée
Dessins de LOTJRDBY.
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