Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-02-04
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 février 1898 04 février 1898
Description : 1898/02/04 (Numéro 2078). 1898/02/04 (Numéro 2078).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k548706m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/05/2008
L.~ r~UBQL~Ï-~ S C'eittiNM~S
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]~~ DE GI~R~1I~'
FONDATEUR
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ABONNEMENTS? r
Tre)smoio. Stfnott. Cttt ~LMt 6 & 9 &. 80 18
Dib'jMt'rBMttiTS: 6&. llfr. <* 22 &.
ÉTRANGER Le port en sus.
~ac~on ?2, r~e du Cro/ssanf, ?2
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EMILE DE 6IRARBIN "`'
FONDATEUR .`
M9 ANKONCN ZT HÉCLAMM 90NT Rt~cze
SBmx bureaux de « laPf~aaew
et chez MM. Ch. Ls~Mmge, Cerf et 0"
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Dollingen et C', IS, r ~d/nyf!Të)éphone,3~!s:K*'t01.99–t02.SO–t30.M
LIncMentBehassé.–hterve~ de M: Jaurès
MDM'DP lïPïn!P1
BbnHiMf. lihutiij
GRAVE DÈCtStON
L& mMicipalitê d'Alger
lUnmanded'Atger; 1
I~e conseil municipal d'Alger a adopté à
l'unanimité un vœu .proposé par le maire et
tendant à ce que MM. Granet, préfet d'Alger,
et Paysant, commissaire central, soient dé-
placés.
Ce vœu est une conséquence des derniers
tfoubles.
Le conseil municipal reproche au préfet
d'avoir, durant les désordres, substitué son
autorité a celle du maire, et au commissatre
central d'avoir fait preuve d'une < .brutalité
odicusee.
Le vote de la proposition a cause en ville
Ttne vive émotion.
LE COURS DE M. tZOULET
L'érudit professeur de philosophie sociale
au Collège de Franco a pu faire, aujourd'hui,
son cours sans être interrompu autrement
que par les applaudissements de )tea audi-
teurs.
L'ANARCmSTE ÈTtÈVANT
Etiévant ne sera pas amené avant la se-
maine prochaine au Palais de Justice pour y
être confronté avec les agents qu'il a bles-
BÔS.
L'anarchiste paraît avoir fait choix dé6-
nitif d'un avocat.
On sait que quelques jours après son ar-
restation il s'était vu désigner comme avo-
cat d'office M° Desplas. Mais depuis, Etievant
a manifesté le désir d'être défendu par M'Le
Baron, un vieil ami de sa famille, qui s'est
'toujours occupé de lui même pendant son
séjour à Poissy.
M<= Le Baron, après entente préalable arec
M" Desplas, est venu demander cet après-
midi à M. Louiche un permis de communi-
quer avec Etiévant.
Le permis lui ayant été délivré, M" Le Ba-
ron est allé à Mazas s'entretenir avec son
client.
Si M° Le Baron plaide pour Etiévant, il ne
pourra le faire qu'en habit noir, cet avocat,
qui est docteur en droit, n'étant pour le
moment inscrit à aucun barreau de France,
M. BtLLOT ET M. BARRÈRE
On mande de Rome, Sfévrier:
M. Barrëre vient d'arriver. M. Billot, tout
personnel de l'ambassade, quelques nota-
bilités de la colonie française et M. de Bildt,
ministre de Suède et de Norvège, étaient à
la gare pour souhaiter la bienvenue au nou-
vel ambassadeur.
M. Billot a présenté aujourd'hui, à deux
heures, ses lettres de rappel.
M. Barrère présentera ses lettres de
créance dans le courant de la semaine pro-
chaine puis il compte repartir. Il laissera
r!a gérance provisoire de l'ambassade à M. de
Lavaur.
L'AFFA!RE CIRASSE
La trente-troisième commission parlemen-
laire, saisie d'une pétition dans laquelle les
trois Biles de Germain Cirasse, protestant
contre le jugement par lequel leur père fut
condamné à la peine de mort et exécuté,
s adressent à la Chambre pour obtenir la re.
vision du procès, vient de conclure à !a prise
en considération de cette supplique, et a dé-
cide d'appuyer, auprès du garde des sceaux,
i:i. demande en revision du procès.
M. Brunet a écrit, au nom de la commis-
sion des pétitions, un rapport sur l'affaire,
qui se termine ainsi
La ville de Clamecy a rendu, le 2 décem-
jbrc 1883, un public hommage à la mémoire
de Cirasse, lors delà translation et de l'inhu-
ms.tion des restes du martyr au cimetière de
Clamecy, où un monument lui a été élevé.
H appartient a' la République d'honorer
comine il convient ce vaillant mort pour la
iibe' ) é, et d'accorder à sa mémoire une répa-
ration trop longtemps attendue.
Germain Cirasse a été condamné et exé-
cuté innocent. Sa veuve est morte de chagrin
et de faim, ses filles, hantées sans cesse par
.!a, funèbre vision, ont été atteintes de trou-
bics cérébraux. Elles attendentencore l'heure
Je ia.justice.
La. 33= commission est d'avis de prendre
en considération la supplique des malheu-
reux héritiers do Germain Cirasse et d'ap-
puyer auprès du garde des sceaux la demande
en révision du procès.
UME EXECUTiOM
OnmandedeBei')in,3fevripr:<, 4
D'après une information digne de foi, le
meurtrier du matelot alJemand Schuize, à
Kiao-Tcheou, a été arretë,jugé par un tribu-
pal chinois et exécute.
î T PADÏ'M'~T NniD
Liij LAbii'iJLi i~uiit 1
On eut connaissance tout à l'heure
dans les couloirs de la Chambre que M.
Jaurès allait questionner le gouverne-
ment à propos de l'incident Delcassé.
On connaît l'histoire Cet honorable
député a pris l'administration en na-
~'ant deHt d'indiscrénon~ malgré les
dénégations périodiques apportées à
!a tribune par les ministres de l'inté- ¡
rieur successifs, ca~'M~ ~ût~
existe, il fonctionne avec !a même
liberté et la même impunité qu'aux
plus beaux jours de l'empire, et per-
sonne n'est à l'abri de ses perquisi-
tions.
M. Delcassé avait renoncé à porter
~'incident à la tribune, il a craint sast
dre général une allure trop personnéUe.
Mais si réellement .un député veut
reprendre la question pour son compte,
il sera curieux d'entendre les explica-
tions fournies par te ministre mis en
cause.
Quand M. Delcassé reçut sa lettre,
qui, visiblement, avait été décachetée,
il courut se plaindre au ministère de
la marine. « Mais ce n'est pas nous qui
sommes les coupables, lui dit-on aux
bureaux de la rue Royale, c'est l'ad-
ministration des postes ». Alors, il fau-
drait s'entendre est-ce l'amiral Bes-
nard qui est coupable, ou bien M. Del-
peuch ? Ou serait-ce M. Barthou? Il y
a quelques mois, nous établissions
que le service téléphonique dispose,
sur les fils des abonnés, d'un sys-
tème de ~pa~'oM~ qui met l'ad-
ministration centrale en possession de
tout ce qui se dit par la voie télépho-
nique.
On est surpris d'avoir à protester
aujourd'hui contre des procédés pa-
reils. Et le pis est que les ministres
compétents, quand on les interroge,
nient. Au moins M. Constans, qui,
sans contrainte, usait du cabinet noir,
avait la franchise de l'avouer. L'in-
cident d'aujourd'hui servira du moins
à crier gare aux imprudents, puisque,
comme on dit, « un bon averti en vaut
deux ».
LÉON BAILBY.
LE SECRET DES LETTRES
Le sous-secrétaire d'Etat aux postes et
aux téiégraphes a été chargé d'ouvrir une
enquête sur les faits que M. Delcassé a re-
latés au sujet d'une missive à lui adressée et
qui lui serait parvenue après avoir été ou-
verte.
LES A F FA! RE S
BOURSE DES VALEURS
Marche très ferme. bâfres act~es.
Le marché reste excellemment dispose; les trans-
actions sont très actives sur la plupart des valeurs.
Seules, nos Rentes,qui sont,d'ail)eurs, très fermes,
n'ont pas donné Heu à d'importantes opérations; elles
conservent leurs limites de la veille.
Mai* la réserve momentanée des acheteurs n'est
pas pour nous déplaire il serait, en effet, impru-
dent de pousser trop rapidement nos fonds d'Etat à
des prix surélevés. Il est plus rationnel, selon nous, et
plus prudent de consolider les cours acquis.
Le 3 0/0 reste à 103 52 l'Amortissable vaut tOi 85
au comptant; le 3 1/2 0/0 fléchit à !06 72.
Le groupe des fonds étrangers est très animé.
Il n'est pas jusqu'à l'Italien qui ne gagne une lé-
gère avance à 93 85. Mais on sait que ce titre nous
réserve presque quotidiennement des surprises et que
ta hausse d'un jour fait très souvent, dès le lende-
main, place à un sérieux mouvement de recul.
La rente espagnole est l'objet d'achats nombreux.
Elle dépasse le cours de 62 fr. à 62.20. Hausse nou-
velle sur les valeurs ottomanes. Le Turc D cote 22.65.
A propos de l'emprunt chinois, le Dat! Tcicsrap~,
dépêche de Berlin, dit « Une dépêche du Stock-
Exchange do Londres est parvenue aux principaux
financiers berlinois portant qu'un obstacle s'était pro-
duit dans les négociations d'emprunt entre i'Angle-
terre et la Chine à la suite duquel elles ont été sus-
pendues.
a Le correspondant dément le bruit de la conclusion
d'un emprunt russe pour la Chine de cent millions de
roubles. D'après un des principaux financiers, la so-
lution de la question est plutôt entre !es mains des
diplomates que des banquiers. Les chances de l'An-
gleterre sont moindres qu'elles n'ont été, mais cela
peut changer. Le gouvernement allemand est en
dehors des négociations, n'étant, pas en mesure de
garantir un emprunt. ))
Les Sociétés de crédit sont très fermes et en nou-
velle hausse. La Banque do Paris cote 933, le Fon-
cier 665.
Les Chemins de fer restent calmes.
Les valeurs industrielles ne varient pas.
L'action de la Compagnie genérale de Traction est
à )32.
Le réseau de tramways électriques de Montpellier,
dont la construction a été faite par la Compagnie gé-
nérale de Traction vient d'être livré à l'exploitation.
Les quelques lignes actuellement ouvertes au trafic
font bien augurer de cette importante affaire, car, dès
maintenant, la recette moyenne est d'environ 100 fr.
par voiture et par jour.
Continuation de la hausse sur les valeurs miniè-
res.
BOURSE DE COMMERCE
5 HEURES
Farin. B!ês Co]z~ Lia Atcoo'* Sucre*
Courant. 6)EO BS80 52.. M.. 44.. ?075
Mars. 6165 2870 5250 M.. 4375 M 87
MarsAv. 6t60 2865 5275 3825 4375 3tl2
44domai. 5933 2760 5375 M 50 43.. M 75
4dern. 5425 3U75 3975
4d'0cto. 2975
Sucres, stock ace Jo'tr, 1.977.90t sacs; en dimi-
nution de 59 sacs sur hier.
Marque de CorheU, 66
Sucre roux 88*, 27 75 à 28 25
Sucres ra.fSnés en pains, iOt tOi M
DouMes primes
Farines BMs (-6~
4tiemars. 325à350 170 à. ~a.
4demai.. 4 M à. 225 à. 350:).
Sucres Alcoat
4 demMS. {87i/&à.
~demai. 237t/2à. 3 Ma.
4d'oçtobrs, 262i/2à.a.
Primes s:mp!eg
Farme~ BMs
4de mai' 170 à.85!t.<.
4demai. 2~à. li5à.
SuC!'CS. –La tendance a été me'dieure aujour-
d'hui. bien. qu'il ait été procédé a une nouvelle émis-
sion de fiiièrës.
Contrairement a ces derniers jours, ]es offres ont
été rares et, une. bonne demande aidant, les cours
ont regagne 25 centimes.
BIe~ et farmes. Le marcht: a débuté sou-
tenu aux cours précédents.
Par )s suite, une petite réaction s'est bien produite,
mais il faut t'attribuer simplement à t'&cca)mic des
affaires, car avec des stocks aussi exigus que les
nôtres, il est difnci!e de voir de t
meitt.
E'APRËS-MIDI
AU PALAIS-BOURBON
LA SÉANCE
Le At/d~ef de /a ~ar/'ne.– Les Français
au Ton~'n. L'inspection.
L~ Chambre continue la discussion du bud-
get de la marine.
La discussion générale étant close, on passe
aux articles.
On vote quatre chapitres sans modi6ca-
tion. Puis 'M. Krantz, rapporteur général, dit
que la commission du budget a accepté un
relèvement de 347,000 francs demandé parle
ministre de la. marine sur le chapitre 5,
(Tioupes de la marine).
M. BazHîe estime que ce relèvement est
insuffisant et propose de le Sxer à 993,000
francs.
Après les observations da MM. de-Kerjëgu u
et cieMahy et de l'amiral Courëjoliës, la
proposition de M. Bazille est repoussée.
.B9. fitchon appelle l'attention du gou-
vernement sur les survivants de ceux qui,
en 1873-1874, ont planté le pavillon français
au T'onkîn.
11 demande qu'il leur soit accordé la mé-
;daiIIe coloniale.
M. t'amurat Bernard, ministre de la
marine, promet d'examiner la question.
Sur le chapitre 7 (inspection des services
administratifs de la marine), M. Camille Pel-
letan demande une augmentation de l,00ûfr.
à titre'd'ihdication et prononce à cette occa-
sion'une violente harangue contre les ser-
vices de l'inspection et du contrôle..
B9. Bt'ëgënt, commissaire du gouverne-
ment, répond que, loin de poursuivre la sup-
pression de l'inspection, no s'efforce de lui
donner une organisation nouvelle qui aug-
mentera sa force et son autorité.
Une longue discussion assez oiseuse s'é-
lève ensuite entre MM. Camille Pelletan,
Lockroy, Delombre, Gerville-Réache sur le
service de l'inspection.
Les idées les plus contradictoires y sont
exposées et ne présentent d'ailleurs pour le
public qu'un intérêt extrêmement restreint.
Donc inutile de s'y arrêter.
L'amendement de M. Pelletan est enfin
voté par 263 voix contre 260 aux applaudis-
sements de la gauche.
LE CAB!NET NO!R
Un /nc/(/en~
A ce moment se produit un incident.
M. Jaurès demande au gouvernement
des explications précises sur la communica-
tion à un journal du soir d'une note ofncieuse
portant que le discours prononcé par M.Del-
cassé lui avait été adressé et qu'il n'avait
fait que le répéter.
M. Bte5peuch, sous-secrétaire d'Etat aux
postes et télégraphes, dit qu'il a appris, par
les journaux, l'incident. Dans son adminis-
tration, ajoute-t-il, on ne dérobe pas des let-
tres. De telles habitudes ne sont pas dans les
mœurs républicaines. (Vifs applaudissements
à gauche.)
L'orateur déclare en outre qu'aussitôt
après avoir eu connaissance des faits, il a
ordonné une enquête et que s'il est démon-
tré que le secret des lettres a été violé, le
fonctionnaire reconnu coupable sera sévère-
ment puni. (Applaudissements.) `
M. Ocicassë monte à son tour à la. tri-
bune, et dans le plus grand silence expose le
vol de la lettre dont il a été victime.
C'est au mois de novembre qu'une lettre
qui extérieurement portait des traces de
violation lui a été remise. Elle émanait d'un
haut fonctionnaire de la marine et contenait
en outre un document.
Ce fonctionnaire, étant arrivé au sommet
de la hiérarchie, n'a plus rien à espérer ni à
désirer. S'il citait son nom, le ministre de la
marine serait le premier à rendre hommage
à ses mérites et à son patriotisme.
Autorisé par le ministre de la marine, il se
croyait le droit de communiquer à M. Del-
cassé les renseignements concernant la ma-
rine.
Et c'est ainsi qu'il lui envoyaun document
qui n'avait rien de conndentiel.
Or, M. Delcassé ne trouva dans Fenve-
loppe recellée à l'aide de papier gommé que
le document seul sans la lettre qui l'accom-
pagnait. Cette dernière avait donc été déro-
bée.
Toutefois, M. Delcassé ne voulait pas saisir
l'opinion du détournement, mais il fut in-
digné lorsque, il y a deux jours, le jour
même où il avait prononcé son discours sur
la marine, il trouva dans le Son' une note
évidemment officieuse l'accusant d'avoir
reçu son discours de quelqu'un et qu'il se~
rait facile d'en faire manifestement la preuve.
(Violentes exclamations à gauche.)
Il demande à ce sujet des explications au
gouvernement.
Sï. ssmet'aH~, àsontour, somme le gou-
vernement d'avoir à faire connaître qui a
communiqué au &'on' la note officieuse.
M. !'am!t'a! Bcsttat'eS répond qu'il n'a
communiqué aucune note aux journaux et
qu'il ignore totalement qu'une lettre a été
saisie.
SS.MéMne fait les mêmes déclarations.
M. B!iiHeranM. MettiMe déclare qus l'enquête sera
faite.
MM. tïoMaoel etproposition tendant à ce que cette enquête
soit poursuivie.
BS. Pascthal SFOMaset demande qu'une
commission d'enquête parlementaire soit
nommée.
AUTOUR DE LA SÉANCE
L'wo/a&~ë n?0t?a/e d~ do/c~e
M. Juli'en Goujon vient de présenter une
proposition de loi tendant à. compléter les
dispositions de !a loi du 2 août 1882 et à as-
surer l'inviolabilité morale'du domicile.
Dans l'exposé des motifs, nous lisons:
La loi de i882.~numène )es moyens de publicité au-
tres que le.journa!, le livre et ta. parole, à l'aide des-
çuets se commet te délit qu'eDe entend réprimer.
Sous i'expretsion, tcrtts ou imprimas autres que le
livre, cite a voulu nécessairement atteindre tout ce
qui, manuscrit ou produit des presses d'un imprimeur,
contient des ënonciations susceptibles de blesser la
pudeur ou de favoriser la débauche.
Mais si bonne:, qu'aient été les intentions du légis-
lateur st si compiet que puisse paraître le texte qu'il il
a rédigé en i882, ]o mat contre lequel il a voulu
lutter n'a fait que s'aggraver. Si les parquets ont pu
poursuivre et si les tribunaux ont pu condamner un
certain nombre d'outrages, il en est d'autres, plus dommageables pour la moralité publique, qui
restent impunis.
Le ministère public est presque sûr de toujours
triompher quand il défère aux juges de répression
des dessins immoraux s'étalant à la devanture des
boutiques, sur les murailles, ou des écrits distribués
& ia mam_, sur les trottoirs, dans des lieux puMics.
Mais son impuissance a été reconnue, lorsqu'il lui a
fallu atteindre des imprimés ou des prospectus, adres-
sés a domicile par la poste ou par des distributeurs
privés.
En effet, pour être punissable, !e délit d'oufrase aux
bonnes.mœurs doit résulter de la distribution, de la
vente, de l'affichage ou de l'exposition de l'objet incri-
miné sur la voie publique ou dans des lieux publics.
L'honorable député de !a Seine-Inférieure
propose de compléter ainsi la loi du 2 août
1882
Articte uttigue. La loi du 2 août f882 (relative
aux outrages aux bonnes mœurs) est ainsi com-
plétée
« Les mêmes dispositions sont applicables à qui-
conque, dans un but mercantile et sans avoir été sol-
licité, aura expédié sous simple bande, par l'admi-
nistration des postes, des prospectus contenant des
énonciations ou des dessins obscènes. !)
AU LUXEMBOURG
LA SEANCE
La séance est ouverte à deux heures dix
sous la présidence de M. Loubet.
Après avoir adopté un projet de loi d'inté-
rêt local eoncernaot le département d'IUe-
et-Vilaine, on adopte également un projet
de loi ayant pour but d'approuver la conven-
tion passée entre le ministre des travaux pu-
blic et la Compagnie des chemins de fer de
l'Est en vue de l'incorporation au réseau de
cette Compagnie des chemins de fer de Vi-
reux a la frontière.
Les SMccess/'ons
On passe ensuite à la délibération sur le
projet de loi portant modification du régime
fiscal des successions, donations et ventes
de meubles.
M. Coydteïet, rapporteur, expose au Sé-
nat l'économie de la réforme.
Cette réforme est double. Elle a pour but
d'assurer la déduction, des dettes d'une suc-
cession et de modifier la succession sur les
droits d'usufruit.
Sur ce dernier point, la partie essentielle
de la réforme est la déduction des dettes qai
est réclamée d~ouis si longtemps. A l'heure
actuelle, en eE'et, le droit de succession est
pe''cu sur l'actif, alo/s même que le passif
lui serait supérieur.
On voit combien cette situation est injuste
et abusive.
M. Cordelet termine en insistant vivement
pour que, comme la Chambre, le Sénat
adopte cette réforme d'un caractère si ur-
gent.
M. Strauss combat le projet de la com-
mission.
M. Cochery, ministre des finances, com-
bat les arguments du précédent orateur. Il
demande au Sénat de voter le projet de loi.
AUTOUR DE LA SÉANCE
Les acc/~e/~s c/es otft~/ers
On a distribué aujourd'hui, au Sénat, un
important rapport de M. Thévenet sur le
projet de loi concernant la responsabilité des
accidents dont les ouvriers sont victimes
dans leur travail.
Le rapporteur exprime le désir que ce
projet de loi soit enfin voté.
Il constate que lu. commission a mis, dans
l'accomplissement de sa tâche., toute sa
bonne volonté, qu'elle a étudié la question
dans tous ses détails et que, si elle a dû se
résoudre a des modifications, l'intérêt du
travail national les rendait nécessaires. Elle
a cherché à concilier tous les intérêts et à
prouver sa sollicitude pour les ouvriers en
adoptant toutes les mesures de protection
et de garantie qu'ils ont le droit de réclamer.
Le groupe co/on/a/
Un nouveau groupe vient de se former au
Sénat. Un certain nombre de sénateurs se
sont réunis aujourd'hui et ont décidé la for-
mation d'un groupe colonial.
Après observations préparatoires, ils ont
ûxé la constitution du bureau à la semaine
prochaine.
Ajoutons que les promoteurs ont déjà reçu
une trentaine d'adhésions.
LE P~LR!S
Le coup ds l'octroi
Aujourd'hui comparaissaient devant la
cour d'assises de la Seine Pierre-Lucien
Trin, âgé de vingt ans, employé de com-
merce, et Louise-Eugénie Gauthier, âgée de
trente-un ans.
Trin était depuis trois ans employé chez
M. Caillat, négociant en vins, aux appointe-
ments de 125 francs par mois. Chargé d'ac-
quitter des droits d'octroi, il abusa de sa si-
tuation pour commettre de nombreux détour-
nements au détriment de son patron.
H opérait de la façon suivante après avoir
réuni les récépissés de l'octroi, il dressait
au dos de l'un d'eux le compte des sommes
réellement payées, y ajoutait des paiements
fictifs et faisait l'addition du total. Comme il
ne rendait ses comptes qu'à la fin de làjour-
'née au moment.de la fermeture des bureaux
de l'entrepôt des vins, le caissier n'avait pas
le temps de vérifier la concordance entre le
montant des récépissés et le total établi par
l'accusé etacceptait comme exacts les chinres
que celui-ci lui énonçait. Le 7 janvier 1897,
le caissier s'aperçut pourtant qu'il y avait
une différence entre les sommes indiquées
par Trin et celles qui Bguraient sur un petit
livre personnel à l'accusé où il n'inscrivait
que les paiements réels. Trin prétexta une
erreur et prit la fuite. Il s'était refuse en
Belgique avec la fille Gauthier, qui était sa
maîtresse depuis un an, et qui proStait des
détournements commis par son amant.
Cette femme a prétendu, il est vrai, qu'elle
ignorait la provenance frauduleuse de l'ar-
gent qu'elle recevait, mais elle a été contre-
dite sur ce point par Trin elle a avoué qu'à
son arrivée en Belgique, celui-ci lui avait
fait connaitre ses agissements. Tous deux
s'étaientëtablis Bruxelles sous le fauxnom
de Villers, où ils exploitaient un fonds de
commerce d'épicerie que Trin avait acheté
moyennant 3,OÛO francs payés comptant avec
l'argent dérobé au patron.
La femme Gauthier a reconnu qu'elle
avait vécu à Bruxelles avec les bénéfices du
fonds de commerce sachant qu'il avait été
acheté et payé avec les sommes détournées
par son amant. L'accusé avait détourné des
sommes importantes sur lesquelles on a
rendu à son patron 3,765 fr; 55.
.L'accuse a été condamné en Belgique, le
16 août 1897 par le tribunal correctionnel de
Bruges, à cinq mois et demi de prison pour
outrage public à la pudeur. A la suite de
cette condamnation, sa véritable identité fut
établie et son extradition demandée et obte-
nue..
Après plaidoiries de M' Rondenay pour
Trin et de M" Jolly pour sa maîtresse, cette
dernière a été acquittée et Trin a été con-
damné à un an de prison.
ALLEMANDS ET SLAVES
On mande de Vienne, 3 février
A midi, un conflit a eu lieu à l'université
entre les étudiants allemands et slaves. Le
recteur a adressé une réprimande aèvère aux
étudiants du Polytechnicum.
Les étudiants de Brûnn ont empêché les
conférences par les cris de a Clôture) ;).
A Prague, aucun étudiant n'est venu à
l'Université et au Polytechnicum allemand
mais le calme est complet.
A Graz, les professeurs des deux écoles
supérieures, sur la demande des étudiants,
n'ont pas fait de conférences. Aucun incident
ne s'est produit.
A Leoben, les étudiants de l'Académie des
mines ont empêché les conférences par des
cris bruyants de « Vivent les profes-
seurs )'
Les conférences seront reprises lundi.
LA FOUE
On mande de Toulouse, février:
Une pensionnaire du lycée déjeunes SHes,
Mlle G. âgée de 'vingt-trois ans, originaire
de Paris, s'est jetée du haut de la fenêtre du
dortoir dans la cour de l'établissement, dans
un acf.ës de fièvre chaude.
Elle est morte quelques instants après.
MEr~T'U'S FAITTS
.'Mo<~suMe
M. Constans Hernaux, âgé de soixante-cinq
ans, serrurier, demeurant 9, rue Lalande,
passait sur le boulevard des Invalides, quand
il s'affaissa subitement. Transporté à Laën-
nec, il est mort pendant le parcours.
/t P'/nsf/M ca~o//que
Sous la présidence de Mgr Péchenard,
recteur de l'Institut catholique, a eu lieu dans
la salle de la Société d'horticulture, rue de
Grenelle, la distribution annuelle des ré.
compenses aux élèves des différents cours
de l'Institut normal catholique.
Sur l'estrade d'honneur, on remarquait
MM. Bouquet, aumônier du lycée Saint.
Louis; Ollé-Laprune,-membre de l'Insti-
tut, etc.
Mgr Péchenard a prononcé un admirable
discours sur l'éducation de la femme. Mme
Lavai, directrice de l'école, a donné ensuite
lecture du rapport,
EnËn, on a procédé à la distribution des
récompenses, consistant en médailles et di-
plômes.
Un chœur, composé des élèves des cours,
s'est fait entendre à plusieurs reprises pen-
dant cette cérémonie.
L'e~-agenif me~r~/er
M. Louiche n'a pas interrogé aujourd'hui
Rodot. Ce dernier parait d'ailleurs de moins
en moins disposé à faire des confidences.
Avant de procéder à un nouvel interroga-
toire, M. Louiche attend que les investiga-
tions auxquelles se livrent les agents de la
Sûreté aient donné quelques résultats.
H PMPAME BMiMLE
Un discours de M. Bourgeois
Aujourd'hui, à midi, a, eu lieu au restau-
rant Tavernier, au Palais~RoyaI, le 102s dé-
jeuner des républicains radicaux de Seine-
et-Oise, sous la présidence doM. Léon Bour-
geois, député de la Marne.
Au dessert, des discours ont été pronon-
cés par MM. Lourdel de Hénault, président
du comité radical-socialiste de Seine-et-
Oise Berteaux, Rameau, Hubbard, députés.
Ce dernier a qualifié M. Léon Bourgeois a le
philosophe du parti républicain, car il adé-
fini la solidarité nationale dans l'idéale dé-
mocratie. a Et il a ajouté « Nous espérons
avec lui, le chef du parti démocratique, créer
la République des faits qui ne se livrera ni
aux prêtres ni aux soldats.)) v
Le député de la Marne répond en se défen-
dant de vouloir être le chef d'aucun parti.
« Faisons, dit-il, de la politique de drapeau,
car un drapeau se met, non sur des édifices
commerciaux, religieux ou financiers, mais
seulement sur~un monument d'idées.)) Le
peuple français continuera sa marche vers le
progrès, mais il est nécessaire de subordon-
ner nos vues particulières à nos idées géné-
rales. M. Léon Bourgeois les énumère
1" Résistance à toute ingérence cléricale
.2° nécessité de l'impôt sur le revenu 3" ré-
vision limitée de la Constitution, une révi-
sion qui permette au suffrage universel d'a-
voir le dernier mot.dans tous les conflits.
Et il ajoute
« Nous voulons aussi «la France aux
Français o, mais aux Français d'esprit large
et tolérant, d'esprit français. N
Oh applaudit et des toasts sont portés.
Le banquet s'e$t terminé à une heure et
demie.
Zo!a/ Dreyfus et C'
La conseil des ministres
La. note communiquée cet après-midt,
l'issue du conseil des ministres.disaitque e i
conseil avait été consacre aux auairesco)~ &
rantes.
Nous savons, de source autorisée, que Jej~
aS'aires courantes ne sont autres que les af- j,
faires Zola et Picquart.
Nous pouvons ajouter que des dispositioEt
déRnitives seront arrêtëea au cours du con*!
seil des ministres qui sera tenu samed!pro*'
chain à l'Elysée.
Les troubles d'AIgsr
On mande d'AJger: I¡
L'enquête ouverte par la police aur !meurtre du malheureux Cayrol vient d'abou".
tir.
Outre l'arrestation d'un nommé L Cohen, compromis dans les bagarres, on
vient d'opérer la capture de deux autres im-,
dividus sur lesquels pèsent de graves soup-'
CONS.
L'un d'eux, Etie Dahan, vingt-neuf an<
garçon d'écurie, apprenant qu'il était recher-
ché, s'est rendu lui-même au commissariat
de police du troisième arrondissement, pouf
se constituer prisonnier.
Son frère, Daniel Dahan, âgé de vingt ans,
marchand de poissons, a été arrêté à une
heure de l'après-midi.
Les frères Dahan ont une assez mauvaiMt
réputation c'est l'un d'eux qui, dans la nuit
de Noël, avait frappé à coups de couteau
un indigène sur la place du Gouvernement.
Le commissaire de police, après avoit
procédé à l'interrogatoire des frères Daha~
les a fait écrouer.
JOURNAUX DU SO!R
AVANCES RADICALES
TLa t~i&eftc répond aux avances que fat;'
le parti radical aux républicains de gouvet
nement en leur faisant un devoir de l'abaar
don de toutes « les pseudo-réformes qui
rattachent plus ou moins au socialisme rev<~<
lutionnaire ').I1 entend ainsi parler de la revt
sion de la Constitution et de l'impôt sur
revenu.
INSINUATIONS DAN&EREUStS
t~a Pat)t!<; répond à ceux qui insinuent
que M. Méline est hésitant et que sa convie",
tion est ébranlée.
Inutile d'insister, dit notre confrère, sur!e
but poursuivi par ces allégations absolument
erronées, répandues ainsi dans le public
à la veille du procès Zola.
Toutefois, il importe de couper court à ces
insinuations dangereuses en affirmant une
fois de plus que la conviction des membres
du gouvernement dans la culpabilité da
Dreyfus n'a point varié, et que le procès
Zola ne sera point transformé en une espèce
de revision détournée de la sentence du.
conseil de guerre, qui a légalement et juste-
ment frappé le prisonnier de l'île du Diable.
L'ACCORD POSSIBLE
Le Jour croit l'union possible entre Ie~
deux fractions du parti républicain, si leurs
représentants savent mettre les intérêts su-
périeurs de la République au-dessus des ani.
mosités et des questions personnelles.
LE RÉGIME DE L'IRRESPONSABILITÉ
~a Sazette a!e France fait la critique
d'un régime républicain quia livré la France
aux Juifs, qui ont fait de la République leur
instrument de règne. « Tout s'y achète, on y
vend tout et personne n'est responsable.
LE SECRET DES CORRESPONDANCES
t~e TTeamps se fait l'écho des plaintes
nombreuses relatives au peu de respect qua
l'on a dans les administrations postales pour
les communications privées. On parle main-
tenant couramment de cabmet notr et de
lettres qui s'égarent. Notre confrère conclut
en disant:
Si toutes les victimes de ce genre d'abus
répondent avec courage et franchise, peut-
être l'occasion sera-t-elle bonne pour récta-~
mer qu'on nous défende.
EI~T GrF5.E!C!.E!
Constantinople, 3 février. La situation
créée par la candidature du prince Georges
de Grèce devient de jour en jour plus em-\
brouillée.
Il semble certain maintenant que la vo-'
lontë du tsar prévaudra et que la Russie sa
dispose à employer des mesures énergiques
pour rompre la résistance de la Porte.
M. Maximov, premier drogman de l'am.
bassade russe, a remis hier au palais une
note envoyée de Saint-Pétersbourg, et rédi-
gée sur un ton si cassant que l'ambassadeur
au premier moment hésita et télégraphia
pour avoir de nouvelles instructions. Le
comte Monraviev lui répondit immédiate-
ment « C'est le désir irrévocable du tsar
que le prince Georges soit nommé a n
II n'est d'ailleurs pas douteux que les Cre-
tois ne proclament d'eux-mêmes le nouveau
candidat sans attendre la décision des puis-
sances, et cet événement aura certainement
des conséquences incalculables.
D'après ce que l'on croit savoir dans les
cercles diplomatiques, lorsque les injonc-
tions, de la Russie auront reçu satisfaction,
l'Allemagne retirera immédiatement le bâti-
ment de guerre qu'elle conserve en Crète-
L'Autriche, de son côté, manifestera sa mau-
vaise humeur en rappelant les garnisons
qu'elle entretenait dans l'île.
Reste à savoir quelle sera l'attitude des
Etats des Balkans et quels desiderata seront
formulés, par la Serbie principalement, lors-
que la candidature du prince Georges aur:t
été agréée. Ce qui parait hors de doute, et
constitue un grave danger pour le maintien
de la paix, c'est que la question de Macé-
doine sera soulevée aussitôt après le règle*
ment de la question Cretoise..
Nous ne saurions trop mettre nos tee-*
leurs en garde contre la mauvaise foi <certains crieurs annonçant, sous te evert de notre titre, des nouvelles & M<~
Nation, mais de pure f&ntaiat~.
~
~MG~-e 4 /~u~er MM
]~~ DE GI~R~1I~'
FONDATEUR
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ABONNEMENTS? r
Tre)smoio. Stfnott. Cttt
Dib'jMt'rBMttiTS: 6&. llfr. <* 22 &.
ÉTRANGER Le port en sus.
~ac~on ?2, r~e du Cro/ssanf, ?2
~dr66aeM)ôgraph
EMILE DE 6IRARBIN "`'
FONDATEUR .`
M9 ANKONCN ZT HÉCLAMM 90NT Rt~cze
SBmx bureaux de « laPf~aaew
et chez MM. Ch. Ls~Mmge, Cerf et 0"
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Dollingen et C', IS, r
LIncMentBehassé.–hterve~ de M: Jaurès
MDM'DP lïPïn!P1
BbnHiMf. lihutiij
GRAVE DÈCtStON
L& mMicipalitê d'Alger
lUnmanded'Atger; 1
I~e conseil municipal d'Alger a adopté à
l'unanimité un vœu .proposé par le maire et
tendant à ce que MM. Granet, préfet d'Alger,
et Paysant, commissaire central, soient dé-
placés.
Ce vœu est une conséquence des derniers
tfoubles.
Le conseil municipal reproche au préfet
d'avoir, durant les désordres, substitué son
autorité a celle du maire, et au commissatre
central d'avoir fait preuve d'une < .brutalité
odicusee.
Le vote de la proposition a cause en ville
Ttne vive émotion.
LE COURS DE M. tZOULET
L'érudit professeur de philosophie sociale
au Collège de Franco a pu faire, aujourd'hui,
son cours sans être interrompu autrement
que par les applaudissements de )tea audi-
teurs.
L'ANARCmSTE ÈTtÈVANT
Etiévant ne sera pas amené avant la se-
maine prochaine au Palais de Justice pour y
être confronté avec les agents qu'il a bles-
BÔS.
L'anarchiste paraît avoir fait choix dé6-
nitif d'un avocat.
On sait que quelques jours après son ar-
restation il s'était vu désigner comme avo-
cat d'office M° Desplas. Mais depuis, Etievant
a manifesté le désir d'être défendu par M'Le
Baron, un vieil ami de sa famille, qui s'est
'toujours occupé de lui même pendant son
séjour à Poissy.
M<= Le Baron, après entente préalable arec
M" Desplas, est venu demander cet après-
midi à M. Louiche un permis de communi-
quer avec Etiévant.
Le permis lui ayant été délivré, M" Le Ba-
ron est allé à Mazas s'entretenir avec son
client.
Si M° Le Baron plaide pour Etiévant, il ne
pourra le faire qu'en habit noir, cet avocat,
qui est docteur en droit, n'étant pour le
moment inscrit à aucun barreau de France,
M. BtLLOT ET M. BARRÈRE
On mande de Rome, Sfévrier:
M. Barrëre vient d'arriver. M. Billot, tout
personnel de l'ambassade, quelques nota-
bilités de la colonie française et M. de Bildt,
ministre de Suède et de Norvège, étaient à
la gare pour souhaiter la bienvenue au nou-
vel ambassadeur.
M. Billot a présenté aujourd'hui, à deux
heures, ses lettres de rappel.
M. Barrère présentera ses lettres de
créance dans le courant de la semaine pro-
chaine puis il compte repartir. Il laissera
r!a gérance provisoire de l'ambassade à M. de
Lavaur.
L'AFFA!RE CIRASSE
La trente-troisième commission parlemen-
laire, saisie d'une pétition dans laquelle les
trois Biles de Germain Cirasse, protestant
contre le jugement par lequel leur père fut
condamné à la peine de mort et exécuté,
s adressent à la Chambre pour obtenir la re.
vision du procès, vient de conclure à !a prise
en considération de cette supplique, et a dé-
cide d'appuyer, auprès du garde des sceaux,
i:i. demande en revision du procès.
M. Brunet a écrit, au nom de la commis-
sion des pétitions, un rapport sur l'affaire,
qui se termine ainsi
La ville de Clamecy a rendu, le 2 décem-
jbrc 1883, un public hommage à la mémoire
de Cirasse, lors delà translation et de l'inhu-
ms.tion des restes du martyr au cimetière de
Clamecy, où un monument lui a été élevé.
H appartient a' la République d'honorer
comine il convient ce vaillant mort pour la
iibe' ) é, et d'accorder à sa mémoire une répa-
ration trop longtemps attendue.
Germain Cirasse a été condamné et exé-
cuté innocent. Sa veuve est morte de chagrin
et de faim, ses filles, hantées sans cesse par
.!a, funèbre vision, ont été atteintes de trou-
bics cérébraux. Elles attendentencore l'heure
Je ia.justice.
La. 33= commission est d'avis de prendre
en considération la supplique des malheu-
reux héritiers do Germain Cirasse et d'ap-
puyer auprès du garde des sceaux la demande
en révision du procès.
UME EXECUTiOM
OnmandedeBei')in,3fevripr:<, 4
D'après une information digne de foi, le
meurtrier du matelot alJemand Schuize, à
Kiao-Tcheou, a été arretë,jugé par un tribu-
pal chinois et exécute.
î T PADÏ'M'~T NniD
Liij LAbii'iJLi i~uiit 1
On eut connaissance tout à l'heure
dans les couloirs de la Chambre que M.
Jaurès allait questionner le gouverne-
ment à propos de l'incident Delcassé.
On connaît l'histoire Cet honorable
député a pris l'administration en na-
~'ant deHt d'indiscrénon~ malgré les
dénégations périodiques apportées à
!a tribune par les ministres de l'inté- ¡
rieur successifs, ca~'M~ ~ût~
existe, il fonctionne avec !a même
liberté et la même impunité qu'aux
plus beaux jours de l'empire, et per-
sonne n'est à l'abri de ses perquisi-
tions.
M. Delcassé avait renoncé à porter
~'incident à la tribune, il a craint sast
dre général une allure trop personnéUe.
Mais si réellement .un député veut
reprendre la question pour son compte,
il sera curieux d'entendre les explica-
tions fournies par te ministre mis en
cause.
Quand M. Delcassé reçut sa lettre,
qui, visiblement, avait été décachetée,
il courut se plaindre au ministère de
la marine. « Mais ce n'est pas nous qui
sommes les coupables, lui dit-on aux
bureaux de la rue Royale, c'est l'ad-
ministration des postes ». Alors, il fau-
drait s'entendre est-ce l'amiral Bes-
nard qui est coupable, ou bien M. Del-
peuch ? Ou serait-ce M. Barthou? Il y
a quelques mois, nous établissions
que le service téléphonique dispose,
sur les fils des abonnés, d'un sys-
tème de ~pa~'oM~ qui met l'ad-
ministration centrale en possession de
tout ce qui se dit par la voie télépho-
nique.
On est surpris d'avoir à protester
aujourd'hui contre des procédés pa-
reils. Et le pis est que les ministres
compétents, quand on les interroge,
nient. Au moins M. Constans, qui,
sans contrainte, usait du cabinet noir,
avait la franchise de l'avouer. L'in-
cident d'aujourd'hui servira du moins
à crier gare aux imprudents, puisque,
comme on dit, « un bon averti en vaut
deux ».
LÉON BAILBY.
LE SECRET DES LETTRES
Le sous-secrétaire d'Etat aux postes et
aux téiégraphes a été chargé d'ouvrir une
enquête sur les faits que M. Delcassé a re-
latés au sujet d'une missive à lui adressée et
qui lui serait parvenue après avoir été ou-
verte.
LES A F FA! RE S
BOURSE DES VALEURS
Marche très ferme. bâfres act~es.
Le marché reste excellemment dispose; les trans-
actions sont très actives sur la plupart des valeurs.
Seules, nos Rentes,qui sont,d'ail)eurs, très fermes,
n'ont pas donné Heu à d'importantes opérations; elles
conservent leurs limites de la veille.
Mai* la réserve momentanée des acheteurs n'est
pas pour nous déplaire il serait, en effet, impru-
dent de pousser trop rapidement nos fonds d'Etat à
des prix surélevés. Il est plus rationnel, selon nous, et
plus prudent de consolider les cours acquis.
Le 3 0/0 reste à 103 52 l'Amortissable vaut tOi 85
au comptant; le 3 1/2 0/0 fléchit à !06 72.
Le groupe des fonds étrangers est très animé.
Il n'est pas jusqu'à l'Italien qui ne gagne une lé-
gère avance à 93 85. Mais on sait que ce titre nous
réserve presque quotidiennement des surprises et que
ta hausse d'un jour fait très souvent, dès le lende-
main, place à un sérieux mouvement de recul.
La rente espagnole est l'objet d'achats nombreux.
Elle dépasse le cours de 62 fr. à 62.20. Hausse nou-
velle sur les valeurs ottomanes. Le Turc D cote 22.65.
A propos de l'emprunt chinois, le Dat! Tcicsrap~,
dépêche de Berlin, dit « Une dépêche du Stock-
Exchange do Londres est parvenue aux principaux
financiers berlinois portant qu'un obstacle s'était pro-
duit dans les négociations d'emprunt entre i'Angle-
terre et la Chine à la suite duquel elles ont été sus-
pendues.
a Le correspondant dément le bruit de la conclusion
d'un emprunt russe pour la Chine de cent millions de
roubles. D'après un des principaux financiers, la so-
lution de la question est plutôt entre !es mains des
diplomates que des banquiers. Les chances de l'An-
gleterre sont moindres qu'elles n'ont été, mais cela
peut changer. Le gouvernement allemand est en
dehors des négociations, n'étant, pas en mesure de
garantir un emprunt. ))
Les Sociétés de crédit sont très fermes et en nou-
velle hausse. La Banque do Paris cote 933, le Fon-
cier 665.
Les Chemins de fer restent calmes.
Les valeurs industrielles ne varient pas.
L'action de la Compagnie genérale de Traction est
à )32.
Le réseau de tramways électriques de Montpellier,
dont la construction a été faite par la Compagnie gé-
nérale de Traction vient d'être livré à l'exploitation.
Les quelques lignes actuellement ouvertes au trafic
font bien augurer de cette importante affaire, car, dès
maintenant, la recette moyenne est d'environ 100 fr.
par voiture et par jour.
Continuation de la hausse sur les valeurs miniè-
res.
BOURSE DE COMMERCE
5 HEURES
Farin. B!ês Co]z~ Lia Atcoo'* Sucre*
Courant. 6)EO BS80 52.. M.. 44.. ?075
Mars. 6165 2870 5250 M.. 4375 M 87
MarsAv. 6t60 2865 5275 3825 4375 3tl2
4
4dern. 5425 3U75 3975
4d'0cto. 2975
Sucres, stock ace Jo'tr, 1.977.90t sacs; en dimi-
nution de 59 sacs sur hier.
Marque de CorheU, 66
Sucre roux 88*, 27 75 à 28 25
Sucres ra.fSnés en pains, iOt tOi M
DouMes primes
Farines BMs (-6~
4tiemars. 325à350 170 à. ~a.
4demai.. 4 M à. 225 à. 350:).
Sucres Alcoat
4 demMS. {87i/&à.
~demai. 237t/2à. 3 Ma.
4d'oçtobrs, 262i/2à.a.
Primes s:mp!eg
Farme~ BMs
4de mai' 170 à.85!t.<.
4demai. 2~à. li5à.
SuC!'CS. –La tendance a été me'dieure aujour-
d'hui. bien. qu'il ait été procédé a une nouvelle émis-
sion de fiiièrës.
Contrairement a ces derniers jours, ]es offres ont
été rares et, une. bonne demande aidant, les cours
ont regagne 25 centimes.
BIe~ et farmes. Le marcht: a débuté sou-
tenu aux cours précédents.
Par )s suite, une petite réaction s'est bien produite,
mais il faut t'attribuer simplement à t'&cca)mic des
affaires, car avec des stocks aussi exigus que les
nôtres, il est difnci!e de voir de t
meitt.
E'APRËS-MIDI
AU PALAIS-BOURBON
LA SÉANCE
Le At/d~ef de /a ~ar/'ne.– Les Français
au Ton~'n. L'inspection.
L~ Chambre continue la discussion du bud-
get de la marine.
La discussion générale étant close, on passe
aux articles.
On vote quatre chapitres sans modi6ca-
tion. Puis 'M. Krantz, rapporteur général, dit
que la commission du budget a accepté un
relèvement de 347,000 francs demandé parle
ministre de la. marine sur le chapitre 5,
(Tioupes de la marine).
M. BazHîe estime que ce relèvement est
insuffisant et propose de le Sxer à 993,000
francs.
Après les observations da MM. de-Kerjëgu u
et cieMahy et de l'amiral Courëjoliës, la
proposition de M. Bazille est repoussée.
.B9. fitchon appelle l'attention du gou-
vernement sur les survivants de ceux qui,
en 1873-1874, ont planté le pavillon français
au T'onkîn.
11 demande qu'il leur soit accordé la mé-
;daiIIe coloniale.
M. t'amurat Bernard, ministre de la
marine, promet d'examiner la question.
Sur le chapitre 7 (inspection des services
administratifs de la marine), M. Camille Pel-
letan demande une augmentation de l,00ûfr.
à titre'd'ihdication et prononce à cette occa-
sion'une violente harangue contre les ser-
vices de l'inspection et du contrôle..
B9. Bt'ëgënt, commissaire du gouverne-
ment, répond que, loin de poursuivre la sup-
pression de l'inspection, no s'efforce de lui
donner une organisation nouvelle qui aug-
mentera sa force et son autorité.
Une longue discussion assez oiseuse s'é-
lève ensuite entre MM. Camille Pelletan,
Lockroy, Delombre, Gerville-Réache sur le
service de l'inspection.
Les idées les plus contradictoires y sont
exposées et ne présentent d'ailleurs pour le
public qu'un intérêt extrêmement restreint.
Donc inutile de s'y arrêter.
L'amendement de M. Pelletan est enfin
voté par 263 voix contre 260 aux applaudis-
sements de la gauche.
LE CAB!NET NO!R
Un /nc/(/en~
A ce moment se produit un incident.
M. Jaurès demande au gouvernement
des explications précises sur la communica-
tion à un journal du soir d'une note ofncieuse
portant que le discours prononcé par M.Del-
cassé lui avait été adressé et qu'il n'avait
fait que le répéter.
M. Bte5peuch, sous-secrétaire d'Etat aux
postes et télégraphes, dit qu'il a appris, par
les journaux, l'incident. Dans son adminis-
tration, ajoute-t-il, on ne dérobe pas des let-
tres. De telles habitudes ne sont pas dans les
mœurs républicaines. (Vifs applaudissements
à gauche.)
L'orateur déclare en outre qu'aussitôt
après avoir eu connaissance des faits, il a
ordonné une enquête et que s'il est démon-
tré que le secret des lettres a été violé, le
fonctionnaire reconnu coupable sera sévère-
ment puni. (Applaudissements.) `
M. Ocicassë monte à son tour à la. tri-
bune, et dans le plus grand silence expose le
vol de la lettre dont il a été victime.
C'est au mois de novembre qu'une lettre
qui extérieurement portait des traces de
violation lui a été remise. Elle émanait d'un
haut fonctionnaire de la marine et contenait
en outre un document.
Ce fonctionnaire, étant arrivé au sommet
de la hiérarchie, n'a plus rien à espérer ni à
désirer. S'il citait son nom, le ministre de la
marine serait le premier à rendre hommage
à ses mérites et à son patriotisme.
Autorisé par le ministre de la marine, il se
croyait le droit de communiquer à M. Del-
cassé les renseignements concernant la ma-
rine.
Et c'est ainsi qu'il lui envoyaun document
qui n'avait rien de conndentiel.
Or, M. Delcassé ne trouva dans Fenve-
loppe recellée à l'aide de papier gommé que
le document seul sans la lettre qui l'accom-
pagnait. Cette dernière avait donc été déro-
bée.
Toutefois, M. Delcassé ne voulait pas saisir
l'opinion du détournement, mais il fut in-
digné lorsque, il y a deux jours, le jour
même où il avait prononcé son discours sur
la marine, il trouva dans le Son' une note
évidemment officieuse l'accusant d'avoir
reçu son discours de quelqu'un et qu'il se~
rait facile d'en faire manifestement la preuve.
(Violentes exclamations à gauche.)
Il demande à ce sujet des explications au
gouvernement.
Sï. ssmet'aH~, àsontour, somme le gou-
vernement d'avoir à faire connaître qui a
communiqué au &'on' la note officieuse.
M. !'am!t'a! Bcsttat'eS répond qu'il n'a
communiqué aucune note aux journaux et
qu'il ignore totalement qu'une lettre a été
saisie.
SS.MéMne fait les mêmes déclarations.
M. B!iiHeranM. MettiMe déclare qus l'enquête sera
faite.
MM. tïoMaoel et
soit poursuivie.
BS. Pascthal SFOMaset demande qu'une
commission d'enquête parlementaire soit
nommée.
AUTOUR DE LA SÉANCE
L'wo/a&~ë n?0t?a/e d~ do/c~e
M. Juli'en Goujon vient de présenter une
proposition de loi tendant à. compléter les
dispositions de !a loi du 2 août 1882 et à as-
surer l'inviolabilité morale'du domicile.
Dans l'exposé des motifs, nous lisons:
La loi de i882.~numène )es moyens de publicité au-
tres que le.journa!, le livre et ta. parole, à l'aide des-
çuets se commet te délit qu'eDe entend réprimer.
Sous i'expretsion, tcrtts ou imprimas autres que le
livre, cite a voulu nécessairement atteindre tout ce
qui, manuscrit ou produit des presses d'un imprimeur,
contient des ënonciations susceptibles de blesser la
pudeur ou de favoriser la débauche.
Mais si bonne:, qu'aient été les intentions du légis-
lateur st si compiet que puisse paraître le texte qu'il il
a rédigé en i882, ]o mat contre lequel il a voulu
lutter n'a fait que s'aggraver. Si les parquets ont pu
poursuivre et si les tribunaux ont pu condamner un
certain nombre d'outrages, il en est d'autres,
restent impunis.
Le ministère public est presque sûr de toujours
triompher quand il défère aux juges de répression
des dessins immoraux s'étalant à la devanture des
boutiques, sur les murailles, ou des écrits distribués
& ia mam_, sur les trottoirs, dans des lieux puMics.
Mais son impuissance a été reconnue, lorsqu'il lui a
fallu atteindre des imprimés ou des prospectus, adres-
sés a domicile par la poste ou par des distributeurs
privés.
En effet, pour être punissable, !e délit d'oufrase aux
bonnes.mœurs doit résulter de la distribution, de la
vente, de l'affichage ou de l'exposition de l'objet incri-
miné sur la voie publique ou dans des lieux publics.
L'honorable député de !a Seine-Inférieure
propose de compléter ainsi la loi du 2 août
1882
Articte uttigue. La loi du 2 août f882 (relative
aux outrages aux bonnes mœurs) est ainsi com-
plétée
« Les mêmes dispositions sont applicables à qui-
conque, dans un but mercantile et sans avoir été sol-
licité, aura expédié sous simple bande, par l'admi-
nistration des postes, des prospectus contenant des
énonciations ou des dessins obscènes. !)
AU LUXEMBOURG
LA SEANCE
La séance est ouverte à deux heures dix
sous la présidence de M. Loubet.
Après avoir adopté un projet de loi d'inté-
rêt local eoncernaot le département d'IUe-
et-Vilaine, on adopte également un projet
de loi ayant pour but d'approuver la conven-
tion passée entre le ministre des travaux pu-
blic et la Compagnie des chemins de fer de
l'Est en vue de l'incorporation au réseau de
cette Compagnie des chemins de fer de Vi-
reux a la frontière.
Les SMccess/'ons
On passe ensuite à la délibération sur le
projet de loi portant modification du régime
fiscal des successions, donations et ventes
de meubles.
M. Coydteïet, rapporteur, expose au Sé-
nat l'économie de la réforme.
Cette réforme est double. Elle a pour but
d'assurer la déduction, des dettes d'une suc-
cession et de modifier la succession sur les
droits d'usufruit.
Sur ce dernier point, la partie essentielle
de la réforme est la déduction des dettes qai
est réclamée d~ouis si longtemps. A l'heure
actuelle, en eE'et, le droit de succession est
pe''cu sur l'actif, alo/s même que le passif
lui serait supérieur.
On voit combien cette situation est injuste
et abusive.
M. Cordelet termine en insistant vivement
pour que, comme la Chambre, le Sénat
adopte cette réforme d'un caractère si ur-
gent.
M. Strauss combat le projet de la com-
mission.
M. Cochery, ministre des finances, com-
bat les arguments du précédent orateur. Il
demande au Sénat de voter le projet de loi.
AUTOUR DE LA SÉANCE
Les acc/~e/~s c/es otft~/ers
On a distribué aujourd'hui, au Sénat, un
important rapport de M. Thévenet sur le
projet de loi concernant la responsabilité des
accidents dont les ouvriers sont victimes
dans leur travail.
Le rapporteur exprime le désir que ce
projet de loi soit enfin voté.
Il constate que lu. commission a mis, dans
l'accomplissement de sa tâche., toute sa
bonne volonté, qu'elle a étudié la question
dans tous ses détails et que, si elle a dû se
résoudre a des modifications, l'intérêt du
travail national les rendait nécessaires. Elle
a cherché à concilier tous les intérêts et à
prouver sa sollicitude pour les ouvriers en
adoptant toutes les mesures de protection
et de garantie qu'ils ont le droit de réclamer.
Le groupe co/on/a/
Un nouveau groupe vient de se former au
Sénat. Un certain nombre de sénateurs se
sont réunis aujourd'hui et ont décidé la for-
mation d'un groupe colonial.
Après observations préparatoires, ils ont
ûxé la constitution du bureau à la semaine
prochaine.
Ajoutons que les promoteurs ont déjà reçu
une trentaine d'adhésions.
LE P~LR!S
Le coup ds l'octroi
Aujourd'hui comparaissaient devant la
cour d'assises de la Seine Pierre-Lucien
Trin, âgé de vingt ans, employé de com-
merce, et Louise-Eugénie Gauthier, âgée de
trente-un ans.
Trin était depuis trois ans employé chez
M. Caillat, négociant en vins, aux appointe-
ments de 125 francs par mois. Chargé d'ac-
quitter des droits d'octroi, il abusa de sa si-
tuation pour commettre de nombreux détour-
nements au détriment de son patron.
H opérait de la façon suivante après avoir
réuni les récépissés de l'octroi, il dressait
au dos de l'un d'eux le compte des sommes
réellement payées, y ajoutait des paiements
fictifs et faisait l'addition du total. Comme il
ne rendait ses comptes qu'à la fin de làjour-
'née au moment.de la fermeture des bureaux
de l'entrepôt des vins, le caissier n'avait pas
le temps de vérifier la concordance entre le
montant des récépissés et le total établi par
l'accusé etacceptait comme exacts les chinres
que celui-ci lui énonçait. Le 7 janvier 1897,
le caissier s'aperçut pourtant qu'il y avait
une différence entre les sommes indiquées
par Trin et celles qui Bguraient sur un petit
livre personnel à l'accusé où il n'inscrivait
que les paiements réels. Trin prétexta une
erreur et prit la fuite. Il s'était refuse en
Belgique avec la fille Gauthier, qui était sa
maîtresse depuis un an, et qui proStait des
détournements commis par son amant.
Cette femme a prétendu, il est vrai, qu'elle
ignorait la provenance frauduleuse de l'ar-
gent qu'elle recevait, mais elle a été contre-
dite sur ce point par Trin elle a avoué qu'à
son arrivée en Belgique, celui-ci lui avait
fait connaitre ses agissements. Tous deux
s'étaientëtablis Bruxelles sous le fauxnom
de Villers, où ils exploitaient un fonds de
commerce d'épicerie que Trin avait acheté
moyennant 3,OÛO francs payés comptant avec
l'argent dérobé au patron.
La femme Gauthier a reconnu qu'elle
avait vécu à Bruxelles avec les bénéfices du
fonds de commerce sachant qu'il avait été
acheté et payé avec les sommes détournées
par son amant. L'accusé avait détourné des
sommes importantes sur lesquelles on a
rendu à son patron 3,765 fr; 55.
.L'accuse a été condamné en Belgique, le
16 août 1897 par le tribunal correctionnel de
Bruges, à cinq mois et demi de prison pour
outrage public à la pudeur. A la suite de
cette condamnation, sa véritable identité fut
établie et son extradition demandée et obte-
nue..
Après plaidoiries de M' Rondenay pour
Trin et de M" Jolly pour sa maîtresse, cette
dernière a été acquittée et Trin a été con-
damné à un an de prison.
ALLEMANDS ET SLAVES
On mande de Vienne, 3 février
A midi, un conflit a eu lieu à l'université
entre les étudiants allemands et slaves. Le
recteur a adressé une réprimande aèvère aux
étudiants du Polytechnicum.
Les étudiants de Brûnn ont empêché les
conférences par les cris de a Clôture) ;).
A Prague, aucun étudiant n'est venu à
l'Université et au Polytechnicum allemand
mais le calme est complet.
A Graz, les professeurs des deux écoles
supérieures, sur la demande des étudiants,
n'ont pas fait de conférences. Aucun incident
ne s'est produit.
A Leoben, les étudiants de l'Académie des
mines ont empêché les conférences par des
cris bruyants de « Vivent les profes-
seurs )'
Les conférences seront reprises lundi.
LA FOUE
On mande de Toulouse, février:
Une pensionnaire du lycée déjeunes SHes,
Mlle G. âgée de 'vingt-trois ans, originaire
de Paris, s'est jetée du haut de la fenêtre du
dortoir dans la cour de l'établissement, dans
un acf.ës de fièvre chaude.
Elle est morte quelques instants après.
MEr~T'U'S FAITTS
.'Mo<~suMe
M. Constans Hernaux, âgé de soixante-cinq
ans, serrurier, demeurant 9, rue Lalande,
passait sur le boulevard des Invalides, quand
il s'affaissa subitement. Transporté à Laën-
nec, il est mort pendant le parcours.
/t P'/nsf/M ca~o//que
Sous la présidence de Mgr Péchenard,
recteur de l'Institut catholique, a eu lieu dans
la salle de la Société d'horticulture, rue de
Grenelle, la distribution annuelle des ré.
compenses aux élèves des différents cours
de l'Institut normal catholique.
Sur l'estrade d'honneur, on remarquait
MM. Bouquet, aumônier du lycée Saint.
Louis; Ollé-Laprune,-membre de l'Insti-
tut, etc.
Mgr Péchenard a prononcé un admirable
discours sur l'éducation de la femme. Mme
Lavai, directrice de l'école, a donné ensuite
lecture du rapport,
EnËn, on a procédé à la distribution des
récompenses, consistant en médailles et di-
plômes.
Un chœur, composé des élèves des cours,
s'est fait entendre à plusieurs reprises pen-
dant cette cérémonie.
L'e~-agenif me~r~/er
M. Louiche n'a pas interrogé aujourd'hui
Rodot. Ce dernier parait d'ailleurs de moins
en moins disposé à faire des confidences.
Avant de procéder à un nouvel interroga-
toire, M. Louiche attend que les investiga-
tions auxquelles se livrent les agents de la
Sûreté aient donné quelques résultats.
H PMPAME BMiMLE
Un discours de M. Bourgeois
Aujourd'hui, à midi, a, eu lieu au restau-
rant Tavernier, au Palais~RoyaI, le 102s dé-
jeuner des républicains radicaux de Seine-
et-Oise, sous la présidence doM. Léon Bour-
geois, député de la Marne.
Au dessert, des discours ont été pronon-
cés par MM. Lourdel de Hénault, président
du comité radical-socialiste de Seine-et-
Oise Berteaux, Rameau, Hubbard, députés.
Ce dernier a qualifié M. Léon Bourgeois a le
philosophe du parti républicain, car il adé-
fini la solidarité nationale dans l'idéale dé-
mocratie. a Et il a ajouté « Nous espérons
avec lui, le chef du parti démocratique, créer
la République des faits qui ne se livrera ni
aux prêtres ni aux soldats.)) v
Le député de la Marne répond en se défen-
dant de vouloir être le chef d'aucun parti.
« Faisons, dit-il, de la politique de drapeau,
car un drapeau se met, non sur des édifices
commerciaux, religieux ou financiers, mais
seulement sur~un monument d'idées.)) Le
peuple français continuera sa marche vers le
progrès, mais il est nécessaire de subordon-
ner nos vues particulières à nos idées géné-
rales. M. Léon Bourgeois les énumère
1" Résistance à toute ingérence cléricale
.2° nécessité de l'impôt sur le revenu 3" ré-
vision limitée de la Constitution, une révi-
sion qui permette au suffrage universel d'a-
voir le dernier mot.dans tous les conflits.
Et il ajoute
« Nous voulons aussi «la France aux
Français o, mais aux Français d'esprit large
et tolérant, d'esprit français. N
Oh applaudit et des toasts sont portés.
Le banquet s'e$t terminé à une heure et
demie.
Zo!a/ Dreyfus et C'
La conseil des ministres
La. note communiquée cet après-midt,
l'issue du conseil des ministres.disaitque e i
conseil avait été consacre aux auairesco)~ &
rantes.
Nous savons, de source autorisée, que Jej~
aS'aires courantes ne sont autres que les af- j,
faires Zola et Picquart.
Nous pouvons ajouter que des dispositioEt
déRnitives seront arrêtëea au cours du con*!
seil des ministres qui sera tenu samed!pro*'
chain à l'Elysée.
Les troubles d'AIgsr
On mande d'AJger: I¡
L'enquête ouverte par la police aur !meurtre du malheureux Cayrol vient d'abou".
tir.
Outre l'arrestation d'un nommé L
vient d'opérer la capture de deux autres im-,
dividus sur lesquels pèsent de graves soup-'
CONS.
L'un d'eux, Etie Dahan, vingt-neuf an<
garçon d'écurie, apprenant qu'il était recher-
ché, s'est rendu lui-même au commissariat
de police du troisième arrondissement, pouf
se constituer prisonnier.
Son frère, Daniel Dahan, âgé de vingt ans,
marchand de poissons, a été arrêté à une
heure de l'après-midi.
Les frères Dahan ont une assez mauvaiMt
réputation c'est l'un d'eux qui, dans la nuit
de Noël, avait frappé à coups de couteau
un indigène sur la place du Gouvernement.
Le commissaire de police, après avoit
procédé à l'interrogatoire des frères Daha~
les a fait écrouer.
JOURNAUX DU SO!R
AVANCES RADICALES
TLa t~i&eftc répond aux avances que fat;'
le parti radical aux républicains de gouvet
nement en leur faisant un devoir de l'abaar
don de toutes « les pseudo-réformes qui
rattachent plus ou moins au socialisme rev<~<
lutionnaire ').I1 entend ainsi parler de la revt
sion de la Constitution et de l'impôt sur
revenu.
INSINUATIONS DAN&EREUStS
t~a Pat)t!<; répond à ceux qui insinuent
que M. Méline est hésitant et que sa convie",
tion est ébranlée.
Inutile d'insister, dit notre confrère, sur!e
but poursuivi par ces allégations absolument
erronées, répandues ainsi dans le public
à la veille du procès Zola.
Toutefois, il importe de couper court à ces
insinuations dangereuses en affirmant une
fois de plus que la conviction des membres
du gouvernement dans la culpabilité da
Dreyfus n'a point varié, et que le procès
Zola ne sera point transformé en une espèce
de revision détournée de la sentence du.
conseil de guerre, qui a légalement et juste-
ment frappé le prisonnier de l'île du Diable.
L'ACCORD POSSIBLE
Le Jour croit l'union possible entre Ie~
deux fractions du parti républicain, si leurs
représentants savent mettre les intérêts su-
périeurs de la République au-dessus des ani.
mosités et des questions personnelles.
LE RÉGIME DE L'IRRESPONSABILITÉ
~a Sazette a!e France fait la critique
d'un régime républicain quia livré la France
aux Juifs, qui ont fait de la République leur
instrument de règne. « Tout s'y achète, on y
vend tout et personne n'est responsable.
LE SECRET DES CORRESPONDANCES
t~e TTeamps se fait l'écho des plaintes
nombreuses relatives au peu de respect qua
l'on a dans les administrations postales pour
les communications privées. On parle main-
tenant couramment de cabmet notr et de
lettres qui s'égarent. Notre confrère conclut
en disant:
Si toutes les victimes de ce genre d'abus
répondent avec courage et franchise, peut-
être l'occasion sera-t-elle bonne pour récta-~
mer qu'on nous défende.
EI~T GrF5.E!C!.E!
Constantinople, 3 février. La situation
créée par la candidature du prince Georges
de Grèce devient de jour en jour plus em-\
brouillée.
Il semble certain maintenant que la vo-'
lontë du tsar prévaudra et que la Russie sa
dispose à employer des mesures énergiques
pour rompre la résistance de la Porte.
M. Maximov, premier drogman de l'am.
bassade russe, a remis hier au palais une
note envoyée de Saint-Pétersbourg, et rédi-
gée sur un ton si cassant que l'ambassadeur
au premier moment hésita et télégraphia
pour avoir de nouvelles instructions. Le
comte Monraviev lui répondit immédiate-
ment « C'est le désir irrévocable du tsar
que le prince Georges soit nommé a n
II n'est d'ailleurs pas douteux que les Cre-
tois ne proclament d'eux-mêmes le nouveau
candidat sans attendre la décision des puis-
sances, et cet événement aura certainement
des conséquences incalculables.
D'après ce que l'on croit savoir dans les
cercles diplomatiques, lorsque les injonc-
tions, de la Russie auront reçu satisfaction,
l'Allemagne retirera immédiatement le bâti-
ment de guerre qu'elle conserve en Crète-
L'Autriche, de son côté, manifestera sa mau-
vaise humeur en rappelant les garnisons
qu'elle entretenait dans l'île.
Reste à savoir quelle sera l'attitude des
Etats des Balkans et quels desiderata seront
formulés, par la Serbie principalement, lors-
que la candidature du prince Georges aur:t
été agréée. Ce qui parait hors de doute, et
constitue un grave danger pour le maintien
de la paix, c'est que la question de Macé-
doine sera soulevée aussitôt après le règle*
ment de la question Cretoise..
Nous ne saurions trop mettre nos tee-*
leurs en garde contre la mauvaise foi <certains crieurs annonçant, sous te e
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