Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483
Description : 01 janvier 1925 01 janvier 1925
Description : 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31. 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476670g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
Le Père Jean du Sacré-Coeur 161
blés, imparfaites, fâcheuses, ou qui me méprisent et auxquelles je ne puis
faire de bien?
N'ai-je pas cru que la pratique de la croix devait me rendre dur et sauvage
envers mes frères, tandis que la mortification est la mère de la douceur, de
l'indulgence, d'une charité aimable : et qu'établissant la paix dans le coeur,
elle doit faire régner, sur le visage, Une gaieté modeste et une grande sérénité?
N'ai-je pas cru encore que l'amour de la croix devait me rendre sec et
insensible aux maux d'autrui, tandis qu'il doit m'apprendre à les ressentir,
à les partager, à les soulager ?
O mon âme! tu es effrayée en entendant ces dures questions que te
fait la grâce ; mais essaye d'embrasser la croix du bon Maître, et Ju verras,
tu comprendras, tu goûteras qu'il n'y a de vrai bonheur ici-bas qu à souffrir
avec Jésus-Christ». (1)
Par tout ce que nous avons rapporté précédemment de ses
oeuvres et de ses vertus, nous sommes à même de juger si le serviteur
de Dieu a été fidèle aux diverses questions de ce minutieux examen.
IX
Le Père Jean et le Coeur de Jésus.
La pratique d'une vertu si éminente et durant si longtemps
est absolument impossible sans une grâce très puissante. Cette force
extraordinaire, le Père Jean la puisait à la source même de l'Amour,
à l'ardent foyer qu'est le Coeur de Jésus. C'est là, et là seulement,
que le serviteur de Dieu trouvait la force de se renoncer inlassable-
ment, sans répit et sans faiblesse.
La vitale dévotion du Père au Coeur diivn datait de l'époque de
sa conversion. Aussitôt après avoir reçu la tonsure des mains de
Mgr de Quélen, le 22 Décembre 1838, il notait ses impressions ;
parmi ses résolutions il prenait celle d'être plus fidèle à se consacrer,
le vendredi, au Sacré-Coeur de Jésus ; (2) et à sa mère tant aimée, il
écrivait, deux jours après, une admirable lettre à la fin de laquelle
il_ disait : « ... Aimons donc ce bon Maître, et aimons-nous en lui,
aimons-nous aux pieds de sa crèche, aimons-nous dans son Coeur
adorable, c'est le plus vif de mes souhaits au renouvellement de
l'année... » (3)
« L'heureux jour de sa prêtrise, raconta plus tard M. le Chanoine
Richaud, (4) aux Religieuses Victimes, M. d'Arbaumont — par
un instinct divin dont, peut-être, sa belle âme ne se rendit pas compte
mais qui fut un indice de la sublime vocation à laquelle Dieu l'ap-
pelait, — se prit à tracer un emblème dont la pieuse pente de son
coeur fit le choix. Il dessina un grand coeur, celui du bon Maître,
puis quantité d'autres petits coeurs formant, autour du grand, comme
un rempart et une couronne. C'était le religieux Victime projetant
au dehors sa tige bénie ». (5)
(1) Vie, p. 116-118.
(2) Vie, p. 63.
(3)iJ, P. 66.
(4) Il avait fait son séminaire avec le serviteur de Dieu.
(5) Vie, p. 364.
blés, imparfaites, fâcheuses, ou qui me méprisent et auxquelles je ne puis
faire de bien?
N'ai-je pas cru que la pratique de la croix devait me rendre dur et sauvage
envers mes frères, tandis que la mortification est la mère de la douceur, de
l'indulgence, d'une charité aimable : et qu'établissant la paix dans le coeur,
elle doit faire régner, sur le visage, Une gaieté modeste et une grande sérénité?
N'ai-je pas cru encore que l'amour de la croix devait me rendre sec et
insensible aux maux d'autrui, tandis qu'il doit m'apprendre à les ressentir,
à les partager, à les soulager ?
O mon âme! tu es effrayée en entendant ces dures questions que te
fait la grâce ; mais essaye d'embrasser la croix du bon Maître, et Ju verras,
tu comprendras, tu goûteras qu'il n'y a de vrai bonheur ici-bas qu à souffrir
avec Jésus-Christ». (1)
Par tout ce que nous avons rapporté précédemment de ses
oeuvres et de ses vertus, nous sommes à même de juger si le serviteur
de Dieu a été fidèle aux diverses questions de ce minutieux examen.
IX
Le Père Jean et le Coeur de Jésus.
La pratique d'une vertu si éminente et durant si longtemps
est absolument impossible sans une grâce très puissante. Cette force
extraordinaire, le Père Jean la puisait à la source même de l'Amour,
à l'ardent foyer qu'est le Coeur de Jésus. C'est là, et là seulement,
que le serviteur de Dieu trouvait la force de se renoncer inlassable-
ment, sans répit et sans faiblesse.
La vitale dévotion du Père au Coeur diivn datait de l'époque de
sa conversion. Aussitôt après avoir reçu la tonsure des mains de
Mgr de Quélen, le 22 Décembre 1838, il notait ses impressions ;
parmi ses résolutions il prenait celle d'être plus fidèle à se consacrer,
le vendredi, au Sacré-Coeur de Jésus ; (2) et à sa mère tant aimée, il
écrivait, deux jours après, une admirable lettre à la fin de laquelle
il_ disait : « ... Aimons donc ce bon Maître, et aimons-nous en lui,
aimons-nous aux pieds de sa crèche, aimons-nous dans son Coeur
adorable, c'est le plus vif de mes souhaits au renouvellement de
l'année... » (3)
« L'heureux jour de sa prêtrise, raconta plus tard M. le Chanoine
Richaud, (4) aux Religieuses Victimes, M. d'Arbaumont — par
un instinct divin dont, peut-être, sa belle âme ne se rendit pas compte
mais qui fut un indice de la sublime vocation à laquelle Dieu l'ap-
pelait, — se prit à tracer un emblème dont la pieuse pente de son
coeur fit le choix. Il dessina un grand coeur, celui du bon Maître,
puis quantité d'autres petits coeurs formant, autour du grand, comme
un rempart et une couronne. C'était le religieux Victime projetant
au dehors sa tige bénie ». (5)
(1) Vie, p. 116-118.
(2) Vie, p. 63.
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(4) Il avait fait son séminaire avec le serviteur de Dieu.
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