Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1925 01 janvier 1925
Description : 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31. 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476670g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
154
Piété
prendre le change et se persuader faussement, quelle fait quelque chose
pour lui en traitant rudement son corps » (1).
Cet esprit de renoncement se manifestait encore davantage
dans ses maladies qui le torturèrent cruellement. Il souffrit d'une
hypertrophie du coeur, de l'asthme, et d'une grande anémie. Il
était dans un continuel assoupissement qui s'emparait subitement
de lui à tout moment. Et durant ce martyre de vingt années, jamais
la moindre plainte. Son âme était loin cependant, d'être dans la
lumière et la consolation. La purification à laquelle Dieu le soumet-
tait était particulièrement pénible. Écoutons ce long soupir d'a-
mour et de désolation :
« Je devrais avoir le coeur attendri par le souvenir de mes péchés
passés, de mes langueurs présentes, et par celui des miséricordes
• de Dieu et des grâces dont il me comble malgré mon peu de fidélité.
Il est certain, qu'à part certaines sensibilités sur les choses de la
religion, j'ai le coeur dur... Mon coeur, cependant, n'est pas absolu-
ment mort, ô mon Dieu. Il n'est pas incapable, non plus que mon
esprit, de goûter la beauté des choses divines, et mes pauvres yeux
ne sont pas si desséchés qu'ils ne puissent verser des larmes à ce qui
me parle de vous. Pourquoi donc vous trouvè-je si difficilement, cher-
chè-je vous si peu ? Pourquoi, ô mon Dieu, êtes-vous comme absent
pour moi des choses les plus saintes ? O Jésus, vous êtes absent de vous-
même, pour votre pauvre serviteur, à la sainte messe et dans le taber-
nacle; lorsque sa voix vous fait descendre sur l'autel, que ses mains vous
portent, que ses lèvres vous reçoivent, que vous descendez dans sa
poitrine. Il sait que vous y êtes, et il ne vous trouve pas... Sa voix
vous appelle, son coeur a besoin de vous trouver, et il ne vous entend
pas, et il ne vous trouve pas. Hélas! j'en sais le secret, ô mon Dieu,
vous qui .vous donnez à ceux qui vous cherchent, qui allez au devant
de ceux qui vous désirent, qui prévenez même ce désir avant qu'il
naisse : C'est cette malheureuse torpeur, c'est ce manque d'esprit
de prière, c'est cette PARESSE SPIRITUELLE, le plus malheureux de
mes défauts par ses conséquences... Aidez-moi, ô mon Dieu!à me
réveiller ; criez-moi donc, ô Jésus ! de sortir de ma tombe, et que ce
cri soit accompagné d'une grâce pour revenir à vous... » (2)
Son esprit de pauvreté.
La pauvreté marche de compagnie avec la pénitence ; elle la
complète et l'achève. Le Père Jean, en cette vertu, alla jusqu'aux
extrêmes limites. Il ne possédait rien et avait tellement réduit ses
besoins qu'il n'en avait pour ainsi dire plus. Pas d'argent, pas de
meubles, pas de linge, pas de feu. Voici, de Madame d'Arbaumont,
sa mère, une lettre qui nous éclaire sur les habitudes du serviteur
de Dieu :
« Si j'avais quelque chose qui pût te convenir, mon Louis
bien-aimé, dis-le moi. Je t'enverrais des serviettes si tu devais en
acheter, ou d'autres, si les tiennes ne peuvent pas convenir. Pour les
(1) Vie, P. 255-256.
(2) Vie, P. 278-279.
Piété
prendre le change et se persuader faussement, quelle fait quelque chose
pour lui en traitant rudement son corps » (1).
Cet esprit de renoncement se manifestait encore davantage
dans ses maladies qui le torturèrent cruellement. Il souffrit d'une
hypertrophie du coeur, de l'asthme, et d'une grande anémie. Il
était dans un continuel assoupissement qui s'emparait subitement
de lui à tout moment. Et durant ce martyre de vingt années, jamais
la moindre plainte. Son âme était loin cependant, d'être dans la
lumière et la consolation. La purification à laquelle Dieu le soumet-
tait était particulièrement pénible. Écoutons ce long soupir d'a-
mour et de désolation :
« Je devrais avoir le coeur attendri par le souvenir de mes péchés
passés, de mes langueurs présentes, et par celui des miséricordes
• de Dieu et des grâces dont il me comble malgré mon peu de fidélité.
Il est certain, qu'à part certaines sensibilités sur les choses de la
religion, j'ai le coeur dur... Mon coeur, cependant, n'est pas absolu-
ment mort, ô mon Dieu. Il n'est pas incapable, non plus que mon
esprit, de goûter la beauté des choses divines, et mes pauvres yeux
ne sont pas si desséchés qu'ils ne puissent verser des larmes à ce qui
me parle de vous. Pourquoi donc vous trouvè-je si difficilement, cher-
chè-je vous si peu ? Pourquoi, ô mon Dieu, êtes-vous comme absent
pour moi des choses les plus saintes ? O Jésus, vous êtes absent de vous-
même, pour votre pauvre serviteur, à la sainte messe et dans le taber-
nacle; lorsque sa voix vous fait descendre sur l'autel, que ses mains vous
portent, que ses lèvres vous reçoivent, que vous descendez dans sa
poitrine. Il sait que vous y êtes, et il ne vous trouve pas... Sa voix
vous appelle, son coeur a besoin de vous trouver, et il ne vous entend
pas, et il ne vous trouve pas. Hélas! j'en sais le secret, ô mon Dieu,
vous qui .vous donnez à ceux qui vous cherchent, qui allez au devant
de ceux qui vous désirent, qui prévenez même ce désir avant qu'il
naisse : C'est cette malheureuse torpeur, c'est ce manque d'esprit
de prière, c'est cette PARESSE SPIRITUELLE, le plus malheureux de
mes défauts par ses conséquences... Aidez-moi, ô mon Dieu!à me
réveiller ; criez-moi donc, ô Jésus ! de sortir de ma tombe, et que ce
cri soit accompagné d'une grâce pour revenir à vous... » (2)
Son esprit de pauvreté.
La pauvreté marche de compagnie avec la pénitence ; elle la
complète et l'achève. Le Père Jean, en cette vertu, alla jusqu'aux
extrêmes limites. Il ne possédait rien et avait tellement réduit ses
besoins qu'il n'en avait pour ainsi dire plus. Pas d'argent, pas de
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sa mère, une lettre qui nous éclaire sur les habitudes du serviteur
de Dieu :
« Si j'avais quelque chose qui pût te convenir, mon Louis
bien-aimé, dis-le moi. Je t'enverrais des serviettes si tu devais en
acheter, ou d'autres, si les tiennes ne peuvent pas convenir. Pour les
(1) Vie, P. 255-256.
(2) Vie, P. 278-279.
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