Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483
Description : 01 avril 1925 01 avril 1925
Description : 1925/04/01 (A4,T8,N11)-1925/04/30. 1925/04/01 (A4,T8,N11)-1925/04/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476659f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
424
Piété
Coeur de Jésus^donnez-en beaucoup ; beaucoup. 11 faut que tout le
■monde Vous aime. Envoyez des prêtres, jusque chez les païens.
Coeur de Jésus Vous êtes tout nôtre.
Nous sommes bien vôtres. Prenez vos petites fleurs. Gardez-les bien à
Vous. Faiteï des prêtres.
///. - LE GROS RRBRE
11 y avait, devant ma petite maison, un gros chêne.
Il avait bien quelques agréments, ce gros chêne, mais il avait encore
plus d inconvénients.
C'est bien vrai que les oiseaux y gazouillaient et qu'il faisait une belle
ombre. Même il en faisait trop d'ombre. Les rayons du soleil ne pénétraient
plus du tout jusqu à la terre ; aucune jolie fleur ne voulait plus pousser au-
tour de lui ; quand il pleuvait, l'eau restait au pied en flaques noirâtres ;
et près de lui, il faisait froid.
Et puis, la petite maison n'avait plus aucune vue, et, d'être toujours
à l'ombre, elle sentait l'humidité et se décrépissait.
Non, vraiment, le gros chêne ne pouvait rester là. Il fallait l'abattre.
Je m'en fus trouver le père Philippe, un brave bûcheron qui avait
abattu plus d'arbres dans sa vie, disait-il, qu'il ne lui restait de cheveux sur
la tête. Quand on parlait du père Philippe, on disait : « c'est un homme qui
connaît son métier ».
Le père Philippe vint voir mon gros chêne. « Il est temps, me dit-il.
Encore un an, et il vous jetait la maison par terre ». Je le regardai un peu
surprise.
— Vous ne voyez donc pas, ajouta-t-il, que ses racines soulèvent tout le
sol de ce côté et que le mur se lézarde? Le mal n'est pas encore bien grave,
mais il est temps. Je viendrai dès demain.
Le lendemain, le père Philippe s'amena, traînant après lui tout un attirail
de cordes, de scies et de haches. Je me demandais ce qu'il pourrait bien faire
de tout cela, et, curieuse, je posai des questions.
Je croyais, moi, qu abattre un arbre était chose fort simple : on e-e mettait
au pied, on l'attaquait à la scie, et, au bout d'un moment, le tronc détaché du
sol s'allongeait, entraînant les branches dans sa chute.
Le père Philippe riait de mon idée. Je crois même qu'il se moquait un
peu de moi, le père Philippe. Et il y avait de quoi!
En effet, pour abattre cet arbre, il fallait commencer par attacher les bran-
ches du pourtour, et ne les scier qu'ensuite, pour qu'elles ne fassent pas de
dégât: en tombant.
Puis, on recommençait la même opération pour les branches du sommet.
Et ce n'est que lorsqu'il était tout dégarni qu'on pouvait s'attaquer au
tronc.
Et puis, tout autour du tronc, il faudrait creuser, de façon à pouvoir
extraire au moins les plus grosses racines capables de pousser des rejetons.
Non, en vérité, ça n'était pas aussi simple que je le croyais, d'abattre
mon gros chêne, et ça ne devait se faire que peu à peu.
Le père Philippe se mit. résolument à l'oeuvre et, le soir, en s'en allant,
me montra le tronc dénudé s'élevant seul au milieu du fouillis de bran-
chages coupés :
Piété
Coeur de Jésus^donnez-en beaucoup ; beaucoup. 11 faut que tout le
■monde Vous aime. Envoyez des prêtres, jusque chez les païens.
Coeur de Jésus Vous êtes tout nôtre.
Nous sommes bien vôtres. Prenez vos petites fleurs. Gardez-les bien à
Vous. Faiteï des prêtres.
///. - LE GROS RRBRE
11 y avait, devant ma petite maison, un gros chêne.
Il avait bien quelques agréments, ce gros chêne, mais il avait encore
plus d inconvénients.
C'est bien vrai que les oiseaux y gazouillaient et qu'il faisait une belle
ombre. Même il en faisait trop d'ombre. Les rayons du soleil ne pénétraient
plus du tout jusqu à la terre ; aucune jolie fleur ne voulait plus pousser au-
tour de lui ; quand il pleuvait, l'eau restait au pied en flaques noirâtres ;
et près de lui, il faisait froid.
Et puis, la petite maison n'avait plus aucune vue, et, d'être toujours
à l'ombre, elle sentait l'humidité et se décrépissait.
Non, vraiment, le gros chêne ne pouvait rester là. Il fallait l'abattre.
Je m'en fus trouver le père Philippe, un brave bûcheron qui avait
abattu plus d'arbres dans sa vie, disait-il, qu'il ne lui restait de cheveux sur
la tête. Quand on parlait du père Philippe, on disait : « c'est un homme qui
connaît son métier ».
Le père Philippe vint voir mon gros chêne. « Il est temps, me dit-il.
Encore un an, et il vous jetait la maison par terre ». Je le regardai un peu
surprise.
— Vous ne voyez donc pas, ajouta-t-il, que ses racines soulèvent tout le
sol de ce côté et que le mur se lézarde? Le mal n'est pas encore bien grave,
mais il est temps. Je viendrai dès demain.
Le lendemain, le père Philippe s'amena, traînant après lui tout un attirail
de cordes, de scies et de haches. Je me demandais ce qu'il pourrait bien faire
de tout cela, et, curieuse, je posai des questions.
Je croyais, moi, qu abattre un arbre était chose fort simple : on e-e mettait
au pied, on l'attaquait à la scie, et, au bout d'un moment, le tronc détaché du
sol s'allongeait, entraînant les branches dans sa chute.
Le père Philippe riait de mon idée. Je crois même qu'il se moquait un
peu de moi, le père Philippe. Et il y avait de quoi!
En effet, pour abattre cet arbre, il fallait commencer par attacher les bran-
ches du pourtour, et ne les scier qu'ensuite, pour qu'elles ne fassent pas de
dégât: en tombant.
Puis, on recommençait la même opération pour les branches du sommet.
Et ce n'est que lorsqu'il était tout dégarni qu'on pouvait s'attaquer au
tronc.
Et puis, tout autour du tronc, il faudrait creuser, de façon à pouvoir
extraire au moins les plus grosses racines capables de pousser des rejetons.
Non, en vérité, ça n'était pas aussi simple que je le croyais, d'abattre
mon gros chêne, et ça ne devait se faire que peu à peu.
Le père Philippe se mit. résolument à l'oeuvre et, le soir, en s'en allant,
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