Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

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96 pages

Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1926-04-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483

Description : 01 avril 1926 01 avril 1926

Description : 1926/04/01 (A5,T10,N11)-1926/04/30. 1926/04/01 (A5,T10,N11)-1926/04/30.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476623t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

PAGES POUR LES ENFANTS

Au Soleil.

Si tu savais comme il fait bon soleil tandis que je t'écris,
mon enfant, et comme tout est beau. Hier, il faisait gris. La
campagne était détestable. Dans la campagne de mon pays,
il y a beaucoup d'oliviers. L'olivier est un arbre qui a un tronc
d'un gris noir, rugueux ; des branches tordues, et des feuilles
Vert très sombre d'un côté, gris cendre dé l'autre. Alors, quand
il n'y a pas de soleil, la campagne est triste, monotone. Et puis,
il avait plu. L'herbe était encore humide, les fleurs courbaient
leur tête, pétales refermés. Les oiseaux se taisaient dans
les champs. La terre n'était que boue. Et c'était comme si un
peu de mort avait passé par là. Mais voici, que le soleil est sorti
ce matin. Les nuages se sont enfuis en hâte.

Et, le gai miracle ! cette nature qui est pourtant semblable
à celle d'hier paraît toute différente. Ce sont toujours des oliviers,
toujours de l'herbe, et de petites fleurs, et même encore de
la boue autour des flaques d'eau. Mais je t'assure que ce n'est
plus du tout la même chose, oh ! plus du tout !

Je t'ai dit que nos oliviers sont gris-cendre ? Où donc ai-je
vu cela ? C'est gris-argent qu'ils sont. Et ils scintillent dans les
rayons du soleil, au moindre mouvement de la brise.

Je t'ai dit que l'herbe était humide ? Mais non, ça n'est
pas de l'humidité, c'est de la fraîcheur, et il fait bon y enfoncer
ses pieds.

Les petites fleurs se sont ouvertes toutes grandes, comme
prises d'une grande faim d'air pur et de lumière. Les abeilles
les butinent sans les froisser. Et les petits oiseaux m'étourdissent
de leurs ramages. C'est à celui qui chantera le plus fort.

De la boue et des flaques d'eau ? Mais où donc avais-je vu
de la boue ? On dirait des lacs en miniature, et tout autour
la terre a pris une teinte dorée, rougeâtre, et si chaude... de la
terre où doivent germer des fleurs éclatantes, et mûrir des fruits
merveilleux.

Et sur tout cela, mon enfant, un ciel de rêve d'un bleu-roi
un peu lavé, où passent, pour jouer à courir, et non pour pleuvoir,
cinq ou six petits nuages blancs, aux formes espiègles.

Vraiment, tout cela est bien beau !

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