Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483
Description : 01 décembre 1925 01 décembre 1925
Description : 1925/12/01 (A5,T10,N7)-1925/12/31. 1925/12/01 (A5,T10,N7)-1925/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476600t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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- III. - LES FAITS
- .......... Page(s) .......... 80
- .......... Page(s) .......... 91
86 Chronique
IL ÉTAIT TEMPS
Qui dira les angoisses d'une infirmière-apôtre quand elle voit
le dernier jour de ses malades approcher, sans qu'elle ait pu obtenir
encore leur réconciliation avec lé bon Dieu. C'est alors qu'avec ie
Maître, au jardin des Oliviers, elle trempe ses lèvres au calice de l'ago-
nie...
Tous les jours pourtant, il récitait avec moi le Pater, Y Ave, les
invocations au Sacré-Coeur, à la S'e Vierge et à S4 Joseph, mon pauvre
M. N. Mais il refusait les sacrements : « Plus tard, quand je serai guéri »,
répondait-il invariablement à toutes mes sollicitations.
Pourtant un soir, il fallut tenter l'assaut suprême : je voyais
bien qu'il ne passerait pas la nuit. Je prévins la famille — qui heureuse
ment m'appuya—que j'allais faire venir un prêtre, qu'il n'y avait
plus de temps à perdre. Et j'attendis son arrivée pour ^introduire
auprès du malade, décidée à ne pas quitter la maison avant que cette
âme fût en état de paraître devant Dieu, dussé-j.e y passer la nuit.
Une heure après, un Père était là. Je l'annonçai au malade. « Le
Père C, vient vous voir, lui dis-je, ne vôudriez-vous pas en profiter pour
vous confesser ! — Ma Soeur, je ne peux pas, je suis trop fatigué. De-
main.» En effet, le pauvre malheureux étouffait, et ne pouvait arti-
culer deux mots sans un effort extrême. Il me faisait pitié : « Allons,
mon ami, il faut profiter de la grâce et vous confesser ce soir. Le bon Dieu
vous aidera. Essayez !» Je fis signe aux personnes présentes de se
retirer et nous laissâmes le malade seul avec le prêtre.
Alors je tombai à genoux dans une pièce voisine où se trouvaient
quelques personnes dont je connaissais l'ardente piété. Et nous nous
mîmes à prier de tout notre coeur Celui et Celle qu'on n'invoque jamais
en vain • le Sacré-Coeur et Marie, et notre bon Père S'Joseph, le Patron
des mourants.
Une demi-heure après, le prêtre sortait : « Mon Père, est-ce tait ? »
— « Oui, ma Soeur, et un prêtre de la paroisse apportera le S* Viatique
an malade demain matin. » Demain matin, ce sera bien trop tard, me
disais-je, il n'y arrivera pas ; mais je n'osai pas insister. J'étais tout
de même bien contente de ce qui était fait, et je regagnai le couvent
en bénissant Dieu.
Le lendemain matin, j'appris que mon cher malade était mort ;
que lui-même, à l'aube, avait demandé et reçu la Ste Communion,
après avoir prié toute la nuit et encouragé sa famille à la séparation
momentanée, en attendant le doux revoir au ciel.
*
* *
DEPUIS CINQUANTE ANS
Monsieur S. était un chrétien convaincu. Et pourtant il ne s'était
pas approché des sacrements depuis 50 ans. J'avais déjà eu, il y a deux
ans, l'occasion de le soigner. Nous avions causé religion ensemble ; je
n'avais pas osé pourtant aborder la question des sacrements ; du reste
le péril était conjure et le malade guéri.
Mais quand on vint me dire il y a quelque temps : « M. S. a une
IL ÉTAIT TEMPS
Qui dira les angoisses d'une infirmière-apôtre quand elle voit
le dernier jour de ses malades approcher, sans qu'elle ait pu obtenir
encore leur réconciliation avec lé bon Dieu. C'est alors qu'avec ie
Maître, au jardin des Oliviers, elle trempe ses lèvres au calice de l'ago-
nie...
Tous les jours pourtant, il récitait avec moi le Pater, Y Ave, les
invocations au Sacré-Coeur, à la S'e Vierge et à S4 Joseph, mon pauvre
M. N. Mais il refusait les sacrements : « Plus tard, quand je serai guéri »,
répondait-il invariablement à toutes mes sollicitations.
Pourtant un soir, il fallut tenter l'assaut suprême : je voyais
bien qu'il ne passerait pas la nuit. Je prévins la famille — qui heureuse
ment m'appuya—que j'allais faire venir un prêtre, qu'il n'y avait
plus de temps à perdre. Et j'attendis son arrivée pour ^introduire
auprès du malade, décidée à ne pas quitter la maison avant que cette
âme fût en état de paraître devant Dieu, dussé-j.e y passer la nuit.
Une heure après, un Père était là. Je l'annonçai au malade. « Le
Père C, vient vous voir, lui dis-je, ne vôudriez-vous pas en profiter pour
vous confesser ! — Ma Soeur, je ne peux pas, je suis trop fatigué. De-
main.» En effet, le pauvre malheureux étouffait, et ne pouvait arti-
culer deux mots sans un effort extrême. Il me faisait pitié : « Allons,
mon ami, il faut profiter de la grâce et vous confesser ce soir. Le bon Dieu
vous aidera. Essayez !» Je fis signe aux personnes présentes de se
retirer et nous laissâmes le malade seul avec le prêtre.
Alors je tombai à genoux dans une pièce voisine où se trouvaient
quelques personnes dont je connaissais l'ardente piété. Et nous nous
mîmes à prier de tout notre coeur Celui et Celle qu'on n'invoque jamais
en vain • le Sacré-Coeur et Marie, et notre bon Père S'Joseph, le Patron
des mourants.
Une demi-heure après, le prêtre sortait : « Mon Père, est-ce tait ? »
— « Oui, ma Soeur, et un prêtre de la paroisse apportera le S* Viatique
an malade demain matin. » Demain matin, ce sera bien trop tard, me
disais-je, il n'y arrivera pas ; mais je n'osai pas insister. J'étais tout
de même bien contente de ce qui était fait, et je regagnai le couvent
en bénissant Dieu.
Le lendemain matin, j'appris que mon cher malade était mort ;
que lui-même, à l'aube, avait demandé et reçu la Ste Communion,
après avoir prié toute la nuit et encouragé sa famille à la séparation
momentanée, en attendant le doux revoir au ciel.
*
* *
DEPUIS CINQUANTE ANS
Monsieur S. était un chrétien convaincu. Et pourtant il ne s'était
pas approché des sacrements depuis 50 ans. J'avais déjà eu, il y a deux
ans, l'occasion de le soigner. Nous avions causé religion ensemble ; je
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le péril était conjure et le malade guéri.
Mais quand on vint me dire il y a quelque temps : « M. S. a une
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