Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483
Description : 01 décembre 1925 01 décembre 1925
Description : 1925/12/01 (A5,T10,N7)-1925/12/31. 1925/12/01 (A5,T10,N7)-1925/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476600t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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- III. - LES FAITS
- .......... Page(s) .......... 80
- .......... Page(s) .......... 91
Toute une gerbe de Grâces 81
Une nuit vint, qui devait être la dernière. Nuit terrible ! La pauvre
mère craignait à chaque instant de voir mourir son fils sans sacre-
ments. Enfin le jour parut. En toute hâte, un prêtre fut mandé :
* C'est aujourd'hui, dit le malade en le voyant, qu'il faut faire lu les-
sive. » L'heure de la grâce avait sonné. Il se confessa, fît la Ste Commu-
nion. « Que je suis heureux ! que je suis heureux !» ne cessait-il de répéter
Il dura jusqu'au soir encore. La joie le transfigurait. 11 ne paraissait
plus souffrir. « C'est un jour de ciel pour moi », avouait-il à tous ceux
qui venaient le visiter.
Vers six heures, il dit à sa mère : « Maman, dis-moi une petite
prière, pas bien longue, lu sais, je n'ai pas la force. — On sonne l'An-
gélus, mon fils, je vais reciter 3 Ave Maria à la S*e Vierge. — C'est
cela !» La prière achevée, le malade dit encore à sa mère : « Maman,
soulhe-moi. » La mère appuya la tête de son fils sur son épaule. C'était
fini. Il venait d'expirer.
MON SERGENT
Ce n'était pas un incroyant, le sergent P. Mais il ne pratiquait
pas, même il s'était marié sans sacrements, après avoir arraché un
billet de confession à je ne sais quel prêtre et par je ne sais quel moyen...
Et il allait mourir, victime lointaine de la grande guerre pendant
laquelle il avait respiré les gaz asphyxiants et souffert des privations
que l'Allemagne imposait alors à nos prisonniers. Il allait mourir et
il ne le croyait pas. « Je me confesserai et communierai à Pâques, à
t'Eglise », me répondit-il, le jour où je l'exhortai à se mettre en grâce
avec Dieu.
Nous étions alors au commencement de décembre. Je ne pensai 5
guère qu'il pût aller jusque-là. Effectivement, le jour de Pâques, i*
se trouvait à l'église, mais dans un cercueil.
Je réussis du moins, dans une troisième ou quatrième visite à lu'
faire accepter le scapulaire du Sacré-Coeur qu'il baisa et attacha sur
sa poitrine, en ayant soin de le cacher. Et nous ne parlâmes plus de
sacrements.
Je perdais beaucoup de temps à l'entendre raconter ses faits
d'armes, ses souffrances en Allemagne, etc, etc, auxquels je paraissais
extrêmement m'intéresser. « Du temps perdu pour moi, c'est du temps
gagné, pour son âme, me disais-je. » Et je priais intérieurement le Sacré-
Coeur de me donner l'occasion de parler de Lui, de faire connaître son
amour, sa bonté, son désir de régner sur nous pour nous rendre heureux.
Insensiblement l'âme de mon malade se transformait.
Un dimanche, pendant la grand'messe, je me sentis inspirée de
lui porter une image du divin Crucifié et de lui parler des souffrances
et de l'amour de Jésus pour nous. Quelle ne fut pas mon émotnon
lorsque, entrant dans la chambre du malade, lui-même m'en parla le
premier et me montrant, pendu au mur, un tableau dé Jésus en croix :
« Ma Soeur, toute la matinée j'ai pensé à Lui. Il a tant souffert pour
nous ! » Et il se mit à pleurer. Je crus le moment favorable pour lui
parler encore des sacrements. Je me heurtai de nouveau à un refus.
Plus tard ; me dit-il simplement.
Une nuit vint, qui devait être la dernière. Nuit terrible ! La pauvre
mère craignait à chaque instant de voir mourir son fils sans sacre-
ments. Enfin le jour parut. En toute hâte, un prêtre fut mandé :
* C'est aujourd'hui, dit le malade en le voyant, qu'il faut faire lu les-
sive. » L'heure de la grâce avait sonné. Il se confessa, fît la Ste Commu-
nion. « Que je suis heureux ! que je suis heureux !» ne cessait-il de répéter
Il dura jusqu'au soir encore. La joie le transfigurait. 11 ne paraissait
plus souffrir. « C'est un jour de ciel pour moi », avouait-il à tous ceux
qui venaient le visiter.
Vers six heures, il dit à sa mère : « Maman, dis-moi une petite
prière, pas bien longue, lu sais, je n'ai pas la force. — On sonne l'An-
gélus, mon fils, je vais reciter 3 Ave Maria à la S*e Vierge. — C'est
cela !» La prière achevée, le malade dit encore à sa mère : « Maman,
soulhe-moi. » La mère appuya la tête de son fils sur son épaule. C'était
fini. Il venait d'expirer.
MON SERGENT
Ce n'était pas un incroyant, le sergent P. Mais il ne pratiquait
pas, même il s'était marié sans sacrements, après avoir arraché un
billet de confession à je ne sais quel prêtre et par je ne sais quel moyen...
Et il allait mourir, victime lointaine de la grande guerre pendant
laquelle il avait respiré les gaz asphyxiants et souffert des privations
que l'Allemagne imposait alors à nos prisonniers. Il allait mourir et
il ne le croyait pas. « Je me confesserai et communierai à Pâques, à
t'Eglise », me répondit-il, le jour où je l'exhortai à se mettre en grâce
avec Dieu.
Nous étions alors au commencement de décembre. Je ne pensai 5
guère qu'il pût aller jusque-là. Effectivement, le jour de Pâques, i*
se trouvait à l'église, mais dans un cercueil.
Je réussis du moins, dans une troisième ou quatrième visite à lu'
faire accepter le scapulaire du Sacré-Coeur qu'il baisa et attacha sur
sa poitrine, en ayant soin de le cacher. Et nous ne parlâmes plus de
sacrements.
Je perdais beaucoup de temps à l'entendre raconter ses faits
d'armes, ses souffrances en Allemagne, etc, etc, auxquels je paraissais
extrêmement m'intéresser. « Du temps perdu pour moi, c'est du temps
gagné, pour son âme, me disais-je. » Et je priais intérieurement le Sacré-
Coeur de me donner l'occasion de parler de Lui, de faire connaître son
amour, sa bonté, son désir de régner sur nous pour nous rendre heureux.
Insensiblement l'âme de mon malade se transformait.
Un dimanche, pendant la grand'messe, je me sentis inspirée de
lui porter une image du divin Crucifié et de lui parler des souffrances
et de l'amour de Jésus pour nous. Quelle ne fut pas mon émotnon
lorsque, entrant dans la chambre du malade, lui-même m'en parla le
premier et me montrant, pendu au mur, un tableau dé Jésus en croix :
« Ma Soeur, toute la matinée j'ai pensé à Lui. Il a tant souffert pour
nous ! » Et il se mit à pleurer. Je crus le moment favorable pour lui
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Plus tard ; me dit-il simplement.
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