Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1925 01 août 1925
Description : 1925/08/01 (A5,T9,N3)-1925/09/30 (A5,T9,N4). 1925/08/01 (A5,T9,N3)-1925/09/30 (A5,T9,N4).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476588t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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PAGES PODR LES ENFANTS
COMME LES CARPES DE FONTAINEBLEAU
Connais-tu, mon enfant, cette expression de mon pays :
«muet comme une carpe ? » On l'applique aux gens silencieux
et discrets. Je t'avoue que je ne crois pas que les carpes soient
ni plus ni moins silencieuses que les autres poissons. Je suis
même très persuadée que le bon Dieu leur a donné un langage
de poissons dont elles se servent. Qui sait ? peut-être même
y a-t-il des carpes bavardes !
Muettes ou non, peu importe,.. Ce qu'il y a de certain,
c'est que les carpes sont prudentes.
Ça te fait rire, ça, une carpe prudente. Mais c'est vrai tout
de même.
Il y. a quelque temps, je regardais tes carpes de l'étang de
Fontainebleau. Et il s'est passé dans ce inonde de carpes, pendant
que je les regardais, quelque chose d'intéressant.
C'était une après-midi de soleil. Les carpes, pour s'ébattre
mieux dans la douce tiédeur, s'étaient approchées du bord,
et là, le dos à moitié hors de l'eau, lentement, elles se laissaient
bercer parles rides de l'étang. Quelques unes cependant étaient
restées au centre du lac ; on les apercevait de loin se jouant à
P^ise.
Tout à coup se fit entendre un tir d'artillerie. Un premier
coup, et voilà toutes tes carpes du bord qui, de toutes les forces
de leurs nageoires, se hâtent vers le centre. Un second coup,
et ce fut dans l'étang une révolution : en un clin d'oeil, on n'a-
perçut plus rien à la surface de l'eau frémissante. Toutes les
carpes, sans en excepter une seule, avaient plongé dans la pro-
fondeur de l'étang.
Prises de peur en entendant ce bruit inaccoutumé, elles
s'étaient réfugiées là où elles se sentaient mieux chez elles, à
l'abri de tout danger extérieur, loin de ce qu'elles ne connais-
saient pas, et qui pouvait être pour elles un péril.
COMME LES CARPES DE FONTAINEBLEAU
Connais-tu, mon enfant, cette expression de mon pays :
«muet comme une carpe ? » On l'applique aux gens silencieux
et discrets. Je t'avoue que je ne crois pas que les carpes soient
ni plus ni moins silencieuses que les autres poissons. Je suis
même très persuadée que le bon Dieu leur a donné un langage
de poissons dont elles se servent. Qui sait ? peut-être même
y a-t-il des carpes bavardes !
Muettes ou non, peu importe,.. Ce qu'il y a de certain,
c'est que les carpes sont prudentes.
Ça te fait rire, ça, une carpe prudente. Mais c'est vrai tout
de même.
Il y. a quelque temps, je regardais tes carpes de l'étang de
Fontainebleau. Et il s'est passé dans ce inonde de carpes, pendant
que je les regardais, quelque chose d'intéressant.
C'était une après-midi de soleil. Les carpes, pour s'ébattre
mieux dans la douce tiédeur, s'étaient approchées du bord,
et là, le dos à moitié hors de l'eau, lentement, elles se laissaient
bercer parles rides de l'étang. Quelques unes cependant étaient
restées au centre du lac ; on les apercevait de loin se jouant à
P^ise.
Tout à coup se fit entendre un tir d'artillerie. Un premier
coup, et voilà toutes tes carpes du bord qui, de toutes les forces
de leurs nageoires, se hâtent vers le centre. Un second coup,
et ce fut dans l'étang une révolution : en un clin d'oeil, on n'a-
perçut plus rien à la surface de l'eau frémissante. Toutes les
carpes, sans en excepter une seule, avaient plongé dans la pro-
fondeur de l'étang.
Prises de peur en entendant ce bruit inaccoutumé, elles
s'étaient réfugiées là où elles se sentaient mieux chez elles, à
l'abri de tout danger extérieur, loin de ce qu'elles ne connais-
saient pas, et qui pouvait être pour elles un péril.
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