Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8483 Nombre total de vues : 8483
Description : 01 août 1925 01 août 1925
Description : 1925/08/01 (A5,T9,N3)-1925/09/30 (A5,T9,N4). 1925/08/01 (A5,T9,N3)-1925/09/30 (A5,T9,N4).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476588t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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Marie-Eustelle 233
serait mille fois plus heureux que moi, s'il était capable de comprendre
son bonheur ; je voudrais l'embrasser, le tenir collé sur mes lèvres,
ouvrir mon coeur et l'y placer... Quelquefois, je perds connaissance, à
peu près ; mes membres se raidissent et deviennent froids, je sens que
mes forces diminuent peu à peu, et je n'ai plus d'expressions à adresser
à Jésus ; les dernières ardeurs s'échappent de ma poitrine embrasée, et
une défaillance générale règne dans tout mon corps...
Oh ! l'adorable Eucharistie ! C'est ma vie, c'est tout ce que je
sais ; mais je souffre de n'avoir pas assez d'amour, quoiqu'il me semble
que je sois transportée pour l'adorable Jésus ! Que ne puis-je le tenir
entre mes bras, comme sainte Oertrude ou saint Antoine de Padoue,
et lui protester mille et mille fois de mon amour ! O mort ! O ma douce
amie ! Viens donc me rendre à l'objet de mes désirs !
Ah ! l'adorable, la délicieuse Eucharistie ne se reçoit pas plusieurs
fois en un jour !...
Je ressens un besoin inexprimable de donner un libre essor au feu
par lequel Jésus consume mon coeur. L'autre jour, étant à ses pieds,
je lui disais : « Seigneur, je meurs du besoin de vous dire que je vous
aime !... »
Ah ! pour satisfaire l'amour qui me possède, il faudrait pouvoir
sacrifier des millions de fois ma vie. Où aller ? Au ciel ? Jésus ne le veut
pas encore. Que faire ? Contempler Jésus sous les voiles du mystère ?
Ah ! du moins, si ces fragiles espèces qui le couvrent étaient plus sou-
vent et plus longtemps en ma possession ! S'il m'était donné, sinon d'en
jouir, du moins de pouvoir les contempler sans cesse ! Voeux inutiles !...
O Amour de mon âme, mon cher Jésus, mon Bien-Aimé, mon doux
miel ! que ne puis-je vous presser sur mon coeur ! Je sais, cher bon
Maître, que, par la divine Communion, je vous possède intimement :
il me semble alors que vous vivez bien plus en moi que je ne vis moi-
même ; mais, en renfermant la sainte Eucharistie, comme un autre
tabernacle, je désirerais que vous ne vinssiez pas dans mon âme pour un
temps si court ; mon coeur voudrait vous posséder sans fin, sans in-
terruption.
■ Lorsque, après avoir reçu notre Amour, il faut me retirer de sa
présence eucharistique, j'éprouve une si vive peine, que je ne cesse de
retourner mes regards vers le saint tabernacle, en me retirant quand il
n'y a personne dans l'église, et je lui témoigne, par les expressions les
plus vives, mon amère douleur de le laisser seul dans sa prison d'amour.(i)
O sainte Folie, dont tous les chrétiens devraient être atteints ;
de quel incendie, à l'imitation d'Eustelle, nos pauvres coeurs de
misère ne devraient-ils pas être enflammés ; mais nous ne croyons
pas d'une vraie foi que dans l'Eucharistie se trouve glorieux, mais
vivant d'une vie véritable et vivifiante, Jésus, le Fils éternel du
Père et qu'avec Lui se trouvent le Père et l'Esprit d'Amour,
inséparables de Lui parce qu'ils ne sont qu'une seule et même
divinité.
« Mon amour ! O Dieu de l'Eucharistie, s'écriait Marie-Eustelle,
que ne puis-je rester jour et nuit près de votre prison d'amour ! Oh !
(1) p. 166-170.
serait mille fois plus heureux que moi, s'il était capable de comprendre
son bonheur ; je voudrais l'embrasser, le tenir collé sur mes lèvres,
ouvrir mon coeur et l'y placer... Quelquefois, je perds connaissance, à
peu près ; mes membres se raidissent et deviennent froids, je sens que
mes forces diminuent peu à peu, et je n'ai plus d'expressions à adresser
à Jésus ; les dernières ardeurs s'échappent de ma poitrine embrasée, et
une défaillance générale règne dans tout mon corps...
Oh ! l'adorable Eucharistie ! C'est ma vie, c'est tout ce que je
sais ; mais je souffre de n'avoir pas assez d'amour, quoiqu'il me semble
que je sois transportée pour l'adorable Jésus ! Que ne puis-je le tenir
entre mes bras, comme sainte Oertrude ou saint Antoine de Padoue,
et lui protester mille et mille fois de mon amour ! O mort ! O ma douce
amie ! Viens donc me rendre à l'objet de mes désirs !
Ah ! l'adorable, la délicieuse Eucharistie ne se reçoit pas plusieurs
fois en un jour !...
Je ressens un besoin inexprimable de donner un libre essor au feu
par lequel Jésus consume mon coeur. L'autre jour, étant à ses pieds,
je lui disais : « Seigneur, je meurs du besoin de vous dire que je vous
aime !... »
Ah ! pour satisfaire l'amour qui me possède, il faudrait pouvoir
sacrifier des millions de fois ma vie. Où aller ? Au ciel ? Jésus ne le veut
pas encore. Que faire ? Contempler Jésus sous les voiles du mystère ?
Ah ! du moins, si ces fragiles espèces qui le couvrent étaient plus sou-
vent et plus longtemps en ma possession ! S'il m'était donné, sinon d'en
jouir, du moins de pouvoir les contempler sans cesse ! Voeux inutiles !...
O Amour de mon âme, mon cher Jésus, mon Bien-Aimé, mon doux
miel ! que ne puis-je vous presser sur mon coeur ! Je sais, cher bon
Maître, que, par la divine Communion, je vous possède intimement :
il me semble alors que vous vivez bien plus en moi que je ne vis moi-
même ; mais, en renfermant la sainte Eucharistie, comme un autre
tabernacle, je désirerais que vous ne vinssiez pas dans mon âme pour un
temps si court ; mon coeur voudrait vous posséder sans fin, sans in-
terruption.
■ Lorsque, après avoir reçu notre Amour, il faut me retirer de sa
présence eucharistique, j'éprouve une si vive peine, que je ne cesse de
retourner mes regards vers le saint tabernacle, en me retirant quand il
n'y a personne dans l'église, et je lui témoigne, par les expressions les
plus vives, mon amère douleur de le laisser seul dans sa prison d'amour.(i)
O sainte Folie, dont tous les chrétiens devraient être atteints ;
de quel incendie, à l'imitation d'Eustelle, nos pauvres coeurs de
misère ne devraient-ils pas être enflammés ; mais nous ne croyons
pas d'une vraie foi que dans l'Eucharistie se trouve glorieux, mais
vivant d'une vie véritable et vivifiante, Jésus, le Fils éternel du
Père et qu'avec Lui se trouvent le Père et l'Esprit d'Amour,
inséparables de Lui parce qu'ils ne sont qu'une seule et même
divinité.
« Mon amour ! O Dieu de l'Eucharistie, s'écriait Marie-Eustelle,
que ne puis-je rester jour et nuit près de votre prison d'amour ! Oh !
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