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Chronique
Une fois de plus il nous est doux de constater que le Coeur de Jésus
est rempli d'amour et de bonté pour ses pauvres enfants !
Le Filleul des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie.
Le 15 mai dernier une zélatrice du Sacré-Coeur, à Rome, priait
après la sainte Messe devant l'autel de la Sainte Vierge. Elle s'entendit
tout à coup appeler : c'était le premier vicaire de la paroisse qui lui
demandait d'être la marraine d'un enfant, que sa mère venait d'appor- ■
ter pour être baptisé en cachette de son mari, anticlérical enragé.
La zélatrice suivit de suite le vicaire à la sacristie, où elle trouva
un superbe enfant de Huit mois dans les bras de sa mère, une toute
jeune femme dont la physionomie terrorisée disait clairement quel acte
de courage elle accomplissait en portant son poupon à l'église, pour y
être fait chrétien. .,
; Après le baptême, la Marraine demanda à la jeune femme, si elle
pouvait venir chez elle, pour faire nutuellememt plus ample connais-
sance, la pauvre mère répondit affirmativement, son mari étant absent
pour plusieurs heures encore.
De retour chez elle, la zélatrice l'interrogea alors, et lui demanda
tout à coup : « Mais êtes-vous mariée au moins ? » La jeune femme,
baissant tristement la tête, répondit qu'elle était mariée civilement
seulement.
«Voilà qui est mal, s'écria la zélatrice, car vous êtes hors l'église, '■■
ne pouvant même pas faire vos Pâques! Votre mari tolère-t-il, au
moins, des images pieuses chez vous ? — Oh ! oui, Madame, j'ai au-
dessus de notre lit la sainte Vierge et saint Joseph. — Alors, répondit
la marraine, voulez-vous que je vous fasse cadeau d'une belle image
du Sacré-Coeur, que je ferai encadrer, et puis que j'aille un jour chez
vous, pour vous faire consacrer au Coeur de Jésus avec votre poupon ?
Oh non, Madame, répondit d'un air terrifié la jeune mère, les voisines
le diraient à mon mari ! — Alors répliqua la dame, faisons autre chose :
Je vais dresser ici même, un autel sur lequel nous mettrons une grande
image du Sacré-Coeur, que vous allez choisir, et vous vous 'consacrerez
à Lui, avec Aldo pour obtenir la conversion de votre mari et la grâce
de pouvoir bientôt vous marier religieusement. La proposition fut
acceptée, cette fois, avec empressement et aussitôt, sur un joli autel,
une belle image coloriée du Sacré-Coeur était placée entre les flambeaux
allumés. Deux collaboratrices de la zélatrice, présentes à la scène,
ainsi que sa femme de chambre, s'unissaient à elle, et à la jeune Mère
agenouillée devant l'autel avec son enfant dans les bras, prononçant
lentement et pieusement le bel acte de consécration pour elle et l'absent.
Dix jours après cette touchante cérémonie, la jeune femme
arrivait d'un air heureux chez la marraine de son poupon, pour y
chercher le Sacré-Coeur encadré, et lui raconta qu'une première grâce
était obtenue déjà, depuis sa consécration : devant partir prochaine-
ment pour la campagne, elle s'était hasardée à dire à son mari : « Sais-
tu ce que je ferai quand je serai chez mon père ? Je ferai baptiser
Aldo ! » et au lieu de la scène et des menaces habituelles, son mari,
interdit, lui avait répondu : « Eh bien, fais ce que tu veux ! » — Voilà
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