Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

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92 pages

Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1923-07-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 juillet 1923 01 juillet 1923

Description : 1923/07/01 (A3,T5,N2)-1923/07/31. 1923/07/01 (A3,T5,N2)-1923/07/31.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54762310

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

152 Piété

Mais venons à nous : en vérité Jésus a-t-il été aimé de nous par
le passé ? l'est-ii maintenant ? l'avons-nous aimé ? l'aimons-nous ?
Voyons.

Est-ce l'aimer, que de l'offenser sans cesse ?

Est-ce l'aimer que de dire, et que de faire des choses qui lui dé-
plaisent, et de ne pas dire et de ne pas faire ce qui lui plaît ?

Est-ce l'aimer, que de penser plus à d'autres choses qu'à lui ?

Est-ce l'aimer, que d'avoir plus d'attache et plus d'application à
toute autre chose qu'à ce qui est de son service ?

Est-ce l'aimer que de lui rendre le mal pour le bien, que d'abuser
de ses dons contre lui-même, que de s'ennuyer en sa compagnie, que
de se plaire plus avec le monde qu'avec lui ?

'N'est-ce pas ainsi que nous l'avons traité jusqu'à présent?
Ah ! que cela est vrai ; mais que cela est honteux.

.Jésus est si aimable : Jésus m'aime tant; Je devrois l'aimer
infiniment plus qu'il ne m'aime, parce qu'il est infiniment plus digne
d'amour que moi : mais je ne puis parce que je ne sçaurois produire un
amour infini ; mais au moins j'aurois dû l'aimer de tout mon pouvoir :
Helas ! quand je l'aurois aimé de tout mon pouvoir, ce seroit encore
si peu de chose ; car ce que je puis, qu'est-ce ? si peu, si peu.

Et toutefois je ne l'ai pas aimé autant que j'ai pu, je ne l'ai point
aimé de tout mon coeur, et j'ai toujours partagé mon coeur avec les
créatures.

Quand nous l'aurions aimé et quand nous l'aimerions plus que
toutes les créatures, ce seroit encore peu de chose ; car que sont toutes ,
les créatures en comparaison de Jésus ; c'est donc peu l'aimer que de
lui dire ; je vous aime plus que mes amis, que moi-même, plus que
toutes les créatures ; puisque toutes les créatures ne sont rien en
comparaison de Jésus.

Ah mon coeur, misérable coeur ! qu'as-tu aimé ? et que n'as-tu pas
aimé ? tu as aimé quoi ? ce que ma langue n'ose dire, et ce que mon
esprit a honte de penser ; et tu n'as pas aimé Jésus.

Quelque haine que tu puisses avoir contre toi-même ; tu ne te
haïras jamais^àssez, d'avoir tant aimé des choses si basses, et si mépri-
sables, et de n'avoir pas aimé Jésus. Que dis-je ne l'avoir pas aimé ?
l'avoir tant offensé, l'avoir tant outragé, avoir tant abusé-de ses biens
contre lui-même.

Ah Jésus si aimable ! Jésus qui aime tant ! Jésus si peu aimé !
Aimable par dessus toutes choses, et moins aimé que les moindres
choses.

Jésus qui aime tant, qu'il m'a plus aimé que son honneur qu'il
a perdu pour moi ; que son précieux Sang qu'il a versé pour moi -
que sa propre vie qu'il a sacrifiée pour moi.

Et moi je l'ay moins aimé qu'un point d'honneur imaginaire, et
qu'une légère satisfaction des sens.

Ah quel aveuglement ! Jésus le meilleur ami : nul autre ne nous
aime comme lui. .

Jésus le plus puissant ami : nul autre ne nous peut aider comme
lui.

Jésus le vrai ami, qui ne cherche pas ses intérêts, mais les nôtres.

Jésus le libéral ami, qui se dépouille de ses biens pour nous enrichir.

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