Titre : Optima : hebdomadaire féminin illustré / [gérante Luce Andréota]
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1928-09-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829361n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 septembre 1928 08 septembre 1928
Description : 1928/09/08 (A2,N37). 1928/09/08 (A2,N37).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5474703s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68716
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/12/2008
— 10 -
Quelques femmes de l'Evangile.
La Prophétesse Anne.
La présentation au Temple, par
H an s Memting.
Le trait commun aux
femmes de l'Evangile c'est
que toutes furent mêlées à
la vie du Christ à un mo-
ment, quelconque. Et c'est
cet instant, parfois très
court, très fugitif de leur
existence, qui les a fait
sortir de l'ombre où elles
seraient restées et leur a
assuré l'immortalité dans
le souvenir des hommes.
Car seuls de tous les écrits
humains, les livres sacrés
de la Bible sont garantis
contre l'anéantissement et
l'oubli.
Nous savons que parmi
ces femmes, on en trouve
de tout âge, toutes situa-
tions, tout caractère. Sainte
Elisabeth s'est déjà mon-
trée à nous dans la force
rayonnante de sa maturité.
Nous allons aujourd'hui
évoquer une très vieille
femme, une femme de l'âge
des grand'mères et même
des bisaïeules : Anne la prophétesse.
Saint Luc, le plus familial des Eyangélistes, est le seul
qui parle d'elle ; il en dit très peu de choses, mais qui en
suggèrent beaucoup. Dans un admirable récit de la Présen-
tation de Jésus au temple, son timbre poétiquement grave
et à la fois attendri, nous fait sentir ce que ses paroles
n'expriment pas.
Voici les quelques lignes qui introduisent cette femme :
« Il y avait une prophétesse nommée Anne, fille de
Phannel, de la tribu d'Aser, elle était fort avancée en âge,
et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virgi-
nité.
«Restée veuve, et âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle
ne quittait point le temple, servant Dieu nuit et jour dans
les jeûnes et les prières. »
La scène dans laquelle nous la voyons paraître se pas-
sait quarante jours après la naissance de Jésus, lorsque ses
parents le portèrent à Jérusalem pour le consacrer au Sei-
gneur à titre de lils premier-né. La liturgie catholique
célèbre cet événement à la Chandeleur, fête de la lumière
naissante :
C'était, en effet, une lumière naissante qui entrait au
temple en ce jour-là, l'Enfant dont il est écrit :
— Celui-là était la vraie Lumière qui illumine tout
homme venant en ce monde.
Mais cette lumière, comme le soleil à la prime aurore,
ne jetait pas encore de rayons. Il fallait que le cerveau du
nouveau-né s'affermît, que «a langue inapte à la parole se
déliât, avant de pouvoir répandre sur l'univers l'illumina-
tion de son verbe.
Aujourd'hui il fait sa pretnière entrée au Temple de Jéru-
salem, lieu sacré entre tous, le seul au monde où soit
adoré le Dieu unique, créateur et maître absolu de l'uni-
vers.
Mais cet enfant que sa mère apporte, serré tendrement
sur son coeur, y reviendra plus tard pour éclairer les
ténèbres, dissiper les fausses lueuis. Alors ce sera l'éclat
du grand jour, aujourd'hui ce n'est que la blancheur indé-
cise de l'aurore.
Deux vieillards, un homme et une femme, deux Israé-
lites strictement fidèles à la loi de Moïse, s'approchèrent
de Marie et de Joseph.
L'un deux, Siméon, prit l'Enfant dans ses bras, et après
avoir fait jaillir de son âme un hymne d'allégresse et de foi,
dit à Marie ces paroles prophétiques, cruelles à entendre
pour une mère :
— Celui-ci est un signe auquel on contredira et un
glaive de douleur transpercera votre âme.
Mais alors s'avance la prophétesse Anne, lille a entendu
Siméon et voit sans doute à l'expression de Marie, que les
paroles un peu rudes du vieillard ont éteint sa joie de
jeune mère heureuse, et. qu'elle a maintenant des larmes
dans les yeux.
S'apitoyant sur sa tristesse, Anne, avec un instinct
d'aïeule, prend à son tour l'Enfant, le caresse, le baise, le
l'ait admirer à ceux qui l'entourent, tout en leur annonçant
que ce petit être si frêle est le futur Sauveur d'Israël. Et
elle disait à l'Enfant des mots si tendres, et elle prophéti-
sait des choses si merveilleuses à son sujet, que le chagrin
de Marie en fut allégé.
N'est-ce pas là le rôle tout de douceur des'grand'mères?
Elles ont connu les heures sombres de la vie, mais les ont
déjà dépassées, et, résignées, haussent désormais leur espé-
rance au-dessus de la terre. Pleines d'expérience, elles
regardent avec bonté les jeunes, sachant bien qu'elles souf-
friront comme elles, mais veulent les persuader que, s'il
est de dures épreuves à supporter dans l'existence, il est
aussi de vrais bonheurs dont il faut jouir.
Et lorsqu'elles tiennent dans leurs bras un tout petit
enfant, ces bonnes aïeules le charment avec des refrains
dont, au cours de la vie, le rythme berceur et les paroles
naïves reviendront souvent rajeunir et rafraîchir son âme.
L'Evangile, après la Présentation, ne nous parle plus de
Siméon ni d'Anne. Ils disparaissent dans le passé, comme
l'antique Prophétie et la Loi périmée le feront bientôt.
Donc les deux femmes que nous rencontrons au seuil
du Nouveau Testament n'étaient plus jeunes. Elisabeth
approchait de la cinquantaine, Anne l'avait largement
dépassée. Elles possédaient la science donnée par l'exer-
cice de la vie.
« L'Esprit souffle où il veut. » Il alluma sa flamme
éclairante en Elisabeth et Anne, et les fit reconnaître le
Messie, l'une dans l'enfant encore à naître, l'autre, dans le
nourrisson que Marie présentait au Temple.
Il convenait que ces deux femmes, postées près du ber-
ceau du Christ, aient été des prophétesses. Le royaume de
Dieu n'était encore qu'en germe, ceux qui l'attendaient
devaient porter leurs regards plus loin, vers le temps où
ce qui n'était que promesse et espérance serait devenu
réalité. Marie ALLO.
Quelques femmes de l'Evangile.
La Prophétesse Anne.
La présentation au Temple, par
H an s Memting.
Le trait commun aux
femmes de l'Evangile c'est
que toutes furent mêlées à
la vie du Christ à un mo-
ment, quelconque. Et c'est
cet instant, parfois très
court, très fugitif de leur
existence, qui les a fait
sortir de l'ombre où elles
seraient restées et leur a
assuré l'immortalité dans
le souvenir des hommes.
Car seuls de tous les écrits
humains, les livres sacrés
de la Bible sont garantis
contre l'anéantissement et
l'oubli.
Nous savons que parmi
ces femmes, on en trouve
de tout âge, toutes situa-
tions, tout caractère. Sainte
Elisabeth s'est déjà mon-
trée à nous dans la force
rayonnante de sa maturité.
Nous allons aujourd'hui
évoquer une très vieille
femme, une femme de l'âge
des grand'mères et même
des bisaïeules : Anne la prophétesse.
Saint Luc, le plus familial des Eyangélistes, est le seul
qui parle d'elle ; il en dit très peu de choses, mais qui en
suggèrent beaucoup. Dans un admirable récit de la Présen-
tation de Jésus au temple, son timbre poétiquement grave
et à la fois attendri, nous fait sentir ce que ses paroles
n'expriment pas.
Voici les quelques lignes qui introduisent cette femme :
« Il y avait une prophétesse nommée Anne, fille de
Phannel, de la tribu d'Aser, elle était fort avancée en âge,
et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virgi-
nité.
«Restée veuve, et âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle
ne quittait point le temple, servant Dieu nuit et jour dans
les jeûnes et les prières. »
La scène dans laquelle nous la voyons paraître se pas-
sait quarante jours après la naissance de Jésus, lorsque ses
parents le portèrent à Jérusalem pour le consacrer au Sei-
gneur à titre de lils premier-né. La liturgie catholique
célèbre cet événement à la Chandeleur, fête de la lumière
naissante :
C'était, en effet, une lumière naissante qui entrait au
temple en ce jour-là, l'Enfant dont il est écrit :
— Celui-là était la vraie Lumière qui illumine tout
homme venant en ce monde.
Mais cette lumière, comme le soleil à la prime aurore,
ne jetait pas encore de rayons. Il fallait que le cerveau du
nouveau-né s'affermît, que «a langue inapte à la parole se
déliât, avant de pouvoir répandre sur l'univers l'illumina-
tion de son verbe.
Aujourd'hui il fait sa pretnière entrée au Temple de Jéru-
salem, lieu sacré entre tous, le seul au monde où soit
adoré le Dieu unique, créateur et maître absolu de l'uni-
vers.
Mais cet enfant que sa mère apporte, serré tendrement
sur son coeur, y reviendra plus tard pour éclairer les
ténèbres, dissiper les fausses lueuis. Alors ce sera l'éclat
du grand jour, aujourd'hui ce n'est que la blancheur indé-
cise de l'aurore.
Deux vieillards, un homme et une femme, deux Israé-
lites strictement fidèles à la loi de Moïse, s'approchèrent
de Marie et de Joseph.
L'un deux, Siméon, prit l'Enfant dans ses bras, et après
avoir fait jaillir de son âme un hymne d'allégresse et de foi,
dit à Marie ces paroles prophétiques, cruelles à entendre
pour une mère :
— Celui-ci est un signe auquel on contredira et un
glaive de douleur transpercera votre âme.
Mais alors s'avance la prophétesse Anne, lille a entendu
Siméon et voit sans doute à l'expression de Marie, que les
paroles un peu rudes du vieillard ont éteint sa joie de
jeune mère heureuse, et. qu'elle a maintenant des larmes
dans les yeux.
S'apitoyant sur sa tristesse, Anne, avec un instinct
d'aïeule, prend à son tour l'Enfant, le caresse, le baise, le
l'ait admirer à ceux qui l'entourent, tout en leur annonçant
que ce petit être si frêle est le futur Sauveur d'Israël. Et
elle disait à l'Enfant des mots si tendres, et elle prophéti-
sait des choses si merveilleuses à son sujet, que le chagrin
de Marie en fut allégé.
N'est-ce pas là le rôle tout de douceur des'grand'mères?
Elles ont connu les heures sombres de la vie, mais les ont
déjà dépassées, et, résignées, haussent désormais leur espé-
rance au-dessus de la terre. Pleines d'expérience, elles
regardent avec bonté les jeunes, sachant bien qu'elles souf-
friront comme elles, mais veulent les persuader que, s'il
est de dures épreuves à supporter dans l'existence, il est
aussi de vrais bonheurs dont il faut jouir.
Et lorsqu'elles tiennent dans leurs bras un tout petit
enfant, ces bonnes aïeules le charment avec des refrains
dont, au cours de la vie, le rythme berceur et les paroles
naïves reviendront souvent rajeunir et rafraîchir son âme.
L'Evangile, après la Présentation, ne nous parle plus de
Siméon ni d'Anne. Ils disparaissent dans le passé, comme
l'antique Prophétie et la Loi périmée le feront bientôt.
Donc les deux femmes que nous rencontrons au seuil
du Nouveau Testament n'étaient plus jeunes. Elisabeth
approchait de la cinquantaine, Anne l'avait largement
dépassée. Elles possédaient la science donnée par l'exer-
cice de la vie.
« L'Esprit souffle où il veut. » Il alluma sa flamme
éclairante en Elisabeth et Anne, et les fit reconnaître le
Messie, l'une dans l'enfant encore à naître, l'autre, dans le
nourrisson que Marie présentait au Temple.
Il convenait que ces deux femmes, postées près du ber-
ceau du Christ, aient été des prophétesses. Le royaume de
Dieu n'était encore qu'en germe, ceux qui l'attendaient
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