Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-05-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mai 1885 30 mai 1885
Description : 1885/05/30 (A8,SER3,N22). 1885/05/30 (A8,SER3,N22).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54726455
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
8° ANNÉE — 3e Série- N° 22
Paraissant le Samedi
30 mai 4835
SOMMAIRE :
Los IToui'amincs futurs.
I.o liuihjcl îles Travaux puhllcs pour 1880.
Travaux parlementaires.
Au Con;|t'ès (le llruxclics.
I-c Chemin de 1er de la Manche.
La fin d'une polémique.
Chronique des Chainlircs syndicales : Imprimeurs de I.imogos.
Jurisprudence : Juridiction administrative : Conseil d'État.
Informations diverses.
Revue llnancièrc cl industrielle.
Tarifs lininolo(|iif'S. *
Avis et coniinuiiioalloiis.
Propositions de Tarifs.
LES PRO&EAMES FUTURS
Nous avons retrouvé dernièrement le texte du pro-
gramme de M. Henri Hrisspn aux élections législatives
du 21 août 1881. Inutile "d'ajouter que nous n'avons
point du tout l'intention de le reproduire, ce document
étant politique. — Néanmoins, nous en voudrions déta-
cher un paragraphe qui est, à lui seul, une révélation.
Ce paragraphe est ainsi conçu :
c 10° Établissement pour les transports de chemins de
» fer, des tarifs kilométriques avec taxe décroissante,
» suivant la distance, applicables à toute station d'un
» môme réseau. — Révision de tous les tarifs spéciaux
» contraires à ce principe. »
Nous avouons avoir souri légèrement à la lecture de
ces lignes. Il n'était point, en effet, à notre connaissance
que l'honorable M. Brisson se fût jusqu'alors occupé
de tarifs de chemins de fer. La chose, en tous cas, était
pour nous plaire, les questions complexes de tarification
demeurant tout à fait étrangères à la pluralité des
membres du Parlement.
Malheureusement, les opinions techniques du para-
graphe 10 ne laissent pas que do provoquer nos ré-
flexions.
M. Henri Brisson, président actuel du Conseil des
ministres, esprit fort distingué, homme impartial, avait-
il bien entendu, sur ce point particulier, les discussions
contradictoires, les controverses nombreuses, les protes-
tations multiples, auxquelles le « système belge » avait
donné lieu ? Nous hésitions fort à préjuger.
A parler franc, nous hésitons encore, et cependant la
tournure que semblent prendre les choses en vue des
prochaines élections législatives nous oblige à confesser
ce que nous croyons être la vérité.
A cette époque, la Chambre de commerce de Paris
venait de lancer dans la circulation le retentissant rap-
port connu sous le nom de M. Poirrier. Comme toutes
les idées neuves, — même fausses, — la théorie avait
séduit : M. Brisson lui-même s'y laissa prendre, et.
sous la responsabilité des représentants directs du com
merce, interpola leurs conclusions et les fit siennes.
Les questions politiques soulevées dans ce même pro-
gramme étaient de trop sérieuse importance pour laisser
place à la discussion do points secondaires. Deux grandes
réunions publiques approuvèrent dans son ensemble la
ligne de conduite proposée, et le futur président du con-
seil dut être compté parmi les partisans des tarifs kilo-
métriques.
Jusque-là le mal n'est pas grand, M. Brisson n'ayant
guère eu le loisir, depuis lors, d'approfondir la tarifica-
tion comparée.
Mais l'aveu deviendrait plus grave s'il était généralisé.
Et c'est précisément son expansion que nous désirons
combattre.
Plusieurs comités départementaux, chargés à leur
tour d'élaborer un programme, n'ont rien trouvé de
mieux que de copier celui de M. Henri Brisson, et voilà
tous les candidats en passe de faire une profession de
foi kilométrique. Espérons que, sur ce point au moins,
le mandat ne sera pas impératif.
Certes, si nous pensions que les commerçants dussent
prendre eux-mêmes leurs intérêts en mains — ainsi que
nous le demandions dans notre précédent numéro; —
qu'ils consentissent à se mêler aux luttes électorales et
à briguer les sièges que leurs situations leur permettent
d'obtenir, nous considérerions comme inutile de leur
donner aucun conseil. Ils savent, mieux que quiconque,
ce que le commerce réclame et n'ignorent pas que le
régime actuel de la tarification do gare à gare est parti-
culièrement favorable à leur prospérité.
Mais nous savons trop bien aussi que la grande masse
des électeurs se désintéresse des questions commer-
ciales, qu'elle ignore, et prend tout son plaisir aux reven-
dications politiques et aux phrases creuses dont on la
nourrit périodiquement.
Il est, de ce fait, malheureusement à craindre que les
avocats reviennent, aussi nombreux et aussi inutiles que
par le passé.
Nous mettrons donc en garde les candidats futurs
contre les exigences électorales qu'ils seraient obligés
de subir et les questions insidieuses qu'on s'aviserait de
leur poser sur les tarifs de chemins de fer. Au surplus,
comme le sujet n'est pas souvent traité dans les réunions
publiques, nous nous permettrons de leur fournir les
éléments nécessaires pour donner à l'auditoire l'illusion
d'une compétence approximative.
Logiquement, à l'heure présente, tout candidat
sérieux doit se montrer d'une froideur marquée pour la
tarification Kilométrique. H est, en effet, de bon ton,
ainsi que l'a fait M. Brisson aux élections de 1881, de
s'inspirer sur ce point des idées do la Chaniu.c? de com-
merce de Paris.
Or, en 1881, la Chambre de commerce s'était aveuglé-
ment jetée dans les bras du système belge et M. Brisson
avait cru pouvoir la suivre sans inconvénient.
Mais on 1884 l'engouement se calma, l'expérience se
fil, les idées tournèrent et la même Chambre s'amenda.
L'absolutisme kilométrique finit par devenir gênant, et,
dans la séance mémorable du 19 décembre 1884, le corps
officiel déclara unanimement que « des tarifs absolument
uniformes étaient onéreux pour le commerce ».
Il est donc prudent de ne plus affirmer imperturba-
blement que la base décroissante est toujours ce qu'il y
a de mieux.
Nous engageons même les candidats à renchérir un
peu sur les réserves calculées de la Chambre de com-
merce de Paris. Ils peuvent, sans risque, affirmer plus
nettement leur antipathie, et soutenir avec succès que
plus la base diminue, plus le prix augmente, et qu'au
total les tarifs actuels méritent à tous égards d'être
conservés.
Au besoin même, ils citeront à l'appui de leur thèse
Paraissant le Samedi
30 mai 4835
SOMMAIRE :
Los IToui'amincs futurs.
I.o liuihjcl îles Travaux puhllcs pour 1880.
Travaux parlementaires.
Au Con;|t'ès (le llruxclics.
I-c Chemin de 1er de la Manche.
La fin d'une polémique.
Chronique des Chainlircs syndicales : Imprimeurs de I.imogos.
Jurisprudence : Juridiction administrative : Conseil d'État.
Informations diverses.
Revue llnancièrc cl industrielle.
Tarifs lininolo(|iif'S. *
Avis et coniinuiiioalloiis.
Propositions de Tarifs.
LES PRO&EAMES FUTURS
Nous avons retrouvé dernièrement le texte du pro-
gramme de M. Henri Hrisspn aux élections législatives
du 21 août 1881. Inutile "d'ajouter que nous n'avons
point du tout l'intention de le reproduire, ce document
étant politique. — Néanmoins, nous en voudrions déta-
cher un paragraphe qui est, à lui seul, une révélation.
Ce paragraphe est ainsi conçu :
c 10° Établissement pour les transports de chemins de
» fer, des tarifs kilométriques avec taxe décroissante,
» suivant la distance, applicables à toute station d'un
» môme réseau. — Révision de tous les tarifs spéciaux
» contraires à ce principe. »
Nous avouons avoir souri légèrement à la lecture de
ces lignes. Il n'était point, en effet, à notre connaissance
que l'honorable M. Brisson se fût jusqu'alors occupé
de tarifs de chemins de fer. La chose, en tous cas, était
pour nous plaire, les questions complexes de tarification
demeurant tout à fait étrangères à la pluralité des
membres du Parlement.
Malheureusement, les opinions techniques du para-
graphe 10 ne laissent pas que do provoquer nos ré-
flexions.
M. Henri Brisson, président actuel du Conseil des
ministres, esprit fort distingué, homme impartial, avait-
il bien entendu, sur ce point particulier, les discussions
contradictoires, les controverses nombreuses, les protes-
tations multiples, auxquelles le « système belge » avait
donné lieu ? Nous hésitions fort à préjuger.
A parler franc, nous hésitons encore, et cependant la
tournure que semblent prendre les choses en vue des
prochaines élections législatives nous oblige à confesser
ce que nous croyons être la vérité.
A cette époque, la Chambre de commerce de Paris
venait de lancer dans la circulation le retentissant rap-
port connu sous le nom de M. Poirrier. Comme toutes
les idées neuves, — même fausses, — la théorie avait
séduit : M. Brisson lui-même s'y laissa prendre, et.
sous la responsabilité des représentants directs du com
merce, interpola leurs conclusions et les fit siennes.
Les questions politiques soulevées dans ce même pro-
gramme étaient de trop sérieuse importance pour laisser
place à la discussion do points secondaires. Deux grandes
réunions publiques approuvèrent dans son ensemble la
ligne de conduite proposée, et le futur président du con-
seil dut être compté parmi les partisans des tarifs kilo-
métriques.
Jusque-là le mal n'est pas grand, M. Brisson n'ayant
guère eu le loisir, depuis lors, d'approfondir la tarifica-
tion comparée.
Mais l'aveu deviendrait plus grave s'il était généralisé.
Et c'est précisément son expansion que nous désirons
combattre.
Plusieurs comités départementaux, chargés à leur
tour d'élaborer un programme, n'ont rien trouvé de
mieux que de copier celui de M. Henri Brisson, et voilà
tous les candidats en passe de faire une profession de
foi kilométrique. Espérons que, sur ce point au moins,
le mandat ne sera pas impératif.
Certes, si nous pensions que les commerçants dussent
prendre eux-mêmes leurs intérêts en mains — ainsi que
nous le demandions dans notre précédent numéro; —
qu'ils consentissent à se mêler aux luttes électorales et
à briguer les sièges que leurs situations leur permettent
d'obtenir, nous considérerions comme inutile de leur
donner aucun conseil. Ils savent, mieux que quiconque,
ce que le commerce réclame et n'ignorent pas que le
régime actuel de la tarification do gare à gare est parti-
culièrement favorable à leur prospérité.
Mais nous savons trop bien aussi que la grande masse
des électeurs se désintéresse des questions commer-
ciales, qu'elle ignore, et prend tout son plaisir aux reven-
dications politiques et aux phrases creuses dont on la
nourrit périodiquement.
Il est, de ce fait, malheureusement à craindre que les
avocats reviennent, aussi nombreux et aussi inutiles que
par le passé.
Nous mettrons donc en garde les candidats futurs
contre les exigences électorales qu'ils seraient obligés
de subir et les questions insidieuses qu'on s'aviserait de
leur poser sur les tarifs de chemins de fer. Au surplus,
comme le sujet n'est pas souvent traité dans les réunions
publiques, nous nous permettrons de leur fournir les
éléments nécessaires pour donner à l'auditoire l'illusion
d'une compétence approximative.
Logiquement, à l'heure présente, tout candidat
sérieux doit se montrer d'une froideur marquée pour la
tarification Kilométrique. H est, en effet, de bon ton,
ainsi que l'a fait M. Brisson aux élections de 1881, de
s'inspirer sur ce point des idées do la Chaniu.c? de com-
merce de Paris.
Or, en 1881, la Chambre de commerce s'était aveuglé-
ment jetée dans les bras du système belge et M. Brisson
avait cru pouvoir la suivre sans inconvénient.
Mais on 1884 l'engouement se calma, l'expérience se
fil, les idées tournèrent et la même Chambre s'amenda.
L'absolutisme kilométrique finit par devenir gênant, et,
dans la séance mémorable du 19 décembre 1884, le corps
officiel déclara unanimement que « des tarifs absolument
uniformes étaient onéreux pour le commerce ».
Il est donc prudent de ne plus affirmer imperturba-
blement que la base décroissante est toujours ce qu'il y
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Nous engageons même les candidats à renchérir un
peu sur les réserves calculées de la Chambre de com-
merce de Paris. Ils peuvent, sans risque, affirmer plus
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