Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-05-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mai 1885 16 mai 1885
Description : 1885/05/16 (A8,SER3,N20). 1885/05/16 (A8,SER3,N20).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5472643b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
S* ANNÉE - 3* Série — N° 20 Paraissant le Samedi 46 mai 183$
SOMMAIRE :
Le Commerce et les Chemins de 1er.
L'Achèvement fin réseau.
Travaux parlementaires : Sénat, Chambre (les Députés.
Marine : Le Port de Gènes ; Meisajjerlcs maritimes.
Commentaires des Tarifs proposés.
Revue des Chambres de Commerce : Paris, Le Havre, Ahhevillc.
Chronique des Chambres syndicales : Imprimeurs de Limoges.
Jurisprudence: Cour de Cassation.
Inlormations diverses.
Ilevue financière et Industrielle.
Propositions de Tarils.
le Commerce et les Chemins de fer.
« Si quelqu'un vous accuse d'avoir volé les tours
Notre-Dame », conseillait un jour un homme d'esprit,
t ne perdez pas de temps à lui répondre, et courez vite
prendre le train. »
Ce paradoxe bien connu se trouve être malheureu-
• sèment d'une application fréquente.
En fait, on exagère trop volontiers chez nous les
imputations les moins fondées. A peine examine-t-on si
les faits dont on se rend l'inconscient écho portent
l'estampille du sens commun.
Parmi les multiples exemples de celte légèreté regret-
table, nous en voyons reproduire un avec une persistance
etune mauvaise foi particulières : « L'industrie se meurt»,
répèlent à l'envi quelques mécontents intéressés, c parce
qu'elle est la proie des Compagnies de chemins de
fer. »
Cette naïveté voulue rentre dans la catégorie des
phrases creuses, et réussit à merveille dans les pro-
grammes électoraux. Aussi semble-t-elle péremptoire à
la crédulité contemporaine.
Ce serait peine inutile que de chercher à déraciner ce
préjugé.
Nous n'avons d'ailleurs aucunement l'intention d'en-
treprendre une tâche aussi ingrate.
Mais nous voulons, néanmoins, profiter de l'occasion
pour soumettre à ceux de nos lecteurs que nous savons
juges impartiaux en la matière, des faits et des chiffres
qui ne manqueront pas, croyons-nous, de les persuader.
M. Lélrange, président du Syndicat des Métaux, dont
nous avons examiné le rapport dans notre numéro du
2 mai, constatait avec beaucoup de logique au cours de
son élude, que « les Compagnies de chemins de fer ne
pouvaient se soustraire aux lois naturelles et commer-
ciales de la concurrence et des besoins de leur clientèle
liés au développement de leur trafic ».
Or, il est parfaitement exact de croire que les Compa-
gnies de chemins de fer ont le plus grand intérêt à se
préoccuper des besoins du commerce, puisque parfois
même elles se font un devoir de l'avertir de la concur-
rence étrangère, et lui fournissent les moyens d'en
triompher.
Nous retrouvons, en effet, parmi nos documents, la
lellre suivante, adressée, en dalo du 21 mai 1884, parle
chef de l'exploitation de la Compagnie de l'Ouest à ses
chefs de division :
Monsieur le Chef de division,
Un inspecteur de notre Compagnie, ayant eu récemment l'oc-
casion d'aller étudier en Angleterre les conditions du transport
et de la vente des beurres français, nous rapporte certains ren-
seignements qu'il peut vous être utile de connaître, pour que
vous puissiez, à votre tour, et dans la limite où vous le jugerez
convenable, les transmettre aux négociants ou producteurs par
l'intermédiaire de vos chefs de gare ou mieux encore de vos
inspecteurs.
La production française serait fortement atteinte sur les mar-
chés anglais, et spécialement sur ceux du nord de l'Angleterre,
par la concurrence sérieuse de la Hollande et du Danemarck.
Les négociants de Manchester estiment que le commerce fran-
çais ne pourra se maintenir sur les marchés anglais qu'à la
condition de donner d'excellents produits comme il le faisait
autrefois. L'article connu sous le nom de Beurrine et de Mar-
garine, arrive de Hollande via Flessingue ou Rotterdam et
Harlwitch, et est vendu à Manchester dans les meilleures con-
ditions. Le Danemarck envoie, via Hull, des beurres de qualité
très-estimable, et la vente s'élève, sur la place de Manchester,
de 100 à 150 tonnes par semaine.
Je vous serai oblige de porter, dans la mesure du possible, ces
renseignements à la connaissance des commerçants intéressés
de votre section.
Signé : Le Chef d'Exploitation delà Compagnie de l'Ouest.
Nous pourrions citer maintes autres preuves que les
Compagnies de chemins de fer prennent en grand souci
la prospérité du commerce qu'elles desservent.
La meilleure est celle qui consiste à constater le nombre
de tarifs spéciaux homologués quotidiennement en
faveur de toutes les industries. Chacun de ces tarifs con-
sacre, on peut s'en rendre compte, des diminutions
importantes au fur et à mesure des réclamations recon-
nues fondées.
On est, il est vrai, parli de là pour reprocher au volu-
mineux livret des tarifs de manquer de olarté. Mais est-il,
en réalité, possible d'unifier des exceptions, et le com-
merce ne doit-il pas préférer le bon marché à la simpli-
cité de la tarification? La réponse ne fait doute pour
personne.
Aussi bien ces plaintes et ces revendications pério-
diques ne datent-elles pas d'hier, mais de longtemps.
Elles n'en sont pas pour cela plus décisives.
Car enfin, il est un fait évident, une réflexion que nos
lecteurs ont dû certainement se faire.
Si la cherté des tarifs, si « l'oppression » des Compa-
gnies, étaient bien réellement les principales causes du
ralentissement des affaires dont se plaignent les com-
merçants et les industriels, il faudrait admettre que, les
marchandises ne pouvant supporter ces lourdes charges,
les transports tendent à décroître do plus en plus.
Or il n'en est rien, el les statistiques sont là pour
démontrer précisément le contraire.
Voici, en effet, les chiffres officiels que nous relevons
dans les tableaux annexés au travail si remarquable que
M. Alfred Picard, actuellement directeur des chemins de
fer au Ministère des Travaux publics, a consacré aux
« Chemins de fer Français » :
Le tableau 18, compris dans le tome quatrième de cet
ouvrage, qui jouit d'une autorité légitime,« progression du nombre des voyageurs et dos lonnes
de marchandises transportées en pelite vitesse sur les
chemins de fer d'intérêt général pendant les années 1855
à 1882 ».
Nous nous contenterons d'y puiser les chiffres se
SOMMAIRE :
Le Commerce et les Chemins de 1er.
L'Achèvement fin réseau.
Travaux parlementaires : Sénat, Chambre (les Députés.
Marine : Le Port de Gènes ; Meisajjerlcs maritimes.
Commentaires des Tarifs proposés.
Revue des Chambres de Commerce : Paris, Le Havre, Ahhevillc.
Chronique des Chambres syndicales : Imprimeurs de Limoges.
Jurisprudence: Cour de Cassation.
Inlormations diverses.
Ilevue financière et Industrielle.
Propositions de Tarils.
le Commerce et les Chemins de fer.
« Si quelqu'un vous accuse d'avoir volé les tours
Notre-Dame », conseillait un jour un homme d'esprit,
t ne perdez pas de temps à lui répondre, et courez vite
prendre le train. »
Ce paradoxe bien connu se trouve être malheureu-
• sèment d'une application fréquente.
En fait, on exagère trop volontiers chez nous les
imputations les moins fondées. A peine examine-t-on si
les faits dont on se rend l'inconscient écho portent
l'estampille du sens commun.
Parmi les multiples exemples de celte légèreté regret-
table, nous en voyons reproduire un avec une persistance
etune mauvaise foi particulières : « L'industrie se meurt»,
répèlent à l'envi quelques mécontents intéressés, c parce
qu'elle est la proie des Compagnies de chemins de
fer. »
Cette naïveté voulue rentre dans la catégorie des
phrases creuses, et réussit à merveille dans les pro-
grammes électoraux. Aussi semble-t-elle péremptoire à
la crédulité contemporaine.
Ce serait peine inutile que de chercher à déraciner ce
préjugé.
Nous n'avons d'ailleurs aucunement l'intention d'en-
treprendre une tâche aussi ingrate.
Mais nous voulons, néanmoins, profiter de l'occasion
pour soumettre à ceux de nos lecteurs que nous savons
juges impartiaux en la matière, des faits et des chiffres
qui ne manqueront pas, croyons-nous, de les persuader.
M. Lélrange, président du Syndicat des Métaux, dont
nous avons examiné le rapport dans notre numéro du
2 mai, constatait avec beaucoup de logique au cours de
son élude, que « les Compagnies de chemins de fer ne
pouvaient se soustraire aux lois naturelles et commer-
ciales de la concurrence et des besoins de leur clientèle
liés au développement de leur trafic ».
Or, il est parfaitement exact de croire que les Compa-
gnies de chemins de fer ont le plus grand intérêt à se
préoccuper des besoins du commerce, puisque parfois
même elles se font un devoir de l'avertir de la concur-
rence étrangère, et lui fournissent les moyens d'en
triompher.
Nous retrouvons, en effet, parmi nos documents, la
lellre suivante, adressée, en dalo du 21 mai 1884, parle
chef de l'exploitation de la Compagnie de l'Ouest à ses
chefs de division :
Monsieur le Chef de division,
Un inspecteur de notre Compagnie, ayant eu récemment l'oc-
casion d'aller étudier en Angleterre les conditions du transport
et de la vente des beurres français, nous rapporte certains ren-
seignements qu'il peut vous être utile de connaître, pour que
vous puissiez, à votre tour, et dans la limite où vous le jugerez
convenable, les transmettre aux négociants ou producteurs par
l'intermédiaire de vos chefs de gare ou mieux encore de vos
inspecteurs.
La production française serait fortement atteinte sur les mar-
chés anglais, et spécialement sur ceux du nord de l'Angleterre,
par la concurrence sérieuse de la Hollande et du Danemarck.
Les négociants de Manchester estiment que le commerce fran-
çais ne pourra se maintenir sur les marchés anglais qu'à la
condition de donner d'excellents produits comme il le faisait
autrefois. L'article connu sous le nom de Beurrine et de Mar-
garine, arrive de Hollande via Flessingue ou Rotterdam et
Harlwitch, et est vendu à Manchester dans les meilleures con-
ditions. Le Danemarck envoie, via Hull, des beurres de qualité
très-estimable, et la vente s'élève, sur la place de Manchester,
de 100 à 150 tonnes par semaine.
Je vous serai oblige de porter, dans la mesure du possible, ces
renseignements à la connaissance des commerçants intéressés
de votre section.
Signé : Le Chef d'Exploitation delà Compagnie de l'Ouest.
Nous pourrions citer maintes autres preuves que les
Compagnies de chemins de fer prennent en grand souci
la prospérité du commerce qu'elles desservent.
La meilleure est celle qui consiste à constater le nombre
de tarifs spéciaux homologués quotidiennement en
faveur de toutes les industries. Chacun de ces tarifs con-
sacre, on peut s'en rendre compte, des diminutions
importantes au fur et à mesure des réclamations recon-
nues fondées.
On est, il est vrai, parli de là pour reprocher au volu-
mineux livret des tarifs de manquer de olarté. Mais est-il,
en réalité, possible d'unifier des exceptions, et le com-
merce ne doit-il pas préférer le bon marché à la simpli-
cité de la tarification? La réponse ne fait doute pour
personne.
Aussi bien ces plaintes et ces revendications pério-
diques ne datent-elles pas d'hier, mais de longtemps.
Elles n'en sont pas pour cela plus décisives.
Car enfin, il est un fait évident, une réflexion que nos
lecteurs ont dû certainement se faire.
Si la cherté des tarifs, si « l'oppression » des Compa-
gnies, étaient bien réellement les principales causes du
ralentissement des affaires dont se plaignent les com-
merçants et les industriels, il faudrait admettre que, les
marchandises ne pouvant supporter ces lourdes charges,
les transports tendent à décroître do plus en plus.
Or il n'en est rien, el les statistiques sont là pour
démontrer précisément le contraire.
Voici, en effet, les chiffres officiels que nous relevons
dans les tableaux annexés au travail si remarquable que
M. Alfred Picard, actuellement directeur des chemins de
fer au Ministère des Travaux publics, a consacré aux
« Chemins de fer Français » :
Le tableau 18, compris dans le tome quatrième de cet
ouvrage, qui jouit d'une autorité légitime,
de marchandises transportées en pelite vitesse sur les
chemins de fer d'intérêt général pendant les années 1855
à 1882 ».
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