Presse et revues
16 pages
Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-08-23
Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication
Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19764 Nombre total de vues : 19764
Description : 23 août 1913 23 août 1913
Description : 1913/08/23 (A53,N34). 1913/08/23 (A53,N34).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5472452m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE MONDE ARTISTE
GASTON CALMETTE
Un des journalistes les plus brillants et les plus
justement écoutés de la grande presse quotidienne.
Rédacteur en chef du Figaro où il fit, il y a plus de
vingt-cinq ans, de modestes débuts, dans lequel il
a, un à un, conquis tous ses grades et dont il prit
la direction dans des circonstances périlleuses, il
a su maintenir le grand organe parisien au rang où
l'avaient placé ses illustres prédécesseurs et lui
donner un éclat littéraire et politique, qui n'avait
pas encore été atteint. C'est toute une rédaction,
qu'il a groupée autour de lui, composée d'écrivains
de haute lignée et experts dans un art dont ils ont
su maintenir les plus nobles et les plus charmantes
traditions, que la rosette de Gaston Calmette
honore et récompense.
HENRI DEJOUVENEL
Encore un journaliste. Mais celui-là, un nova-
teur. Henri de Jouvenel représente avec le Matin, la
presse contemporaine, affamée d'informations,
toujours en quête des nouvelles à sensation,
vivante et trépidante, à l'image exacte de l'existence
moderne, batailleuse au besoin, dénonçant les abus
et souvent, grâce à son bienfaisant et incessant
effort, poussant efficacement à la roue des réformes,
toujours un peu tardives dans ce doux pays où le
provisoire a quelque chose qui, jusqu'alors, sem-
blait éternel.
ROBERT DE FLERS
Que faut-il admirer le plus ? L'auteur dramatique
à la verve et à l'émotion si communicative. Le cri-
tique averti, spirituel et indulgent ? le président
actif, dévoué et charmant de la Société des
auteurs? Aucun plus que l'autre. Tous les trois
également. Il n'est pas un confrère qui ne trouve
méritée la distinction dont Robert de Flers vient
d'être l'objet, il n'est pas un collègue qui ne s'en
réjouisse.
(Chevaliers.)
JACQUES ISNARDON
La distinction dont il vient d'être l'objet est la juste
récompense d'une carrière artistique exceptionnel-
lement brillante. Sorti jeune du Conservatoire de
Paris avec ses prix de chant et de déclamation
lyrique, Jacques Isnardon fit, à l'Opéra-Comique,
des débuts très remarqués grâce à son talent de
chanteur et de comédien, à sa verve et à sa fantai-
sie, à l'originalité de son jeu et de sa composition,
à l'autorité avec laquelle il marquait toutes ses
créations, sa maitrise en un mot. L'Opéra-Co-
mique, le théâtre de la Monnaie de Bruxelles —
dont Isnardon a écrit une intéressante monogra-
phie — Covent-Garden de Londres, l'Opéra de
Monte-Carlo, gardent le souvenir de ses succès
aussi variés que retentissants. Isnardon, jeune
encore, se consacra à l'enseignement. Nommé pro-
fesseur de déclamation lyrique au Conservatoire
national, Isnardon s'efforça surtout de développer
la personnalité de ses élèves, de mettre en valeur
leurs dons naturels sans leur imposer une méthode
a priori, et en utilisant d'utiles connaissances ana-
tomiques et physiologiques. Ces connaissances,
Isnardon les a vulgarisées dans un ouvrage écrit
d'une plume alerte, et dont nous avons entretenus
nos lecteurs.
Tous les musiciens et tous les chanteurs applau-
diront à la nomination de Jacques Isnardon et à la
distinction si bien méritée par un artiste dont les
succès furent enviés, mais dont la loyauté et la droi-
ture ne connaissent pas d'ennemis.
GABRIEL MOUREY
Poëte subtil, romancier doué d'une observation
aiguisée, critique d'art audacieux et clairvoyant.
Depuis vingt ans à l'affut du mouvement artistique
contemporain, il en a suivi avec une persévérante
clairvoyance d'entomologiste les mille et une trans-
formations et ses jugements, souvent hardis lors-
qu'ils furent publiés pour la première fois, sont
devenus des prophéties.
GEORGES CLARETIE
Fils de Jules, dont il semble avoir hérité la faculté
prodigieuse d'écrire et la sûreté comme la courtoi-
sie impeccable de jugement, avec, en plus, cet on
ne sait quoi de personnel et de précis qui différen-
cie les hommes de deux générations successives.
Le Dumas fils de ce Dumas père. J'imagine que
l'éloge n'est pour déplaire ni à l'un ni à l'autre.
VINCENT ISOLA
Frère cadet d'Emile ; constitue avec son aîné la
raison sociale « Les frères Isola », qui forme un
tout complet, un bloc intangible. Unis entre eux
par une affection indissoluble, et se complétant
l'un et l'autre, habitués à tellement lire dans leurs
pensées réciproques que malgré les douze ou quinze
mois qui les sépare, on peut dire que leurs âmes
sont jumelles, il n'y a qu'à rééditer les justes éloges
qui accueillirent, il y a presque deux ans déjà, la
croix d'Emile pour féliciter Vincent à son tour. En
décorant ce dernier, le ministre a accompli une
simple formalité. Pour tout le monde « les frères
Isola » ont reçu la croix le même jour, seulement
c'est Emile qui l'a portée le premier en sa qualité
d'aîné. Voilà tout !
Me EMILE STRAUS
Une des physionomie les plus connues du bar-
reau parisien. Mari de la fille de Fromenthal
Halévy, veuve de Georges Bizet, Me Emile Straus
a été choisi par la Société des Auteurs dramatiques,
comme l'un de ses conseils juridiques les plus écou-
tés. Avocat consommé dans la science du Droit,
mettant en service des causes d'affaires dont il s'est
fait au Palais une spécialité, une éloquence vive et
persuasive, un son de parole colorée et mordante,
Me Emile Straus fait partie, non seulement par ses
alliances, mais par ses goûts personnels et par ses
nombreuses relations dans le monde des théâtres,
du Tout Paris artistique, littéraire et mondain,
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GASTON CALMETTE
Un des journalistes les plus brillants et les plus
justement écoutés de la grande presse quotidienne.
Rédacteur en chef du Figaro où il fit, il y a plus de
vingt-cinq ans, de modestes débuts, dans lequel il
a, un à un, conquis tous ses grades et dont il prit
la direction dans des circonstances périlleuses, il
a su maintenir le grand organe parisien au rang où
l'avaient placé ses illustres prédécesseurs et lui
donner un éclat littéraire et politique, qui n'avait
pas encore été atteint. C'est toute une rédaction,
qu'il a groupée autour de lui, composée d'écrivains
de haute lignée et experts dans un art dont ils ont
su maintenir les plus nobles et les plus charmantes
traditions, que la rosette de Gaston Calmette
honore et récompense.
HENRI DEJOUVENEL
Encore un journaliste. Mais celui-là, un nova-
teur. Henri de Jouvenel représente avec le Matin, la
presse contemporaine, affamée d'informations,
toujours en quête des nouvelles à sensation,
vivante et trépidante, à l'image exacte de l'existence
moderne, batailleuse au besoin, dénonçant les abus
et souvent, grâce à son bienfaisant et incessant
effort, poussant efficacement à la roue des réformes,
toujours un peu tardives dans ce doux pays où le
provisoire a quelque chose qui, jusqu'alors, sem-
blait éternel.
ROBERT DE FLERS
Que faut-il admirer le plus ? L'auteur dramatique
à la verve et à l'émotion si communicative. Le cri-
tique averti, spirituel et indulgent ? le président
actif, dévoué et charmant de la Société des
auteurs? Aucun plus que l'autre. Tous les trois
également. Il n'est pas un confrère qui ne trouve
méritée la distinction dont Robert de Flers vient
d'être l'objet, il n'est pas un collègue qui ne s'en
réjouisse.
(Chevaliers.)
JACQUES ISNARDON
La distinction dont il vient d'être l'objet est la juste
récompense d'une carrière artistique exceptionnel-
lement brillante. Sorti jeune du Conservatoire de
Paris avec ses prix de chant et de déclamation
lyrique, Jacques Isnardon fit, à l'Opéra-Comique,
des débuts très remarqués grâce à son talent de
chanteur et de comédien, à sa verve et à sa fantai-
sie, à l'originalité de son jeu et de sa composition,
à l'autorité avec laquelle il marquait toutes ses
créations, sa maitrise en un mot. L'Opéra-Co-
mique, le théâtre de la Monnaie de Bruxelles —
dont Isnardon a écrit une intéressante monogra-
phie — Covent-Garden de Londres, l'Opéra de
Monte-Carlo, gardent le souvenir de ses succès
aussi variés que retentissants. Isnardon, jeune
encore, se consacra à l'enseignement. Nommé pro-
fesseur de déclamation lyrique au Conservatoire
national, Isnardon s'efforça surtout de développer
la personnalité de ses élèves, de mettre en valeur
leurs dons naturels sans leur imposer une méthode
a priori, et en utilisant d'utiles connaissances ana-
tomiques et physiologiques. Ces connaissances,
Isnardon les a vulgarisées dans un ouvrage écrit
d'une plume alerte, et dont nous avons entretenus
nos lecteurs.
Tous les musiciens et tous les chanteurs applau-
diront à la nomination de Jacques Isnardon et à la
distinction si bien méritée par un artiste dont les
succès furent enviés, mais dont la loyauté et la droi-
ture ne connaissent pas d'ennemis.
GABRIEL MOUREY
Poëte subtil, romancier doué d'une observation
aiguisée, critique d'art audacieux et clairvoyant.
Depuis vingt ans à l'affut du mouvement artistique
contemporain, il en a suivi avec une persévérante
clairvoyance d'entomologiste les mille et une trans-
formations et ses jugements, souvent hardis lors-
qu'ils furent publiés pour la première fois, sont
devenus des prophéties.
GEORGES CLARETIE
Fils de Jules, dont il semble avoir hérité la faculté
prodigieuse d'écrire et la sûreté comme la courtoi-
sie impeccable de jugement, avec, en plus, cet on
ne sait quoi de personnel et de précis qui différen-
cie les hommes de deux générations successives.
Le Dumas fils de ce Dumas père. J'imagine que
l'éloge n'est pour déplaire ni à l'un ni à l'autre.
VINCENT ISOLA
Frère cadet d'Emile ; constitue avec son aîné la
raison sociale « Les frères Isola », qui forme un
tout complet, un bloc intangible. Unis entre eux
par une affection indissoluble, et se complétant
l'un et l'autre, habitués à tellement lire dans leurs
pensées réciproques que malgré les douze ou quinze
mois qui les sépare, on peut dire que leurs âmes
sont jumelles, il n'y a qu'à rééditer les justes éloges
qui accueillirent, il y a presque deux ans déjà, la
croix d'Emile pour féliciter Vincent à son tour. En
décorant ce dernier, le ministre a accompli une
simple formalité. Pour tout le monde « les frères
Isola » ont reçu la croix le même jour, seulement
c'est Emile qui l'a portée le premier en sa qualité
d'aîné. Voilà tout !
Me EMILE STRAUS
Une des physionomie les plus connues du bar-
reau parisien. Mari de la fille de Fromenthal
Halévy, veuve de Georges Bizet, Me Emile Straus
a été choisi par la Société des Auteurs dramatiques,
comme l'un de ses conseils juridiques les plus écou-
tés. Avocat consommé dans la science du Droit,
mettant en service des causes d'affaires dont il s'est
fait au Palais une spécialité, une éloquence vive et
persuasive, un son de parole colorée et mordante,
Me Emile Straus fait partie, non seulement par ses
alliances, mais par ses goûts personnels et par ses
nombreuses relations dans le monde des théâtres,
du Tout Paris artistique, littéraire et mondain,
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