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ORN
ORO
ORP
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
ID. Ath. n, 5. Si vous ne voulez pas que le riche orne sa
maison, vous ruinez oent artistes, VOLT. Polit, et
législ. Idées républicaines, xxi. Des trésors du crois-
sant ornez nos saints autels, VOLT. Tancr. v, 4. || Ren-
dre plus beau, avec un nom de chose pour sujet. Il
[l'arbre] servait de refuge Contre le chaud, la pluie
et la fureur des vents, Pour nous seuls il ornait les
jardins et les champs, LAFONT. Fabl. x, 2. || 2° Fig.
Donner un éclat, un embellissement, comparés à
l'éclat, aux embellissements matériels. Ce qui dis-
tingue ses amis [de Dieu] de tous le-! autres, c'est la
piété; jusqu'à ce qu'on ait reçu ce don du ciel, tous
les autres non-seulement ne sont rien, mais encore
tournent en ruine à ceux qui en sont ornés, BOSS.
louis de Bourbon, Saint Augustin considère par-
mi les païens tant de sages, tant de conquérants,
tant de graves législateurs.... tous privés delà con-
naissance de Dieu et exclus de son royaume éternel....
mais pourquoi les a-t-iî faits?... il les a faits, nous
dit-il [saint Augustin], pour orner le siècle présent,
ID. Louis de Bourbon. Courons, venez orner ce
triomphe d'un frère,, VOLT. Oreste, v, 7. [Catherine de
Médicis] Assurait Coligni d'une,amitié sincère, L'or-
nait de dignités, le comblait de bienfaits, m. Heur. n.
Cet illustre -savant a eu le mérite rare d'orner le
savoirpar le goût, et de joindre à la littérature pro-
fonde la littérature agréable, D'ALEMB. Éloges, Bou-
hier. Pour voir et pour orner le succès dîun rival,
c. DELAV. Vêpr. sicil. m, 2. Ah! de ces dons heu-
reux les mains qui l'ont orné [un homme heureu-
sement doué] X des tourments sans fin ne l'ont pas
condamné, ID. ib. m, 4. H Orner la mémoire, mettre
dans sa mémoire des passages beaux ou utiles de
différeDts auteurs et de différents genres. || 3° Fig.
Pourvoir des ornements du style, de la rhétorique.
Les figures servent beaucoup à orner le discours.
Pour orner une telle vie, je n'ai pas besoin d'emprun-
ter les fausses couleurs de la rhétorique, et encore
moins les détours de la flatterie, BOSS, Bourgomg.
H 4° S'orner, v.réfl. Se couvrir de ce qui embellit.
La campagne s'ornait de verdure et de fleurs.
— REM. OBNER, PARER, DÉCORER. Orner, du latin
ornare qui signifie pourvoir, équiper, marque l'ad-
dition d'une phose solide en même temps que bril-
lante. Parer, du latin parare, préparer, apprêter,
signifie donner un air d'apprêt ou d'apparat, de cé-
rémonie, de fête, comme est celui que se donnent
particulièrement les femmes. Décorer,du latin decus,
gloire, honneur, c'est donner un air grandiose, faire
paraître superbe ou resplendissant : on pare une
chambre ; on décore un palais ; le soleil orne les
cieux, il ne les pare ni ne les décore.
— HIST. xvie s. Ce n'est, dist le moyne, que pour
orner mon languaige, RAB. Garg. i, 39. [Dieu] Du
vent de sa bouche Fit ce qui attouche Et orne les
cieux, MAROT. Un beau mourir orne la vie hu-
maine, RONS. 600.
— ÉTYM. Provenç. omar, hornar; espagn..ornar;
ital. ornare; du lat. ornare. Curtius rapporte or-
nare au sanscrit vanta, couleur, qui provient du
radical vri, couvrir. Dans l'ancien français, on disait
aomer, du latin adornare.
f ORNLER (or-nié), s. m. Sorte de frêne (voy.
ORNE 4).
ORNHîRE (or-niè-r'), s. f. || i° Trace creuse que
font les roues des voitures sur la terre dans les che-
mins. Il enfila au hasard un chemin creux, comme
le sont la plupart de ceux du Maine : ce chemin
était plein d'ornières et de pierres, SCARR. fiom,
coin, n, i. Prends ton pic, et me romps le caiilou
qui te nuit, Comble-moi cette ornière, LA FONT. Fabl.
vi, 4 8. Toutes les rivières sont débordées; tous les
grands chemins sont noyés; toutes les ornières ca-
chées ; on peut fort bien verser dans tous les gués,
SÉV. 4 6 janv. 4 671. || Poétiquement. Et, son axe de-
flamme [du jour], aux bords de sa carrière, Tourne,
et creuse déjà son éclatante ornière Sur l'horizon
roulant des mers, LAMART. Harm. i, 3. ||2° Fig, Il
se dit des habitudes invétérées, des opinions adop-
tées et suivies sans examen. L'ornière delà routine,
des préjugés. Retoniberdansl'ornière. Qu'avons-nous
gagné à suivre l'ornière où nous nous traînons depuis
trois ans? CHATEAUBR. Mil. p. 771, dans POUGENS.
— HIST. xme s. II garde en une. estroite sente ;
Si a choisi [aperçut] en une ornière, Entre le bois
et. la cariere, Un broïon [piège] de chesne fendu
C'uns vilains i avoit lendu, Tien. 4 989. ||xvie s. Un
beau sentier me sembloit une ornière, RONS. 8ie.
Il est bien vray qu'elles inesines [les bètesj ne vont
pas tousjours exactement la route de nature; mais
ce. qu'elles en desvoyeut, c'est si peu que vous en
apercevez tousjours l'ornière, MONT.IV, 210. Garder
d'extravaguer ny çà ny là hors les ornières que
l'usage et lesloix luy tracent [à l'esprit], ID. II, 314.
— ÉTYM. Picard, ordière; wallon, ourMre, orbîre;.
à'orbitaria, dérivé non latin de orbita, roue de voi-
ture (voy. ORBITE). Entre orbitaria et ornière, l'in-
termédiaire est donné par ourbîre, puis par ordière.
f ORNISMYE (or-ni-smie), s. m. Nom du genre
oiseau-mouche.
— ÉTYM. "Opviç, oiseau, et y.vïx, mouche.
f ORNITHIES (or-ni-tie), s. m, pi. Vents de
printemps en Grèce, avec lesquels arrivent les oi-
seaux de passage.
— ÉTYM. 'OfviBiài, de ôpviç, ôpviOoç, oiseau,
f ORNITHO.... élément de composition qui signi-
fie oiseau, et vient de ôpviç, épvcBoç.
ORNLTHOGALE (or-ni-to-ga-P), s. m. Genre de
plantes bulbeuses (liliacées), dont lés fleurs sont
d'un, beau blanc. L'ornithogale .en ombelle, vul-
gairement dame d'onze heures ; l'ornithogale pyra-
midal, vulgairement épi de lait, épi de la Vierge.
- — ÉTYM. 'Opvi6oyaXov, de ôpvtç, oiseau, et YtH.a
lait. Les Grecs appelaient proverbialement lait d'oi-
seau, ôpvfGiov yct),a, une chose rare; il se pourrait
qu'ils eussent donné ce nom à la plante pour la rare
blancheur de ses fleurs.
f ORNITHOGLOSSE (or-ni-to-glo-s'J, s. f. L'or-
nithoglosse verdâtre, .plante du Cap de BOnne-Espé-
rance.
— ÉTYM. Ornitho..., et yAoiaaa, langue,
t ORNLTHOÏDE (or-ni-to-i-d'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a l'apparence d'un oiseau.
— ÉTYM. Ornitho..., et eTSoc, forme,
f ORNITHOLITHE (or-ni-to-li-f), s. m. Débris
fossile d'oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et AÏOOÇ, pierre.
ORNITHOLOGIE (or-ni-to-lo-jie), s. f. Partie de
la zoologie qui traite des oiseaux. || Ornithologie
fossile, squelettes d'oiseaux trouvés dans les couches
antédiluviennes.
— ÉTYM. Ornitho..., et Aôyoc, traité,
f ORNITUOLOGIQUE (or-ni-to-lo-ji-k'), adj. Qui
a rapport à l'ornithologie. La faune ornithologique
fossile.
ORNITHOLOGISTE (or-ni-to-lo-ji-sf) ou ORNI-
THOLOGUE (or-ni-to-lo-gli'), s. m. Naturaliste qui
s'occupe spécialement de l'étude des oiseaux. Les or-
nithologistes à méthode, BUFF. Ois. t. v, p. 230. La
plus grande partie des ouvrages de nos ornitho-
logues ne contiennent que des descriptions, ID.
Ois. t. vu, p. 4 7. Audubon, ornithologiste du pre-
mier ordre, dont le nom et les travaux sont trop peu
connus en France, CAP, Audubon, p. 2.
— ÉTYM. Voy. ORNITHOLOGIE.
ORNITHOMANCE (or-ni-to-man-s') ou ORNITHO-
MANCIE (or-ni-to-man-sie), s. f. Divination par le
chant ou le vol des oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et mande.
t ORN1THOMYZE (or-ni-to-mi-z'), adj. Terme de
zoologie. Se dit d'un insecte qui suce les oiseaux.
Il S. m. Un ornithomyze.
— ÉTY'M. Ornitho..., et pûÇeiv, sucer.
f ORNITHOPE (or-ni-to-p') s. m. Genre de la fa-
mille des légumineuses, composé de petites plantes
herbacées.
— ÉTY'M. Ornitho..., et uovc, pied,
t ORNITHOPHILE (or-ni-to-fi-P), s. m, etf. Celui,
celle qui aime les oiseaux. Le jeune ornithophile
est passionné des oisouux et surtout des oiseaux de
proie, BONNET, Ess. psychol, ch. 78.
— ÉTY'M. Ornitho..., el çfXoc, ami,
f ORNITUORRHYNQUE (or-ni-to-rm-k'), s. m.
Mammifère de la Nouvelle-Hollande qui a un bec
d'oiseau et le corps couvert de poils.
— ÉTY'M. Ornitho..., el pyyy.oç, bec.
f ORNITHOSCOPIE (or-ni-to-sko-pie), s. f. Terme
• d'antiquité. Observation des oiseaux, afin de prédire
l'avenir.
— ÉTY'M. Ornitho..., et o-y-oitEîv, examiner,
f OKN1TIIOTOMIE (or-ni-to-to-mie), s.f. Dissec-
tion des oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et Top.ii, dissection,
f ORNITHOTROPHIE (or-ni-lo-tro-fie), s. f. Art
de faire éolore des oeufs et d'élever les oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et -rpoçii, nourriture,
f ORO.... élément de composition qui signifie
montagne et vient du grec ôpoç.
OROBANCHE (o-ro-ban-ch'), s f Plante parasite
à tige charnue.
— ÉTY'M. 'Opoêiyy-n, de ôpaêoi, orobe, et ây/.eiv,
étouffer.
f OROBANCHÉES (o-ro-ban-chée), s. f. pi. Famille
de plantes dicotylédones dont l'orobanche est le
type, et qui se rattachent à la classe des personées.
OROBE (o-ro-b'), s. f. Plante légumineuse dont la
racine porte des tubercules bons à manger (orobus
tuberosus, T,.). Orobe jaune, blanche.La farine d'orobe
a été mise au nombre des quatre farines résolutives."
— REM. Plusieurs.botanistes le font masculin:
Orobe bâtard, orobe des boutiques, espèce de lentille.
— HIST. xvi° s. Les pois, la vesse, les orobes ou
ers, et autres légumes, 0. DE SERRES, 4 00.
— ÉTYM. "Opoôo;; comparez le lat. eruum.
j- OROGÉNIE (o-ro-jé-nie), s. f. Formation des
montagnes. s
— ÉTY'M. Oro..., et le suffixe ginie.
t OROGÉNIQUE (o-ro-jé-ni-k'),- adj. Qui a rap-
port à l'orogéuie. Mouvements orogéniques, mou-
vements de la croûte terrestre, qui, se concentrant
non sur une ligne mais sur une surface, et se pro-
duisant d'une manière brusque et énergique, ont la
propriété de fracturer cette croûte et de soulever
des chaînes de montagnes.
f OROGNOSIE (o-rogh-no-zie), s. f. Histoire des
montagnes, des roches.
— ÉTYM. Oro..., et yvtôdt;, connaissance.
t OROGNOSTIQUE (o-rogh-no-sti-k'), adj. Qui
appartient à Porognosie.
t OROGRAPHIE (o-ro-gra-fie), s. f. Traité, des-
cription des montagnes. Je vois un grand intérêt
dans les observations faites sur les grands cours
d'eau résumant en eux, et chacun à sa façon, les di-
vers phénomènes météorologiques qui se dévelop-
pent sur la surface plus ou moins incidentée qu'ils
occupent, ils constituent un trait d'union entre la
météorologie et l'orographie, FOURNET, Comptes
rendus, Acad. des se. t. LI, p. 959.
— ÉTY'M. Oro..., et ypiçEiv, décrire.
j OROGRAPHIQUE (o-ro-gra-fi-k'), adj. Qui ap-
partient à l'orographie.
f OROHYDROGRAPHIE (o-ro-i-dro-gra-fie), s. f.
Histoire des eaux qui découlent des montagnes, ou
histoire des eaux et des formations géognostiques
d'une contrée.
— ÉTY'M. Oro..., û8«p, eau, etypoctpeiv, décrire,
f OROLOGIE (o-ro-lo-jie), s. f. Traité sur les mon-
tagnes.
— ÉTYM. Oro..., et XÔYOÇ, traité.
t OROLOGIQUE (o-ro-lo-ji-k'), adj. Qui appartient
àl'orologie.
f OROMASE (o-ro-ma-z'), s. m. Forme , altérée
d'Ormuzd (Y'oy. OBMUZD).
ORONGE (o-ron-j'), s. f. ||1° Champignon alimen-
taire, très-arrondi et d'un rouge doré qui croît sur-
tout dans le midi de la France. || 2° Fausse oronge,
champignon vénéneux (amanita muscaria, PERS.).
—! ÉTYM. Ainsi dit à cause de la couleur d'o-
range.
]- OROZO (o-ro-zo), s. m. Sorte de namster, cri-
celus furunculus, DESM.
ORPAILLEUR (or-pâ-Ileur, Il mouillées, et non
or-pâ-yeur), s. m. Celui qui recueille, au moyen du
la\'age, les paillettes d'or qui se trouvent dans le
sable des fleuves. L'or que l'on trouve dans les sa-
bles des rivières ou dans les . terres aurifères n'est
soumis à aucun traitement métallurgique propre-
ment dit; des hommes nommés orpailleurs le sépa-
rent des sables au moyen du lavage, AL. BRONGN-.
Traité de min. t. n, p. 344, dans POUGENS.
— ÉTYM. Or, et paille ou paillette.
f ORPHE (or-f), s. m. Poisson du genre des
spares.
f ORPHÉE (or-fée), s. m. || 1° Personnage mytho-
logique renommé par son excellence comme musi-
cien et comme chantre, et dont on fit plus tard un
philosophe et un théologien. De là sont nés ces
bruits reçus dans l'univers, Qu'aux accents dont
Orphée emplit les monts de Thrace, Les tigres
amollis dépouillaient leur audace, BOIL. Art p.
ch. iv. On rencontre quelquefois dans les monu-
ments chrétiens du premier âge la figure mytho-
logique d'Orphée, MARTIGNY, Dictionn. antiquit.
chrit, y 2° Fig. Tout poète ou musicien illustre.
Les Muses, les neuf belles fées, Dont les bois sui-
vent les chansons, Rempliront de nouveaux Orphées
La troupe de leurs nourrissons, MALH. ni, 2. Û
vous, nouvel Orphée, ô vous, de qui la veine Peut
charmer des enfers la noire souveraine Et le ter-
rible dieu qu'on appelle Pluton, Daignez, tout-puis-
sant la Fontaine, Rendre notre Waller [poète anglais
qui venait de mourir], au lieu d'Anacréon, SAINT-
ËVREMOND, dans LA FONT. Lettre à Mme de Bouillon.
La France a perdu son Orphée, LEFRANC DE POMPI-
GNAN, Ode sur la mort de J. B. Uousseau. Rien ne
prédit la gloire d'un Orphée X mon berceau qui
n'était pas de fleurs, BÉRANG. le Tailleur et la fée.
Il 3° Un des.noms de la constellation d'Hercule.
ORN
ORO
ORP
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
ID. Ath. n, 5. Si vous ne voulez pas que le riche orne sa
maison, vous ruinez oent artistes, VOLT. Polit, et
législ. Idées républicaines, xxi. Des trésors du crois-
sant ornez nos saints autels, VOLT. Tancr. v, 4. || Ren-
dre plus beau, avec un nom de chose pour sujet. Il
[l'arbre] servait de refuge Contre le chaud, la pluie
et la fureur des vents, Pour nous seuls il ornait les
jardins et les champs, LAFONT. Fabl. x, 2. || 2° Fig.
Donner un éclat, un embellissement, comparés à
l'éclat, aux embellissements matériels. Ce qui dis-
tingue ses amis [de Dieu] de tous le-! autres, c'est la
piété; jusqu'à ce qu'on ait reçu ce don du ciel, tous
les autres non-seulement ne sont rien, mais encore
tournent en ruine à ceux qui en sont ornés, BOSS.
louis de Bourbon, Saint Augustin considère par-
mi les païens tant de sages, tant de conquérants,
tant de graves législateurs.... tous privés delà con-
naissance de Dieu et exclus de son royaume éternel....
mais pourquoi les a-t-iî faits?... il les a faits, nous
dit-il [saint Augustin], pour orner le siècle présent,
ID. Louis de Bourbon. Courons, venez orner ce
triomphe d'un frère,, VOLT. Oreste, v, 7. [Catherine de
Médicis] Assurait Coligni d'une,amitié sincère, L'or-
nait de dignités, le comblait de bienfaits, m. Heur. n.
Cet illustre -savant a eu le mérite rare d'orner le
savoirpar le goût, et de joindre à la littérature pro-
fonde la littérature agréable, D'ALEMB. Éloges, Bou-
hier. Pour voir et pour orner le succès dîun rival,
c. DELAV. Vêpr. sicil. m, 2. Ah! de ces dons heu-
reux les mains qui l'ont orné [un homme heureu-
sement doué] X des tourments sans fin ne l'ont pas
condamné, ID. ib. m, 4. H Orner la mémoire, mettre
dans sa mémoire des passages beaux ou utiles de
différeDts auteurs et de différents genres. || 3° Fig.
Pourvoir des ornements du style, de la rhétorique.
Les figures servent beaucoup à orner le discours.
Pour orner une telle vie, je n'ai pas besoin d'emprun-
ter les fausses couleurs de la rhétorique, et encore
moins les détours de la flatterie, BOSS, Bourgomg.
H 4° S'orner, v.réfl. Se couvrir de ce qui embellit.
La campagne s'ornait de verdure et de fleurs.
— REM. OBNER, PARER, DÉCORER. Orner, du latin
ornare qui signifie pourvoir, équiper, marque l'ad-
dition d'une phose solide en même temps que bril-
lante. Parer, du latin parare, préparer, apprêter,
signifie donner un air d'apprêt ou d'apparat, de cé-
rémonie, de fête, comme est celui que se donnent
particulièrement les femmes. Décorer,du latin decus,
gloire, honneur, c'est donner un air grandiose, faire
paraître superbe ou resplendissant : on pare une
chambre ; on décore un palais ; le soleil orne les
cieux, il ne les pare ni ne les décore.
— HIST. xvie s. Ce n'est, dist le moyne, que pour
orner mon languaige, RAB. Garg. i, 39. [Dieu] Du
vent de sa bouche Fit ce qui attouche Et orne les
cieux, MAROT. Un beau mourir orne la vie hu-
maine, RONS. 600.
— ÉTYM. Provenç. omar, hornar; espagn..ornar;
ital. ornare; du lat. ornare. Curtius rapporte or-
nare au sanscrit vanta, couleur, qui provient du
radical vri, couvrir. Dans l'ancien français, on disait
aomer, du latin adornare.
f ORNLER (or-nié), s. m. Sorte de frêne (voy.
ORNE 4).
ORNHîRE (or-niè-r'), s. f. || i° Trace creuse que
font les roues des voitures sur la terre dans les che-
mins. Il enfila au hasard un chemin creux, comme
le sont la plupart de ceux du Maine : ce chemin
était plein d'ornières et de pierres, SCARR. fiom,
coin, n, i. Prends ton pic, et me romps le caiilou
qui te nuit, Comble-moi cette ornière, LA FONT. Fabl.
vi, 4 8. Toutes les rivières sont débordées; tous les
grands chemins sont noyés; toutes les ornières ca-
chées ; on peut fort bien verser dans tous les gués,
SÉV. 4 6 janv. 4 671. || Poétiquement. Et, son axe de-
flamme [du jour], aux bords de sa carrière, Tourne,
et creuse déjà son éclatante ornière Sur l'horizon
roulant des mers, LAMART. Harm. i, 3. ||2° Fig, Il
se dit des habitudes invétérées, des opinions adop-
tées et suivies sans examen. L'ornière delà routine,
des préjugés. Retoniberdansl'ornière. Qu'avons-nous
gagné à suivre l'ornière où nous nous traînons depuis
trois ans? CHATEAUBR. Mil. p. 771, dans POUGENS.
— HIST. xme s. II garde en une. estroite sente ;
Si a choisi [aperçut] en une ornière, Entre le bois
et. la cariere, Un broïon [piège] de chesne fendu
C'uns vilains i avoit lendu, Tien. 4 989. ||xvie s. Un
beau sentier me sembloit une ornière, RONS. 8ie.
Il est bien vray qu'elles inesines [les bètesj ne vont
pas tousjours exactement la route de nature; mais
ce. qu'elles en desvoyeut, c'est si peu que vous en
apercevez tousjours l'ornière, MONT.IV, 210. Garder
d'extravaguer ny çà ny là hors les ornières que
l'usage et lesloix luy tracent [à l'esprit], ID. II, 314.
— ÉTYM. Picard, ordière; wallon, ourMre, orbîre;.
à'orbitaria, dérivé non latin de orbita, roue de voi-
ture (voy. ORBITE). Entre orbitaria et ornière, l'in-
termédiaire est donné par ourbîre, puis par ordière.
f ORNISMYE (or-ni-smie), s. m. Nom du genre
oiseau-mouche.
— ÉTYM. "Opviç, oiseau, et y.vïx, mouche.
f ORNITHIES (or-ni-tie), s. m, pi. Vents de
printemps en Grèce, avec lesquels arrivent les oi-
seaux de passage.
— ÉTYM. 'OfviBiài, de ôpviç, ôpviOoç, oiseau,
f ORNITHO.... élément de composition qui signi-
fie oiseau, et vient de ôpviç, épvcBoç.
ORNLTHOGALE (or-ni-to-ga-P), s. m. Genre de
plantes bulbeuses (liliacées), dont lés fleurs sont
d'un, beau blanc. L'ornithogale .en ombelle, vul-
gairement dame d'onze heures ; l'ornithogale pyra-
midal, vulgairement épi de lait, épi de la Vierge.
- — ÉTYM. 'Opvi6oyaXov, de ôpvtç, oiseau, et YtH.a
lait. Les Grecs appelaient proverbialement lait d'oi-
seau, ôpvfGiov yct),a, une chose rare; il se pourrait
qu'ils eussent donné ce nom à la plante pour la rare
blancheur de ses fleurs.
f ORNITHOGLOSSE (or-ni-to-glo-s'J, s. f. L'or-
nithoglosse verdâtre, .plante du Cap de BOnne-Espé-
rance.
— ÉTYM. Ornitho..., et yAoiaaa, langue,
t ORNLTHOÏDE (or-ni-to-i-d'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a l'apparence d'un oiseau.
— ÉTYM. Ornitho..., et eTSoc, forme,
f ORNITHOLITHE (or-ni-to-li-f), s. m. Débris
fossile d'oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et AÏOOÇ, pierre.
ORNITHOLOGIE (or-ni-to-lo-jie), s. f. Partie de
la zoologie qui traite des oiseaux. || Ornithologie
fossile, squelettes d'oiseaux trouvés dans les couches
antédiluviennes.
— ÉTYM. Ornitho..., et Aôyoc, traité,
f ORNITUOLOGIQUE (or-ni-to-lo-ji-k'), adj. Qui
a rapport à l'ornithologie. La faune ornithologique
fossile.
ORNITHOLOGISTE (or-ni-to-lo-ji-sf) ou ORNI-
THOLOGUE (or-ni-to-lo-gli'), s. m. Naturaliste qui
s'occupe spécialement de l'étude des oiseaux. Les or-
nithologistes à méthode, BUFF. Ois. t. v, p. 230. La
plus grande partie des ouvrages de nos ornitho-
logues ne contiennent que des descriptions, ID.
Ois. t. vu, p. 4 7. Audubon, ornithologiste du pre-
mier ordre, dont le nom et les travaux sont trop peu
connus en France, CAP, Audubon, p. 2.
— ÉTYM. Voy. ORNITHOLOGIE.
ORNITHOMANCE (or-ni-to-man-s') ou ORNITHO-
MANCIE (or-ni-to-man-sie), s. f. Divination par le
chant ou le vol des oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et mande.
t ORN1THOMYZE (or-ni-to-mi-z'), adj. Terme de
zoologie. Se dit d'un insecte qui suce les oiseaux.
Il S. m. Un ornithomyze.
— ÉTY'M. Ornitho..., et pûÇeiv, sucer.
f ORNITHOPE (or-ni-to-p') s. m. Genre de la fa-
mille des légumineuses, composé de petites plantes
herbacées.
— ÉTY'M. Ornitho..., et uovc, pied,
t ORNITHOPHILE (or-ni-to-fi-P), s. m, etf. Celui,
celle qui aime les oiseaux. Le jeune ornithophile
est passionné des oisouux et surtout des oiseaux de
proie, BONNET, Ess. psychol, ch. 78.
— ÉTY'M. Ornitho..., el çfXoc, ami,
f ORNITUORRHYNQUE (or-ni-to-rm-k'), s. m.
Mammifère de la Nouvelle-Hollande qui a un bec
d'oiseau et le corps couvert de poils.
— ÉTY'M. Ornitho..., el pyyy.oç, bec.
f ORNITHOSCOPIE (or-ni-to-sko-pie), s. f. Terme
• d'antiquité. Observation des oiseaux, afin de prédire
l'avenir.
— ÉTY'M. Ornitho..., et o-y-oitEîv, examiner,
f OKN1TIIOTOMIE (or-ni-to-to-mie), s.f. Dissec-
tion des oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et Top.ii, dissection,
f ORNITHOTROPHIE (or-ni-lo-tro-fie), s. f. Art
de faire éolore des oeufs et d'élever les oiseaux.
— ÉTYM. Ornitho..., et -rpoçii, nourriture,
f ORO.... élément de composition qui signifie
montagne et vient du grec ôpoç.
OROBANCHE (o-ro-ban-ch'), s f Plante parasite
à tige charnue.
— ÉTY'M. 'Opoêiyy-n, de ôpaêoi, orobe, et ây/.eiv,
étouffer.
f OROBANCHÉES (o-ro-ban-chée), s. f. pi. Famille
de plantes dicotylédones dont l'orobanche est le
type, et qui se rattachent à la classe des personées.
OROBE (o-ro-b'), s. f. Plante légumineuse dont la
racine porte des tubercules bons à manger (orobus
tuberosus, T,.). Orobe jaune, blanche.La farine d'orobe
a été mise au nombre des quatre farines résolutives."
— REM. Plusieurs.botanistes le font masculin:
Orobe bâtard, orobe des boutiques, espèce de lentille.
— HIST. xvi° s. Les pois, la vesse, les orobes ou
ers, et autres légumes, 0. DE SERRES, 4 00.
— ÉTYM. "Opoôo;; comparez le lat. eruum.
j- OROGÉNIE (o-ro-jé-nie), s. f. Formation des
montagnes. s
— ÉTY'M. Oro..., et le suffixe ginie.
t OROGÉNIQUE (o-ro-jé-ni-k'),- adj. Qui a rap-
port à l'orogéuie. Mouvements orogéniques, mou-
vements de la croûte terrestre, qui, se concentrant
non sur une ligne mais sur une surface, et se pro-
duisant d'une manière brusque et énergique, ont la
propriété de fracturer cette croûte et de soulever
des chaînes de montagnes.
f OROGNOSIE (o-rogh-no-zie), s. f. Histoire des
montagnes, des roches.
— ÉTYM. Oro..., et yvtôdt;, connaissance.
t OROGNOSTIQUE (o-rogh-no-sti-k'), adj. Qui
appartient à Porognosie.
t OROGRAPHIE (o-ro-gra-fie), s. f. Traité, des-
cription des montagnes. Je vois un grand intérêt
dans les observations faites sur les grands cours
d'eau résumant en eux, et chacun à sa façon, les di-
vers phénomènes météorologiques qui se dévelop-
pent sur la surface plus ou moins incidentée qu'ils
occupent, ils constituent un trait d'union entre la
météorologie et l'orographie, FOURNET, Comptes
rendus, Acad. des se. t. LI, p. 959.
— ÉTY'M. Oro..., et ypiçEiv, décrire.
j OROGRAPHIQUE (o-ro-gra-fi-k'), adj. Qui ap-
partient à l'orographie.
f OROHYDROGRAPHIE (o-ro-i-dro-gra-fie), s. f.
Histoire des eaux qui découlent des montagnes, ou
histoire des eaux et des formations géognostiques
d'une contrée.
— ÉTY'M. Oro..., û8«p, eau, etypoctpeiv, décrire,
f OROLOGIE (o-ro-lo-jie), s. f. Traité sur les mon-
tagnes.
— ÉTYM. Oro..., et XÔYOÇ, traité.
t OROLOGIQUE (o-ro-lo-ji-k'), adj. Qui appartient
àl'orologie.
f OROMASE (o-ro-ma-z'), s. m. Forme , altérée
d'Ormuzd (Y'oy. OBMUZD).
ORONGE (o-ron-j'), s. f. ||1° Champignon alimen-
taire, très-arrondi et d'un rouge doré qui croît sur-
tout dans le midi de la France. || 2° Fausse oronge,
champignon vénéneux (amanita muscaria, PERS.).
—! ÉTYM. Ainsi dit à cause de la couleur d'o-
range.
]- OROZO (o-ro-zo), s. m. Sorte de namster, cri-
celus furunculus, DESM.
ORPAILLEUR (or-pâ-Ileur, Il mouillées, et non
or-pâ-yeur), s. m. Celui qui recueille, au moyen du
la\'age, les paillettes d'or qui se trouvent dans le
sable des fleuves. L'or que l'on trouve dans les sa-
bles des rivières ou dans les . terres aurifères n'est
soumis à aucun traitement métallurgique propre-
ment dit; des hommes nommés orpailleurs le sépa-
rent des sables au moyen du lavage, AL. BRONGN-.
Traité de min. t. n, p. 344, dans POUGENS.
— ÉTYM. Or, et paille ou paillette.
f ORPHE (or-f), s. m. Poisson du genre des
spares.
f ORPHÉE (or-fée), s. m. || 1° Personnage mytho-
logique renommé par son excellence comme musi-
cien et comme chantre, et dont on fit plus tard un
philosophe et un théologien. De là sont nés ces
bruits reçus dans l'univers, Qu'aux accents dont
Orphée emplit les monts de Thrace, Les tigres
amollis dépouillaient leur audace, BOIL. Art p.
ch. iv. On rencontre quelquefois dans les monu-
ments chrétiens du premier âge la figure mytho-
logique d'Orphée, MARTIGNY, Dictionn. antiquit.
chrit, y 2° Fig. Tout poète ou musicien illustre.
Les Muses, les neuf belles fées, Dont les bois sui-
vent les chansons, Rempliront de nouveaux Orphées
La troupe de leurs nourrissons, MALH. ni, 2. Û
vous, nouvel Orphée, ô vous, de qui la veine Peut
charmer des enfers la noire souveraine Et le ter-
rible dieu qu'on appelle Pluton, Daignez, tout-puis-
sant la Fontaine, Rendre notre Waller [poète anglais
qui venait de mourir], au lieu d'Anacréon, SAINT-
ËVREMOND, dans LA FONT. Lettre à Mme de Bouillon.
La France a perdu son Orphée, LEFRANC DE POMPI-
GNAN, Ode sur la mort de J. B. Uousseau. Rien ne
prédit la gloire d'un Orphée X mon berceau qui
n'était pas de fleurs, BÉRANG. le Tailleur et la fée.
Il 3° Un des.noms de la constellation d'Hercule.
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