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ORA
ORA
ORA
écrit. Enseignement ora). || Examen oral, examen
dans lequel il ne se fait que des interrogations. Les
examens pour l'obtention des grades universitaires
et pour l'admission aux écoles du gouvernement se
divisent en deux séries d'épreuves, examen écrit,
examen oral. On dit même, par-abréviation et sub-
slantivement, l'oral. 11 a échoué au baccalauréat es
lettres pour l'oral. || 5° S. m. L'oral, voile ou espèce
de coiffe.que portaient autrefois les femmes. || Voile
que devaient porter les Juives quand elles allaient
par la ville. || Grand voile que le pape a sur la tête
et les épaules en certaines occasions.
— ÉTYM Lat. os, oris, bouche; sanscr. védique,
as, bouche.
t ORANG (o-ran), s. ni. Voy. ORANG-OUTANG.
ORANGE (o-ran-j'), s. f. || 1° Fruit à pépins, d'un
jaune doré, et qui a beaucoup, de jus; ou, suivant
la définition des botanistes, baie pluriloculaire à
épicarpe glanduleux aromatique (le zeste, la peau),
à mésooarpe sec et spongieux (le parenchyme), à
endocarpe (pulpe ou chair) tapissé par des cellules
pulpeuses qui naissent de la paroi des loges et s'é-
tendent jusqu'aux graines. J'ai fait apporter ici
quelques bassins d'oranges de la Chine, de citrons
doux et de confitures, MOL. l'Avare, m, 4 2. || 2° Cou-
leur d'orange, ou couleur orange, couleur qui ap-
proche de celle de l'orange. Un ruban couleur d'o-
range. || On dit aussi elliptiquement : un ruban,
des rubans orange. || S. m. L'orange, la couleur
d'orange. L'orange de votre robe est plus beau que
celui de la mienne. || 3° Orange s'est dit ancienne-
ment pour oranger; delà la locution fleur d'orange,
qui est restée dans la langue, et que l'on tend au-
jourd'hui, à tort, à remplacer par Heur d'oranger.
Tapissé tout exprès De bouquets de jasmin, de
grenade et d'orange, CORN. Ment, i, 6. On se dit
bonjour, on retourne cueillir des fleurs d'orange,
SÉV. 662. Je vous apprends que nous sommes ici
tout entourées de fleurs d'orange et de jasmins,
ID. 564. Têtebleu, j'oubliais le meilleur, de l'eau
de fleur d'orange ; peut-on aller en bonne fortune
sans eau de fleur d'orange ? BARON, Homm. à bon.
fort, n, 4 4. || 4° Orange amère, un des noms sous
lesquels on désigne la bigarade. Êcorce d'orange
amère. H 5° Orange musquée, orange rouge, orange
d'hiver, orange tulipée, variétés de poire. || Fausse
orange, variété de citrouille. || Terme populaire.
Orange à cochons, la pomme de terre. || 6° Orange
de mer, espèce d'alcyon.
— HIST. xive s. Pomme"roonde, moienne, bêle,
citrine, la quele croist en la rivière de Janes (Gênes),
et est appellée en francbois pomme d'orenge, n. DE
MONDEVILLF., f° 83, verso. || XVe s. Pour six pommes
d'orange, trois sols, JBibl. des chartes, 5e série, t. i,
p. 224. || xvie s. Cannespetieres, oranges [oiseau],
flammans, etc. RAB. Garg. i, 37. Un espagnol sans
un jésuite est une perdrix sans orange, Sat, Mén.
p. 237. Les cercles, les oranges [pièce d'artifice],
les grenades, les pelotes, les pots et carreaux à feu,
PARÉ, IX, Préf. On peut donner sallades d'oranges,
citrons, limons, ID. XXVIII, 66. De rozes de Damas,
tire-on de fort bonne et odorante eau : aussi des fleurs
d'orange, de l'eau nafl'e. o DE SERRES, s 90.
— ÉTY'M. Espagn. naranja; port. Iara7ija; ital.
arancia, arancio ; nylanais, narang; vénitien, na-
ransa; bas-grec, \$/£Êi;-lio l'arabe nâranj ; persan, narenj; sanscrit, ndgaranga,
qui viendrait, d'après Wilson, de nâga, éléphant,
etrandj, être malade, à cause que les éléphants man-
gent des oranges à se rendre malades; ceci est sans
fondement. Le mot paraît oriental, mais non san-
scrit. Le français a essayé d'assimiler ce mot à or,
à cause de la couleur. :
ORANGÉ, ÉE (o-ran-jé, jée), adj. \{ 1° Qui est de
couleur d'orange. Cette jolie perruche a une grande
tache orangée sur le devant de la tète, BUFF. Ois.
t. xi, p. 379. Il est certain que le fer donne aux végétaux
et aux animaux les couleurs rouge et bleue et toutes
les harmonies qui en dépendent comme l'orangée,
la pourprée, la violette, BERN. DE ST.-P. Harm.
liv. v. Harm. anim. ||2° S. m. L'orangé, couleur
d'orange, la deuxième couleur de l'arc-en-ciel ou du
prisme. On forme de l'orangé avec du rouge et du
jaune, du vert avec du jaune et du bleu, de l'in-
digo avec du bleu et du violet, BRISSON, Traité de
phys. t. n, p. 3&o. On pourrait soupçonner que
l'orangé, le vert et l'indigo ne sont pas des couleurs
primitives, et qu'elles sont produites par le mélange
de celles qui les avoisinent de part et d'autre [dans
le spectre solaire]; mais Newton s'est assuré que
ces trois couleurs sont primitives comme les quatre
autres, m. ib. t. n, p. 372.
— HIST. XVe s. Tu es, bon cidre orangié, Tout
songié, Un bon meuble en un mesnaige, BASSELIN,
xxix. || xvie s. Dans orengé, RAB. Pant. v, 24.
— ÉTYM. Orange.
ORANGEADE fo-ran-ja-d'), s. f. Boisson qu'on
prépare en mêlant du jus d'orange avec de l'eau et
en l'édulcorant.
— HIST. xvie s. Orangeade, OUDIN, Dict.
■— ÉTYM. Orange; ital. naraneiata,
ORANGEAT (o-ran-ja), s. m. Confiture sèche faite
d'écorce d'orange: || Nom donné à des dragées faites
d'écorce d'orange.
— HIST. xive s. Pour faire orengat, mettez en
cinq quartiers les peleures d'une orange, Ménagier,
n, 5.
— ÉTYM. Orange.
i. ORANGER (o-ran-jé;IV ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, Ps se lie : des oran-jé-z
en fleurs), s. m, || 1° Arbre toujours vert qui porte
les oranges, citrus aurantium, L., famille des au-
rantiacées ou hespéridées. Orangers, arbres que
j'adore, Que vos parfums me semblent doux! Est-il
dans l'empire de Flore Rien d'agréable comme
vous? LA FONT. Psyché, i, p. 4 4. On voit encore au-
jourd'hui, dans l'orangerie de Versailles., un oranger
qui existait déjà du temps du connétable de Bour-
bon, SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. m, p. 65,
dans POUGENS. Des orangers qui languissaient dans
la terre, reprirent dans la mousse une nouvelle vie,
BONNET, 77isf. nat. Mém. OEuvr. t. m, p. 256. Ces
forêts d'orangers, ces monuments pompeux, c. DE-
LAV. Vépr. sicil. n, 4. || Fleur d'oranger, voy. à
ORANGE, fleur d'orange. |; Les mariées portent une
couronne de boutons et de fleurs d'oranger; de là la
(leur d'oranger est prise pour le symbole dumariage.
Acceptez ces fleurs d'oranger; Qu'à votre voile on les
attache, BÉRANG. Chap. de la mariée. || Fleur d'o-
ranger, liqueur obtenue par l'infusion des fleurs de
cet arbre dans Peau-de-vie. || 2° Oranger du save-
tier, la morelle faux piment, solanum pseudo-capsi-
cum, L. || Oranger des Osages, le bois d'arc, îitaclu-
rus aurantiaca, Nuit, famille des morées.
— HIST. xvic s. Lestruyes en leur gesine ne sont
nourries que de fleurs d'orangiers, RAB. Pant, iv,
7. Entre les espèces d'oranger croissans en Pro-
vence, est le cornut ou bigarrât, là ainsi appelle,
et fort prisé pour son facile accroist, o. DE SERRES,
762.
— ÉTYM. Orange.
2. ORANGER, ÈRE (o-ran-jé, jè-r'). || 1° S. m.
el f. Celui, celle qui vend des oranges. La petite
orangère, HAMILT. Gramm. 4 0. \\Adj. Un fruitier
oranger, une fruitière orangère, fruitier, fruitière
qui vend des oranges.
— ÉTYM. Orange.
j- 3. ORANGER (o-ran-jé. Le g prend un e devant
a et o : orangeant), v. a. Donner une couleur
orange à quelque chose.
— ÉTYM. Orange.
ORANGERIE (o-ran-je-rie), s. f. || 1° Partie d'un
jardin où sont placés les orangers. || 2° Lieu où l'on
conserve les orangers pendant l'hiver, dans les cli-
mats où ces arbres ne peuvent supporter la tempé-
rature ambiante; synonyme de serre froide.
— ÉTYM. Oranger 4.
f ORANGETTE (o-ran-jè-t'), s. f. Fruit de l'oran-
ger, tombé ou cueilli avant qu'il ait atteint la gros-
seur d'une noix (d'où le nom de petit grain qu'on
lui donne), et que l'on confit.
— ÉTYM. Diminutif d'orange.
| ORANGIN (o-ran-jin), s. m. Espèce de courge.
— ÉTYM. Orange, à cause de la couleur.
•j ORANGINE (o-ran-ji-n'), 5. f. Espèce de pé-
pon qu'on nomme aussi fausse orange.
fORANGlSME (o-ran-ji-sm'), s. m. || 1° Opinion
des partisans de Guillaume d'Orange, en Angleterre,
à la fin du xvne siècle. || Système politique des pro-
testants anglais, établis en Irlande, et réclamant
envers les catholiques de ce pays la continuation
des vexations dont'ceux-ci furent accablés sous le
règne de Guillaume. || 2° Opinion des partisans de
Guillaume de Nassau en Belgique depuis 4 830.
t 4. ORANGISTE (o-ran-ji-sf), s. m. Celui qui
appartient à l'orangisme. || Partisan protestant de
Guillaume, en Angleterre, en Irlande. || Partisan de
Guillaume en Belgique.
f 2. ORANGISTE (o-ran-ji-sf), s. m. Celui qui s'oc-
cupe de la culture des orangers. Les pépins des
oranges de Malte, selon quelques habiles orangistes,
valent "mieux, GENLIS, Maison, rust, t. n, p. 476,
dans POUGENS.
ORANG-OUTANG (o-ran-oci-tan) , s. m. Nom
vulgaire de Porang roux des naturalistes, pilhècus
satyrus, Geoffroy ; espèce de singe sans queue, qui
se rapproche de l'homme par la conformation. On
verra dans l'histoire de l'orang-outang, que, si l'oa
ne fait attention qu'à la figure, on pourrait éga-
lement' regarder cet animal comme le premier, des
singes ou le dernier des hommes, BUFF. Quadrup,
t. vu, p. 44. L'orang-outang que j'ai vu marchait
toujours debout sur ses deux pieds, même en
portant des choses lourdes ; son air était assez
triste, sa démarche grave, ses mouvements mesu-
rés, son naturel doux et très-différent de celui des
autres singes, ID. ib. p. 73. Si l'éléphant paraît se
rapprocher de l'homme par l'intelligence, l'orang-
outang paraît s'en rapprocher bien davantage par la
conformation tant intérieure qu'extérieure, et par
les inclinations, les habitudes et les talents qui en
dérivent, BONNET, Contempl.'nat. xu, 47.
— REM. Au plur. Buffon écrit des orangs-outangs;
suivant l'étymologie, il faudrait écrire : des orangs-
outang, puisque cela signifie les hommes de la fo-
rêt; mais le mieux est de le traiter comme un mot
français, et d'écrire des orang-oulans.
— ÉTYM. Malais, orang, homme, et houtang,
outang, utan, forêt : homme de forêt, homme sau-
vage. Ce nom d'orang-outang est celui que prennent
les indigènes eux-mêmes dans la presqu'île de Ma-
lacca.
t ORANVERT (o-ran-vêr), s. m. Merle du Séné-
gal.
ORATEUR (o-ra-teur), s. m, || 1° Celui qui com-
pose et prononce des discours. L'esclave Damis qui
sert de secrétaire X cet orateur mercenaire, CORN.
Agésil, m, 2 L'orateur recourut Aces figures
violentes Qui savent exciter les âmes les plus lentes,
LAFONT. Fabl, vm, 4. Nous ne pouvons rien, faibles
orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires,
BOSS. Louis de Bourbon. Trois choses contribuent
ordinairement à rendre un orateur agréable et ef-
ficace : la personne qui parle, la beauté des choses
qu'il traite, la manière ingénieuse dont il les expli-
que, m. Panég. St Paul, i Et le triste orateur
Demeure enfin muet aux yeux du spectateur, BOIL.
Lutr. vi. S'il y a peu d'excellents orateurs, y a-t-il
bien des gens qui puissent les entendre ? LA BRUY. IX.
La principale partie de l'orateur, c'est la probité,
sans elle il dégénère en déclamateur, il déguise ou
il exagère les faits.... ID. XIV. Dans une ville libre
comme Athènes, où le talent de la parole avait un
pouvoir souverain, les orateurs avaient pris un tel
ascendant sur l'esprit du peuple.... ROLLIN, Hist.
anc. OEÙv. t. vm, p. 234, dans POUGENS. Laissons
à l'orateur qui charme sa patrie Le soin de nous
louer quand nous l'aurons servie, VOLT. Mort de Cé-
sar, n, 4. Rien n'est plus utile à un orateur poui
se former l'oreille que de faire, des vers bons ou
mauvais, comme il est utile aux jeunes gens de
prendre quelques leçons de danse pour acquérir une
démarche noble et distinguée, D'ALEMB. Éloges, Flé-
chier. Cette petite portion de l'humanité qui fait sa
principale occupation du bonheur général de ses
semblables, et dont il avait mérité d'être en quel-
que sorte l'orateur et le chef, CONDORCET, Montigni.
Les auditeurs assis et l'orateur debout, c. DELAV.
la Popularité, 1, 3. || L'Orateur romain, avec une
majuscule, Cicéron. |[ Orateur sacré, auteur de ser-
mons, d'oraisons funèbres. || On dit dans le même
sens: orateur évangélique, orateur de la chaire.
Il Orateur du barreau, avocat plaidant. || Orateur de
la troupe, celui qui parle pour une compagnie, une
troupe de personnes ; locution tirée d'un ancien
usage que les comédiens avaient de choisir entre
eux un homme appelé l'orateur et chargé de faire
les harangues et de composer les affiches. || 2" En
Angleterre, porateur, le président de la chambre
des communes. Son major général [de Cromwell]
Harrison va droit à l'orateur, et le fait descendre
de la chaire avec violence, VOLT. Jlioeuj-s, 4 81. || 3° En
parlant d'une femme. Une femme orateur. || 4° Au
xvr siècle et au commencement du xvne, on disait
orateur pour prosateur, qui n'existait pas. 11 a fait
imprimer un volume de sottises mesurées; et, s'il
est mauvais orateur, il est encore plus mauvais
poète, BALZ. Lett. à Conrart, 28 avril 4663.
— HIST. xive s. Si estoient les orateurs des Latins
devers le sénat, BERCHEURE, f° 38, recto. Tenons
[les religieux, prieurs et couvent de la Fontaine
Nostre Dame en Valoys] par devant tous autreu du
dit ordre nos principaux et especiaux chapellams et
orateurs, DU CANGE, oràtor. || xvr s. Comment usons-
nous en françois du mot d'orateurs? '"•e sont les
evesques et prélats, lesquels, es lettres qu'ils en-
voyent aux roys et princes, prennent cette qualité
de leurs humbles orateurs, rapportans ce mot à leurs
dévotions et prières, PASQUIEK, Lett. t. 1, p. 691
ORA
ORA
ORA
écrit. Enseignement ora). || Examen oral, examen
dans lequel il ne se fait que des interrogations. Les
examens pour l'obtention des grades universitaires
et pour l'admission aux écoles du gouvernement se
divisent en deux séries d'épreuves, examen écrit,
examen oral. On dit même, par-abréviation et sub-
slantivement, l'oral. 11 a échoué au baccalauréat es
lettres pour l'oral. || 5° S. m. L'oral, voile ou espèce
de coiffe.que portaient autrefois les femmes. || Voile
que devaient porter les Juives quand elles allaient
par la ville. || Grand voile que le pape a sur la tête
et les épaules en certaines occasions.
— ÉTYM Lat. os, oris, bouche; sanscr. védique,
as, bouche.
t ORANG (o-ran), s. ni. Voy. ORANG-OUTANG.
ORANGE (o-ran-j'), s. f. || 1° Fruit à pépins, d'un
jaune doré, et qui a beaucoup, de jus; ou, suivant
la définition des botanistes, baie pluriloculaire à
épicarpe glanduleux aromatique (le zeste, la peau),
à mésooarpe sec et spongieux (le parenchyme), à
endocarpe (pulpe ou chair) tapissé par des cellules
pulpeuses qui naissent de la paroi des loges et s'é-
tendent jusqu'aux graines. J'ai fait apporter ici
quelques bassins d'oranges de la Chine, de citrons
doux et de confitures, MOL. l'Avare, m, 4 2. || 2° Cou-
leur d'orange, ou couleur orange, couleur qui ap-
proche de celle de l'orange. Un ruban couleur d'o-
range. || On dit aussi elliptiquement : un ruban,
des rubans orange. || S. m. L'orange, la couleur
d'orange. L'orange de votre robe est plus beau que
celui de la mienne. || 3° Orange s'est dit ancienne-
ment pour oranger; delà la locution fleur d'orange,
qui est restée dans la langue, et que l'on tend au-
jourd'hui, à tort, à remplacer par Heur d'oranger.
Tapissé tout exprès De bouquets de jasmin, de
grenade et d'orange, CORN. Ment, i, 6. On se dit
bonjour, on retourne cueillir des fleurs d'orange,
SÉV. 662. Je vous apprends que nous sommes ici
tout entourées de fleurs d'orange et de jasmins,
ID. 564. Têtebleu, j'oubliais le meilleur, de l'eau
de fleur d'orange ; peut-on aller en bonne fortune
sans eau de fleur d'orange ? BARON, Homm. à bon.
fort, n, 4 4. || 4° Orange amère, un des noms sous
lesquels on désigne la bigarade. Êcorce d'orange
amère. H 5° Orange musquée, orange rouge, orange
d'hiver, orange tulipée, variétés de poire. || Fausse
orange, variété de citrouille. || Terme populaire.
Orange à cochons, la pomme de terre. || 6° Orange
de mer, espèce d'alcyon.
— HIST. xive s. Pomme"roonde, moienne, bêle,
citrine, la quele croist en la rivière de Janes (Gênes),
et est appellée en francbois pomme d'orenge, n. DE
MONDEVILLF., f° 83, verso. || XVe s. Pour six pommes
d'orange, trois sols, JBibl. des chartes, 5e série, t. i,
p. 224. || xvie s. Cannespetieres, oranges [oiseau],
flammans, etc. RAB. Garg. i, 37. Un espagnol sans
un jésuite est une perdrix sans orange, Sat, Mén.
p. 237. Les cercles, les oranges [pièce d'artifice],
les grenades, les pelotes, les pots et carreaux à feu,
PARÉ, IX, Préf. On peut donner sallades d'oranges,
citrons, limons, ID. XXVIII, 66. De rozes de Damas,
tire-on de fort bonne et odorante eau : aussi des fleurs
d'orange, de l'eau nafl'e. o DE SERRES, s 90.
— ÉTY'M. Espagn. naranja; port. Iara7ija; ital.
arancia, arancio ; nylanais, narang; vénitien, na-
ransa; bas-grec, \$/£Êi;-lio
qui viendrait, d'après Wilson, de nâga, éléphant,
etrandj, être malade, à cause que les éléphants man-
gent des oranges à se rendre malades; ceci est sans
fondement. Le mot paraît oriental, mais non san-
scrit. Le français a essayé d'assimiler ce mot à or,
à cause de la couleur. :
ORANGÉ, ÉE (o-ran-jé, jée), adj. \{ 1° Qui est de
couleur d'orange. Cette jolie perruche a une grande
tache orangée sur le devant de la tète, BUFF. Ois.
t. xi, p. 379. Il est certain que le fer donne aux végétaux
et aux animaux les couleurs rouge et bleue et toutes
les harmonies qui en dépendent comme l'orangée,
la pourprée, la violette, BERN. DE ST.-P. Harm.
liv. v. Harm. anim. ||2° S. m. L'orangé, couleur
d'orange, la deuxième couleur de l'arc-en-ciel ou du
prisme. On forme de l'orangé avec du rouge et du
jaune, du vert avec du jaune et du bleu, de l'in-
digo avec du bleu et du violet, BRISSON, Traité de
phys. t. n, p. 3&o. On pourrait soupçonner que
l'orangé, le vert et l'indigo ne sont pas des couleurs
primitives, et qu'elles sont produites par le mélange
de celles qui les avoisinent de part et d'autre [dans
le spectre solaire]; mais Newton s'est assuré que
ces trois couleurs sont primitives comme les quatre
autres, m. ib. t. n, p. 372.
— HIST. XVe s. Tu es, bon cidre orangié, Tout
songié, Un bon meuble en un mesnaige, BASSELIN,
xxix. || xvie s. Dans orengé, RAB. Pant. v, 24.
— ÉTYM. Orange.
ORANGEADE fo-ran-ja-d'), s. f. Boisson qu'on
prépare en mêlant du jus d'orange avec de l'eau et
en l'édulcorant.
— HIST. xvie s. Orangeade, OUDIN, Dict.
■— ÉTYM. Orange; ital. naraneiata,
ORANGEAT (o-ran-ja), s. m. Confiture sèche faite
d'écorce d'orange: || Nom donné à des dragées faites
d'écorce d'orange.
— HIST. xive s. Pour faire orengat, mettez en
cinq quartiers les peleures d'une orange, Ménagier,
n, 5.
— ÉTYM. Orange.
i. ORANGER (o-ran-jé;IV ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, Ps se lie : des oran-jé-z
en fleurs), s. m, || 1° Arbre toujours vert qui porte
les oranges, citrus aurantium, L., famille des au-
rantiacées ou hespéridées. Orangers, arbres que
j'adore, Que vos parfums me semblent doux! Est-il
dans l'empire de Flore Rien d'agréable comme
vous? LA FONT. Psyché, i, p. 4 4. On voit encore au-
jourd'hui, dans l'orangerie de Versailles., un oranger
qui existait déjà du temps du connétable de Bour-
bon, SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. m, p. 65,
dans POUGENS. Des orangers qui languissaient dans
la terre, reprirent dans la mousse une nouvelle vie,
BONNET, 77isf. nat. Mém. OEuvr. t. m, p. 256. Ces
forêts d'orangers, ces monuments pompeux, c. DE-
LAV. Vépr. sicil. n, 4. || Fleur d'oranger, voy. à
ORANGE, fleur d'orange. |; Les mariées portent une
couronne de boutons et de fleurs d'oranger; de là la
(leur d'oranger est prise pour le symbole dumariage.
Acceptez ces fleurs d'oranger; Qu'à votre voile on les
attache, BÉRANG. Chap. de la mariée. || Fleur d'o-
ranger, liqueur obtenue par l'infusion des fleurs de
cet arbre dans Peau-de-vie. || 2° Oranger du save-
tier, la morelle faux piment, solanum pseudo-capsi-
cum, L. || Oranger des Osages, le bois d'arc, îitaclu-
rus aurantiaca, Nuit, famille des morées.
— HIST. xvic s. Lestruyes en leur gesine ne sont
nourries que de fleurs d'orangiers, RAB. Pant, iv,
7. Entre les espèces d'oranger croissans en Pro-
vence, est le cornut ou bigarrât, là ainsi appelle,
et fort prisé pour son facile accroist, o. DE SERRES,
762.
— ÉTYM. Orange.
2. ORANGER, ÈRE (o-ran-jé, jè-r'). || 1° S. m.
el f. Celui, celle qui vend des oranges. La petite
orangère, HAMILT. Gramm. 4 0. \\Adj. Un fruitier
oranger, une fruitière orangère, fruitier, fruitière
qui vend des oranges.
— ÉTYM. Orange.
j- 3. ORANGER (o-ran-jé. Le g prend un e devant
a et o : orangeant), v. a. Donner une couleur
orange à quelque chose.
— ÉTYM. Orange.
ORANGERIE (o-ran-je-rie), s. f. || 1° Partie d'un
jardin où sont placés les orangers. || 2° Lieu où l'on
conserve les orangers pendant l'hiver, dans les cli-
mats où ces arbres ne peuvent supporter la tempé-
rature ambiante; synonyme de serre froide.
— ÉTYM. Oranger 4.
f ORANGETTE (o-ran-jè-t'), s. f. Fruit de l'oran-
ger, tombé ou cueilli avant qu'il ait atteint la gros-
seur d'une noix (d'où le nom de petit grain qu'on
lui donne), et que l'on confit.
— ÉTYM. Diminutif d'orange.
| ORANGIN (o-ran-jin), s. m. Espèce de courge.
— ÉTYM. Orange, à cause de la couleur.
•j ORANGINE (o-ran-ji-n'), 5. f. Espèce de pé-
pon qu'on nomme aussi fausse orange.
fORANGlSME (o-ran-ji-sm'), s. m. || 1° Opinion
des partisans de Guillaume d'Orange, en Angleterre,
à la fin du xvne siècle. || Système politique des pro-
testants anglais, établis en Irlande, et réclamant
envers les catholiques de ce pays la continuation
des vexations dont'ceux-ci furent accablés sous le
règne de Guillaume. || 2° Opinion des partisans de
Guillaume de Nassau en Belgique depuis 4 830.
t 4. ORANGISTE (o-ran-ji-sf), s. m. Celui qui
appartient à l'orangisme. || Partisan protestant de
Guillaume, en Angleterre, en Irlande. || Partisan de
Guillaume en Belgique.
f 2. ORANGISTE (o-ran-ji-sf), s. m. Celui qui s'oc-
cupe de la culture des orangers. Les pépins des
oranges de Malte, selon quelques habiles orangistes,
valent "mieux, GENLIS, Maison, rust, t. n, p. 476,
dans POUGENS.
ORANG-OUTANG (o-ran-oci-tan) , s. m. Nom
vulgaire de Porang roux des naturalistes, pilhècus
satyrus, Geoffroy ; espèce de singe sans queue, qui
se rapproche de l'homme par la conformation. On
verra dans l'histoire de l'orang-outang, que, si l'oa
ne fait attention qu'à la figure, on pourrait éga-
lement' regarder cet animal comme le premier, des
singes ou le dernier des hommes, BUFF. Quadrup,
t. vu, p. 44. L'orang-outang que j'ai vu marchait
toujours debout sur ses deux pieds, même en
portant des choses lourdes ; son air était assez
triste, sa démarche grave, ses mouvements mesu-
rés, son naturel doux et très-différent de celui des
autres singes, ID. ib. p. 73. Si l'éléphant paraît se
rapprocher de l'homme par l'intelligence, l'orang-
outang paraît s'en rapprocher bien davantage par la
conformation tant intérieure qu'extérieure, et par
les inclinations, les habitudes et les talents qui en
dérivent, BONNET, Contempl.'nat. xu, 47.
— REM. Au plur. Buffon écrit des orangs-outangs;
suivant l'étymologie, il faudrait écrire : des orangs-
outang, puisque cela signifie les hommes de la fo-
rêt; mais le mieux est de le traiter comme un mot
français, et d'écrire des orang-oulans.
— ÉTYM. Malais, orang, homme, et houtang,
outang, utan, forêt : homme de forêt, homme sau-
vage. Ce nom d'orang-outang est celui que prennent
les indigènes eux-mêmes dans la presqu'île de Ma-
lacca.
t ORANVERT (o-ran-vêr), s. m. Merle du Séné-
gal.
ORATEUR (o-ra-teur), s. m, || 1° Celui qui com-
pose et prononce des discours. L'esclave Damis qui
sert de secrétaire X cet orateur mercenaire, CORN.
Agésil, m, 2 L'orateur recourut Aces figures
violentes Qui savent exciter les âmes les plus lentes,
LAFONT. Fabl, vm, 4. Nous ne pouvons rien, faibles
orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires,
BOSS. Louis de Bourbon. Trois choses contribuent
ordinairement à rendre un orateur agréable et ef-
ficace : la personne qui parle, la beauté des choses
qu'il traite, la manière ingénieuse dont il les expli-
que, m. Panég. St Paul, i Et le triste orateur
Demeure enfin muet aux yeux du spectateur, BOIL.
Lutr. vi. S'il y a peu d'excellents orateurs, y a-t-il
bien des gens qui puissent les entendre ? LA BRUY. IX.
La principale partie de l'orateur, c'est la probité,
sans elle il dégénère en déclamateur, il déguise ou
il exagère les faits.... ID. XIV. Dans une ville libre
comme Athènes, où le talent de la parole avait un
pouvoir souverain, les orateurs avaient pris un tel
ascendant sur l'esprit du peuple.... ROLLIN, Hist.
anc. OEÙv. t. vm, p. 234, dans POUGENS. Laissons
à l'orateur qui charme sa patrie Le soin de nous
louer quand nous l'aurons servie, VOLT. Mort de Cé-
sar, n, 4. Rien n'est plus utile à un orateur poui
se former l'oreille que de faire, des vers bons ou
mauvais, comme il est utile aux jeunes gens de
prendre quelques leçons de danse pour acquérir une
démarche noble et distinguée, D'ALEMB. Éloges, Flé-
chier. Cette petite portion de l'humanité qui fait sa
principale occupation du bonheur général de ses
semblables, et dont il avait mérité d'être en quel-
que sorte l'orateur et le chef, CONDORCET, Montigni.
Les auditeurs assis et l'orateur debout, c. DELAV.
la Popularité, 1, 3. || L'Orateur romain, avec une
majuscule, Cicéron. |[ Orateur sacré, auteur de ser-
mons, d'oraisons funèbres. || On dit dans le même
sens: orateur évangélique, orateur de la chaire.
Il Orateur du barreau, avocat plaidant. || Orateur de
la troupe, celui qui parle pour une compagnie, une
troupe de personnes ; locution tirée d'un ancien
usage que les comédiens avaient de choisir entre
eux un homme appelé l'orateur et chargé de faire
les harangues et de composer les affiches. || 2" En
Angleterre, porateur, le président de la chambre
des communes. Son major général [de Cromwell]
Harrison va droit à l'orateur, et le fait descendre
de la chaire avec violence, VOLT. Jlioeuj-s, 4 81. || 3° En
parlant d'une femme. Une femme orateur. || 4° Au
xvr siècle et au commencement du xvne, on disait
orateur pour prosateur, qui n'existait pas. 11 a fait
imprimer un volume de sottises mesurées; et, s'il
est mauvais orateur, il est encore plus mauvais
poète, BALZ. Lett. à Conrart, 28 avril 4663.
— HIST. xive s. Si estoient les orateurs des Latins
devers le sénat, BERCHEURE, f° 38, recto. Tenons
[les religieux, prieurs et couvent de la Fontaine
Nostre Dame en Valoys] par devant tous autreu du
dit ordre nos principaux et especiaux chapellams et
orateurs, DU CANGE, oràtor. || xvr s. Comment usons-
nous en françois du mot d'orateurs? '"•e sont les
evesques et prélats, lesquels, es lettres qu'ils en-
voyent aux roys et princes, prennent cette qualité
de leurs humbles orateurs, rapportans ce mot à leurs
dévotions et prières, PASQUIEK, Lett. t. 1, p. 691
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