Titre : Le Théâtre illustré : ex-album des théâtres : paraissant tous les samedis / rédacteur en chef : J. Esmard
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-03-01
Contributeur : Esmard, J. Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32877252z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 332 Nombre total de vues : 332
Description : 01 mars 1869 01 mars 1869
Description : 1869/03/01 (A2,N26bis)-1869/03/31. 1869/03/01 (A2,N26bis)-1869/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5450248v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YF-173
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
MLLE AIMEE
L'Eldorado de Paris rit les premiers dé-
buts de la gracieuse artiste dont nous don-
nons ci-contre le portrait; elle fit ensuite
pendant quelques temps les délices des ha-
bitués des Casino de Marseille et de Bor-
deaux. Dans cette dernière ville elle con-
tracta un engagement de quatre années
pour le théâtre impérial de Rio-Janeiro où
elle cueillit à la fois et succès et diamants.
Son engagement expiré elle, voulut retour-
ner à Paris; l'intelligente direction des
Variétés, appréciant les qualités artistiques
de Mlle Aimée, sut bientôt se l'attacher. Le
rôle de Boulotte dans Barbe-Bleue a été pour
elle un succès que l'ombre même de sa
devancière, qui naguère encore le jouait
devant le même public, n'a su amoindrir.
Nous allons du reste avoir occasion de
mieux apprécier le talent de cette actrice
dans le rôle important qu'elle va créer sous
peu sur cette scène dans la Cour du roi
Pétaud.
M. S.
M. JUSTAMENT
Nous donnons la biographie de M. Justamant,
maître de ballet de l'Académie impériale de mu-
sique. Les nombreux ballets donnés par ce maî-
tre à la Porte-Saint-Martin et à la Gaîté, tous
emprunts d'un cachet original, décelaient chez
M. Justamant une grande entente de la mise en
scène, un goût parfait dans la composition des
groupes et dans le choix des accessoires. Cet ha-'
bile maître vient d'être nommé chef de ballet sur
notre première scène lyrique, c'est justice et sa
place y était marquée depuis longtemps. Il vient
de faire ses premières armes dans la reprise de
Faust, où il s'est distingué, comme do coutume,
dans la scène du Walpurgis, qui' est d'une ma-
gnificence inouïe.
Henri Justamant, né à Bordeaux en 1824, fit
ses études artistiques aux classes de danse du
grand théâtre de cette ville qui, alors, rivalisaient
avec le Conservatoire de l'Académie royale.
Son professeur, M. Alexis Bladie, un des pre-
miers maîtres de ballets de l'époque, — sinon le
premier, — en fit non-seulement un danseur de
talent, mais encore un mime des plus remarqua-
bles, spécialité qui se perd tous les jours.
A dix-huit ans, Justamant était chef d'emploi,
et déjà à vingt-deux ans, maître de ballets.
Il comprit bientôt que la danse classique pres-
que efféminée, qui était alors imposée aux
hommes, passerait de mode et fut le créateur de
la danse dite de caractère, c'est-à-dire appro-
priée au sujet. Il fut en quelque sorte le roman-
tique, le réaliste de l'art chorégraphique.
Comme maître de ballets, il composa une tren-
taine d'ouvrages dont quelques-uns, la Lore-Ley,
la Fille du ciel, le Royaume des fleurs, eurent plus
de cent représentations, ce qui ne se voit jamais
ailleurs qu'à Paris. Nous ne parlons pas ici des
divertissements nombreux qu'il a réglés dans
les grands ouvrages, dont des plagiaires, peu
scrupuleux, ont pris et prennent encore chaque
jour des copies qu'ils signent avec aplomb.
Sa carrière artistique s'est tout entière écou-
lée dans les grandes villes : Bordeaux, la Haye,
Marseille, Lyon, Berlin, Bruxelles, Paris, et en
congé Vienne (Autriche).
Son début parisien dans la Biche au bois prit,
par son succès inattendu, les proportions d'un
événement théâtral.
Son entrée à l'Opéra est donc une justice tar-
dive. Ses premiers travaux, hérissés de difficultés
inaperçues du public, le divertissement des Hu-
guenots, prouvèrent qu'il était à la hauteur de la
tâche qu'on lui confiait. Bientôt les danses si
originales et empreintes d'un cachet tout parti-
culier qu'il intercala dans Faust confirmèrent la
bonne opinion qu'on a de son talent.
Vienne maintenant un ballet-pantomime, ce
qu'on appelle un ballet d'action, et l'Opéra aura
mis le sceau définitif à sa réputation déjà euro-
péenne.
HENRI CHABIUA.
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS
THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
Vert-Vert, opéra-comique en trois actes de MM.
Meilhac et Nuitter, musique de J. Offenbach.
Offenbach affrontait pour la troisième fois, le
10 mars, les feux de la ïampe de l'Opéra-Comi-
que; après deux succès contestés, le maestro te-
nait à ne point aboutir cette fois encore au même
résultat; aussi, depuis quelque temps, s'était-il
I consacré complètement à son oeuvre, qu'il n'a li-
vrée à la scène qu'après bien des remaniements.
Le succès, cette fois, ne saurait être douteux,
et l'illustre compositeur de tant d'excellentes
opérettes, peut ajouter une palme de plus à celles
de son génie.
Le public a fait à Verl- Vert un accueil des
plus sympathiques, et le répertoire si riche déjà
de l'Opéra-Comique se trouve enrichi désormais
d'un nouveau bijou.
La partition de Vert- Vert n'est point écrite sur
un libretto nouveau, mais bien sur un sujet em-
prunté par MM. Meilhac et Nuitter au Vert-Vert,
vaudeville, représenté pour la première fois on
1832, et dont M. de Leuven, aujourd'hui direc-
teur de TOpéra-Comique, était un des auteurs; il
est parfaitement évident que les librettistes ont
fort gentiment brodé sur le canevas du Vert-Vert
vaudeville, et n'ont laissé subsister que le fonds
du sujet, auquel ils ont ajouté l'épisode du ténor
BellecoUr, subitement enroué par suite d'un plon-
. geon fait de son coche dans la Loire, et de la
prima-dona du théâtre de Nevers; et ensuite le
fait de la prise d'assaut par un régiment de dra-
gons d'un couvent de jeunes demoiselles.
A cela près, quoique sous des noms différents,
le sujet et les personnages restent les mômes.
Offenbach a écrit sur ce libretto une partition
musicale des plus élégantes et des plus enjouées,
et ce n'était pas chose facile à coup sûr, ayant à
faire gazouiller des jeunes pensionnaires, et à
faire chanter mélodieusement et sur un ton dis-
cret, les amours de Valentin et de Mimi. Mais
l'habile maestro sait vaincre les obstacles, les
difficultés ne sont rien pour lui, et quoique
écrite dans un style élevé et harmonieux, la mu-
sique de Vert-Vert, loin d'être prétentieuse, s'a-
dapte simplement, d'une façon ravissante au
cadre du libretto.
Le premier acte de Verl- Vert renferme un trio
bien fait, un duo bouffe très spirituel (La Clé),
et un finale- dans lequel le caquetage des pen-
sionnaires est rendu d'une façon fort naturelle.
Dans le deuxième acte, le musicien s'est réservé
sa part, et il l'a étendue le plus possible. Le
finale de la bacchanale, avec ses trois chansons
à boire, est plein de verve, U Alléluia, chanté
par Capoul, est une piquante parodie. On a
beaucoup applaudi, au troisième acte, le tableau
historique des révolutions de la danse, dansé et
chanté par Coudera Ce comédien plein de verve
donne beaucoup do couleur à ce morceau de
scène. Le nocturne chante par les dragons et les
pensionnaires est aussi très-gracieux.
L'interprétation de Vcrl-Verl a été parfaite.
Capoul possède toute la souplesse de voix néces-
saire pour faire valoir les jolis couplets dont le
libretto est parsemé.
L'Eldorado de Paris rit les premiers dé-
buts de la gracieuse artiste dont nous don-
nons ci-contre le portrait; elle fit ensuite
pendant quelques temps les délices des ha-
bitués des Casino de Marseille et de Bor-
deaux. Dans cette dernière ville elle con-
tracta un engagement de quatre années
pour le théâtre impérial de Rio-Janeiro où
elle cueillit à la fois et succès et diamants.
Son engagement expiré elle, voulut retour-
ner à Paris; l'intelligente direction des
Variétés, appréciant les qualités artistiques
de Mlle Aimée, sut bientôt se l'attacher. Le
rôle de Boulotte dans Barbe-Bleue a été pour
elle un succès que l'ombre même de sa
devancière, qui naguère encore le jouait
devant le même public, n'a su amoindrir.
Nous allons du reste avoir occasion de
mieux apprécier le talent de cette actrice
dans le rôle important qu'elle va créer sous
peu sur cette scène dans la Cour du roi
Pétaud.
M. S.
M. JUSTAMENT
Nous donnons la biographie de M. Justamant,
maître de ballet de l'Académie impériale de mu-
sique. Les nombreux ballets donnés par ce maî-
tre à la Porte-Saint-Martin et à la Gaîté, tous
emprunts d'un cachet original, décelaient chez
M. Justamant une grande entente de la mise en
scène, un goût parfait dans la composition des
groupes et dans le choix des accessoires. Cet ha-'
bile maître vient d'être nommé chef de ballet sur
notre première scène lyrique, c'est justice et sa
place y était marquée depuis longtemps. Il vient
de faire ses premières armes dans la reprise de
Faust, où il s'est distingué, comme do coutume,
dans la scène du Walpurgis, qui' est d'une ma-
gnificence inouïe.
Henri Justamant, né à Bordeaux en 1824, fit
ses études artistiques aux classes de danse du
grand théâtre de cette ville qui, alors, rivalisaient
avec le Conservatoire de l'Académie royale.
Son professeur, M. Alexis Bladie, un des pre-
miers maîtres de ballets de l'époque, — sinon le
premier, — en fit non-seulement un danseur de
talent, mais encore un mime des plus remarqua-
bles, spécialité qui se perd tous les jours.
A dix-huit ans, Justamant était chef d'emploi,
et déjà à vingt-deux ans, maître de ballets.
Il comprit bientôt que la danse classique pres-
que efféminée, qui était alors imposée aux
hommes, passerait de mode et fut le créateur de
la danse dite de caractère, c'est-à-dire appro-
priée au sujet. Il fut en quelque sorte le roman-
tique, le réaliste de l'art chorégraphique.
Comme maître de ballets, il composa une tren-
taine d'ouvrages dont quelques-uns, la Lore-Ley,
la Fille du ciel, le Royaume des fleurs, eurent plus
de cent représentations, ce qui ne se voit jamais
ailleurs qu'à Paris. Nous ne parlons pas ici des
divertissements nombreux qu'il a réglés dans
les grands ouvrages, dont des plagiaires, peu
scrupuleux, ont pris et prennent encore chaque
jour des copies qu'ils signent avec aplomb.
Sa carrière artistique s'est tout entière écou-
lée dans les grandes villes : Bordeaux, la Haye,
Marseille, Lyon, Berlin, Bruxelles, Paris, et en
congé Vienne (Autriche).
Son début parisien dans la Biche au bois prit,
par son succès inattendu, les proportions d'un
événement théâtral.
Son entrée à l'Opéra est donc une justice tar-
dive. Ses premiers travaux, hérissés de difficultés
inaperçues du public, le divertissement des Hu-
guenots, prouvèrent qu'il était à la hauteur de la
tâche qu'on lui confiait. Bientôt les danses si
originales et empreintes d'un cachet tout parti-
culier qu'il intercala dans Faust confirmèrent la
bonne opinion qu'on a de son talent.
Vienne maintenant un ballet-pantomime, ce
qu'on appelle un ballet d'action, et l'Opéra aura
mis le sceau définitif à sa réputation déjà euro-
péenne.
HENRI CHABIUA.
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS
THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
Vert-Vert, opéra-comique en trois actes de MM.
Meilhac et Nuitter, musique de J. Offenbach.
Offenbach affrontait pour la troisième fois, le
10 mars, les feux de la ïampe de l'Opéra-Comi-
que; après deux succès contestés, le maestro te-
nait à ne point aboutir cette fois encore au même
résultat; aussi, depuis quelque temps, s'était-il
I consacré complètement à son oeuvre, qu'il n'a li-
vrée à la scène qu'après bien des remaniements.
Le succès, cette fois, ne saurait être douteux,
et l'illustre compositeur de tant d'excellentes
opérettes, peut ajouter une palme de plus à celles
de son génie.
Le public a fait à Verl- Vert un accueil des
plus sympathiques, et le répertoire si riche déjà
de l'Opéra-Comique se trouve enrichi désormais
d'un nouveau bijou.
La partition de Vert- Vert n'est point écrite sur
un libretto nouveau, mais bien sur un sujet em-
prunté par MM. Meilhac et Nuitter au Vert-Vert,
vaudeville, représenté pour la première fois on
1832, et dont M. de Leuven, aujourd'hui direc-
teur de TOpéra-Comique, était un des auteurs; il
est parfaitement évident que les librettistes ont
fort gentiment brodé sur le canevas du Vert-Vert
vaudeville, et n'ont laissé subsister que le fonds
du sujet, auquel ils ont ajouté l'épisode du ténor
BellecoUr, subitement enroué par suite d'un plon-
. geon fait de son coche dans la Loire, et de la
prima-dona du théâtre de Nevers; et ensuite le
fait de la prise d'assaut par un régiment de dra-
gons d'un couvent de jeunes demoiselles.
A cela près, quoique sous des noms différents,
le sujet et les personnages restent les mômes.
Offenbach a écrit sur ce libretto une partition
musicale des plus élégantes et des plus enjouées,
et ce n'était pas chose facile à coup sûr, ayant à
faire gazouiller des jeunes pensionnaires, et à
faire chanter mélodieusement et sur un ton dis-
cret, les amours de Valentin et de Mimi. Mais
l'habile maestro sait vaincre les obstacles, les
difficultés ne sont rien pour lui, et quoique
écrite dans un style élevé et harmonieux, la mu-
sique de Vert-Vert, loin d'être prétentieuse, s'a-
dapte simplement, d'une façon ravissante au
cadre du libretto.
Le premier acte de Verl- Vert renferme un trio
bien fait, un duo bouffe très spirituel (La Clé),
et un finale- dans lequel le caquetage des pen-
sionnaires est rendu d'une façon fort naturelle.
Dans le deuxième acte, le musicien s'est réservé
sa part, et il l'a étendue le plus possible. Le
finale de la bacchanale, avec ses trois chansons
à boire, est plein de verve, U Alléluia, chanté
par Capoul, est une piquante parodie. On a
beaucoup applaudi, au troisième acte, le tableau
historique des révolutions de la danse, dansé et
chanté par Coudera Ce comédien plein de verve
donne beaucoup do couleur à ce morceau de
scène. Le nocturne chante par les dragons et les
pensionnaires est aussi très-gracieux.
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