Titre : Revue d'histoire moderne et contemporaine / Société d'histoire moderne
Auteur : Société d'histoire moderne et contemporaine (France). Auteur du texte
Éditeur : Presses universitaires de France (Paris)
Éditeur : BelinBelin (Paris)
Date d'édition : 1996-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344172780
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25346 Nombre total de vues : 25346
Description : 01 juillet 1996 01 juillet 1996
Description : 1996/07/01 (T43,N3)-1996/09/30. 1996/07/01 (T43,N3)-1996/09/30.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Littérature de jeunesse Collection numérique : Littérature de jeunesse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5447510b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-117877
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/01/2011
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ABEL BONNARD, MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE
SOUS VICHY, OU L'ÉDUCATION IMPOSSIBLE
« S'il est des personnages que l'Histoire semble avoir recouvert du
manteau de l'oubli, Abel Bonnard fait certainement partie du nombre » '. Il
existe, en effet, peu de production historique qui, après la guerre, se soit
intéressée à Abel Bonnard. L'article de Jacques Mièvre, dont nous tirons la
citation, est le seul travail qui fasse une synthèse sur le personnage, contri-
buant à le sortir d'un oubli que, d'ailleurs, l'auteur constate et regrette. Preuve
supplémentaire de ce manque, Henry Rousso dans le livre qu'il consacre à la
collaboration 2 — sorte d'inventaire des grands noms de la période de Vichy
— ne mentionne sous le nom d'Abel Bonnard, en guise de référence biblio-
graphique, que le seul travail de Jacques Mièvre. Certes, le livre d'Olivier
Mathieu, postface par Léon Degrelle, est, après tout, intéressant pour mieux
connaître l'homme. Mais l'auteur, qui voit dans le IIIe Reich, à son apogée
en 1941, «le plus grand sursaut de l'Europe et de l'âme humaine au
XXe siècle », et dans Abel Bonnard « un fasciste, c'est-à-dire un vrai démocrate
ou un partisan du pouvoir du peuple » ou encore « l'une des plus grandes
oeuvres politiques du XXe siècle », laisse peu de place pour considérer sérieu-
sement son travail 3.
Mais, pour être tombé dans l'oubli, Abel Bonnard n'est pourtant pas un
inconnu. Son nom reste attaché au Gouvernement de Vichy. Et l'historiogra-
phie sur Vichy, si elle ne lui a guère consacré de recherche exhaustive, ne
fait pourtant pas l'impasse sur le personnage. Elle retient quelques éléments
de l'homme.
D'abord, pour l'Histoire, Abel Bonnard reste le ministre de l'Education
nationale du Gouvernement de Vichy — avec Jérôme Carcopino — le plus
connu. Nommé sous le ministère Laval le 18 avril 1942, il y remplace son
ancien ami Jérôme Carcopino et reste en poste jusqu'en août 1944. Il est, de
fait, le ministre ayant gardé son titre et son mandat le plus longtemps. En
effet, Albert Rivaud est ministre de l'Éducation nationale du 17 juin 1940 au
12 juillet 1940. Emile Mireaux reste douze mois à ce qui aura été rebaptisé
1. Jacques MIÈVRE, « L'évolution politique d'Abel Bonnard (jusqu'au printemps 1942) » Revue
d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 108, janvier 1977, p. 1.
2. Henry Rousso, La collaboration. Les noms, les thèmes, les lieux, M.A. Éditions, 1987, p. 42.
3. Olivier MATHIEU, Abel Bonnard. Une aventure inachevée, Paris, Avalon, 1988, respectivement :
p. 14, 41, 376.
Revue d'histoire moderne et contemporaine,
43-3, juillet-septembre 1996.
SOUS VICHY, OU L'ÉDUCATION IMPOSSIBLE
« S'il est des personnages que l'Histoire semble avoir recouvert du
manteau de l'oubli, Abel Bonnard fait certainement partie du nombre » '. Il
existe, en effet, peu de production historique qui, après la guerre, se soit
intéressée à Abel Bonnard. L'article de Jacques Mièvre, dont nous tirons la
citation, est le seul travail qui fasse une synthèse sur le personnage, contri-
buant à le sortir d'un oubli que, d'ailleurs, l'auteur constate et regrette. Preuve
supplémentaire de ce manque, Henry Rousso dans le livre qu'il consacre à la
collaboration 2 — sorte d'inventaire des grands noms de la période de Vichy
— ne mentionne sous le nom d'Abel Bonnard, en guise de référence biblio-
graphique, que le seul travail de Jacques Mièvre. Certes, le livre d'Olivier
Mathieu, postface par Léon Degrelle, est, après tout, intéressant pour mieux
connaître l'homme. Mais l'auteur, qui voit dans le IIIe Reich, à son apogée
en 1941, «le plus grand sursaut de l'Europe et de l'âme humaine au
XXe siècle », et dans Abel Bonnard « un fasciste, c'est-à-dire un vrai démocrate
ou un partisan du pouvoir du peuple » ou encore « l'une des plus grandes
oeuvres politiques du XXe siècle », laisse peu de place pour considérer sérieu-
sement son travail 3.
Mais, pour être tombé dans l'oubli, Abel Bonnard n'est pourtant pas un
inconnu. Son nom reste attaché au Gouvernement de Vichy. Et l'historiogra-
phie sur Vichy, si elle ne lui a guère consacré de recherche exhaustive, ne
fait pourtant pas l'impasse sur le personnage. Elle retient quelques éléments
de l'homme.
D'abord, pour l'Histoire, Abel Bonnard reste le ministre de l'Education
nationale du Gouvernement de Vichy — avec Jérôme Carcopino — le plus
connu. Nommé sous le ministère Laval le 18 avril 1942, il y remplace son
ancien ami Jérôme Carcopino et reste en poste jusqu'en août 1944. Il est, de
fait, le ministre ayant gardé son titre et son mandat le plus longtemps. En
effet, Albert Rivaud est ministre de l'Éducation nationale du 17 juin 1940 au
12 juillet 1940. Emile Mireaux reste douze mois à ce qui aura été rebaptisé
1. Jacques MIÈVRE, « L'évolution politique d'Abel Bonnard (jusqu'au printemps 1942) » Revue
d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 108, janvier 1977, p. 1.
2. Henry Rousso, La collaboration. Les noms, les thèmes, les lieux, M.A. Éditions, 1987, p. 42.
3. Olivier MATHIEU, Abel Bonnard. Une aventure inachevée, Paris, Avalon, 1988, respectivement :
p. 14, 41, 376.
Revue d'histoire moderne et contemporaine,
43-3, juillet-septembre 1996.
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