Titre : Revue d'histoire moderne et contemporaine / Société d'histoire moderne
Auteur : Société d'histoire moderne et contemporaine (France). Auteur du texte
Éditeur : Presses universitaires de France (Paris)
Éditeur : BelinBelin (Paris)
Date d'édition : 1985-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344172780
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25346 Nombre total de vues : 25346
Description : 01 janvier 1985 01 janvier 1985
Description : 1985/01/01 (T32)-1985/03/31. 1985/01/01 (T32)-1985/03/31.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Littérature de jeunesse Collection numérique : Littérature de jeunesse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54463370
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-117877
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2009
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- ETUDES
- MELANGES
- COMPTES RENDUS
178 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
Jeannine VERDÈS-LEROUX, AU service du Parti. Le parti communiste, les intellec-
tuels et la culture (1944-1956), Paris, Fayard/Éditions de Minuit, 1983, 585 p.
Il s'agit, pour l'essentiel, de la thèse soutenue par l'auteur à la Sorbonne le
16 avril 1983, thèse dans laquelle elle s'est efforcée d'analyser les productions des
intellectuels membres ou « compagnons de route » du Parti Communiste français,
qui s'étaient mis « au service de la classe ouvrière » ; elle a voulu comprendre
et expliquer comment ces intellectuels ont accompli les tâches que leur fixait
la direction du parti : trouver des arguments, créer des oeuvres justifiant ou
exaltant la ligne politique et les mots d'ordre du parti français — ou du parti
soviétique — en cette période de guerre froide.
Jeannine Verdès-Leroux a raison de distinguer plusieurs catégories dans
l'intelligentsia communiste :
— les « grands intellectuels », intellectuels autonomes, qui ont pu ainsi
« sauvegarder une certaine autonomie au niveau de leur production »;
— les « intellectuels-de-parti », opposés aux premiers « dans des luttes souvent
âpres, attisées et arbitrées par la direction » et qui « recevaient leur position,
leur pouvoir, leurs privilèges uniquement du parti » ; elle fait un sort à la géné-
ration issue de la Résistance, qui subit une rupture dans ses études et fut solli-
citée par le parti pour devenir des « permanents », spécialement dans la
presse. Ces « intellectuels prolétaroïdes » (selon l'expression de Max Weber) ont
été souvent des agents d'exécution de la direction. « Cette intelligentsia ne s'est
pas contentée d'être alignée sur tous les aspects de politique générale ; elle a été
massivement « jdanovienne » en matière culturelle, par ignorance, par inexpé-
rience. Elle a donné une direction typique à la période, par l'étendue de son
fanatisme, intervenant dans tous les domaines alors que les intellectuels auto-
nomes gardaient des zones de quant-à-soi, faisaient des restrictions mentales et
exprimaient leurs réserves par leurs silences » ;
— l'auteur y associe « l'intelligentsia autodidacte des couches négativement
privilégiées » (Max Weber), en clair les militants d'origine ouvrière, paysanne ou
petite bourgeoise sur lesquels elle porte cette appréciation : « A ces permanents
privés de capital scolaire et de capital culturel, le parti apportait, à travers ses
écoles, non des connaissances, mais une saisie unitaire du monde social, une
nouvelle façon de se conduire et de se percevoir dans ce monde et tout un
ensemble de croyances et de certitudes. Après une sélection dont ils ignoraient les
critères, ils recevaient des responsabilités, inespérées à leurs yeux, qui les rem-
plissaient d'émerveillement. Ces positions étaient toujours plus valorisantes que
ce qu'ils s'attendaient à vivre mais il convient de noter que l'étroitesse de leur
connaissance du monde extérieur les conduisait à surestimer grandement la
fonction de permanent ».
Jeannine Verdès-Leroux décrit assez bien la mise en condition de ces intel-
lectuels qui « étaient entrés au parti communiste pour faire l'Histoire ». Ils parti-
cipaient aux combats de la classe ouvrière mais non pas à l'élaboration de la
politique du parti (privilège réservé au groupe dirigeant). La plupart, accaparés
par les tâches pratiques, la multiplicité des réunions, n'avaient pas le temps de
réfléchir, de se documenter sérieusement ailleurs que dans les publications du
parti, de se former une opinion personnelle ; il faut dire que même au niveau du
Comité central, des élus et permanents la sous-information, voire la désinforma-
tion, était la règle. Les intellectuels, comme les autres, avaient foi dans les
dirigeants et avaient tendance à accepter et à défendre leurs analyses politiques
puis, par entraînement progressif, leurs opinions sur les sujets les plus divers —
sauf dans leur discipline, là où ils se sentaient compétents. Les nécessités de la
lutte et « l'esprit de parti » faisaient le reste.
C'est en confrontant les traces écrites, les productions de ces intellectuels
au cours de la période traitée (1944-1956) avec les souvenirs et les réflexions de
de ceux qu'elle a réussi à faire parler au cours de 70 entretiens que Jeannine
Verdès-Leroux a retracé leur attitude, leurs réactions face à telle exigence de
la direction ou des « mentors » chargés de veiller à leur orthodoxie. Pour ceux
qui connaissent les productions culturelles de ces années et se demandent com-
Jeannine VERDÈS-LEROUX, AU service du Parti. Le parti communiste, les intellec-
tuels et la culture (1944-1956), Paris, Fayard/Éditions de Minuit, 1983, 585 p.
Il s'agit, pour l'essentiel, de la thèse soutenue par l'auteur à la Sorbonne le
16 avril 1983, thèse dans laquelle elle s'est efforcée d'analyser les productions des
intellectuels membres ou « compagnons de route » du Parti Communiste français,
qui s'étaient mis « au service de la classe ouvrière » ; elle a voulu comprendre
et expliquer comment ces intellectuels ont accompli les tâches que leur fixait
la direction du parti : trouver des arguments, créer des oeuvres justifiant ou
exaltant la ligne politique et les mots d'ordre du parti français — ou du parti
soviétique — en cette période de guerre froide.
Jeannine Verdès-Leroux a raison de distinguer plusieurs catégories dans
l'intelligentsia communiste :
— les « grands intellectuels », intellectuels autonomes, qui ont pu ainsi
« sauvegarder une certaine autonomie au niveau de leur production »;
— les « intellectuels-de-parti », opposés aux premiers « dans des luttes souvent
âpres, attisées et arbitrées par la direction » et qui « recevaient leur position,
leur pouvoir, leurs privilèges uniquement du parti » ; elle fait un sort à la géné-
ration issue de la Résistance, qui subit une rupture dans ses études et fut solli-
citée par le parti pour devenir des « permanents », spécialement dans la
presse. Ces « intellectuels prolétaroïdes » (selon l'expression de Max Weber) ont
été souvent des agents d'exécution de la direction. « Cette intelligentsia ne s'est
pas contentée d'être alignée sur tous les aspects de politique générale ; elle a été
massivement « jdanovienne » en matière culturelle, par ignorance, par inexpé-
rience. Elle a donné une direction typique à la période, par l'étendue de son
fanatisme, intervenant dans tous les domaines alors que les intellectuels auto-
nomes gardaient des zones de quant-à-soi, faisaient des restrictions mentales et
exprimaient leurs réserves par leurs silences » ;
— l'auteur y associe « l'intelligentsia autodidacte des couches négativement
privilégiées » (Max Weber), en clair les militants d'origine ouvrière, paysanne ou
petite bourgeoise sur lesquels elle porte cette appréciation : « A ces permanents
privés de capital scolaire et de capital culturel, le parti apportait, à travers ses
écoles, non des connaissances, mais une saisie unitaire du monde social, une
nouvelle façon de se conduire et de se percevoir dans ce monde et tout un
ensemble de croyances et de certitudes. Après une sélection dont ils ignoraient les
critères, ils recevaient des responsabilités, inespérées à leurs yeux, qui les rem-
plissaient d'émerveillement. Ces positions étaient toujours plus valorisantes que
ce qu'ils s'attendaient à vivre mais il convient de noter que l'étroitesse de leur
connaissance du monde extérieur les conduisait à surestimer grandement la
fonction de permanent ».
Jeannine Verdès-Leroux décrit assez bien la mise en condition de ces intel-
lectuels qui « étaient entrés au parti communiste pour faire l'Histoire ». Ils parti-
cipaient aux combats de la classe ouvrière mais non pas à l'élaboration de la
politique du parti (privilège réservé au groupe dirigeant). La plupart, accaparés
par les tâches pratiques, la multiplicité des réunions, n'avaient pas le temps de
réfléchir, de se documenter sérieusement ailleurs que dans les publications du
parti, de se former une opinion personnelle ; il faut dire que même au niveau du
Comité central, des élus et permanents la sous-information, voire la désinforma-
tion, était la règle. Les intellectuels, comme les autres, avaient foi dans les
dirigeants et avaient tendance à accepter et à défendre leurs analyses politiques
puis, par entraînement progressif, leurs opinions sur les sujets les plus divers —
sauf dans leur discipline, là où ils se sentaient compétents. Les nécessités de la
lutte et « l'esprit de parti » faisaient le reste.
C'est en confrontant les traces écrites, les productions de ces intellectuels
au cours de la période traitée (1944-1956) avec les souvenirs et les réflexions de
de ceux qu'elle a réussi à faire parler au cours de 70 entretiens que Jeannine
Verdès-Leroux a retracé leur attitude, leurs réactions face à telle exigence de
la direction ou des « mentors » chargés de veiller à leur orthodoxie. Pour ceux
qui connaissent les productions culturelles de ces années et se demandent com-
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