Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1841 31 octobre 1841
Description : 1841/10/31 (A2,N86). 1841/10/31 (A2,N86).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5434252f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
LES COULISSES publieront dans leur pro-
che in nnmero la lithographie par GAVAB.'NI que
nous avons déjà annoncée.
Ouverture cle l'Odéon,
SECOND THÉÂTRE-F?;MÇÂlS.
Cet. événement dramatique ait 1M depuis si
longtemps vient de s'accomplir enfin.
Tout ce que Paris renferme d'éminent dans les
lettres et dans les arts assistait à cette solennité. Il
était facile de voir qu'un mouvement spontané avait
réuni toutes les sympathies autour de celte admi-
nist'.' tion naissante.
Nous devons cependant adresser, dès l'origine,
quelques représentations salutaires à la di": cl ion de
M. d'Epagny; notre sollicitude constante pour
elle et le désir que nous avons de la voir réussir,
nous en donnent le droit, comme aussi ils nous eu
font un devoir.
N'oublions pas que l'Odéon a été r'ouvertà ti-
tre de Second-Théâtre-Français^ que ce théâtre
a été spécialement destiné aux oeuvres des jeunes
littérateurs dont la plume encore inhabile ne pour-
rait arriver tout d'abord à la scène de la rue Ri-
chelieu. N'oublions pas davantage qu'il y a à Pa-
ris plus de cent jeunes gens aptes au théâtre que le
monopole littéraire empêche seul d'arriver. Quelle
doit donc être l'oeuvre du Second-Tiiéàtre-Fraii-
çais, sinon d'accueillir ces hommes nouveaux, de
favoriser leurs débuts, de donner enfin à notre lit-
térature moderne son cachet, son originalité?
Eh bien ! qu'avons-nous vu ? — Dès le premier
soir deux pièces sont données, et pas une n'appar-
tient à des noms de la génération nouvelle. Est-ce
M, Dumersan, le Nestor de nos vaudevillistes,
Fauteur de deux cents pièces, dont la moitié envi-
ron a reçu le baptême des sifflets ? Est-ce M. Du-
pin, le vieux compagnon de gloire de M. Scribe,
devenu impuissant depuis la rupture de sa collabo-
ration avec le grand auteur ? Est-ce enfin M. Cor-
delier Delanoue, écrivain oublié pour cause de dé-
crépitude ?
Que M. d'Epagny y prenne garde; ce précédent
est grave et pourrait laisser croire que l'Odéon veut
mentir à la pensée de sa résurrection. En éloignant
plus longtemps les noms nouveaux de son affiche,
il cesserait d'être le directeur d'un vrai Second-
Théâtre-Français. Heureusement, quand on est,
comme M. d'Epagny, un homme de coeur, d'ap-
titude et d'intelligence, on reconnaît bien vite son
erreur et on a le courage de l'abandonner.
C'est donc aux prochaines épreuves que nous
l'attendons.
Ce qui se passe en ce moment dans le monde po-
litique de l'Opéra est de nature à piquer l'atten-
tion.
Depuis les honorables débuts de Poultier, une
haine sourde, opiniâtre, incessante, poursuit ce
jeune chanteur. Qu'y a-t-il d'étonnant? c'est une
haine de femme !
Que Poultier répète sur la scène un des mor-
ceaux les plus difficiles de ses rôles, aussitôt le vide
le plus désespérant se fait autour de lui. Chacun
s'enfuit à l'envi et refuse ses conseils au malheu-
reux néophyte. On n'est, surtout, pas plus absent
que M. Léon Pillet qui, nous assure-t-on, obéit en
cela à d'irrésistibles exigences, lesquelles ne sont
pas de son sexe.
Il y a donc une ligue organisée contre Poultier;
cette ligue est le résultat d'une rancune profonde
contre le jeune artiste, qui aura eu le malheur de
déplaire à quelque puissance.
D'où vient cet acharnement? Eh morbleu! s'il
n'était monotone de nommer si souvent Mme Stoltz,
nous pourrions bien vous le dire.
f .
N'ajoutons qu'un simple trait à ce que nous ve-
nons de dire :
Pendant les façons de répétitions accordées à
Poultier pour le rôle d'Eléazar dans la Juive,
Mme Dorus-Gras seule a eu pitié du débutant. Elle
l'a affectueusement prié de passer chez elle pour re-
cevoir quelques petits conseils.
Que cette bonne action dédommage MmeDorus
de n'être pas la favorite.
En vérité, je vous le dis, Mlle Fanny Elssler
est parmi nous. On l'a vue , parfaitement vue , ce
qui s'appelle vue des yeux du corps, dans sa mai-
son de la rue de la Victoire, où elle vient de faire
mettre un plancher incliné comme en ont toutes
les danseuses, pour travailler hors du théâtre. Son
affaire avec l'Opéra serait en voie de conciliation,
et Mlle Fanny Elssler, accomplissant le projet
qu'elle médite, reparaîtrait presque aussitôt l'an-
nonce de son retour.
NOTA. — Nous espérons apprendre demain que
la célèbre danseuse n'a pas quitté l'Amérique.
Savez-vcus ce qu'on dit? Qu'au mois de févri(r
prochain MlIePvachel aura enfin le droit d'être ma-
jeure. Est-ce encore une plaisanterie ? nous l'igno-
rons. Nous refusons même de savoir si la tendre
petite s'est émancipée, comme on le prétend, avant
l'âge légal, .
che in nnmero la lithographie par GAVAB.'NI que
nous avons déjà annoncée.
Ouverture cle l'Odéon,
SECOND THÉÂTRE-F?;MÇÂlS.
Cet. événement dramatique ait 1M depuis si
longtemps vient de s'accomplir enfin.
Tout ce que Paris renferme d'éminent dans les
lettres et dans les arts assistait à cette solennité. Il
était facile de voir qu'un mouvement spontané avait
réuni toutes les sympathies autour de celte admi-
nist'.' tion naissante.
Nous devons cependant adresser, dès l'origine,
quelques représentations salutaires à la di": cl ion de
M. d'Epagny; notre sollicitude constante pour
elle et le désir que nous avons de la voir réussir,
nous en donnent le droit, comme aussi ils nous eu
font un devoir.
N'oublions pas que l'Odéon a été r'ouvertà ti-
tre de Second-Théâtre-Français^ que ce théâtre
a été spécialement destiné aux oeuvres des jeunes
littérateurs dont la plume encore inhabile ne pour-
rait arriver tout d'abord à la scène de la rue Ri-
chelieu. N'oublions pas davantage qu'il y a à Pa-
ris plus de cent jeunes gens aptes au théâtre que le
monopole littéraire empêche seul d'arriver. Quelle
doit donc être l'oeuvre du Second-Tiiéàtre-Fraii-
çais, sinon d'accueillir ces hommes nouveaux, de
favoriser leurs débuts, de donner enfin à notre lit-
térature moderne son cachet, son originalité?
Eh bien ! qu'avons-nous vu ? — Dès le premier
soir deux pièces sont données, et pas une n'appar-
tient à des noms de la génération nouvelle. Est-ce
M, Dumersan, le Nestor de nos vaudevillistes,
Fauteur de deux cents pièces, dont la moitié envi-
ron a reçu le baptême des sifflets ? Est-ce M. Du-
pin, le vieux compagnon de gloire de M. Scribe,
devenu impuissant depuis la rupture de sa collabo-
ration avec le grand auteur ? Est-ce enfin M. Cor-
delier Delanoue, écrivain oublié pour cause de dé-
crépitude ?
Que M. d'Epagny y prenne garde; ce précédent
est grave et pourrait laisser croire que l'Odéon veut
mentir à la pensée de sa résurrection. En éloignant
plus longtemps les noms nouveaux de son affiche,
il cesserait d'être le directeur d'un vrai Second-
Théâtre-Français. Heureusement, quand on est,
comme M. d'Epagny, un homme de coeur, d'ap-
titude et d'intelligence, on reconnaît bien vite son
erreur et on a le courage de l'abandonner.
C'est donc aux prochaines épreuves que nous
l'attendons.
Ce qui se passe en ce moment dans le monde po-
litique de l'Opéra est de nature à piquer l'atten-
tion.
Depuis les honorables débuts de Poultier, une
haine sourde, opiniâtre, incessante, poursuit ce
jeune chanteur. Qu'y a-t-il d'étonnant? c'est une
haine de femme !
Que Poultier répète sur la scène un des mor-
ceaux les plus difficiles de ses rôles, aussitôt le vide
le plus désespérant se fait autour de lui. Chacun
s'enfuit à l'envi et refuse ses conseils au malheu-
reux néophyte. On n'est, surtout, pas plus absent
que M. Léon Pillet qui, nous assure-t-on, obéit en
cela à d'irrésistibles exigences, lesquelles ne sont
pas de son sexe.
Il y a donc une ligue organisée contre Poultier;
cette ligue est le résultat d'une rancune profonde
contre le jeune artiste, qui aura eu le malheur de
déplaire à quelque puissance.
D'où vient cet acharnement? Eh morbleu! s'il
n'était monotone de nommer si souvent Mme Stoltz,
nous pourrions bien vous le dire.
f .
N'ajoutons qu'un simple trait à ce que nous ve-
nons de dire :
Pendant les façons de répétitions accordées à
Poultier pour le rôle d'Eléazar dans la Juive,
Mme Dorus-Gras seule a eu pitié du débutant. Elle
l'a affectueusement prié de passer chez elle pour re-
cevoir quelques petits conseils.
Que cette bonne action dédommage MmeDorus
de n'être pas la favorite.
En vérité, je vous le dis, Mlle Fanny Elssler
est parmi nous. On l'a vue , parfaitement vue , ce
qui s'appelle vue des yeux du corps, dans sa mai-
son de la rue de la Victoire, où elle vient de faire
mettre un plancher incliné comme en ont toutes
les danseuses, pour travailler hors du théâtre. Son
affaire avec l'Opéra serait en voie de conciliation,
et Mlle Fanny Elssler, accomplissant le projet
qu'elle médite, reparaîtrait presque aussitôt l'an-
nonce de son retour.
NOTA. — Nous espérons apprendre demain que
la célèbre danseuse n'a pas quitté l'Amérique.
Savez-vcus ce qu'on dit? Qu'au mois de févri(r
prochain MlIePvachel aura enfin le droit d'être ma-
jeure. Est-ce encore une plaisanterie ? nous l'igno-
rons. Nous refusons même de savoir si la tendre
petite s'est émancipée, comme on le prétend, avant
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