Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-02-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1841 18 février 1841
Description : 1841/02/18 (A2,N14). 1841/02/18 (A2,N14).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54341508
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
THEATRE-FRANÇAIS. - MADEMOISELLE RACHEL.
Les énormes recettes que réalise chaque soir
la Comédie-Française ayec l'intarissable Verre
d'Eau et les dernières représentations de made-
moiselle Mars, lui font négliger une foule de
considérations ultérieures. La bonne femme re-
met au lendemain les affaires sérieuses, et s'en-
dort contente sur la foi du présent. Qu'elle y
songe cependant; il y a, selon nous, un orage
aux flancs de ce nuage d'or qui passe sur sa
tête. ;
Bientôt le mois d'avril va survenir, et avec lui
l'expiration de plusieurs engagemens. Si l'on
n'y prend garde, notre première scène littéraire
restera vide à cette époque, de quelques uns de
ses plus beaux talens. Et par là, nous ne voulons
point signaler des maux irrémédiables ; nous ne
prétendons point récriminer sur la retraite de
Guiaud et de mademoiselle Mars ; ce sont des
faits regardés comme accomplis, sur lesquels il
serait oiseux de revenir. Mais comment se fait-
ilque l'engagement de mademoiselle Rachel n'ait
pas été pressé avec plus de vigueur, que cette
importante question soit toujours en suspens,
toujours problématique ?
A Dieu ne plaise que nous voulions justifier
les prétentions exagérées de mademoiselle Ra-
chel ou de ses ayant-cause. Nous nous sommes
déjà prononcé sur Je compte de cette exigence
aveugle qui prétend mettre le talent hors de
pris. Mais qu'il nous soit toutefois permis de de-
mander à MM. les sociélaires de la rue Riche-
lieu s'ils ont fait toutes les démarches et toutes
les concessions nécessaires pour rapprocher un
peu les distances entre les deux parties. Qu'ils y
prennent garde ; le départ de mademoiselle Ra-
chel serait plus qu'une perte, ce serait une pres-
que impossibilité déjouera l'avenir le répertoire
dans lequel cette jeune renommée a grandi si
rapidement. Rappelez-vous la mort de Talma et
la désuétude qui s'attacha avec elle à la forme
tragique.
Aujourd'hui, mademoiselle Rachel a rallumé
autant que possible le flambeau du genre conser-
vateur ; elle a donné à la tragédie une vie nou-
velle , elle l'a galvanisée dans la tombe que lui
avaient creusée les derniers jours de la restaura-
tion. Il est donc impérieux de retenir parmi nous
ce dernier interprète du genre. Nous aimons à
croire que, de son côté, le gouvernement de
mademoiselle Rachci ne sera pas intraitable.
DIRECTION M LA RENAISSANCE.
Après de longs et déplorables débats que nous
ne rapporterons point, la direction delà Renais-
sance élé définitivement confiée à M. Lefèvre,
qui, depuis la réouverture, administrait ce théâ-
tre conjointement avec M. Anténor Joly. Ce der-
nier a entièrement résigné des fonctions dans
lesquelles il a rencontré sans cesse des événe-
mens malheureux en opposition avec ses ef-
forts.
Les garanties que présente le seul directeur
restant nous paraissent plus que suffisantes.
M. Lefèvre n'est pas seulement un homme d'es-
prit et de coeur ; il est aussi, nous assure-t-on,
un administrateur prudent, et tout porte à croi-
re qu'avec son impulsion les écueils du passé se-
ront désormais évités. Toutefois, l'intérêt que
nous portons à M. Lefèvre et à la troupe qui lui
est confiée nous suggère une réflexion capitale,
relative à l'engagement de Frédérick-Lemaître.
Cet artiste est sans doute éminent ; mais, ainsi
que nous l'avons déjà répété plusieurs fois à l'é-
gard d'autres administrations théâtrales, son in-
troduction à la Renaissance nous paraît présen-
ter le double écueil des troupes non compactes
et des appointemens exagérés. Que la nouvelle
direction songe sérieusement aux défectuosités
de ce système. C'est dans lui que se sont abîmé'
la plupart de nos principaux théâtres.
DU DUC D'ORLÉANS-
Nous avons fait depuis cinquante ans une
foule de révolutions d'hommes et de choses;
nous avons même révolutionné les idées: les in-
fluences seules ne l'ont pas été; il est probable
qu'elles ne le seront jamais. Ainsi, nous sommes
encore, et quoi que nous disions, inféodés aux
influences de la mise, des manières, et, qui plus
est, de la domesticité en livrée.
— À preuve :
Un jeune homme d'infiniment d'esprit, perdu
dans les récifs de la littérature courante, venait
de terminer une fort jolie pièce en je ne sais com-
bien d'actes, qu'il destinait à messieurs les co-
médiens ordinaires du roi. Une seule difficulté
arrêtait notre malheureux auteur. Il ne connais-
sait ni haut et puissant baron du feuilleton quo-
tidien, ni acteur, ni actrice, ni directrice, ni di-
recteur: il serait, du reste, assez difficile de dé-
couvrir la direction du Théâtre-Français. Dans
ces conjonctures, le pauvre garçon avisa une
vieille connaissance jouant un rôle à peu près
important dans la chose publique : c'était un
honnête valet de pied du château des Tuileries
qu'il avait cultivé autrefois.
L'auteur de la pièce en question s'adressa donc
au valet de pied, et, après l'avoir supplié de gar-
Les énormes recettes que réalise chaque soir
la Comédie-Française ayec l'intarissable Verre
d'Eau et les dernières représentations de made-
moiselle Mars, lui font négliger une foule de
considérations ultérieures. La bonne femme re-
met au lendemain les affaires sérieuses, et s'en-
dort contente sur la foi du présent. Qu'elle y
songe cependant; il y a, selon nous, un orage
aux flancs de ce nuage d'or qui passe sur sa
tête. ;
Bientôt le mois d'avril va survenir, et avec lui
l'expiration de plusieurs engagemens. Si l'on
n'y prend garde, notre première scène littéraire
restera vide à cette époque, de quelques uns de
ses plus beaux talens. Et par là, nous ne voulons
point signaler des maux irrémédiables ; nous ne
prétendons point récriminer sur la retraite de
Guiaud et de mademoiselle Mars ; ce sont des
faits regardés comme accomplis, sur lesquels il
serait oiseux de revenir. Mais comment se fait-
ilque l'engagement de mademoiselle Rachel n'ait
pas été pressé avec plus de vigueur, que cette
importante question soit toujours en suspens,
toujours problématique ?
A Dieu ne plaise que nous voulions justifier
les prétentions exagérées de mademoiselle Ra-
chel ou de ses ayant-cause. Nous nous sommes
déjà prononcé sur Je compte de cette exigence
aveugle qui prétend mettre le talent hors de
pris. Mais qu'il nous soit toutefois permis de de-
mander à MM. les sociélaires de la rue Riche-
lieu s'ils ont fait toutes les démarches et toutes
les concessions nécessaires pour rapprocher un
peu les distances entre les deux parties. Qu'ils y
prennent garde ; le départ de mademoiselle Ra-
chel serait plus qu'une perte, ce serait une pres-
que impossibilité déjouera l'avenir le répertoire
dans lequel cette jeune renommée a grandi si
rapidement. Rappelez-vous la mort de Talma et
la désuétude qui s'attacha avec elle à la forme
tragique.
Aujourd'hui, mademoiselle Rachel a rallumé
autant que possible le flambeau du genre conser-
vateur ; elle a donné à la tragédie une vie nou-
velle , elle l'a galvanisée dans la tombe que lui
avaient creusée les derniers jours de la restaura-
tion. Il est donc impérieux de retenir parmi nous
ce dernier interprète du genre. Nous aimons à
croire que, de son côté, le gouvernement de
mademoiselle Rachci ne sera pas intraitable.
DIRECTION M LA RENAISSANCE.
Après de longs et déplorables débats que nous
ne rapporterons point, la direction delà Renais-
sance élé définitivement confiée à M. Lefèvre,
qui, depuis la réouverture, administrait ce théâ-
tre conjointement avec M. Anténor Joly. Ce der-
nier a entièrement résigné des fonctions dans
lesquelles il a rencontré sans cesse des événe-
mens malheureux en opposition avec ses ef-
forts.
Les garanties que présente le seul directeur
restant nous paraissent plus que suffisantes.
M. Lefèvre n'est pas seulement un homme d'es-
prit et de coeur ; il est aussi, nous assure-t-on,
un administrateur prudent, et tout porte à croi-
re qu'avec son impulsion les écueils du passé se-
ront désormais évités. Toutefois, l'intérêt que
nous portons à M. Lefèvre et à la troupe qui lui
est confiée nous suggère une réflexion capitale,
relative à l'engagement de Frédérick-Lemaître.
Cet artiste est sans doute éminent ; mais, ainsi
que nous l'avons déjà répété plusieurs fois à l'é-
gard d'autres administrations théâtrales, son in-
troduction à la Renaissance nous paraît présen-
ter le double écueil des troupes non compactes
et des appointemens exagérés. Que la nouvelle
direction songe sérieusement aux défectuosités
de ce système. C'est dans lui que se sont abîmé'
la plupart de nos principaux théâtres.
DU DUC D'ORLÉANS-
Nous avons fait depuis cinquante ans une
foule de révolutions d'hommes et de choses;
nous avons même révolutionné les idées: les in-
fluences seules ne l'ont pas été; il est probable
qu'elles ne le seront jamais. Ainsi, nous sommes
encore, et quoi que nous disions, inféodés aux
influences de la mise, des manières, et, qui plus
est, de la domesticité en livrée.
— À preuve :
Un jeune homme d'infiniment d'esprit, perdu
dans les récifs de la littérature courante, venait
de terminer une fort jolie pièce en je ne sais com-
bien d'actes, qu'il destinait à messieurs les co-
médiens ordinaires du roi. Une seule difficulté
arrêtait notre malheureux auteur. Il ne connais-
sait ni haut et puissant baron du feuilleton quo-
tidien, ni acteur, ni actrice, ni directrice, ni di-
recteur: il serait, du reste, assez difficile de dé-
couvrir la direction du Théâtre-Français. Dans
ces conjonctures, le pauvre garçon avisa une
vieille connaissance jouant un rôle à peu près
important dans la chose publique : c'était un
honnête valet de pied du château des Tuileries
qu'il avait cultivé autrefois.
L'auteur de la pièce en question s'adressa donc
au valet de pied, et, après l'avoir supplié de gar-
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