Titre : La Comédie : théâtres, musique, littérature, expositions, associations artistiques, salons, villégiature, courrier des eaux, sport : beaux-arts, peinture, sculpture, gravure, ateliers d'artistes, poésies, nouvelles, bibliographie, sciences, orphéons / Paul Ferry rédacteur en chef
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-01-10
Contributeur : Ferry, Paul (02). Directeur de publication
Contributeur : Andréi, Adrien. Directeur de publication
Contributeur : Sault, Léon. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327447686
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1864 10 janvier 1864
Description : 1864/01/10 (A2,N41). 1864/01/10 (A2,N41).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54341093
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1379
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LA COMEDIE 3
est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré
au Bulletin des Lois et recevra son exécution à partir du
'ler juillet 1864.
Fait au palais des Tuileries, le 6 janvier 1864.
NAPOLEON.
Par l'Empereur :
Le maréchal de France, ministre
de la Maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts,
VAILLANT,
La Femme
De la femme sur nous tel est le saint empire,
Tout ce qu'on fait de bien, c'est elle qui l'inspire :
Des nobles actions son éloge est le prix :
C'est elle qui de l'homme élève les esprits ;
Qui, guidant sa raison pendant les jours d'orage,
En consolant ses maux affermit son courage :
C'est elle qui détruit nos vices combattus,
Nous pousse à l'héroïsme, et nous fait des vertus.
Nous marchons dans la gloire au son de sa parole :
Peut-être auprès de nous remplit-elle un saint rôle ;
Peut-èire, de la vie adoucissant le fiel,
Elle nous initie aux délices du ciel :
Ou peut-être, régnant sur notre âme asservie,
Est-ce l'esprit de Dieu menant à l'autre vie...
Mais la sienne ici-bas ne sort, point du malheur :■ ,
Elle.donne lajoie et garde la douleur., . . ,.,-,,
Femme, après Dieu, c'est toi qui fais la vie humaine ;
C'est dans ton coeur qu'est ta beauté ;
Reine de la maison, c'est là qu'est ton domaine ;
Ta sagesse est ta royauté.
Dans ses triples devoirs, elle brille entre toutes,
La femme que sa mère honore avec amour,
Que son époux jamais n'effleura de ses doutes,
Et dont les fils sont fiers d'avoir reçu le jour 1
Femme veut dire attrait, vertu, fleur, modestie :
Tout en elle, esprit, corps, doit avoir sa pudeur.
Dieu de toute beauté l'a, pour plaire, investie.
Le moindre vice en elle est déjà la laideur.
L. BELMOKTET.
THÉÂTRE IMPÉRIAL ITALIEN.
MME CHARTON-DEMEUR.-M. G-TJADAGNINI.
La grippe a été de tout temps le grand fléau des
directions théâtrales lyriques, et plus que tout autre
de ses confrères, M. Bagier a eu, nous ne dirons pas
à lutter contre elle ( on ne lutte pas contre la
grippe), mais à essayer de remédier aux pertur-
bations qu'elle apportait dans l'ordre de son ré-
pertoire et dans les débuts de ses artistes
M. Fraschini, après MM. Giraldoni, Delle-Sedie et
enfin la vaillante Mme Anna de La Grange ont été
les victimes de ce fléau que les disciples d'Hippo-
crate sont censés guérir, mais que jusqu'à ce jour
ils n'ont pu que difficilement prévenir. Je n'en veux
pour témoin que M. Bagier lui-même, demandant
mardi matin à cor et à cris un médecin qui pût le
garantir contre cette terrible épidémie, qui arrête
au fond des plus robustes gosiers les ut de poi-
trine les plus éclatants.
Après l'insuccès de Mme Dejean dans le Ballo, la
direction des Italiens s'était assuré le concours de
Mme Charton-Demeur qui, comme nous l'avons
dit dimanche dernier, devait rentrer dans 11 Trova-
tore ouïe Ballo ; mais Fraschini et Delle-Sedie souf-
frant, il n'y avait que MM. Nicolini et Giraldoni
qui pussent la seconder, dans quel ouvrage encore?
Mme Gharton offrit à l'impressario dans l'embarras
de chanter la Traviata.
Passe pour la Traviata ! Affiche refaite à midi,
peu de location, opéra donné déjà plusieurs fois,
depuis Mme Piccolomini, n'ayant que médiocrement
réussi; peu importe, il y a eu relâche dimanche, il
faut jouer mardi, car, quisait quelle nouvelle con-
trariété le froid amènera demain ?
On annonce donc la Traviata pour la rentrée de
Mme Charton-Demeur qui jouait pour la première
fois ce rôle à Paris. Le lecteur pense bien que ce
sont occasions qu'un chroniqueur ne peut négliger,
et d'ailleurs, Mme Gharton se devait à elle-même
une revanche des Troyens : où la trouver mieux
qu'aux Italiens ? Aussi [Nicolini et Giraldoni ont ;
fait de leur mieux à ses côtés, et elle y a été reine, ;
non-seulement de beauté et de gestes, mais encore :
et surtout comme cantatrice.
Certaines taches, que nous relèverons plus àjloi-
sir dans des rôlesmieux écrits que celui de Violetta,
étaient presque des agréments mardi soir, et sou-
levaient par moments de flatteurs murmures dans
la salle. Après l'andante et l'air du premier acte, la
cantatrice, revenue à son vrai théâtre, avait recon-
quis son public.
Après la cabalette et les vocalises qui terminent
cette grande et longue scène, Mme. Charton-Demeur
avait mentré-que sta ©rgaiie était bien le même, :
'jeune, brillant' et": facile, que toute ' l'Europe avait >
'applaudi 'a Bade,'que 'nous,' nous avions tant ap-
'pTaudidansDesdemona-et'Amelja,'ici même, il y a
deux ans.
Dans tout le second acte et surtout le final, dans
son duo avec Giraldoni à qui ce rôle de père con-
vient fort bien, le succès de rentrée de Mme Char-
don s'est de plus en plus affirmé, et son jeu a été
des plus dramatiques et des mieux compris dans
cette scène où, insultée au dernier point par son
amant, la malheureuse Violetta tombeévanouie dans
les bras de son amie. L'amie était ce soir-là Mlle
Vestri, qui nous paraît faire des progrès rapides de
jour en jour.
Mme Charton a surtout eu de beaux élans dans le
pianto célèbre qu'il faut à la Cantatrice sauver d'un
peu de monotonie par la variété de ses inflexions
et surtout par les ménagements extrêmes a appor-
ter dans le crescendo final. Là, il n'y a que des
éloges à donner à notre nouvelle Violetta, et
nous espérons que l'élégie de Verdi pourra tenir
encore de temps à autre l'affiche.
Mercredi nous étions aux Bouffes pendant que le
dernier û'Emani nous semblait devoir aller à mer-
veille avec Fraschini et Delle-Sedie; il n'enétait rien;
l'indisposition de ces deux artistes avait forcé MM.
Nicolini et Guadagnini à prendre à l'improviste les
rôles d'Eruani et de don Carlo. Aussi, laissant un
peu à regret Lischen et Fritzchen dans leur«touvel3e
résidence parisienne, nous sommes entrés, entendu
le 3e acte de l'oeuvre de Verdi. Nous ne jugerons pas
ce magnifique fragment sur l'interprétation nouvelle
de l'oeuvre; cependant nous avons toutlieu de croire
que, moins ému et surtout cherchant moins son
rôle, M. Guadagnini, dont la voix est agréable et
complète, fournira un bon baryton dramatique aux
oeuvres de Verdi, et partant nous avons été heureux
de voir comme la voix de M. Nicolini est plus que
suffisante aujourd'hui qu'il la donne pleine et en-
tière, pour chanter les premiers rôles et qu'il pourra
ne pas trop faire regretter aux Madrilènes Mario et
Naudin, peut-être, malgré ces brillantes compen-
sations, sera-ce nous qui le regretterons !
La troupe de Madrid n'a, au reste, pas moins à
souffrir de la grippe que celle de Paris; aussi, nous
n'osons donner qu'un seul conseil à M. Bagier,
quoique, de prime abord,, il puisse paraître para-
doxal-.c'est de faire venir une partie de ses pension-
naires de Madrid à Paris où nous les avons vus par-
faitement supporter l'hiver ces années précédentes,
et, s'il le faut, en compensation, d'envoyer à Madrid
tous ceux qui, pris de la gorge, ont besoin d'un ciel
plus clément et d'oranges plus mûres pour calmer
les souffrances dé leur larynx.
CARNIOLI.
P. S. Hier, samedi, deuxième début de Mme Char-
ton-Demeur dans II Trovatore, et ce soir, rentrée
de Mlle Adelina Patti dans la Sonnambula ; à di-
manche les détails de ces belles soirées.
BOUFFES-PARISIENS
BÉOUVERTURE
La Tradition, probgue, de M. H. Derville, musique de
M. Léo Delibes. — Lischen et Fritzchen, opérette en un
acte, de M. P. Dubois, musique de M. Offenbach. — L'A-
mour chanteur, opéra comique en un acte, de MM. Nuit-
ter et Manuel, musique de M. Offenbach.
L'oiseau ayant grandi, la volière devait s'élargir.
Ainsi a-t-onfait. M.Théodore Charpentier fils va être
réputé ingénieux, habile. Il a tout fait de rien. La
nouvelle salle est spacieuse, .élevée,, confortable,
commode; il y règne.uii air de distinction qui n'est
pas le moindre de ses attraits. Le théâtre a conservé
;ses deux entrées,, l'une sur le passage Choiseul,
'l'autre :sûr.lk rue'Monsigny, accessible aux équipâ-
mes.'Une iriàgnifique salle d'attente circulaire, ta-
pissée de glaces et éclairée par un lustre, est au bas
de deux escaliers conduisant à toutes les places.
L'ancien parterre (et quel parterre!) a disparu
comme à Ventadour ;on y a substitué d'élégants fau-
teuils où le sexe deLéotard est seul admis. Un rang
de baignoires est disposé tout autour. Ces baignoL
res sont desservies par un large couloir qui permet
les visites aux hôtesses... des avant-scènes. On a
pensé à tout, on se croirait à la Scala.
La salle a quatre étages, le dernier formant am-
phithéâtre; ils sont supportés par des colonnes en
fonte, admirables de forme et de légèreté. Cette dis-
position, à la fois solide et hardie, mérite d'être si-
gnalée; M. Théodore Carpentier, en ce temps de
rénovation, d'édification scénique, a beaucoup fait
pour le théâtre et pour son avenir.
La coupole est traitée de main de maître. Dispo-
sée en parties égales, elle figure un vélum fermé en
haut par des cordages dorés se rattachant au bas à
une treille fleurie. La voussure est orné de rinceaux
parfaitement dessinés,, reliés et couronnés par une
guirlande de feuilles d'acanthe sculptées. Le prolo-
gue et le peintre n'ont point oublié.les amours. Les
peintures du vélum sont dues au pinceau de M. E.
Lévy, rien de plus artistiquement coquet, rien de
plus habile. Le, rideau d'avant-scène est signé Cam-
bon. Le lustre a disparu ; point de plafond lumi-
neux, mais des girandoles. L'aménagement inté-
rieur est excellent : on voit de partout, on est vu.
M.Théodore Charpentier a véritablement résolu tous
les problèmes; le talent du jeune architecte n'en est
pas, au reste, à son coup d'essai : il est élève de
cette grande école qu'on nous jalouse, il est très
entendu en construction théâtrale, — chose très
précieuse en ce moment; somme toute, enfin, d'un
lieu que, par respect pour soi, l'on s'efforçait de
nommer bonbonnièreet cassolette,json ardente vo-
lonté a fait naître un théâtre réel, un théâtre char-
mant où déjà se pressent les spectateurs.
Passons de l'examen de la volière aux chants
des oiseaux. Le prologue a essayé de mettre le
passé et l'avenir du théâtre en action. Cela est fade
et prétentieux, moins que rien, mais beaucoup
d'ennui. Mme Tostée y sourit en chantant, aûn de
nous montrer comme ses jolies dents s'écartent et
pointillent ; Léonce a l'élégance de Mascarille. Dé-
siré vaudra mieux dans Fritzchen et l'Amour Chan-
eur.
Lischen et Fritzchen est précédé d'une légende.
Ems, ce théâtre sincère, ce nid allemand chaque été
plein de chants et de fleurs, a vu s'improviser cet
est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré
au Bulletin des Lois et recevra son exécution à partir du
'ler juillet 1864.
Fait au palais des Tuileries, le 6 janvier 1864.
NAPOLEON.
Par l'Empereur :
Le maréchal de France, ministre
de la Maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts,
VAILLANT,
La Femme
De la femme sur nous tel est le saint empire,
Tout ce qu'on fait de bien, c'est elle qui l'inspire :
Des nobles actions son éloge est le prix :
C'est elle qui de l'homme élève les esprits ;
Qui, guidant sa raison pendant les jours d'orage,
En consolant ses maux affermit son courage :
C'est elle qui détruit nos vices combattus,
Nous pousse à l'héroïsme, et nous fait des vertus.
Nous marchons dans la gloire au son de sa parole :
Peut-être auprès de nous remplit-elle un saint rôle ;
Peut-èire, de la vie adoucissant le fiel,
Elle nous initie aux délices du ciel :
Ou peut-être, régnant sur notre âme asservie,
Est-ce l'esprit de Dieu menant à l'autre vie...
Mais la sienne ici-bas ne sort, point du malheur :■ ,
Elle.donne lajoie et garde la douleur., . . ,.,-,,
Femme, après Dieu, c'est toi qui fais la vie humaine ;
C'est dans ton coeur qu'est ta beauté ;
Reine de la maison, c'est là qu'est ton domaine ;
Ta sagesse est ta royauté.
Dans ses triples devoirs, elle brille entre toutes,
La femme que sa mère honore avec amour,
Que son époux jamais n'effleura de ses doutes,
Et dont les fils sont fiers d'avoir reçu le jour 1
Femme veut dire attrait, vertu, fleur, modestie :
Tout en elle, esprit, corps, doit avoir sa pudeur.
Dieu de toute beauté l'a, pour plaire, investie.
Le moindre vice en elle est déjà la laideur.
L. BELMOKTET.
THÉÂTRE IMPÉRIAL ITALIEN.
MME CHARTON-DEMEUR.-M. G-TJADAGNINI.
La grippe a été de tout temps le grand fléau des
directions théâtrales lyriques, et plus que tout autre
de ses confrères, M. Bagier a eu, nous ne dirons pas
à lutter contre elle ( on ne lutte pas contre la
grippe), mais à essayer de remédier aux pertur-
bations qu'elle apportait dans l'ordre de son ré-
pertoire et dans les débuts de ses artistes
M. Fraschini, après MM. Giraldoni, Delle-Sedie et
enfin la vaillante Mme Anna de La Grange ont été
les victimes de ce fléau que les disciples d'Hippo-
crate sont censés guérir, mais que jusqu'à ce jour
ils n'ont pu que difficilement prévenir. Je n'en veux
pour témoin que M. Bagier lui-même, demandant
mardi matin à cor et à cris un médecin qui pût le
garantir contre cette terrible épidémie, qui arrête
au fond des plus robustes gosiers les ut de poi-
trine les plus éclatants.
Après l'insuccès de Mme Dejean dans le Ballo, la
direction des Italiens s'était assuré le concours de
Mme Charton-Demeur qui, comme nous l'avons
dit dimanche dernier, devait rentrer dans 11 Trova-
tore ouïe Ballo ; mais Fraschini et Delle-Sedie souf-
frant, il n'y avait que MM. Nicolini et Giraldoni
qui pussent la seconder, dans quel ouvrage encore?
Mme Gharton offrit à l'impressario dans l'embarras
de chanter la Traviata.
Passe pour la Traviata ! Affiche refaite à midi,
peu de location, opéra donné déjà plusieurs fois,
depuis Mme Piccolomini, n'ayant que médiocrement
réussi; peu importe, il y a eu relâche dimanche, il
faut jouer mardi, car, quisait quelle nouvelle con-
trariété le froid amènera demain ?
On annonce donc la Traviata pour la rentrée de
Mme Charton-Demeur qui jouait pour la première
fois ce rôle à Paris. Le lecteur pense bien que ce
sont occasions qu'un chroniqueur ne peut négliger,
et d'ailleurs, Mme Gharton se devait à elle-même
une revanche des Troyens : où la trouver mieux
qu'aux Italiens ? Aussi [Nicolini et Giraldoni ont ;
fait de leur mieux à ses côtés, et elle y a été reine, ;
non-seulement de beauté et de gestes, mais encore :
et surtout comme cantatrice.
Certaines taches, que nous relèverons plus àjloi-
sir dans des rôlesmieux écrits que celui de Violetta,
étaient presque des agréments mardi soir, et sou-
levaient par moments de flatteurs murmures dans
la salle. Après l'andante et l'air du premier acte, la
cantatrice, revenue à son vrai théâtre, avait recon-
quis son public.
Après la cabalette et les vocalises qui terminent
cette grande et longue scène, Mme. Charton-Demeur
avait mentré-que sta ©rgaiie était bien le même, :
'jeune, brillant' et": facile, que toute ' l'Europe avait >
'applaudi 'a Bade,'que 'nous,' nous avions tant ap-
'pTaudidansDesdemona-et'Amelja,'ici même, il y a
deux ans.
Dans tout le second acte et surtout le final, dans
son duo avec Giraldoni à qui ce rôle de père con-
vient fort bien, le succès de rentrée de Mme Char-
don s'est de plus en plus affirmé, et son jeu a été
des plus dramatiques et des mieux compris dans
cette scène où, insultée au dernier point par son
amant, la malheureuse Violetta tombeévanouie dans
les bras de son amie. L'amie était ce soir-là Mlle
Vestri, qui nous paraît faire des progrès rapides de
jour en jour.
Mme Charton a surtout eu de beaux élans dans le
pianto célèbre qu'il faut à la Cantatrice sauver d'un
peu de monotonie par la variété de ses inflexions
et surtout par les ménagements extrêmes a appor-
ter dans le crescendo final. Là, il n'y a que des
éloges à donner à notre nouvelle Violetta, et
nous espérons que l'élégie de Verdi pourra tenir
encore de temps à autre l'affiche.
Mercredi nous étions aux Bouffes pendant que le
dernier û'Emani nous semblait devoir aller à mer-
veille avec Fraschini et Delle-Sedie; il n'enétait rien;
l'indisposition de ces deux artistes avait forcé MM.
Nicolini et Guadagnini à prendre à l'improviste les
rôles d'Eruani et de don Carlo. Aussi, laissant un
peu à regret Lischen et Fritzchen dans leur«touvel3e
résidence parisienne, nous sommes entrés, entendu
le 3e acte de l'oeuvre de Verdi. Nous ne jugerons pas
ce magnifique fragment sur l'interprétation nouvelle
de l'oeuvre; cependant nous avons toutlieu de croire
que, moins ému et surtout cherchant moins son
rôle, M. Guadagnini, dont la voix est agréable et
complète, fournira un bon baryton dramatique aux
oeuvres de Verdi, et partant nous avons été heureux
de voir comme la voix de M. Nicolini est plus que
suffisante aujourd'hui qu'il la donne pleine et en-
tière, pour chanter les premiers rôles et qu'il pourra
ne pas trop faire regretter aux Madrilènes Mario et
Naudin, peut-être, malgré ces brillantes compen-
sations, sera-ce nous qui le regretterons !
La troupe de Madrid n'a, au reste, pas moins à
souffrir de la grippe que celle de Paris; aussi, nous
n'osons donner qu'un seul conseil à M. Bagier,
quoique, de prime abord,, il puisse paraître para-
doxal-.c'est de faire venir une partie de ses pension-
naires de Madrid à Paris où nous les avons vus par-
faitement supporter l'hiver ces années précédentes,
et, s'il le faut, en compensation, d'envoyer à Madrid
tous ceux qui, pris de la gorge, ont besoin d'un ciel
plus clément et d'oranges plus mûres pour calmer
les souffrances dé leur larynx.
CARNIOLI.
P. S. Hier, samedi, deuxième début de Mme Char-
ton-Demeur dans II Trovatore, et ce soir, rentrée
de Mlle Adelina Patti dans la Sonnambula ; à di-
manche les détails de ces belles soirées.
BOUFFES-PARISIENS
BÉOUVERTURE
La Tradition, probgue, de M. H. Derville, musique de
M. Léo Delibes. — Lischen et Fritzchen, opérette en un
acte, de M. P. Dubois, musique de M. Offenbach. — L'A-
mour chanteur, opéra comique en un acte, de MM. Nuit-
ter et Manuel, musique de M. Offenbach.
L'oiseau ayant grandi, la volière devait s'élargir.
Ainsi a-t-onfait. M.Théodore Charpentier fils va être
réputé ingénieux, habile. Il a tout fait de rien. La
nouvelle salle est spacieuse, .élevée,, confortable,
commode; il y règne.uii air de distinction qui n'est
pas le moindre de ses attraits. Le théâtre a conservé
;ses deux entrées,, l'une sur le passage Choiseul,
'l'autre :sûr.lk rue'Monsigny, accessible aux équipâ-
mes.'Une iriàgnifique salle d'attente circulaire, ta-
pissée de glaces et éclairée par un lustre, est au bas
de deux escaliers conduisant à toutes les places.
L'ancien parterre (et quel parterre!) a disparu
comme à Ventadour ;on y a substitué d'élégants fau-
teuils où le sexe deLéotard est seul admis. Un rang
de baignoires est disposé tout autour. Ces baignoL
res sont desservies par un large couloir qui permet
les visites aux hôtesses... des avant-scènes. On a
pensé à tout, on se croirait à la Scala.
La salle a quatre étages, le dernier formant am-
phithéâtre; ils sont supportés par des colonnes en
fonte, admirables de forme et de légèreté. Cette dis-
position, à la fois solide et hardie, mérite d'être si-
gnalée; M. Théodore Carpentier, en ce temps de
rénovation, d'édification scénique, a beaucoup fait
pour le théâtre et pour son avenir.
La coupole est traitée de main de maître. Dispo-
sée en parties égales, elle figure un vélum fermé en
haut par des cordages dorés se rattachant au bas à
une treille fleurie. La voussure est orné de rinceaux
parfaitement dessinés,, reliés et couronnés par une
guirlande de feuilles d'acanthe sculptées. Le prolo-
gue et le peintre n'ont point oublié.les amours. Les
peintures du vélum sont dues au pinceau de M. E.
Lévy, rien de plus artistiquement coquet, rien de
plus habile. Le, rideau d'avant-scène est signé Cam-
bon. Le lustre a disparu ; point de plafond lumi-
neux, mais des girandoles. L'aménagement inté-
rieur est excellent : on voit de partout, on est vu.
M.Théodore Charpentier a véritablement résolu tous
les problèmes; le talent du jeune architecte n'en est
pas, au reste, à son coup d'essai : il est élève de
cette grande école qu'on nous jalouse, il est très
entendu en construction théâtrale, — chose très
précieuse en ce moment; somme toute, enfin, d'un
lieu que, par respect pour soi, l'on s'efforçait de
nommer bonbonnièreet cassolette,json ardente vo-
lonté a fait naître un théâtre réel, un théâtre char-
mant où déjà se pressent les spectateurs.
Passons de l'examen de la volière aux chants
des oiseaux. Le prologue a essayé de mettre le
passé et l'avenir du théâtre en action. Cela est fade
et prétentieux, moins que rien, mais beaucoup
d'ennui. Mme Tostée y sourit en chantant, aûn de
nous montrer comme ses jolies dents s'écartent et
pointillent ; Léonce a l'élégance de Mascarille. Dé-
siré vaudra mieux dans Fritzchen et l'Amour Chan-
eur.
Lischen et Fritzchen est précédé d'une légende.
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