Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-04-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 21 avril 1842 21 avril 1842
Description : 1842/04/21 (A3,N31). 1842/04/21 (A3,N31).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433191w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
MORT DE M. AGUADO.
f^^^î^^ç IER soir, on s'entretenait au foyer de
'WÈiïçfèêÈty ''Opéra d'une nouvelle sinistre.
Tg^j_J^|jè5>p M. Aguado, marquis de Las Maris-
Ç8!^HBttj"stf mas, vient de mourrir en Espagne où
il se trouvait depuis quelque temps, d'une suite d'ap-
poplexie dit-on. •
Cet événement touche de trop près à notre spécialité,
pour que nous le passions sous silence — M. Aguado
était un protecteur des arts.
Secondé par les avantages de son immense fortune,
il avait conquis une place éminente parmi ces hommes
trop rares qui consacrent au plus noble, au plus utile
patronage les richesses acquises par une vie laborieuse.
C'est seulement sous ce point de vue qu'il nous est
permis d'apprécier ici M. Aguado. Ce qu'il a fait poul-
ies artistes et les hommes distingués de tout genre,
méritait un tribut légitime de regrets.
Nous le payons au nom de tous.
Que de réflexions aussi ne suggère pas cette mort.
— Que de pensées et de contrastes, en voyant un nom
si considérable en Europe s'affaisser tout-à-coup dans
un petit coin de terre ignoré.
Il y a dans les événements humains de terribles en-
seignements.
L'hiver semble persister à vouloir passer le prin-
temps à Paris— bien que la température se soit un
peu adoucie, elle est encore assez fraîche pour faire
le bonheur des directions théâtrales. ■—Yoilà pourquoi
on trouve toujours du monde dans les salles de spec-
tacle — voire même à l'Opéra, où le public va en foule
pour constater le nouvel embonpoint de la fraîche et
robuste Mmc Stoltz.
Hier soir, la fraiche etrobusteM" 10 Stoltz jouait dans
la Favorite. — En la voyant si grosse, un habitué de
l'orchestre s'est écrié :
— Ce n'est pas son rôle qu'elle remplit le mieux.
NOTA. —La fraîche et robuste Mmu Stoltz n'a pas
dit son dernier mot.—Elle se propose, dit-on, de de-
yenir aussi grosse que la toitr de Babel. — Son lan-
gage nous l'avait déjà laissé croire.
On assurait hier soir que la direction de l'Opéra se
disposait à faire un voyage en Grèce — mais depuis
que Mmc Stoltz chante dans ce théâtre, il y a tant de
bruits faux!
M" 0 Rachel commence à devenir une puissance. Il
lui a plu d'être indisposée ces jours-ci et de contre-
mander le spectacle annoncé — sur quoi un mécontent
aurait fait celle réflexion :
— La petite fille est bien envahissante—elle veut
être reine et n'est encore que princesse.
M. Duprez vient d'être nommé professeur de chant
au Conservatoire de Musique. — C'est une promotion
que nous avons peine à comprendre — aussi prions-
nous humblement M. Auber de tirer l'affaire Duprez au
clair.
Nous recevons des nouvelles assez curieuses de no-
tre Théâtre-Français à Londres, où se trouve en ce
moment Mlle Plessy. — Tartufe a produit peu d'effet ;
cette représentation a été la plus froide pour le public
et la moins satisfaisante ; mais en revanche Mademoi-
selle de Iielle-lslc a été fort goûtée chez nos voisins :
M. Alexandre Dumas l'emporte sur Molière.
On ajoute que le lord chambellan vient de défendre
à la troupe française la représentation du Ferre d'Eau,
de M. Scribe. Sa Grâce a pris en main les intérêts de la
mémoire de la reine Anne, et de la rôputalionde lady
Marlborough. On assure que les réclamations du duc
de Marlborough ne sont pas étrangères à celte défense.
M. Alexandre Dumas est à Paris. — Il assistait lundi
dernier dans toute sa noirceur à la première représen-
tation de Paris. —Les uns assurent que M. Dumas nous
apporte un drame florentin, d'autres, qu'il est venu
s'occuper de l'affranchissement des nègres.
Nous avons déjà annoncé que le critique Jules Janot
aspirait à la paine. — Anjourd'ui nous apprenons,
sur rapports authentiques, qu'il ne lardera pas à être
père.
M. le marquis d'A***, le célèbre Arpagon, a prêté ces
jours-ci une soirée à ses amis—mais, comme il n'avait
réuni que douze personnes sur une cenlaine d'invités,
on a prélendu que, contre son habitude, il n'avait
prêté cette fois qu'à douze pour cent.
Du reste, les réceptions deviennent déplus en plus
rares — les salons se transforment en déserts. — Pour
varier leurs plaisirs, nos dames élégantes viennent d'i-
maginer autre chose — elles ont mis la grippe à la
mode.
~~' *
La troupe de l'Opéra-Comique jouera samedi pro-
chain le Domina Noir aux Tuileries. Espérons qifen
cette occasion, une jeune altesse royale et maritime
daignera ne pas charmer l'ennui des entr'aetes, comme
elle le fit au dernier spectacle de la cour, par de ces
sonorités étranges qui font partie du droit qu'à la
porte on achète en entrant, mais qui ne sont pas de
bonne société, cl, qu'un auguste père de famille se vit
dans la nécessité de réprimer.
M. Lacordaire est à Paris.—On prétend qu'une cou-
turière célèbre s'est emparée de celte nouvelle pour
inventer des robes à la dominicaine.
Depuis quelques jours, on songe, dit-on, sérieuse-
ment à marier la jeune reine d'Espagne. — La petite
Isabelle n'a-t-clle donc pas assez d'une poupée?
M. le comte de Mesnard, ancien premier écuyer de
M'nc la duchesse de Berry est décédé avant-hier à Pa-
ris, rue Royale, 7, à l'âge de 73 ans.
— On annonce aussi la mort de M. le prince d'Eek-
îniil, fils du maréchal Davoust.
On lisait hier dans un journal l'étourdissante an-
nonce suivante :
M. Choussat, marchand de \ ins, tenant eslamine
rue Saint-Victor, 3, place de la Pitié, en face la grille
du Jardin-des-Planles, prévient les consommateurs
que l'on peut lire dans son établissement une collection
de journaux tels que la Patrie, le Xatioual, V.tadieiicc
el le Siècle, de 8 heures du malin à 10 heures du soir.
f^^^î^^ç IER soir, on s'entretenait au foyer de
'WÈiïçfèêÈty ''Opéra d'une nouvelle sinistre.
Tg^j_J^|jè5>p M. Aguado, marquis de Las Maris-
Ç8!^HBttj"stf mas, vient de mourrir en Espagne où
il se trouvait depuis quelque temps, d'une suite d'ap-
poplexie dit-on. •
Cet événement touche de trop près à notre spécialité,
pour que nous le passions sous silence — M. Aguado
était un protecteur des arts.
Secondé par les avantages de son immense fortune,
il avait conquis une place éminente parmi ces hommes
trop rares qui consacrent au plus noble, au plus utile
patronage les richesses acquises par une vie laborieuse.
C'est seulement sous ce point de vue qu'il nous est
permis d'apprécier ici M. Aguado. Ce qu'il a fait poul-
ies artistes et les hommes distingués de tout genre,
méritait un tribut légitime de regrets.
Nous le payons au nom de tous.
Que de réflexions aussi ne suggère pas cette mort.
— Que de pensées et de contrastes, en voyant un nom
si considérable en Europe s'affaisser tout-à-coup dans
un petit coin de terre ignoré.
Il y a dans les événements humains de terribles en-
seignements.
L'hiver semble persister à vouloir passer le prin-
temps à Paris— bien que la température se soit un
peu adoucie, elle est encore assez fraîche pour faire
le bonheur des directions théâtrales. ■—Yoilà pourquoi
on trouve toujours du monde dans les salles de spec-
tacle — voire même à l'Opéra, où le public va en foule
pour constater le nouvel embonpoint de la fraîche et
robuste Mmc Stoltz.
Hier soir, la fraiche etrobusteM" 10 Stoltz jouait dans
la Favorite. — En la voyant si grosse, un habitué de
l'orchestre s'est écrié :
— Ce n'est pas son rôle qu'elle remplit le mieux.
NOTA. —La fraîche et robuste Mmu Stoltz n'a pas
dit son dernier mot.—Elle se propose, dit-on, de de-
yenir aussi grosse que la toitr de Babel. — Son lan-
gage nous l'avait déjà laissé croire.
On assurait hier soir que la direction de l'Opéra se
disposait à faire un voyage en Grèce — mais depuis
que Mmc Stoltz chante dans ce théâtre, il y a tant de
bruits faux!
M" 0 Rachel commence à devenir une puissance. Il
lui a plu d'être indisposée ces jours-ci et de contre-
mander le spectacle annoncé — sur quoi un mécontent
aurait fait celle réflexion :
— La petite fille est bien envahissante—elle veut
être reine et n'est encore que princesse.
M. Duprez vient d'être nommé professeur de chant
au Conservatoire de Musique. — C'est une promotion
que nous avons peine à comprendre — aussi prions-
nous humblement M. Auber de tirer l'affaire Duprez au
clair.
Nous recevons des nouvelles assez curieuses de no-
tre Théâtre-Français à Londres, où se trouve en ce
moment Mlle Plessy. — Tartufe a produit peu d'effet ;
cette représentation a été la plus froide pour le public
et la moins satisfaisante ; mais en revanche Mademoi-
selle de Iielle-lslc a été fort goûtée chez nos voisins :
M. Alexandre Dumas l'emporte sur Molière.
On ajoute que le lord chambellan vient de défendre
à la troupe française la représentation du Ferre d'Eau,
de M. Scribe. Sa Grâce a pris en main les intérêts de la
mémoire de la reine Anne, et de la rôputalionde lady
Marlborough. On assure que les réclamations du duc
de Marlborough ne sont pas étrangères à celte défense.
M. Alexandre Dumas est à Paris. — Il assistait lundi
dernier dans toute sa noirceur à la première représen-
tation de Paris. —Les uns assurent que M. Dumas nous
apporte un drame florentin, d'autres, qu'il est venu
s'occuper de l'affranchissement des nègres.
Nous avons déjà annoncé que le critique Jules Janot
aspirait à la paine. — Anjourd'ui nous apprenons,
sur rapports authentiques, qu'il ne lardera pas à être
père.
M. le marquis d'A***, le célèbre Arpagon, a prêté ces
jours-ci une soirée à ses amis—mais, comme il n'avait
réuni que douze personnes sur une cenlaine d'invités,
on a prélendu que, contre son habitude, il n'avait
prêté cette fois qu'à douze pour cent.
Du reste, les réceptions deviennent déplus en plus
rares — les salons se transforment en déserts. — Pour
varier leurs plaisirs, nos dames élégantes viennent d'i-
maginer autre chose — elles ont mis la grippe à la
mode.
~~' *
La troupe de l'Opéra-Comique jouera samedi pro-
chain le Domina Noir aux Tuileries. Espérons qifen
cette occasion, une jeune altesse royale et maritime
daignera ne pas charmer l'ennui des entr'aetes, comme
elle le fit au dernier spectacle de la cour, par de ces
sonorités étranges qui font partie du droit qu'à la
porte on achète en entrant, mais qui ne sont pas de
bonne société, cl, qu'un auguste père de famille se vit
dans la nécessité de réprimer.
M. Lacordaire est à Paris.—On prétend qu'une cou-
turière célèbre s'est emparée de celte nouvelle pour
inventer des robes à la dominicaine.
Depuis quelques jours, on songe, dit-on, sérieuse-
ment à marier la jeune reine d'Espagne. — La petite
Isabelle n'a-t-clle donc pas assez d'une poupée?
M. le comte de Mesnard, ancien premier écuyer de
M'nc la duchesse de Berry est décédé avant-hier à Pa-
ris, rue Royale, 7, à l'âge de 73 ans.
— On annonce aussi la mort de M. le prince d'Eek-
îniil, fils du maréchal Davoust.
On lisait hier dans un journal l'étourdissante an-
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M. Choussat, marchand de \ ins, tenant eslamine
rue Saint-Victor, 3, place de la Pitié, en face la grille
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