Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-03-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 17 mars 1842 17 mars 1842
Description : 1842/03/17 (A3,N22). 1842/03/17 (A3,N22).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433182x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/12/2008
SUS A M 11" KACIIEÏi!!!
En publiant, il y a quelques jours, les conven-
tions élaborées entre Mlle Rachel et la Comédie-
Française, nous espérions que ces arrangements
seraient définitifs. — Naïfs que nous sommes,
nous avions oublié que ce théâtre avait affaire à
la plus gâtée, la plus capricieuse, la plus despo-
tique petite fille qui soit au mon.de.
Mlle Rachel a pensé, dans son ridicule amour-
propre, que; le Théâtre-Français ne pourrait vi-
vre sans elle, ou plutôt ne pourrait achever de
mourir. Elle a donc rejeté de nouveau les offres
qui lui étaient faites, et voici que la transaction
est à recommencer. En vain on s'efforce de per-
suader à cette fillette insatiable que les avan-
tages offerts sont immenses, qu'ils ne peuvent
aller plus loin sans contrevenir au décret de
Moscou, cette loi suprême du Théâtre-Français,
rien ne peut la décider; elle veut des monta-
gnes d'or, des appointements fantastiques. —
Bref, Mlle Félix consent à faire la fortnne de la
Comédie-Française,pourvu que la Comédie-Fran-
çaise se ruine à son profit.
En vérité, des procédés si sordides sont ré-
voltants à un âge aussi peu avancé !
C'est donc un devoir pour la presse de se mon-
trer unanime en pareille occiirence, de protester
tout d'une voix contre les prétentions inouïes de
la jeune tragédienne, à qui l'on a eu le grand
tort de laisser croire qu'elle valait même 40,000
francs par an.—Hâtons-nous de courir sus à ces
outrecuidantes folies !
La nouvelie position sociale de Mlle Rachel
n'a pas influé seulement sur sa position au théâ-
tre. Eu devenant majeure, elle a quitté le loyer
paternel. La jeune émancipée vient de louer un
bel appartement, ma foi, sur le quai Malaquais,
entre un notaire connu et un écrivain qui vou-
drait l'être. — Ce dernier s'étant permis de de-
mander à l'illustre petite les motifs de ce démé-
nagement :
— Héks ! Monsieur, aurait-elle répondu, le
charabia de papa me devenait odieux. — Figu-
rez-vous qu'il ne parle pas plus français que vous
et moi.
Nous n'avons pas tout dit sur le bal des ar-
tistes donné récemment à l'Opéra-Comique. —
C'est pourtant bonne justice de dire à certains
comédiens leurs ridicules et leur fait.
A part quelques bonnes Déjazet, quelques in-
signifiantes Anna-Thillon, quelques modestes
Rossi-Caccia, le gros de nos célébrités artistiques
aurait cru devoir faire défaut— sans 'doute pour
ne pas se mêler à la foule — les fats !
Pendant que les comédiens se récrient contre
les vieux procédés féodaux qui les traitaient en
infimes, il fait beau les voir fonder parmi leurs
frères une façon d'aristocratie arrogante.
Il s'est passé dimanche dernier un l'ait qui im-
plique, à notre avis, une énormité sociale. —Le
Slabat de Pergolèse a été exécuté à l'église St-
Germain-1'Auxcrrois.
Une pensée moins religieuse que profane pré-
sidait à cette cérémonie, pour laquelle des billets
d'admission avaient été distribués au monde élé-
gant de la capitale—les pauvres et les croyants
restaient à la porte du temple.
Nous n'avons pas d'expressions assez énergi-
ques pour nous élever contre cet abus inouï qui
transforme les églises chrétiennes eu salles de
spectacle. Si M. le curé de St-Germain-l'Auxer-
rois en est l'auteur, nous lui dirons que le Christ
laissait venir à lui les enfants et les pauvres
gens, sans billets et sans contremarques.
C'est mardi dernier que le salon d'exposition
(1842) a été ouvert au public. — A part quel-
ques oeuvres assez remarquables dont nous re-
parlerons, l'ensemble nous a paru d'une médio-.
crité insolente.— Que les gens sans pain se con-
solent , ils trouveront là des croûtes pendant un
ou deux mois.
On remarque audit salon un portrait en pied
et en] gros de Mme Duchàtel. — Les formes mo-
numentales de cette illustre personne ont fait
prétendre à quelques-uns que l'auteur du ta-
bleau était un peintre en bâtiments.
Les curieux s'arrêtent également devant une
toile représentant une jolie tête de prince au
maillot, au-dessous de laquelle l'artiste a eu la
négligence d'écrire : — Monseigneur le [comte
de Paris, appartenant au duc d'Orléans.
C'est une bien étrange façon de flatter le père
de son enfant.
Il y a en ce moment un livre de M. Ancelot
(époux de sa femme), qui préoccupe vivement
le monde littéraire, — Dans ce factum intitulé
les Familières, l'illustre mari se moque quelque
part de la décoration, et parle d'un monsieur si
ennemi du ruban,
.... Qu'il sérail, je crois,
Tenté de saluer ceux qui n'ont pas la croix.
Ce sont les expressions de M. Ancelot, qui est
parfaitement décoré... aussi décoré qu'un homme
de mérite.
Les salons diplomatiques ont reçu ces jours-ci
En publiant, il y a quelques jours, les conven-
tions élaborées entre Mlle Rachel et la Comédie-
Française, nous espérions que ces arrangements
seraient définitifs. — Naïfs que nous sommes,
nous avions oublié que ce théâtre avait affaire à
la plus gâtée, la plus capricieuse, la plus despo-
tique petite fille qui soit au mon.de.
Mlle Rachel a pensé, dans son ridicule amour-
propre, que; le Théâtre-Français ne pourrait vi-
vre sans elle, ou plutôt ne pourrait achever de
mourir. Elle a donc rejeté de nouveau les offres
qui lui étaient faites, et voici que la transaction
est à recommencer. En vain on s'efforce de per-
suader à cette fillette insatiable que les avan-
tages offerts sont immenses, qu'ils ne peuvent
aller plus loin sans contrevenir au décret de
Moscou, cette loi suprême du Théâtre-Français,
rien ne peut la décider; elle veut des monta-
gnes d'or, des appointements fantastiques. —
Bref, Mlle Félix consent à faire la fortnne de la
Comédie-Française,pourvu que la Comédie-Fran-
çaise se ruine à son profit.
En vérité, des procédés si sordides sont ré-
voltants à un âge aussi peu avancé !
C'est donc un devoir pour la presse de se mon-
trer unanime en pareille occiirence, de protester
tout d'une voix contre les prétentions inouïes de
la jeune tragédienne, à qui l'on a eu le grand
tort de laisser croire qu'elle valait même 40,000
francs par an.—Hâtons-nous de courir sus à ces
outrecuidantes folies !
La nouvelie position sociale de Mlle Rachel
n'a pas influé seulement sur sa position au théâ-
tre. Eu devenant majeure, elle a quitté le loyer
paternel. La jeune émancipée vient de louer un
bel appartement, ma foi, sur le quai Malaquais,
entre un notaire connu et un écrivain qui vou-
drait l'être. — Ce dernier s'étant permis de de-
mander à l'illustre petite les motifs de ce démé-
nagement :
— Héks ! Monsieur, aurait-elle répondu, le
charabia de papa me devenait odieux. — Figu-
rez-vous qu'il ne parle pas plus français que vous
et moi.
Nous n'avons pas tout dit sur le bal des ar-
tistes donné récemment à l'Opéra-Comique. —
C'est pourtant bonne justice de dire à certains
comédiens leurs ridicules et leur fait.
A part quelques bonnes Déjazet, quelques in-
signifiantes Anna-Thillon, quelques modestes
Rossi-Caccia, le gros de nos célébrités artistiques
aurait cru devoir faire défaut— sans 'doute pour
ne pas se mêler à la foule — les fats !
Pendant que les comédiens se récrient contre
les vieux procédés féodaux qui les traitaient en
infimes, il fait beau les voir fonder parmi leurs
frères une façon d'aristocratie arrogante.
Il s'est passé dimanche dernier un l'ait qui im-
plique, à notre avis, une énormité sociale. —Le
Slabat de Pergolèse a été exécuté à l'église St-
Germain-1'Auxcrrois.
Une pensée moins religieuse que profane pré-
sidait à cette cérémonie, pour laquelle des billets
d'admission avaient été distribués au monde élé-
gant de la capitale—les pauvres et les croyants
restaient à la porte du temple.
Nous n'avons pas d'expressions assez énergi-
ques pour nous élever contre cet abus inouï qui
transforme les églises chrétiennes eu salles de
spectacle. Si M. le curé de St-Germain-l'Auxer-
rois en est l'auteur, nous lui dirons que le Christ
laissait venir à lui les enfants et les pauvres
gens, sans billets et sans contremarques.
C'est mardi dernier que le salon d'exposition
(1842) a été ouvert au public. — A part quel-
ques oeuvres assez remarquables dont nous re-
parlerons, l'ensemble nous a paru d'une médio-.
crité insolente.— Que les gens sans pain se con-
solent , ils trouveront là des croûtes pendant un
ou deux mois.
On remarque audit salon un portrait en pied
et en] gros de Mme Duchàtel. — Les formes mo-
numentales de cette illustre personne ont fait
prétendre à quelques-uns que l'auteur du ta-
bleau était un peintre en bâtiments.
Les curieux s'arrêtent également devant une
toile représentant une jolie tête de prince au
maillot, au-dessous de laquelle l'artiste a eu la
négligence d'écrire : — Monseigneur le [comte
de Paris, appartenant au duc d'Orléans.
C'est une bien étrange façon de flatter le père
de son enfant.
Il y a en ce moment un livre de M. Ancelot
(époux de sa femme), qui préoccupe vivement
le monde littéraire, — Dans ce factum intitulé
les Familières, l'illustre mari se moque quelque
part de la décoration, et parle d'un monsieur si
ennemi du ruban,
.... Qu'il sérail, je crois,
Tenté de saluer ceux qui n'ont pas la croix.
Ce sont les expressions de M. Ancelot, qui est
parfaitement décoré... aussi décoré qu'un homme
de mérite.
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