Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-03-12
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1880 12 mars 1880
Description : 1880/03/12 (Numéro 71). 1880/03/12 (Numéro 71).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
ZA MJ?S5B BU VENDREDI 12 MARS 1880
sait ni poignard, m poison; cela avait le sens
commun du commencement à la fin.
Sans doute le public prisa fort cette œu-
vre de bon goût, car dans ce moment M.
Lafontaine convertit le roman en un drame,
ou une comédie je ne sais au juste.
Mais il y a quelque chose que je sais,'
et dont je veux charitablement avertir
l'o'M~M?' de « La Servante )), c'est que jpar
un hasard, que le spiritisme pourrait sans
doute expliquer, un certain JE*. ~a7' ro-
mancier allemand, a écrit cette même his-
toire il y a longtemps, très longtemps
déjà/quelle a plu à une dame bien con-
nue du monde littéraire, Mme Emmeline
Raymond, laquelle l'a traduite et publiée
en deux volumes chez Firmin Didot sous
ce titre le tS'ecre< de la vieille demoiselle
(traduit de l'allemand). Cet ouvrage était,
en 1877, à sa sixième édition. Je ne connais
pas Mme Raymond c'est le hasard qui a
mis le Secret de la vieille ~e~MM~e sous
mes yeux, en même temps que se publiait
le feuilleton signé « Lafontaine, ex-socié-
taire de la Comédie-française w.
Cette étrange' coïncidence m'a frappé.
Quelques détails diffèrent seuls dans les
deux œuvres par exemple, la scène, dans
l'une, se passe naturellement en Allema-
gne, tandis que « la servante )) est an-
glaise, et un des personnages de Marlitt,
manque au roman de Lafontaine (le plus
original et le plus sympathique d'ailleurs.)
A part cela, on peut suivre l'héroïne, le
héros et les comparses pas à pas et con'
curremment dans le livre et dans le feuil-
ton.
–Mon Dieu! me direz-vous,–c'est
un elfet du hasard, ou les s'en sont
mêlés. M. Thomas Lafontaine est un ga-
lant homme très puritain et plein de scru-
pules, au point d'avoir, dit-on, dernière-
ment, refusé un rôle dans lequel il aurait
dû exprimer des idées contraires à sa
conscience. Jugez un peu s'il est capable
de commettre l'ombre d'un plagiat! `.
Vous avez mille fois raison; c'est abso-
lument mon opinion M. Lafontaine n'est
pour rien là-dedans.
Ce sont M~. ~o?'~ qùi.iui ont, dans un
rêve, raconté une. touchante histoire, qu'à
dix ans de distance elles avaient déjà ra-
conté au .romancier allemand. et si ces
lignes sont par hasard lues par réminent
acteur, il va être fort étonné.
Par exemple, ce qui serait bien digne de
ces esprits fallacieux, ce serait de faire su-
bitement apparaître le nom de Marlitt et
celui d'Emmeline Raymond sur les afnches
qui annonceront au public la première de
«la Servante~.
Entre nous, je.crois qu'ils n'oseront, pas;
cela pourrait contrarier M. Lafontaine, qui
n'a rien à voir dans cette affaire, et à
~l'heure qu'il est les esprits, comme les
simples mortels, évitent de déplaire aux
comédiens et aux comédiennes ce sont les
puissances du jour, puissances d'argile,
que comme les dieux païens les ndëles-
jont eux-mêmes–pour les adorer ensuite.
Ils ônt tous les droits et tendent à de-
yenir impeccables.
Leurs faits et gestes ne sont-ils pas déjà
tout ce qu'il y a de plus. intéressant ici-
Las ?
Qu'ils fassent de la politique, des livres,
de l'aquarelle ou des bâtards, le bon Tout-
jPa?'~ ne se prosterne-il pas devant leur
sceptre de carton doré, décidé à prendre
pour devise
« Tout pour eux et pour elles! D »
CAMILLE DELAVILI/E.
LEDtNERDUPRiNCEDEEtSMARGK
On lit dans la GfMeMe naMonai~e, du 9 r
Hier a eu lieu, chez le prince-chancelier,
un second dîner parlementaire, auquel une
trentaine de membres du Reichstag avaient
été invités. Le chancelier était de très bon-
ne humeur. Il a reçu ses hôtes avec la cor-
dialité qui lui est particulière. Pour chacun
d'eux, il a eu une parole aimable. Cette fois
encore, il lui était difficile de se tenir de-
bout.
Le dîner a duré environ une heure. Apres
le dîner, le prince est devenu le centre d'un
groupe où l'on a devisé familièrement de
~EM~~ETON! ME A~ Jf~BJE'S~'
DU VENDREDI 12 MARS 1880
MPDp~ ï)p PpMP
MtjKLi Uij iJjiMi!
ÉTUDE PAR!S!ENNE
..1
Sombre et farouche, et murmurant des
paroles fatales, il n'y avait guère plus de
trois heures que mon ami Raoul Guéracse
promenait d'un bout à l'autre de la rue
Saint-Honoré, lorsqu'une calèche dont les
panneaux armoriés répercutaient la pour-
pre~du couchant, déboucha par la rue de
la Paix et s'arrêta, non loin de lui, devant
un hôtel de coquette apparence.
La calèche contenait ce que les uns nom-
ment un ange; les autres, un démon;
Racine, un objet plein d'appas, et le com-
mun des martyrs, une jolie femme.
Aussitôt mon ami Raoul s'épanouit
incertitudes, soucis, tourments de l'attente
s'envoleront. Sous les pieds des chevaux,
sous les flocons d'écume qu'ils secouaient
autour- d'eux, il rampa, glissa, se faufila,
et entrevit la reine de ses songes.
Elle était délicieuse, en vérité.
Blottie au milieu des coussins, l'œil ruis-
selant de paillettes, la joue en Heur, elle
souriait. A qui et pourquoi ? A personne
et pour rien. Elle souriait toujours.
N'est-ce pas vous avouer que son sou-
Tire trahissait de petites dents fines, d'une
transparence laiteuse et séparées comme
les perles d'un chapelet.
ASn de contempler cet ~crm vhant,
toute espèce de choses. Un des invités ayant
fait allusion à un jugement peu flatteur pour
les Slaves, que la Re~Me allemande lui aval).
prête, le prince-chancelier s'est empressé de
rectifier ce récit. Il avait c~it à peu près le
contraire. Voici le fait. Un paysan slave lé-
gèrement pris de boisson ayant heurté la
princesse, le prince lui avait donné une bour-
rade qri, en égard à Lon état d'ébriété, l'avait
fait tomber. Le paysan se relevant aussitôt
s'excusa auprès du prince d'une façon si con-
venable que le punce regretta, sincèrement
d'avoir si rudement malmené le pauvre
homme. Il dit alors à la princesse « Ces gens
sont d'une incroyable bonté d'âme; mainte-
nant c'est moi qui voudrais lui faire mes
excuses." »
Un autre invité ayant parlé de l'affaire
Hartmann, le prince a déclaré qu'il no pou-
vait désapprouver la conduite suivie parle
gouvernement français dans cette question,
quelque abominable que fût l'acte commis
par Hartmann,
Le ministère populaire de lord Palmerston,
a ajouté le prince de Bismark, a dû sa. chute
au fameux bill-concernant les conspirations,
présenté au Parlement après l'attentat d'Or-
sini.
La jeune République française n'aurait pu
agir autrement sans se mettre en danger.
Les relations de la France et de la Russie ne
seront pas rompues pour cela d'une manière
sérieuse. Il est vrai que, d'après les derniers
avis reçus de Saint-Pétersbourg, le prince
Orloff a déclaré qu'il ne resterait à Paris que
comme simple particulier; mais cela n'équi-
vaut pas encore à une rupture, nimême à une
suspension des relations diplomatiques entre
les deux pays. Tant qu'il n'existe pas de
traité d'extradition, les affaires de ce genre
doivent être jugées d'après la politique inté-
rieure du pays auquel on demande l'extradi-
tion.
La France était complètement dans son
droit ea ne consultant que ses propres inté-
rêts intérieurs, et aucune nation atteinte par
les conséquences de cet état de choses n'ale
droit de se plaindre de l'autre nation.
Parlant ensuite des relations de ~'Allema-
gne avec l'Autriche, le prince a dit qu'elles
étaient sur le pied le plus intime. Les cercles-
militaires autrichiens sympathisent entière-
ment avec l'union étroite des deux pays.
L'archiduc Albert, notamment, de qui l'on a
prétendu le contraire, est précisément l'un
des meilleurs appuis de cette union qui, se-
lon toute prévision, sera durable.
Relativement au budget biennal, le chan-
celier a dit que cette question était déjà im-
plicitement résolue par la promptitude sans
précédents avec laquelle le budget avait été
voté. Si la discussion du budget marchait
toujours avec la même célérité, le prince ne
tiendrait pas outre mesure à son projet. Son
unique but avait été d'éviter que les intérêts
de l'empire eussent à souffrir de la simul-
tanéité des unions.
On a parlé aussi de négociations avec Ro-
me, qui suivent un cours favorable. Le chan-
celier de l'empire est convaincu que Rome,
avec le temps, finira par consentir à des con-
cessions que, probablement, l'Allemagne lui
rendra en même monnaie. « Mais, a ajouté
le prince, ce ne sera, en aucun cas, de la
monnaie de Panossa. Cette monnaie-là ne se
fabrique pas en Allemagne. »
On peut être tranquille sur ce point.. Sur
la loi militaire, le prince-chancelier a parlé à
peu près dans les mêmes termes que le
comte de Moltke dans son dernier discours
au Relchstag. Quant au service de deux ans,
le prince., s'adressant à un député wurtem-
bergeois, a dit qu'il ne produirait aucune
économie. Il a ajouté que les Allemands du
Sud, en particulier, devraient se garder de
rien faire qui pût affaiblir la force défensive
do la nation. En. effet, c'est à eux surtout
qu'il convient de ne pas oublier que le che-
min a été une fois très court entre Wissem-
bourg et Stuttgard.
Le ministre des travaux publics vient de
prendre l'arrête suivant:
Le ministre des travaux publics,
Considérant que, durant l'hiver de 1879-80,
le service des chemins de fer a subi une per-
turbation dont les effets viennent à peine de
cesser, que des encombrements considéra-
bles se sont produits dans plusieurs grandes
gares des départements et surtout dans les
gares de Paris; que notamment, la gare de la
Chapelle a été fermée, à diverses reprises,
aux arrivages des houilles et autres marchan-
dises
Considérant que cet état de choses a donné
lieu à de nombreuses réclamations;
Sur le rapport du conseiller d'Etat directeur
Guéj'ac avait fait sentinelle pendant trois
heures il le contempla donc et l'eût con-
templé sans se plaindre jusqu'à la con-
sommation des siècles. L'infortuné ne se
blasait pas sur ce point de vue; depuis
deux mois, il se le procurait ainsi quoti-
diennement, par le soleil ou la brume,
par vent, pluie ou grêle. C'était naïf, che-
valeresque et malsain, mais c'était de l'a-
mour et à Dieu ne plaise que j'en mé-
dise.
Debout, dans le ruisseau, le bon jeune
homme s'enivra d'extase; des vagues de
Sarnrne déferlèrent contre son cœur l'ad-
miration, les désirs, le désespoir l'appré-
hendèrent à la gorge et l'étouSèrent à
demi. le désespoir surtout! Hélas! Raoul
n'était-il pas un inconnu pour cette ex-
quise créature ?. l'avait-elle seulement
remarqué?. soupçonnait-elle seulement
qu'il y eût, quelque part sur le globe, un
gentilhomme, intitulé Raoul Guérac de la
Tournière de Fombreuse ?
Oh's'ésria-t-il une fois de plus (et
sans reproche, c'était au moins la centième
en deux mois), oh vingt ans de ma vie
pour lui être présenté
Et il se prit à souhaiter incontinent
qu'un tremblement de terre engloutît la
rue Saint-Honoré, engouSrât les deux la-
quais, aplatît le cocher poudré, pulvérisât
l'attelage, anéantît tout le monde ennn,–
excepté lui et cette fée mignonne qu'il em-
porterait nécessairement au sein des dé-
serts.
Souhaits inutiles! Déja~les portes s'ou-
vraient en gémissant, et la voiture s'en-
fonçait sous la voûte, et la douce vision al-
lait s'évanouir!
Tout à coup, Raoul surprit un incident
singulier.
La dame tressaillit; elle se rejeta en ar-
riëre, regarda si nul ne l'observait et, rou-
général des chemins de fer, concluant à la
nomination d'une commission d'enquête,
Arrête:
Art. l" Une commission d'enquête est
instituée au ministère des travaux publics
pour rechercher les causes de. la dernière
crise des transports et pour étudier les me-
sures propres à empêcher l'encombrement
des gares et l'immobilisation du matériel.
Art. 2. Cette commission est composée
de:
MM. Claude (des Vosges), sénateur, mem-
bre du conseil supérieur des voies de com-
munication, président Lebaudy, député,
membre du conseil supérieur des voies de
communication, vice-président Guibal, pré-.
sident de la chambre de commerce de Paris,
membre du conseil supérieur des voies de
communication; Teissonnière, vice-président
de la chambre de commerce Meissonnier,
inspecteur général du contrôle du réseau du
Nord; Schlemmer. directeur de l'exploitation
des chemins de îer; Chabrol, maître des re-
quêtes au conseil d'Etat, secrétaire.
Art. 3. La commission entendra les né-
gociants et industriels qui ont adressé des
réclamations à l'administration, les fonction-
naires du contrôle, les délégués des compa-
gnies, et, en outre, toute personne qui aurait
des observations à présenter, ou que lu' com-
mission jugerait opportun d'appeler.
Paris, le 9 mars 1880. `
H. VARROY.
Par une communication du. 12 janvier der-
nier, le gouvernement chilien a notifié ofn-
ciellement au ministre de France à Santiago
la blocus des ports péruviens d'Ilo et de Mol-
lendo.
COURR!ER DE LA CHAM6RE
La journée d'Mer a étë,pour la majorité,
une journée de colère.
Les députés qui, dans les couloirs, se plai-
gnent le plus vivement de la Chambre haute
appartiennent au groupe de l'Union républi-
caine. Ils attaquent M. Jules Simon avec la
dernière violence, se plaignent amèrement
de M. Dufaure et de M. de Freycinet, qui s'est
montré si mou dans la défense de la loi
Ferry.
Il n'est pas jusqu'à l'imprudent ministre de
l'instruction publique qui ne trouve des dé-
tracteurs pour avoir expose ses amis à cet
échec. Nous reconnaissons. que le grief ne
manqueras de fondement.
Les deux plus importants groupes de gau-
che l'Union républicaine et la gaucho ré-
publicaine, avaient été convoqués avant-hier
à la hâte. Ils se sont réunis l'un après l'au-
tre, dans la salle des Gardes, que l'on a refu-
sée aux journalistes pour économiser à MM.
les députés la location de la salle des Capu-
cines ou du Buen-Retiro.
Bruyantes, animées ont été ces deux réu-
nions. Jusque dans la salle de la Paix on
entendait les rauques accents do l'éloquence
de M. Floquet..
Il faut, disait-il, que le ministère déclare
s'il entend dorénavant s'appuyer sur la ma-
jorité de la Chambre ou sur la majorité du
Sénat te!Io qu'elle s'est formée à la séance
d'hier.
En sa qualité de beau-frère de M. Ferry, M.
Floquet est encore plus irrité que ses collè-
gues, et c'est ce qui fait perdre tout son sang-
froid.
Nous donnons sa théorie pour ce qu'elle
vaut, et nous nous étonnons qu'il ait pu sé-
rieusement ajouter que la Chambre avait fait
assez de concessions comme cela, qu'elle n'en
avait plus à faire..
M. Fioquet eût sans doute été bien embar-
rassé si on lui eût demandé quelles sont les
concessions que la Chambre a faites jusqu'ici
au Sénat, surtout depuis que celui-ci a une
majorité républicaine.
Il résulta de cette réunion que le groupe a
été partisan d'une interpellation aussi rap-
prochée que possible.
La gauche républicaine a décidé au contraire,
à une grande majorité, que l'interpellation
devait avoir lieu, mais qu'il était préférable
qn'eile ne fût déposée qu'après la deuxième.
délibération de la loi relative à l'enseigne-
mentsupérieur.
La plupart des orateurs de la gauche répu-
blicaine se sont bornés à effectuer des varia-
tions sur cette thèse. Cependant M. Marcel
Barthe a apporté quelques éléments nou-
veaux à la discussion..
gissante, émue, interdite, elle adressa un
signe mystérieux à un passant qui la sa-
luait sur le trottoir opposé.
Cela dura une seconde.
Le passant s'éloigna la calèche dispa-
rut dans l'hôtel; les portes se refermèrent
à grand bruit, et Raoul se réveilla immo-
bile, ébloui, pétriSé.
Puissances du ciel est-ce un ri-
val ?
Tel fut son premier cri; une minute
après, il volait sur les traces de ce com-
pétiteur inattendu.
Haletant, les sourcils froncés, les lèvres
blanches de jalousie, il le suivit d'abord
pour étudier sa démarche; puis, menaçant
et terrible, il gagna du terrain et se re-
tourna pour scruter sa physionomie et in-
terroger sa Ëgure.
Or, le quidam n'avait pas de physiono-
mie, et sa figure était parfaitement muette.
11 portait de vastes favoris luisants, un
parapluie volumineux, un gilet de couleur
violette, une chaine d'or à son gousset.
une épingle d'or sa cravate, des boutons
d'or à ses manchettes et des bagues d'or à
ses dix doigts.
Il transpirait abondamment, comme il
convient à un homme gros et court,et s'é-
pongeait avec un mouchoir plus nuancé
que l'arc-en-ciel.
Ce n'était point un héros de roman, non;
d'ailleurs, il possédait quarante-cinq ans,
rubis sur l'ongle.
Et néanmoins, ruminait Raoul, elle
s'est troublée! Qu'a-t-elle de commun
avec ce rustre? P
Le rustre en question trottinait à l'amble,
choisissant ses paves, flânant aux vitrines,
examinant les jolies ailes d'un air paterne
et les laiderons d'un air indulgent. A quinze
pas à la ronde, il sentait le rhum et la pom-
made.
H a reconnu que le Sénat avait le droit,
aux termes de la Constitution, do rejeter l'ar-
ticle 7; qu'on ne pouvait donc pas interpeller
le gouvernement (Vives interruptions) parée
que le Sénat avait voté cette loi.
«Vous voulez engager la lutte contre le
n Sénat, dit l'orateur; je ne puis m'yasso-
)' cier. Vous ne pouvez demander l'expul-
)' sion des*coagrêgations non autorisées, cap
)' vous n'avez 'pas de texte de loi qui vous y
)' autorise. (Réclamations sur plusieurs bancs.)
M II n'y a qu'un moyen d'atteindre les con-
grégations, c'est de faire une loi sur les
associations. (De toutes parts « Et le Se-
M nat ») Contrairement à votre sentiment,
je crois que le Sénat accepterait un projet
de loi sur cette question plusieurs ora-
?'tours l'ont déclaré. )'
M. Méline a répondu qu'il serait facile de
répondre aux arguments de M. Marcel Barthe,
i~ais il no l'a pas fait.
L'extrême gauche s'est aussi réunie. M. Clé-
menceau s'est prononcé pour l'interpellation
Immédiate, mais ses collègues ont soutenu
qu'il fallait agir de concert avec les autres
groupes des gauches.
Enfin, la réunion générale des bureaux de
tous les groupes a eu lieu sous la présidence
de M. Spuller. Après une assez longue déli-
bération, dans laquelle on s'est montré una-
nime à affirmer la nécessité de l'interpella-
tion, les délégués de la gauche, de l'Union et
de l'extrême gauche ont déclaré qu'ils consi-
dèrent l'article 7 comme un minimum accep-
table et que, quelles que soient les modin-
cations que le Sénat pourrait lui apporter, ils
refuseront de suivre la Chambre haute dans
une voie d'atténuation de cet article.
Les bureaux se sont ensuite prononcés
pour une Interpellation qui serait déposée et
discutée dès le lendemain du vote en secon-
de lecture sur l'article 7, et serait soutenue
par des orateurs de la gauche et des autres
groupes successivement.
Les conseils de prudence l'ont emporté à
moitié. Ils achèveront sans doute de l'empor-
ter tout à fait, car nous ne croyons pas à la
vérité de cet axiome « Toute interpolation
din'érëe n'est pas perdue. »
Mt(c~adoa6oMt?!o
TROUBLES A ROME
On nous télégraphie de Rome qu'hier, à
l'occasion de l'anniversaire de la mort de
Mazzini, quelques personnes sont allées
déposer au Capitolë des Couronnes sur
son buste.
L'une des couronnes portait cette ins-
cription Les 7~h'e~M des Alpes Juliennes.
L'inspecteur de police ordonna d'enlever
l'inscription et les rubans .rouges attachés
à la couronne.
Une légère collision en résulta. Les cou-
ronnes furent mises en pièces.
Leurs débris furent déposés sur le buste.
Un orateur prononça un discours répu-
blicain à la sortie il fut arrêté.
Une compagnie de ligne était arrivée
sur ces entrefaites. Mais aucun autre inci-
dent ne se produisit.
A trois heures, quelques personnes se
rendirent au cimetière pour déposer aussi
des couronnes sur la tombe de Maurice
Quadrio, ami de Mazzini.
Un discours y fut aussi prononcé, mais
sans provoquer d'incident.
i~ JOM~M~C ~M<ÏMCte~
Il résulte d'une communication adressée
au département des affaires étrangères, que
la direction des chemins de fer de l'Etat à
Holsingtors, a mis en adjudication les fourni-
tures suivantes de matériel
Rails en acier. 1,150,000 kilogrammes.
Eelisses. 97,715
Plaques. 8,222
Boulons et. écrous. 12,132
Crampons. 31,602
Les soumissions doivent être faites avant
midi, le 31 mars prochain, et~la livraison
dans le courant du mois do juicR
Nous avons fait connaître dernièrement
à nos lecteurs l'adjudication prononcée en
faveur d'u groupe de ûnanclers parisiens, du
réseau nommé Nord-Ouest de l'Espagne, ditle
6Me.
On sait que ce réseau, d'une étendue de 730
kilomètres, s'embranche sur le Nord de
l'Espagne, en se joignant à la grande artère
0 destinée aveugle soupira Guérac.
Je suis jeune et beau, élégant et svelte, spi-
rituel et fat; pour réussir en amour, que
me manque-t-il ?. Rien. Et j'idolâtre une
femme, et j'épuiserais mon sang pour bai-
ser le cordon de sa bottine'mais je ne
lui ai pas été présenté; donc, elle ne sait
pas si j'existe En revanche, voici un ani-
mal hideux, grossier, vulgaire, ridicule-
ment vêtu, évidemment stupide, qui joue
un rôle dans sa vie et qui, en la saluant,
la fait rougir et frissonner! Est-ce juste
cela, ô destinée
Il foudroya de loin le fortuné mortel,
qui n'en poursuivait pas moins sa route, le'
ventre en avant et la tête et la tête en ar-
riére..
Ah reprit Guérac, si du moins j'é-
tais l'ami de cet idiot On ne cache rien
à un ami; celui-là, me raconterait le pas-
sé, le présent, les rêves, les caprices de
Mme de Logel; il servirait de marche-pied
à mon amour; il me présenterait à elle, en-
fin 0 destinée! pourquoi ne m'as-tu
pas fait l'ami de cet imbécile? 7
Cela disant, il arpenta trottoirs et ma-
-cadam dans le sillage du bienheureux pié-
ton.
L'exercice développe l'imagination qui, à
son tour, développe les extravagances. Sa-
chez, en outre, que Raoul était naturelle-
ment un peu fou. Par degrés, son front se
dérida, s'iUumina, resplendit. Il poussa
une clame ur joyeuse.
Son ami 1 qu'est-ce qui m'empêche de
devenir son ami?. Rien. Devenons-le.
Il rejoignit le Sâneur en quatre enjam-
bées et lui dit à brûle-pourpoint:
–'Monsieur, je vous demande un mil-
lion de pardons. Seriez-vous assez bien-
veillant pc )ur m'octroyer une minute d'au-
dience ? 2
L'homme aux joues dodues ne sonna
de Paris à Madrid, et va se terminer d'une t
part à l'océan Cantabrique ou golfe de Gas-
cogne, par les ports des Asturies, et d'autre
part à l'océan Atlantique par la Corogne et les
autres ports de la Galice.
C'est une situation territoriale et maritime
de premier ordre.
On sait aussi que ce chemin a été cons-
truit sur une étendue de 430 kilomètres en-
viron par une Compagnie qui est aujourd'hui
en déchéance. Il reste envifôn 300 kilomè-
tres à construire.
C'est pour la construction de ces 300 kilo-
mètres d'abord et pour l'exploitation de tout
Je réseau ensuite, qu'une Compagnie va être
constituée par les soins des financiers décla-
res concessionnaires lors de la dernière adju-
dication prononcée à Madrid.
Suivant nos Informations, cette Compagnie
reposerait sur la base de
40,000 actions de 500 fr., cl 20,000,000
160,000 obligations évaluées à
250 fr., ci 40,000,000
Total. 60,000,000
somme jugée suffisante pour la construction
des 300 kilomètres Inachevés, pour le com-
plément du matériel fixe et routant et pour
toutes les dépenses et charges do l'entre-
prise.
Los établissements de crédit représentés à
Madrid sous le nom de l'adjudicataire, quand
l'adjudication a eu lieu, et la Compagnie du
Nord de l'Espagne, qui. leur donne son con-
cours, souscrivent à eux seuls le capital ac-
tionnaire et le capital des obligations. Là con-
stitution de la Société à créer sur ces bases
serait en ce moment en vole d'élaboration;
elle ne tarderait pas à être publiée.
La construction et la mise en exploitation
intégrale du réseau Nord-Ouest d'Espagne
peut avoir lieu d'ici à trois ou quatre ans au
plus, et cette mise en exploitation, on faisant
aifLuer surlo réseau Nord-d'Espagne une mul-
titude de produits aujourd'hui sans emploi,
donnera à cette dernière Société un excédant
detranc qui influera d'une manière très fa-
vorable sur ses dividendes à venir.
Aussi remarque-t-on depuis quelque temps
des achats nombreux et suivis opérés sur les
actions du chemin de fer du Nord de l'Espa-
gne..
Le JfoHt glement des difficultés entre le gouverne-
ment égyptien et M. de Rothschild, sur la
question de l'exemption de taxes pour les
terres formant la garantie de l'emprunt do-
manial.
Constantinople, 10 mars.
Pour ramener l'équilibre dans le budget en
assurant au Trésor la totalité des recettes
eSeçtives, le~ gouvernement a décidé aujour-
d'hui qu'à partir du 13 mars,, le Trésor ne
recevra plus les métalliques en numéraire
de mauvais aloi que pour leur valeur réelle
ou à 50 0/0 de leur valeur nominale, en dé-
falquant 5 0/0 du montant de chaque verse-
ment payable en métallique au pair. Les me.
talliques ainsi encaissés au pair seraient dé-
monétisés ann d'arriver au retrait complet
des métsDiques.
Le mémo décret annonce que le gouverne-
ment prendra les mesures nécessaires pour
opérer l'unincation des monnaies.
Constantlnoplo,9 mars.
Saïd-pacha a donné l'ordre de préparer des
tableaux exacts de tous les revenus du Tré-
sor, afin que le budget soit établi sur des
chiSres absolument corrects.
Le déficit de cinq millions do livres a été
réduit à 3 rniHions. Saïd a abandonné la
moitié de son traitement, et il insiste pour
la réduction de tous les traitements à partir
,de 20 livres..
Saïd, rencontrant des difncultés dans l'exé-
cution des réformes financières, a informé le
sultan qu'il donnerait sa démission si les ré-
formes n'étalent pas ratifiées.
La décision du sultan n'est pas encore
connue; mais on sait que le sultan n'est
pas disposé à accepter la démission du grand-
vizir.
Tous les ministres, excepté Mahmoud, ap-
prouvent l'attitude de Saïd..
,¡ Le Caire,9mars.
M.- Baranelli, commissaire italien près la
caisse do la Dette publique, a conseillé à son
gouvernement de ne pas insister sur sa de-
mande que la commission de liquidation
fonctionne pendant un an après la liquida-
tion de la situation nnancière.
On assure que l'ambassadeur d'Italie à
mot; mais Raoul lui ayant touché légère-
ment le coude, il fit halte et dévoila un
profil ahuri, dénant et- fort dénué d'intel-
ligence.
Monsieur, commença l'étourdi, son
chapeau à la main, tel que vous me voyez,
j'ai nom Raoul Guérac de la Tourniere de
Fombreuse je demeure au .numéro 92 de
la rue Neuve-des-Mathurins j'ai vingt-~lx
ans et 12,000 francs de rente. Ma santé est
bonne, mon caractère est doux, mes mœurs
sont pures, mes relations honnêtes. Enfin,
je suis bachelier es lettres, électeur, éligi-
ble, membre de la garde nationale et vac-
ciné. Fort de ces avantages, j'ai l'honneur
de vous offrir mon affection et de solliciter
la vôtre.
L'homme aux favoris luisants se gratta
le nez en essayant de clore sa bouche
béante. N'y ayant pu réussir,, il s'assura
que Raoul ne lui avait pas volé sa montre,
boutonna son paletot, pivota sur ses talons
et repartit au pas de course.
II
C'est égal, se dit Guérac. La glace
est rompue. Nous ne sommes plus indiffé-
rents l'un pour l'autre.
Et il se précipita sur la piste du quadra-
génaire effaré.
Ce dernier fuyait à bride abattue il ga-
,gna le Palais-Royal, longea deux galeries,
ravisa la porte vitrée d'un restaurant, tourna
le bec de cane et entra.
Raoul ne s~était pas laissé distancer
d'une semelle; une table était vacante à
~côté de celle de sa victime il s'y installa.
L'homme obèse le toisa un instant de la
tête aux pieds; puis, il haussa les épaules
et son masque redevint inerte et ûegma-
tique.
Attends attends grommela
Raoul, je te forcerai bien à ~occuper de
moi~ mon gahiard 1
Paris aurait notMê l'adhésion absolue de l'Ita-
Uoâ lapioposition adoptée par les autres
puissances.
L'assembles générale des actionnaires de
:la Société des Banques départementales, qui
s'est tenue aujourd'hui 10 mars, a approuvé
les comptes de l'exercice clos le 31 décembre
1879 et Sxé le dividende de cet exercice à
120 fr. par action, payables le 1" juillet pro-
chain, en outre de 15 fr., soit 6 0/0 du capital
versé, payés le 1" janvier dernier. Une som-
me de 53,597 fr. S5 a été portée à la réserve
statutaire.
M. Randouin-Berthier a été nommé corn-
missaire pour l'exercice 1880.
Vienne, 9 mars.
Le ministre des nuances a présenté à la
Chambre des députés un projet de loi tendant
à contracter, un emprunt en vue de couvrir le
déncit de l'année 1880..<<
REVUE DE LA PRESSE
Le dernier mot n'est pas dit sur le mar-
quis de Galiffet; le Pe~Pa~'eM revient
aujourd'hui surFéventuaIité de sa nomina-
tion à Paris, qu'il réprouve avec plus d'é-
nergie encore que la première fois:
N'en finirons-nous pas ? 2
Voilà que le Sotr et d'autres journaux « bien
Informés )' annoncent que, M. Grévy doltal-
gner aujourd'hui le décret nommant M. de
GaIlS'et gouverneur de Paris.
Nous ne faisons pas au président de la Ré-
publique l'injure sanglante d'ajouter foi à
des bruits pareils.
Nos lecteurs connaissent le fusilleur de
1871, l'ancien courtisan de l'empire conten-
tons-nous d'ajouter à ses états de services
l'extrait suivant d'une lettre qu'il adressait,
du Mexique, à son maître Napoléon m
je dresse des embuscades. et, contrairement
à ce qui se passe en France, mes hommes
sont plus brigands que ceux que je poursuis.
Je suis, en outre, grand justicier: tous les bri-
gands (je ne parle pas des soldats) qui ne
sont pas tués sont pendus. Et si vous voulez
de la corde, je pourrai m'en faire marchand
à mon retour elle sera authentique. H
La conscience publique se soulevé avec
indignation contre des «tueurs M' de cette
espace.
La nomination de M. de GalUfet ne peut
se comprendre que si l'on veut mettre Paris
onëtatdesiège.
Le ~fon!'général CImchant qui sera appelé au gou-
vernement militaire de Paris.
Le f~&MïeM< crie bien haut qu'il a `
sauvé le pays en concourant au rejet de
l'article 7 mais il ne veut pas être soup-
çonné de cléricalisme,non plus que de tié-
deur républicaine
Ce qui est; vrai, ce que tout le monde
sait, ce que ce long et solennel débat a
mis en lumière, c'est qu'il y a au Sénat un
groupe d'hommes indépendants et résolus,
hostiles à tout empiétement de la religion
sur un domaine qui doitluirester étran-
ger, catholiques, protestants ou libres pen-
seurs, différents de croyances mais ani-
més d'une passion commune pour la li-
berté et prêts à se porter tantôt à droite,
tantôt à gauche, partout où ils la voient
mise en péril.
» )' Ce sont ces hommes qui ont déterminé
le rejet de l'article 7. Ils ne laisseront dire
parpersonne qu'ils sont les ennemis de
la République. Ils ne laisseront dire par
personne qu'ils sont affiliés aux doctrines `
cléricales. Ils ne se dissimulent pas que
le scrutin de mardi peut bien n'avoir pas
tout terminé, que peut-être il aura été le
signal de difncultés nouvelles. Quoi qu'il
en soit, ils demeureront résolument Mê-
les à la cause qu'ils ont embrassée, déter-
minés à continuer, s'il le faut, une résis-
tance qu'ils 'croient juste et nécessaire,
mais désireux surtout de voir cesser des
divisions qu'ils n'ont pas provoquées et
dont la République est la première à souf-
frir. ?
Le JoMrMa/~ De~a~ consacre l'entre-
SIet suivant aux révocations de M. Wilson
qui frappe dans l'ombre; il voudrait que
Cependant les garçons s'empressaient
autour du gros homme et le débarrassaient
à qui mieux mieux de son pardessus et de
son parapluie évidemment c'était un
client généreux et vénéré.
Quand il eut daigné s'asseoir, on idnt
recueillir les ordres de Guérac.
Vous me servirez le même dîner qu'à
monsieur, répondit-il à haute et intelligi-
ble voix. Monsieur devant être incessam-
ment mon meilleur ami, il est bon que je
m'initie à ses goûts.
Les assistants s'entre-regardërent. Quant
au personnage désigné, il ne s'émut cette
fois en aucune façon; Fon eût jure qu'il
n'avait pas entendu.
–Monsieur consommera-t-il aussi les
mêmes vins que M. Gibson?.demanda
gravement le sommelier à Guérac.
–Les mêmes? Oui, riposta Raoul.
C'est une gageure, chuchotèrent les
garçons.
Il paraît, murmura Guérac, que mon
futur ami se nomme Gibson et qu'il se dé-
saltère a.plusieursvins. Soit! je lui tien-
drai tête ça le Nattera.
Il .déplia sa serviette et, se 'penchant
~vers l'étranger:
Convenez, monsieur ..lui dit-il d'un
ton conciliateur, que mes manières d'agir
vous paraissent singulièrement origina-
les?.
L'homme aux boutons d'or garda le 'si-
lence et opéra sur sa chaise un quart de
conversion
Raoul, rapprocha la sienne:
Vous me tenez rigueur, reprit-il en
riant, et je l'ai bien mérité. Mais, de grâce,
permettez-moi de vous déduire les motifs
,de ma conduite.
EUGENE BERTOUn
(La suite a ~eM6MM).
sait ni poignard, m poison; cela avait le sens
commun du commencement à la fin.
Sans doute le public prisa fort cette œu-
vre de bon goût, car dans ce moment M.
Lafontaine convertit le roman en un drame,
ou une comédie je ne sais au juste.
Mais il y a quelque chose que je sais,'
et dont je veux charitablement avertir
l'o'M~M?' de « La Servante )), c'est que jpar
un hasard, que le spiritisme pourrait sans
doute expliquer, un certain JE*. ~a7' ro-
mancier allemand, a écrit cette même his-
toire il y a longtemps, très longtemps
déjà/quelle a plu à une dame bien con-
nue du monde littéraire, Mme Emmeline
Raymond, laquelle l'a traduite et publiée
en deux volumes chez Firmin Didot sous
ce titre le tS'ecre< de la vieille demoiselle
(traduit de l'allemand). Cet ouvrage était,
en 1877, à sa sixième édition. Je ne connais
pas Mme Raymond c'est le hasard qui a
mis le Secret de la vieille ~e~MM~e sous
mes yeux, en même temps que se publiait
le feuilleton signé « Lafontaine, ex-socié-
taire de la Comédie-française w.
Cette étrange' coïncidence m'a frappé.
Quelques détails diffèrent seuls dans les
deux œuvres par exemple, la scène, dans
l'une, se passe naturellement en Allema-
gne, tandis que « la servante )) est an-
glaise, et un des personnages de Marlitt,
manque au roman de Lafontaine (le plus
original et le plus sympathique d'ailleurs.)
A part cela, on peut suivre l'héroïne, le
héros et les comparses pas à pas et con'
curremment dans le livre et dans le feuil-
ton.
–Mon Dieu! me direz-vous,–c'est
un elfet du hasard, ou les s'en sont
mêlés. M. Thomas Lafontaine est un ga-
lant homme très puritain et plein de scru-
pules, au point d'avoir, dit-on, dernière-
ment, refusé un rôle dans lequel il aurait
dû exprimer des idées contraires à sa
conscience. Jugez un peu s'il est capable
de commettre l'ombre d'un plagiat! `.
Vous avez mille fois raison; c'est abso-
lument mon opinion M. Lafontaine n'est
pour rien là-dedans.
Ce sont M~. ~o?'~ qùi.iui ont, dans un
rêve, raconté une. touchante histoire, qu'à
dix ans de distance elles avaient déjà ra-
conté au .romancier allemand. et si ces
lignes sont par hasard lues par réminent
acteur, il va être fort étonné.
Par exemple, ce qui serait bien digne de
ces esprits fallacieux, ce serait de faire su-
bitement apparaître le nom de Marlitt et
celui d'Emmeline Raymond sur les afnches
qui annonceront au public la première de
«la Servante~.
Entre nous, je.crois qu'ils n'oseront, pas;
cela pourrait contrarier M. Lafontaine, qui
n'a rien à voir dans cette affaire, et à
~l'heure qu'il est les esprits, comme les
simples mortels, évitent de déplaire aux
comédiens et aux comédiennes ce sont les
puissances du jour, puissances d'argile,
que comme les dieux païens les ndëles-
jont eux-mêmes–pour les adorer ensuite.
Ils ônt tous les droits et tendent à de-
yenir impeccables.
Leurs faits et gestes ne sont-ils pas déjà
tout ce qu'il y a de plus. intéressant ici-
Las ?
Qu'ils fassent de la politique, des livres,
de l'aquarelle ou des bâtards, le bon Tout-
jPa?'~ ne se prosterne-il pas devant leur
sceptre de carton doré, décidé à prendre
pour devise
« Tout pour eux et pour elles! D »
CAMILLE DELAVILI/E.
LEDtNERDUPRiNCEDEEtSMARGK
On lit dans la GfMeMe naMonai~e, du 9 r
Hier a eu lieu, chez le prince-chancelier,
un second dîner parlementaire, auquel une
trentaine de membres du Reichstag avaient
été invités. Le chancelier était de très bon-
ne humeur. Il a reçu ses hôtes avec la cor-
dialité qui lui est particulière. Pour chacun
d'eux, il a eu une parole aimable. Cette fois
encore, il lui était difficile de se tenir de-
bout.
Le dîner a duré environ une heure. Apres
le dîner, le prince est devenu le centre d'un
groupe où l'on a devisé familièrement de
~EM~~ETON! ME A~ Jf~BJE'S~'
DU VENDREDI 12 MARS 1880
MPDp~ ï)p PpMP
MtjKLi Uij iJjiMi!
ÉTUDE PAR!S!ENNE
..1
Sombre et farouche, et murmurant des
paroles fatales, il n'y avait guère plus de
trois heures que mon ami Raoul Guéracse
promenait d'un bout à l'autre de la rue
Saint-Honoré, lorsqu'une calèche dont les
panneaux armoriés répercutaient la pour-
pre~du couchant, déboucha par la rue de
la Paix et s'arrêta, non loin de lui, devant
un hôtel de coquette apparence.
La calèche contenait ce que les uns nom-
ment un ange; les autres, un démon;
Racine, un objet plein d'appas, et le com-
mun des martyrs, une jolie femme.
Aussitôt mon ami Raoul s'épanouit
incertitudes, soucis, tourments de l'attente
s'envoleront. Sous les pieds des chevaux,
sous les flocons d'écume qu'ils secouaient
autour- d'eux, il rampa, glissa, se faufila,
et entrevit la reine de ses songes.
Elle était délicieuse, en vérité.
Blottie au milieu des coussins, l'œil ruis-
selant de paillettes, la joue en Heur, elle
souriait. A qui et pourquoi ? A personne
et pour rien. Elle souriait toujours.
N'est-ce pas vous avouer que son sou-
Tire trahissait de petites dents fines, d'une
transparence laiteuse et séparées comme
les perles d'un chapelet.
ASn de contempler cet ~crm vhant,
toute espèce de choses. Un des invités ayant
fait allusion à un jugement peu flatteur pour
les Slaves, que la Re~Me allemande lui aval).
prête, le prince-chancelier s'est empressé de
rectifier ce récit. Il avait c~it à peu près le
contraire. Voici le fait. Un paysan slave lé-
gèrement pris de boisson ayant heurté la
princesse, le prince lui avait donné une bour-
rade qri, en égard à Lon état d'ébriété, l'avait
fait tomber. Le paysan se relevant aussitôt
s'excusa auprès du prince d'une façon si con-
venable que le punce regretta, sincèrement
d'avoir si rudement malmené le pauvre
homme. Il dit alors à la princesse « Ces gens
sont d'une incroyable bonté d'âme; mainte-
nant c'est moi qui voudrais lui faire mes
excuses." »
Un autre invité ayant parlé de l'affaire
Hartmann, le prince a déclaré qu'il no pou-
vait désapprouver la conduite suivie parle
gouvernement français dans cette question,
quelque abominable que fût l'acte commis
par Hartmann,
Le ministère populaire de lord Palmerston,
a ajouté le prince de Bismark, a dû sa. chute
au fameux bill-concernant les conspirations,
présenté au Parlement après l'attentat d'Or-
sini.
La jeune République française n'aurait pu
agir autrement sans se mettre en danger.
Les relations de la France et de la Russie ne
seront pas rompues pour cela d'une manière
sérieuse. Il est vrai que, d'après les derniers
avis reçus de Saint-Pétersbourg, le prince
Orloff a déclaré qu'il ne resterait à Paris que
comme simple particulier; mais cela n'équi-
vaut pas encore à une rupture, nimême à une
suspension des relations diplomatiques entre
les deux pays. Tant qu'il n'existe pas de
traité d'extradition, les affaires de ce genre
doivent être jugées d'après la politique inté-
rieure du pays auquel on demande l'extradi-
tion.
La France était complètement dans son
droit ea ne consultant que ses propres inté-
rêts intérieurs, et aucune nation atteinte par
les conséquences de cet état de choses n'ale
droit de se plaindre de l'autre nation.
Parlant ensuite des relations de ~'Allema-
gne avec l'Autriche, le prince a dit qu'elles
étaient sur le pied le plus intime. Les cercles-
militaires autrichiens sympathisent entière-
ment avec l'union étroite des deux pays.
L'archiduc Albert, notamment, de qui l'on a
prétendu le contraire, est précisément l'un
des meilleurs appuis de cette union qui, se-
lon toute prévision, sera durable.
Relativement au budget biennal, le chan-
celier a dit que cette question était déjà im-
plicitement résolue par la promptitude sans
précédents avec laquelle le budget avait été
voté. Si la discussion du budget marchait
toujours avec la même célérité, le prince ne
tiendrait pas outre mesure à son projet. Son
unique but avait été d'éviter que les intérêts
de l'empire eussent à souffrir de la simul-
tanéité des unions.
On a parlé aussi de négociations avec Ro-
me, qui suivent un cours favorable. Le chan-
celier de l'empire est convaincu que Rome,
avec le temps, finira par consentir à des con-
cessions que, probablement, l'Allemagne lui
rendra en même monnaie. « Mais, a ajouté
le prince, ce ne sera, en aucun cas, de la
monnaie de Panossa. Cette monnaie-là ne se
fabrique pas en Allemagne. »
On peut être tranquille sur ce point.. Sur
la loi militaire, le prince-chancelier a parlé à
peu près dans les mêmes termes que le
comte de Moltke dans son dernier discours
au Relchstag. Quant au service de deux ans,
le prince., s'adressant à un député wurtem-
bergeois, a dit qu'il ne produirait aucune
économie. Il a ajouté que les Allemands du
Sud, en particulier, devraient se garder de
rien faire qui pût affaiblir la force défensive
do la nation. En. effet, c'est à eux surtout
qu'il convient de ne pas oublier que le che-
min a été une fois très court entre Wissem-
bourg et Stuttgard.
Le ministre des travaux publics vient de
prendre l'arrête suivant:
Le ministre des travaux publics,
Considérant que, durant l'hiver de 1879-80,
le service des chemins de fer a subi une per-
turbation dont les effets viennent à peine de
cesser, que des encombrements considéra-
bles se sont produits dans plusieurs grandes
gares des départements et surtout dans les
gares de Paris; que notamment, la gare de la
Chapelle a été fermée, à diverses reprises,
aux arrivages des houilles et autres marchan-
dises
Considérant que cet état de choses a donné
lieu à de nombreuses réclamations;
Sur le rapport du conseiller d'Etat directeur
Guéj'ac avait fait sentinelle pendant trois
heures il le contempla donc et l'eût con-
templé sans se plaindre jusqu'à la con-
sommation des siècles. L'infortuné ne se
blasait pas sur ce point de vue; depuis
deux mois, il se le procurait ainsi quoti-
diennement, par le soleil ou la brume,
par vent, pluie ou grêle. C'était naïf, che-
valeresque et malsain, mais c'était de l'a-
mour et à Dieu ne plaise que j'en mé-
dise.
Debout, dans le ruisseau, le bon jeune
homme s'enivra d'extase; des vagues de
Sarnrne déferlèrent contre son cœur l'ad-
miration, les désirs, le désespoir l'appré-
hendèrent à la gorge et l'étouSèrent à
demi. le désespoir surtout! Hélas! Raoul
n'était-il pas un inconnu pour cette ex-
quise créature ?. l'avait-elle seulement
remarqué?. soupçonnait-elle seulement
qu'il y eût, quelque part sur le globe, un
gentilhomme, intitulé Raoul Guérac de la
Tournière de Fombreuse ?
Oh's'ésria-t-il une fois de plus (et
sans reproche, c'était au moins la centième
en deux mois), oh vingt ans de ma vie
pour lui être présenté
Et il se prit à souhaiter incontinent
qu'un tremblement de terre engloutît la
rue Saint-Honoré, engouSrât les deux la-
quais, aplatît le cocher poudré, pulvérisât
l'attelage, anéantît tout le monde ennn,–
excepté lui et cette fée mignonne qu'il em-
porterait nécessairement au sein des dé-
serts.
Souhaits inutiles! Déja~les portes s'ou-
vraient en gémissant, et la voiture s'en-
fonçait sous la voûte, et la douce vision al-
lait s'évanouir!
Tout à coup, Raoul surprit un incident
singulier.
La dame tressaillit; elle se rejeta en ar-
riëre, regarda si nul ne l'observait et, rou-
général des chemins de fer, concluant à la
nomination d'une commission d'enquête,
Arrête:
Art. l" Une commission d'enquête est
instituée au ministère des travaux publics
pour rechercher les causes de. la dernière
crise des transports et pour étudier les me-
sures propres à empêcher l'encombrement
des gares et l'immobilisation du matériel.
Art. 2. Cette commission est composée
de:
MM. Claude (des Vosges), sénateur, mem-
bre du conseil supérieur des voies de com-
munication, président Lebaudy, député,
membre du conseil supérieur des voies de
communication, vice-président Guibal, pré-.
sident de la chambre de commerce de Paris,
membre du conseil supérieur des voies de
communication; Teissonnière, vice-président
de la chambre de commerce Meissonnier,
inspecteur général du contrôle du réseau du
Nord; Schlemmer. directeur de l'exploitation
des chemins de îer; Chabrol, maître des re-
quêtes au conseil d'Etat, secrétaire.
Art. 3. La commission entendra les né-
gociants et industriels qui ont adressé des
réclamations à l'administration, les fonction-
naires du contrôle, les délégués des compa-
gnies, et, en outre, toute personne qui aurait
des observations à présenter, ou que lu' com-
mission jugerait opportun d'appeler.
Paris, le 9 mars 1880. `
H. VARROY.
Par une communication du. 12 janvier der-
nier, le gouvernement chilien a notifié ofn-
ciellement au ministre de France à Santiago
la blocus des ports péruviens d'Ilo et de Mol-
lendo.
COURR!ER DE LA CHAM6RE
La journée d'Mer a étë,pour la majorité,
une journée de colère.
Les députés qui, dans les couloirs, se plai-
gnent le plus vivement de la Chambre haute
appartiennent au groupe de l'Union républi-
caine. Ils attaquent M. Jules Simon avec la
dernière violence, se plaignent amèrement
de M. Dufaure et de M. de Freycinet, qui s'est
montré si mou dans la défense de la loi
Ferry.
Il n'est pas jusqu'à l'imprudent ministre de
l'instruction publique qui ne trouve des dé-
tracteurs pour avoir expose ses amis à cet
échec. Nous reconnaissons. que le grief ne
manqueras de fondement.
Les deux plus importants groupes de gau-
che l'Union républicaine et la gaucho ré-
publicaine, avaient été convoqués avant-hier
à la hâte. Ils se sont réunis l'un après l'au-
tre, dans la salle des Gardes, que l'on a refu-
sée aux journalistes pour économiser à MM.
les députés la location de la salle des Capu-
cines ou du Buen-Retiro.
Bruyantes, animées ont été ces deux réu-
nions. Jusque dans la salle de la Paix on
entendait les rauques accents do l'éloquence
de M. Floquet..
Il faut, disait-il, que le ministère déclare
s'il entend dorénavant s'appuyer sur la ma-
jorité de la Chambre ou sur la majorité du
Sénat te!Io qu'elle s'est formée à la séance
d'hier.
En sa qualité de beau-frère de M. Ferry, M.
Floquet est encore plus irrité que ses collè-
gues, et c'est ce qui fait perdre tout son sang-
froid.
Nous donnons sa théorie pour ce qu'elle
vaut, et nous nous étonnons qu'il ait pu sé-
rieusement ajouter que la Chambre avait fait
assez de concessions comme cela, qu'elle n'en
avait plus à faire..
M. Fioquet eût sans doute été bien embar-
rassé si on lui eût demandé quelles sont les
concessions que la Chambre a faites jusqu'ici
au Sénat, surtout depuis que celui-ci a une
majorité républicaine.
Il résulta de cette réunion que le groupe a
été partisan d'une interpellation aussi rap-
prochée que possible.
La gauche républicaine a décidé au contraire,
à une grande majorité, que l'interpellation
devait avoir lieu, mais qu'il était préférable
qn'eile ne fût déposée qu'après la deuxième.
délibération de la loi relative à l'enseigne-
mentsupérieur.
La plupart des orateurs de la gauche répu-
blicaine se sont bornés à effectuer des varia-
tions sur cette thèse. Cependant M. Marcel
Barthe a apporté quelques éléments nou-
veaux à la discussion..
gissante, émue, interdite, elle adressa un
signe mystérieux à un passant qui la sa-
luait sur le trottoir opposé.
Cela dura une seconde.
Le passant s'éloigna la calèche dispa-
rut dans l'hôtel; les portes se refermèrent
à grand bruit, et Raoul se réveilla immo-
bile, ébloui, pétriSé.
Puissances du ciel est-ce un ri-
val ?
Tel fut son premier cri; une minute
après, il volait sur les traces de ce com-
pétiteur inattendu.
Haletant, les sourcils froncés, les lèvres
blanches de jalousie, il le suivit d'abord
pour étudier sa démarche; puis, menaçant
et terrible, il gagna du terrain et se re-
tourna pour scruter sa physionomie et in-
terroger sa Ëgure.
Or, le quidam n'avait pas de physiono-
mie, et sa figure était parfaitement muette.
11 portait de vastes favoris luisants, un
parapluie volumineux, un gilet de couleur
violette, une chaine d'or à son gousset.
une épingle d'or sa cravate, des boutons
d'or à ses manchettes et des bagues d'or à
ses dix doigts.
Il transpirait abondamment, comme il
convient à un homme gros et court,et s'é-
pongeait avec un mouchoir plus nuancé
que l'arc-en-ciel.
Ce n'était point un héros de roman, non;
d'ailleurs, il possédait quarante-cinq ans,
rubis sur l'ongle.
Et néanmoins, ruminait Raoul, elle
s'est troublée! Qu'a-t-elle de commun
avec ce rustre? P
Le rustre en question trottinait à l'amble,
choisissant ses paves, flânant aux vitrines,
examinant les jolies ailes d'un air paterne
et les laiderons d'un air indulgent. A quinze
pas à la ronde, il sentait le rhum et la pom-
made.
H a reconnu que le Sénat avait le droit,
aux termes de la Constitution, do rejeter l'ar-
ticle 7; qu'on ne pouvait donc pas interpeller
le gouvernement (Vives interruptions) parée
que le Sénat avait voté cette loi.
«Vous voulez engager la lutte contre le
n Sénat, dit l'orateur; je ne puis m'yasso-
)' cier. Vous ne pouvez demander l'expul-
)' sion des*coagrêgations non autorisées, cap
)' vous n'avez 'pas de texte de loi qui vous y
)' autorise. (Réclamations sur plusieurs bancs.)
M II n'y a qu'un moyen d'atteindre les con-
grégations, c'est de faire une loi sur les
associations. (De toutes parts « Et le Se-
M nat ») Contrairement à votre sentiment,
je crois que le Sénat accepterait un projet
de loi sur cette question plusieurs ora-
?'tours l'ont déclaré. )'
M. Méline a répondu qu'il serait facile de
répondre aux arguments de M. Marcel Barthe,
i~ais il no l'a pas fait.
L'extrême gauche s'est aussi réunie. M. Clé-
menceau s'est prononcé pour l'interpellation
Immédiate, mais ses collègues ont soutenu
qu'il fallait agir de concert avec les autres
groupes des gauches.
Enfin, la réunion générale des bureaux de
tous les groupes a eu lieu sous la présidence
de M. Spuller. Après une assez longue déli-
bération, dans laquelle on s'est montré una-
nime à affirmer la nécessité de l'interpella-
tion, les délégués de la gauche, de l'Union et
de l'extrême gauche ont déclaré qu'ils consi-
dèrent l'article 7 comme un minimum accep-
table et que, quelles que soient les modin-
cations que le Sénat pourrait lui apporter, ils
refuseront de suivre la Chambre haute dans
une voie d'atténuation de cet article.
Les bureaux se sont ensuite prononcés
pour une Interpellation qui serait déposée et
discutée dès le lendemain du vote en secon-
de lecture sur l'article 7, et serait soutenue
par des orateurs de la gauche et des autres
groupes successivement.
Les conseils de prudence l'ont emporté à
moitié. Ils achèveront sans doute de l'empor-
ter tout à fait, car nous ne croyons pas à la
vérité de cet axiome « Toute interpolation
din'érëe n'est pas perdue. »
Mt(c~adoa6oMt?!o
TROUBLES A ROME
On nous télégraphie de Rome qu'hier, à
l'occasion de l'anniversaire de la mort de
Mazzini, quelques personnes sont allées
déposer au Capitolë des Couronnes sur
son buste.
L'une des couronnes portait cette ins-
cription Les 7~h'e~M des Alpes Juliennes.
L'inspecteur de police ordonna d'enlever
l'inscription et les rubans .rouges attachés
à la couronne.
Une légère collision en résulta. Les cou-
ronnes furent mises en pièces.
Leurs débris furent déposés sur le buste.
Un orateur prononça un discours répu-
blicain à la sortie il fut arrêté.
Une compagnie de ligne était arrivée
sur ces entrefaites. Mais aucun autre inci-
dent ne se produisit.
A trois heures, quelques personnes se
rendirent au cimetière pour déposer aussi
des couronnes sur la tombe de Maurice
Quadrio, ami de Mazzini.
Un discours y fut aussi prononcé, mais
sans provoquer d'incident.
i~ JOM~M~C ~M<ÏMCte~
Il résulte d'une communication adressée
au département des affaires étrangères, que
la direction des chemins de fer de l'Etat à
Holsingtors, a mis en adjudication les fourni-
tures suivantes de matériel
Rails en acier. 1,150,000 kilogrammes.
Eelisses. 97,715
Plaques. 8,222
Boulons et. écrous. 12,132
Crampons. 31,602
Les soumissions doivent être faites avant
midi, le 31 mars prochain, et~la livraison
dans le courant du mois do juicR
Nous avons fait connaître dernièrement
à nos lecteurs l'adjudication prononcée en
faveur d'u groupe de ûnanclers parisiens, du
réseau nommé Nord-Ouest de l'Espagne, ditle
6Me.
On sait que ce réseau, d'une étendue de 730
kilomètres, s'embranche sur le Nord de
l'Espagne, en se joignant à la grande artère
0 destinée aveugle soupira Guérac.
Je suis jeune et beau, élégant et svelte, spi-
rituel et fat; pour réussir en amour, que
me manque-t-il ?. Rien. Et j'idolâtre une
femme, et j'épuiserais mon sang pour bai-
ser le cordon de sa bottine'mais je ne
lui ai pas été présenté; donc, elle ne sait
pas si j'existe En revanche, voici un ani-
mal hideux, grossier, vulgaire, ridicule-
ment vêtu, évidemment stupide, qui joue
un rôle dans sa vie et qui, en la saluant,
la fait rougir et frissonner! Est-ce juste
cela, ô destinée
Il foudroya de loin le fortuné mortel,
qui n'en poursuivait pas moins sa route, le'
ventre en avant et la tête et la tête en ar-
riére..
Ah reprit Guérac, si du moins j'é-
tais l'ami de cet idiot On ne cache rien
à un ami; celui-là, me raconterait le pas-
sé, le présent, les rêves, les caprices de
Mme de Logel; il servirait de marche-pied
à mon amour; il me présenterait à elle, en-
fin 0 destinée! pourquoi ne m'as-tu
pas fait l'ami de cet imbécile? 7
Cela disant, il arpenta trottoirs et ma-
-cadam dans le sillage du bienheureux pié-
ton.
L'exercice développe l'imagination qui, à
son tour, développe les extravagances. Sa-
chez, en outre, que Raoul était naturelle-
ment un peu fou. Par degrés, son front se
dérida, s'iUumina, resplendit. Il poussa
une clame ur joyeuse.
Son ami 1 qu'est-ce qui m'empêche de
devenir son ami?. Rien. Devenons-le.
Il rejoignit le Sâneur en quatre enjam-
bées et lui dit à brûle-pourpoint:
–'Monsieur, je vous demande un mil-
lion de pardons. Seriez-vous assez bien-
veillant pc )ur m'octroyer une minute d'au-
dience ? 2
L'homme aux joues dodues ne sonna
de Paris à Madrid, et va se terminer d'une t
part à l'océan Cantabrique ou golfe de Gas-
cogne, par les ports des Asturies, et d'autre
part à l'océan Atlantique par la Corogne et les
autres ports de la Galice.
C'est une situation territoriale et maritime
de premier ordre.
On sait aussi que ce chemin a été cons-
truit sur une étendue de 430 kilomètres en-
viron par une Compagnie qui est aujourd'hui
en déchéance. Il reste envifôn 300 kilomè-
tres à construire.
C'est pour la construction de ces 300 kilo-
mètres d'abord et pour l'exploitation de tout
Je réseau ensuite, qu'une Compagnie va être
constituée par les soins des financiers décla-
res concessionnaires lors de la dernière adju-
dication prononcée à Madrid.
Suivant nos Informations, cette Compagnie
reposerait sur la base de
40,000 actions de 500 fr., cl 20,000,000
160,000 obligations évaluées à
250 fr., ci 40,000,000
Total. 60,000,000
somme jugée suffisante pour la construction
des 300 kilomètres Inachevés, pour le com-
plément du matériel fixe et routant et pour
toutes les dépenses et charges do l'entre-
prise.
Los établissements de crédit représentés à
Madrid sous le nom de l'adjudicataire, quand
l'adjudication a eu lieu, et la Compagnie du
Nord de l'Espagne, qui. leur donne son con-
cours, souscrivent à eux seuls le capital ac-
tionnaire et le capital des obligations. Là con-
stitution de la Société à créer sur ces bases
serait en ce moment en vole d'élaboration;
elle ne tarderait pas à être publiée.
La construction et la mise en exploitation
intégrale du réseau Nord-Ouest d'Espagne
peut avoir lieu d'ici à trois ou quatre ans au
plus, et cette mise en exploitation, on faisant
aifLuer surlo réseau Nord-d'Espagne une mul-
titude de produits aujourd'hui sans emploi,
donnera à cette dernière Société un excédant
detranc qui influera d'une manière très fa-
vorable sur ses dividendes à venir.
Aussi remarque-t-on depuis quelque temps
des achats nombreux et suivis opérés sur les
actions du chemin de fer du Nord de l'Espa-
gne..
Le JfoHt
ment égyptien et M. de Rothschild, sur la
question de l'exemption de taxes pour les
terres formant la garantie de l'emprunt do-
manial.
Constantinople, 10 mars.
Pour ramener l'équilibre dans le budget en
assurant au Trésor la totalité des recettes
eSeçtives, le~ gouvernement a décidé aujour-
d'hui qu'à partir du 13 mars,, le Trésor ne
recevra plus les métalliques en numéraire
de mauvais aloi que pour leur valeur réelle
ou à 50 0/0 de leur valeur nominale, en dé-
falquant 5 0/0 du montant de chaque verse-
ment payable en métallique au pair. Les me.
talliques ainsi encaissés au pair seraient dé-
monétisés ann d'arriver au retrait complet
des métsDiques.
Le mémo décret annonce que le gouverne-
ment prendra les mesures nécessaires pour
opérer l'unincation des monnaies.
Constantlnoplo,9 mars.
Saïd-pacha a donné l'ordre de préparer des
tableaux exacts de tous les revenus du Tré-
sor, afin que le budget soit établi sur des
chiSres absolument corrects.
Le déficit de cinq millions do livres a été
réduit à 3 rniHions. Saïd a abandonné la
moitié de son traitement, et il insiste pour
la réduction de tous les traitements à partir
,de 20 livres..
Saïd, rencontrant des difncultés dans l'exé-
cution des réformes financières, a informé le
sultan qu'il donnerait sa démission si les ré-
formes n'étalent pas ratifiées.
La décision du sultan n'est pas encore
connue; mais on sait que le sultan n'est
pas disposé à accepter la démission du grand-
vizir.
Tous les ministres, excepté Mahmoud, ap-
prouvent l'attitude de Saïd..
,¡ Le Caire,9mars.
M.- Baranelli, commissaire italien près la
caisse do la Dette publique, a conseillé à son
gouvernement de ne pas insister sur sa de-
mande que la commission de liquidation
fonctionne pendant un an après la liquida-
tion de la situation nnancière.
On assure que l'ambassadeur d'Italie à
mot; mais Raoul lui ayant touché légère-
ment le coude, il fit halte et dévoila un
profil ahuri, dénant et- fort dénué d'intel-
ligence.
Monsieur, commença l'étourdi, son
chapeau à la main, tel que vous me voyez,
j'ai nom Raoul Guérac de la Tourniere de
Fombreuse je demeure au .numéro 92 de
la rue Neuve-des-Mathurins j'ai vingt-~lx
ans et 12,000 francs de rente. Ma santé est
bonne, mon caractère est doux, mes mœurs
sont pures, mes relations honnêtes. Enfin,
je suis bachelier es lettres, électeur, éligi-
ble, membre de la garde nationale et vac-
ciné. Fort de ces avantages, j'ai l'honneur
de vous offrir mon affection et de solliciter
la vôtre.
L'homme aux favoris luisants se gratta
le nez en essayant de clore sa bouche
béante. N'y ayant pu réussir,, il s'assura
que Raoul ne lui avait pas volé sa montre,
boutonna son paletot, pivota sur ses talons
et repartit au pas de course.
II
C'est égal, se dit Guérac. La glace
est rompue. Nous ne sommes plus indiffé-
rents l'un pour l'autre.
Et il se précipita sur la piste du quadra-
génaire effaré.
Ce dernier fuyait à bride abattue il ga-
,gna le Palais-Royal, longea deux galeries,
ravisa la porte vitrée d'un restaurant, tourna
le bec de cane et entra.
Raoul ne s~était pas laissé distancer
d'une semelle; une table était vacante à
~côté de celle de sa victime il s'y installa.
L'homme obèse le toisa un instant de la
tête aux pieds; puis, il haussa les épaules
et son masque redevint inerte et ûegma-
tique.
Attends attends grommela
Raoul, je te forcerai bien à ~occuper de
moi~ mon gahiard 1
Paris aurait notMê l'adhésion absolue de l'Ita-
Uoâ lapioposition adoptée par les autres
puissances.
L'assembles générale des actionnaires de
:la Société des Banques départementales, qui
s'est tenue aujourd'hui 10 mars, a approuvé
les comptes de l'exercice clos le 31 décembre
1879 et Sxé le dividende de cet exercice à
120 fr. par action, payables le 1" juillet pro-
chain, en outre de 15 fr., soit 6 0/0 du capital
versé, payés le 1" janvier dernier. Une som-
me de 53,597 fr. S5 a été portée à la réserve
statutaire.
M. Randouin-Berthier a été nommé corn-
missaire pour l'exercice 1880.
Vienne, 9 mars.
Le ministre des nuances a présenté à la
Chambre des députés un projet de loi tendant
à contracter, un emprunt en vue de couvrir le
déncit de l'année 1880..<<
REVUE DE LA PRESSE
Le dernier mot n'est pas dit sur le mar-
quis de Galiffet; le Pe~Pa~'eM revient
aujourd'hui surFéventuaIité de sa nomina-
tion à Paris, qu'il réprouve avec plus d'é-
nergie encore que la première fois:
N'en finirons-nous pas ? 2
Voilà que le Sotr et d'autres journaux « bien
Informés )' annoncent que, M. Grévy doltal-
gner aujourd'hui le décret nommant M. de
GaIlS'et gouverneur de Paris.
Nous ne faisons pas au président de la Ré-
publique l'injure sanglante d'ajouter foi à
des bruits pareils.
Nos lecteurs connaissent le fusilleur de
1871, l'ancien courtisan de l'empire conten-
tons-nous d'ajouter à ses états de services
l'extrait suivant d'une lettre qu'il adressait,
du Mexique, à son maître Napoléon m
à ce qui se passe en France, mes hommes
sont plus brigands que ceux que je poursuis.
Je suis, en outre, grand justicier: tous les bri-
gands (je ne parle pas des soldats) qui ne
sont pas tués sont pendus. Et si vous voulez
de la corde, je pourrai m'en faire marchand
à mon retour elle sera authentique. H
La conscience publique se soulevé avec
indignation contre des «tueurs M' de cette
espace.
La nomination de M. de GalUfet ne peut
se comprendre que si l'on veut mettre Paris
onëtatdesiège.
Le ~fon!'
vernement militaire de Paris.
Le f~&MïeM< crie bien haut qu'il a `
sauvé le pays en concourant au rejet de
l'article 7 mais il ne veut pas être soup-
çonné de cléricalisme,non plus que de tié-
deur républicaine
Ce qui est; vrai, ce que tout le monde
sait, ce que ce long et solennel débat a
mis en lumière, c'est qu'il y a au Sénat un
groupe d'hommes indépendants et résolus,
hostiles à tout empiétement de la religion
sur un domaine qui doitluirester étran-
ger, catholiques, protestants ou libres pen-
seurs, différents de croyances mais ani-
més d'une passion commune pour la li-
berté et prêts à se porter tantôt à droite,
tantôt à gauche, partout où ils la voient
mise en péril.
» )' Ce sont ces hommes qui ont déterminé
le rejet de l'article 7. Ils ne laisseront dire
parpersonne qu'ils sont les ennemis de
la République. Ils ne laisseront dire par
personne qu'ils sont affiliés aux doctrines `
cléricales. Ils ne se dissimulent pas que
le scrutin de mardi peut bien n'avoir pas
tout terminé, que peut-être il aura été le
signal de difncultés nouvelles. Quoi qu'il
en soit, ils demeureront résolument Mê-
les à la cause qu'ils ont embrassée, déter-
minés à continuer, s'il le faut, une résis-
tance qu'ils 'croient juste et nécessaire,
mais désireux surtout de voir cesser des
divisions qu'ils n'ont pas provoquées et
dont la République est la première à souf-
frir. ?
Le JoMrMa/~ De~a~ consacre l'entre-
SIet suivant aux révocations de M. Wilson
qui frappe dans l'ombre; il voudrait que
Cependant les garçons s'empressaient
autour du gros homme et le débarrassaient
à qui mieux mieux de son pardessus et de
son parapluie évidemment c'était un
client généreux et vénéré.
Quand il eut daigné s'asseoir, on idnt
recueillir les ordres de Guérac.
Vous me servirez le même dîner qu'à
monsieur, répondit-il à haute et intelligi-
ble voix. Monsieur devant être incessam-
ment mon meilleur ami, il est bon que je
m'initie à ses goûts.
Les assistants s'entre-regardërent. Quant
au personnage désigné, il ne s'émut cette
fois en aucune façon; Fon eût jure qu'il
n'avait pas entendu.
–Monsieur consommera-t-il aussi les
mêmes vins que M. Gibson?.demanda
gravement le sommelier à Guérac.
–Les mêmes? Oui, riposta Raoul.
C'est une gageure, chuchotèrent les
garçons.
Il paraît, murmura Guérac, que mon
futur ami se nomme Gibson et qu'il se dé-
saltère a.plusieursvins. Soit! je lui tien-
drai tête ça le Nattera.
Il .déplia sa serviette et, se 'penchant
~vers l'étranger:
Convenez, monsieur ..lui dit-il d'un
ton conciliateur, que mes manières d'agir
vous paraissent singulièrement origina-
les?.
L'homme aux boutons d'or garda le 'si-
lence et opéra sur sa chaise un quart de
conversion
Raoul, rapprocha la sienne:
Vous me tenez rigueur, reprit-il en
riant, et je l'ai bien mérité. Mais, de grâce,
permettez-moi de vous déduire les motifs
,de ma conduite.
EUGENE BERTOUn
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