Presse et revues
70 pages
Titre : Le Christianisme social : revue mensuelle
Auteur : Mouvement français du christianisme social. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-04-20
Contributeur : Gounelle, Élie (1865-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327413927
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8520 Nombre total de vues : 8520
Description : 20 avril 1910 20 avril 1910
Description : 1910/04/20 (A23,N4). 1910/04/20 (A23,N4).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5425889k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-82414
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2008
Bibliographie
JLettpesàmneïiièi'e. L'éducation de nos enfants et l'Ancien Tes-
tament, par PAUL VALLOTTON, pasteur à Lausanne. —Lausanne, F.
Rouge et Cie. Paris,, Fischbacher, 1910. Un vol. in-18de 374 pages.
À noire époque, l'instruction prime l'éducation. C'est un grand tort.
Car enfin, nous sommes en train d'en faire la cruelle expérience :
même obligatoire, gratuite et laïque, l'instruction ne suffit pas. Ne por-
tant en elle-même aucune puissance moralisatrice et sanctifiante,
elle est incapable, réduite à ses propres ressources, d'inculquer aux
individus, aux familles et aux peuples, la'pureté, lajUstice et la bonté.
Seule, l'éducation peut remplir cette fonction aussi malaisée que néces-
saire. En un mol, l'instruclion n'est qu'un moyen. Le but, c'est l'édu-
cation. Par suite, l'éducation devrait primer l'instruction.
Mais, quelle éducation? Sans hésiter, nous répondons' : la seule
éducation véritable, efûcace et bonne, l'éducation cbrétienne. Or, pour
mener à bien pareille éducation, il faut "se servir du Nouveau Testa-
ment. Dans nos églises, tout le monde est d'accord sur ce point. Mais
la même unanimité lie se retrouve pas, quand il s'agit de l'Ancien
Testament. « Il est très discuté de nos jours. Mérite-t-il la place qu'il
occupe, encore aujourd'hui, dans l'éducation de l'enfance?... Les uns
disent : « Oui »; les autres crient : « Non ». Les opinions s'entrecho-
quent avec passion » (p. 9-10). --
M. P. Vallotton se range résolument parmi les partisans de l'Ancien
Testament. Il entreprend de le réhabiliter, d'en mettre en lumière la
valeur pédagogique, de montrer qu'il est "un instrument d'éducation
sans pareil, « UQ guide merveilleux » pour poser, dans l'âme dé l'en-
fant, les fondements de la vie morale et religieuse. Je me hâte de
déclarer qu'à mon avis, M. P. Vallotton a réussi dans son entreprise".
J'ai lu son livre deux fois,' avec le plus vif intérêt. Assurément,
j'aurai des réserves à faire. — Par exemple, quand il écrit, en lettres
capitales : « L'Ancien Testament est la racine de nos croyances morales
et religieuses. L'Ancien Testament est aussi la racine du Nouveau.»
(p. ■ 19),-j'estime qu'il y a ici surabondance déracines et que cette
métaphore n'exprime pas la réalité. — Par exemple encore, quand il
déclare que « l'heure où le Décalogue a.été promulgué est celle de la
fondation du Royaume de Dieu sur la terre » (p. 124), je le prie de
relire sa déclaration suivante de la page lo4 : « La plus haute révélation
accordée aux prophètes, a été celle de l'Oint de Jéhovah, du Messie, dé
ce saint personnage qui doit établir la justice et fonder le Royaume de
Dieu sur la terre ». Si c'est Moïse qui' a fondé ce Royaume, ce n'est
pas Jésus-Christ et réciproquement. — Par exemple enfin, je suis prêt
à soutenir contre lui que la distinction faite pour Renouvier entre le
surnaturel et le miracle n'est nullement factice, qu'elle est tout ce qu'il
y a de plus logique et de plus pratique, que le surnaturel est objet de
foi, tandis que le miracle est objet d'histoire et de critique. De plus,
- j'estime que bon nombre de miracles bibliques contredisent des lois
connues de la nature, et je ne parviens pas à comprendre comment les
miracles d'Elie ou d'Elisée sont « des nécessités historiques ». Ajoule-
rai-je que-la liste de ce qu'il appelle : « Les pierres de scandale », ne me
paraît pas complète et que, volontiers, je l'allongerais quelque peu? —
Maisces réserves et d'aulres encore que je pourrais formuler, sont du
ressort de la théologie et M. P. Vallotton affirme que, dans son
ouvrage, il a voulu éviter la théologie et ses inextricables fourrés.
La forme de son ouvrage est attrayante. Inquiète pour l'avenir moral
et religieux de son fils, une mère interroge sou pasteur : « N'y a-t-il
JLettpesàmneïiièi'e. L'éducation de nos enfants et l'Ancien Tes-
tament, par PAUL VALLOTTON, pasteur à Lausanne. —Lausanne, F.
Rouge et Cie. Paris,, Fischbacher, 1910. Un vol. in-18de 374 pages.
À noire époque, l'instruction prime l'éducation. C'est un grand tort.
Car enfin, nous sommes en train d'en faire la cruelle expérience :
même obligatoire, gratuite et laïque, l'instruction ne suffit pas. Ne por-
tant en elle-même aucune puissance moralisatrice et sanctifiante,
elle est incapable, réduite à ses propres ressources, d'inculquer aux
individus, aux familles et aux peuples, la'pureté, lajUstice et la bonté.
Seule, l'éducation peut remplir cette fonction aussi malaisée que néces-
saire. En un mol, l'instruclion n'est qu'un moyen. Le but, c'est l'édu-
cation. Par suite, l'éducation devrait primer l'instruction.
Mais, quelle éducation? Sans hésiter, nous répondons' : la seule
éducation véritable, efûcace et bonne, l'éducation cbrétienne. Or, pour
mener à bien pareille éducation, il faut "se servir du Nouveau Testa-
ment. Dans nos églises, tout le monde est d'accord sur ce point. Mais
la même unanimité lie se retrouve pas, quand il s'agit de l'Ancien
Testament. « Il est très discuté de nos jours. Mérite-t-il la place qu'il
occupe, encore aujourd'hui, dans l'éducation de l'enfance?... Les uns
disent : « Oui »; les autres crient : « Non ». Les opinions s'entrecho-
quent avec passion » (p. 9-10). --
M. P. Vallotton se range résolument parmi les partisans de l'Ancien
Testament. Il entreprend de le réhabiliter, d'en mettre en lumière la
valeur pédagogique, de montrer qu'il est "un instrument d'éducation
sans pareil, « UQ guide merveilleux » pour poser, dans l'âme dé l'en-
fant, les fondements de la vie morale et religieuse. Je me hâte de
déclarer qu'à mon avis, M. P. Vallotton a réussi dans son entreprise".
J'ai lu son livre deux fois,' avec le plus vif intérêt. Assurément,
j'aurai des réserves à faire. — Par exemple, quand il écrit, en lettres
capitales : « L'Ancien Testament est la racine de nos croyances morales
et religieuses. L'Ancien Testament est aussi la racine du Nouveau.»
(p. ■ 19),-j'estime qu'il y a ici surabondance déracines et que cette
métaphore n'exprime pas la réalité. — Par exemple encore, quand il
déclare que « l'heure où le Décalogue a.été promulgué est celle de la
fondation du Royaume de Dieu sur la terre » (p. 124), je le prie de
relire sa déclaration suivante de la page lo4 : « La plus haute révélation
accordée aux prophètes, a été celle de l'Oint de Jéhovah, du Messie, dé
ce saint personnage qui doit établir la justice et fonder le Royaume de
Dieu sur la terre ». Si c'est Moïse qui' a fondé ce Royaume, ce n'est
pas Jésus-Christ et réciproquement. — Par exemple enfin, je suis prêt
à soutenir contre lui que la distinction faite pour Renouvier entre le
surnaturel et le miracle n'est nullement factice, qu'elle est tout ce qu'il
y a de plus logique et de plus pratique, que le surnaturel est objet de
foi, tandis que le miracle est objet d'histoire et de critique. De plus,
- j'estime que bon nombre de miracles bibliques contredisent des lois
connues de la nature, et je ne parviens pas à comprendre comment les
miracles d'Elie ou d'Elisée sont « des nécessités historiques ». Ajoule-
rai-je que-la liste de ce qu'il appelle : « Les pierres de scandale », ne me
paraît pas complète et que, volontiers, je l'allongerais quelque peu? —
Maisces réserves et d'aulres encore que je pourrais formuler, sont du
ressort de la théologie et M. P. Vallotton affirme que, dans son
ouvrage, il a voulu éviter la théologie et ses inextricables fourrés.
La forme de son ouvrage est attrayante. Inquiète pour l'avenir moral
et religieux de son fils, une mère interroge sou pasteur : « N'y a-t-il
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