Titre : La Science populaire : journal hebdomadaire illustré / rédacteur en chef Adolphe Bitard
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-03-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32865941j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2469 Nombre total de vues : 2469
Description : 26 mars 1880 26 mars 1880
Description : 1880/03/26 (A1,N6). 1880/03/26 (A1,N6).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5424497f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-55563
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2008
LA SCIENCE POPULAIRE.
rent assez considérables, et Rouelle
paya cher son impatience et sa dis-
traction, sans réussir toutefois à s'en
corriger.
Cependant la réputation du chimiste
s'affirmait de jour en jour ; plusieurs
mémoires intéressants adressés à l'A-
cadémie des sciences l'avaient fait
remarquer depuis longtemps déjà.
En 1742, il fut nommé professeur de
chimie au Jardin des Plantes , et
en 1744 , l'Académie des sciences
l'admettait dans son sein en qualité
de membre adjoint. Il avait donc fait
rapidement un assez beau chemin.
Ses mémoires présentés à l'Acadé-
mie roulent principalement sur les
sels neutres, sur les sels acides, sur
la cristallisation du sel marin, l'in-
flammation de l'huile de térébenthine
par l'acide nitrique (esprit de nitre),
sur l'embaumement chez les anciens
Egyptiens, etc. Son mémoire sur les
sels acides (1754) fut très attaqué, à
cause des idées neuves qu'il conte-
nait, idées justes, mais profondément
subversives des doctrines établies, —
ce qui est le tort habituel des idées
neuves.
Quelque temps après, Rouelle fut
chargé par le ministre de la guerre
d'étudier une nouvelle méthode de
fabrication et de raffinage du salpêtre;
il mit à l'accomplissement de cette
mission tout le zèle dont il avait l'ha-
bitude, et y contracta une maladie
nerveuse qui empoisonna les der-
nières années de sa vie et finalement
le conduisit au tombeau, en 1770. Il
avait commencé un Cours complet de
chimie que ses infirmités ne lui per-
mirent point d'achever.
Rouelle fut remplacé à la chaire de
chimie du Jarditi des Plantes par son
frère, qui avait été son élève et son
collaborateur, jusque dans cette chaire
même, à laquelle il était attaché
comme démonstrateur adjoint au
cours de chimie lorsqu'elle devint va-
cante.
Celui-ci, qu'on désignait sous le
nom de Rouelle le jeune, pour le dis-
tinguer de l'autre, s'est fait surtout
remarquer par ses travaux sur la chi-
mie organique, qui ont encore au-
jourd'hui une certaine valeur, bien
qu'à l'époque où ils furent écrits la
chimie organique existât à peine.
A. B.
LES GRANDES ÉCOLES SCIENTIFIQUES
L'ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES
Avant 1747, les ingénieurs étaient
choisis, dans chaque province , parmi
les hommes qui s'étaient fait remar-
quer par leur talent dans la pratique
des constructions civiles et militaires.
L'instruction théorique leur manquait
généralement, etlaplupartd'entre eux
s'étaient formés à l'école de la routine
spéciale, au milieu où ils avaient
vécu; de sorte qu'il en résultait un
défaut d'uniformité dans les travaux
de province à province, qui n'était
pas le moindre embarras que présen-
tait ce système ou plutôt cette absence
de système.
« A la faiblesse et souvent à la
nullité de l'instruction, dit de Prony,
dans sa Notice historique sur Perronnet,
se réunissait le grave inconvénient du
manque absolu d'uniformité dans les
méthodes de travail, tant pour la
composition et la rédaction des pro-
jets que pour les procédés d'exécu-
tion. On avait vu, à la vérité, appa-
raître dans cette branche du service
public un très petit nombre d'hommes
prenant un essor élevé, dû à d'heu-
reuses circonstances d'éducation, à
une rare aptitude, et Perronnet en
offre un exemple. Mais ces chances
d'apparition n'en laissaient pas moins
subsister la nécessité absolue d'un
système complet d'enseignement
donné à une école commune, qui,
sans arrêter l'élan du génie, élevât
l'instruction moyenne à une hauteur
où les besoins du gouvernement exi-
geaient qu'elle arrivât et qu'elle fût
maintenue. »
Pour donner satisfaction à ce voeu
hautement exprimé, Daniel-Charles
Trudaine, intendant des finances et
directeur des ponts et chaussées du
royaume, fit rendre par le Parlement
un arrêt nommant premier ingénieur
des ponts et chaussées Jean-Rodolphe
Perronnet, ingénieur de la principauté
d'Alençon. « A l'effet, dit cet arrêt,
d'avoir, sous les ordres du contrôleur
général des finances, et sous ceux de
l'intendant des finances chargé du
détail des ponts et chaussées, la con-
duite et l'inspection des géographes
et dessinateurs des plans et cartes des
routes et grands chemins du royau-
me, et de tous ceux qui sont commis
et préposés audit ouvrage, de régir
tout ce qui concerne la levée desdits
plans et cartes, et d'instruire lesdits
dessinateurs des sciences et pratiques
nécessaires pour parvenir à remplir
avec capacité les différents emplois
desdits ponts et chaussées. »
Cet arrêt, qui porto la date du 14
février 1747, contientbien, quoiqu'on
puisse objecter d'ailleurs, le premier
germe d'institution d'une Ecole des
ponts et chaussées ; et cette école, en
centralisant l'enseignement, devait
produire, malgré son insuffisance,
d'excellents résultats.
« Parmi les avantages d'un pareil
système, dit encore de Prony, il faut
compter aussi les effets nouveaux qui
en devaient résulter : conformité de
sentiments et d'habitudes, liens d'af-
fection mutuelle entre les individus
lancés dans une même carrière ou
sortis d'une même école ; émulation
qui a son principe dans l'estime qu'on
porte à ceux qu'on veut égaler ou sur-
passer; désir de se rendre utile en am-
bitionnant pour première récompense
la renommée, la gloire, nobles et puis-
sants mobiles, feu sacré qu'il faut bien
soigneusement conserver dans toute
sa pensée. »
Le contrôleur général des finances
Machault d'xirnouville donna, le 11
décembre de la même année, une
instruction ayant pour objet « de
fixer le nombre, les fonctions et les
appointements ou émoluments des
employés subalternes des ponts et
chaussées et d'entretenir entre eux
l'amour du travail et l'émulation né-
cessaires pour y former de bons sujets
qui pussent l'emplir les emplois supé-
rieurs. »
Cette instruction portait en sub-
stance :
Qu'il serait arrêté au plus tôt un
état exact de tous les employés, de
leurs moeurs et de leurs talents, et de
ce qu'ils avaient d'appointements ou
émoluments ;
Que ces employés seraient divisés
en trois classes ; la première, des sous-
inspecteurs ou sous-ingénieurs ; la se-
conde, des employés appelés élèves ;
la troisième, des jeunes gens moins
instruits admis à travailler dans les
bureaux des ponts et chaussées en
qualité d'auxiliaires ;
rent assez considérables, et Rouelle
paya cher son impatience et sa dis-
traction, sans réussir toutefois à s'en
corriger.
Cependant la réputation du chimiste
s'affirmait de jour en jour ; plusieurs
mémoires intéressants adressés à l'A-
cadémie des sciences l'avaient fait
remarquer depuis longtemps déjà.
En 1742, il fut nommé professeur de
chimie au Jardin des Plantes , et
en 1744 , l'Académie des sciences
l'admettait dans son sein en qualité
de membre adjoint. Il avait donc fait
rapidement un assez beau chemin.
Ses mémoires présentés à l'Acadé-
mie roulent principalement sur les
sels neutres, sur les sels acides, sur
la cristallisation du sel marin, l'in-
flammation de l'huile de térébenthine
par l'acide nitrique (esprit de nitre),
sur l'embaumement chez les anciens
Egyptiens, etc. Son mémoire sur les
sels acides (1754) fut très attaqué, à
cause des idées neuves qu'il conte-
nait, idées justes, mais profondément
subversives des doctrines établies, —
ce qui est le tort habituel des idées
neuves.
Quelque temps après, Rouelle fut
chargé par le ministre de la guerre
d'étudier une nouvelle méthode de
fabrication et de raffinage du salpêtre;
il mit à l'accomplissement de cette
mission tout le zèle dont il avait l'ha-
bitude, et y contracta une maladie
nerveuse qui empoisonna les der-
nières années de sa vie et finalement
le conduisit au tombeau, en 1770. Il
avait commencé un Cours complet de
chimie que ses infirmités ne lui per-
mirent point d'achever.
Rouelle fut remplacé à la chaire de
chimie du Jarditi des Plantes par son
frère, qui avait été son élève et son
collaborateur, jusque dans cette chaire
même, à laquelle il était attaché
comme démonstrateur adjoint au
cours de chimie lorsqu'elle devint va-
cante.
Celui-ci, qu'on désignait sous le
nom de Rouelle le jeune, pour le dis-
tinguer de l'autre, s'est fait surtout
remarquer par ses travaux sur la chi-
mie organique, qui ont encore au-
jourd'hui une certaine valeur, bien
qu'à l'époque où ils furent écrits la
chimie organique existât à peine.
A. B.
LES GRANDES ÉCOLES SCIENTIFIQUES
L'ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES
Avant 1747, les ingénieurs étaient
choisis, dans chaque province , parmi
les hommes qui s'étaient fait remar-
quer par leur talent dans la pratique
des constructions civiles et militaires.
L'instruction théorique leur manquait
généralement, etlaplupartd'entre eux
s'étaient formés à l'école de la routine
spéciale, au milieu où ils avaient
vécu; de sorte qu'il en résultait un
défaut d'uniformité dans les travaux
de province à province, qui n'était
pas le moindre embarras que présen-
tait ce système ou plutôt cette absence
de système.
« A la faiblesse et souvent à la
nullité de l'instruction, dit de Prony,
dans sa Notice historique sur Perronnet,
se réunissait le grave inconvénient du
manque absolu d'uniformité dans les
méthodes de travail, tant pour la
composition et la rédaction des pro-
jets que pour les procédés d'exécu-
tion. On avait vu, à la vérité, appa-
raître dans cette branche du service
public un très petit nombre d'hommes
prenant un essor élevé, dû à d'heu-
reuses circonstances d'éducation, à
une rare aptitude, et Perronnet en
offre un exemple. Mais ces chances
d'apparition n'en laissaient pas moins
subsister la nécessité absolue d'un
système complet d'enseignement
donné à une école commune, qui,
sans arrêter l'élan du génie, élevât
l'instruction moyenne à une hauteur
où les besoins du gouvernement exi-
geaient qu'elle arrivât et qu'elle fût
maintenue. »
Pour donner satisfaction à ce voeu
hautement exprimé, Daniel-Charles
Trudaine, intendant des finances et
directeur des ponts et chaussées du
royaume, fit rendre par le Parlement
un arrêt nommant premier ingénieur
des ponts et chaussées Jean-Rodolphe
Perronnet, ingénieur de la principauté
d'Alençon. « A l'effet, dit cet arrêt,
d'avoir, sous les ordres du contrôleur
général des finances, et sous ceux de
l'intendant des finances chargé du
détail des ponts et chaussées, la con-
duite et l'inspection des géographes
et dessinateurs des plans et cartes des
routes et grands chemins du royau-
me, et de tous ceux qui sont commis
et préposés audit ouvrage, de régir
tout ce qui concerne la levée desdits
plans et cartes, et d'instruire lesdits
dessinateurs des sciences et pratiques
nécessaires pour parvenir à remplir
avec capacité les différents emplois
desdits ponts et chaussées. »
Cet arrêt, qui porto la date du 14
février 1747, contientbien, quoiqu'on
puisse objecter d'ailleurs, le premier
germe d'institution d'une Ecole des
ponts et chaussées ; et cette école, en
centralisant l'enseignement, devait
produire, malgré son insuffisance,
d'excellents résultats.
« Parmi les avantages d'un pareil
système, dit encore de Prony, il faut
compter aussi les effets nouveaux qui
en devaient résulter : conformité de
sentiments et d'habitudes, liens d'af-
fection mutuelle entre les individus
lancés dans une même carrière ou
sortis d'une même école ; émulation
qui a son principe dans l'estime qu'on
porte à ceux qu'on veut égaler ou sur-
passer; désir de se rendre utile en am-
bitionnant pour première récompense
la renommée, la gloire, nobles et puis-
sants mobiles, feu sacré qu'il faut bien
soigneusement conserver dans toute
sa pensée. »
Le contrôleur général des finances
Machault d'xirnouville donna, le 11
décembre de la même année, une
instruction ayant pour objet « de
fixer le nombre, les fonctions et les
appointements ou émoluments des
employés subalternes des ponts et
chaussées et d'entretenir entre eux
l'amour du travail et l'émulation né-
cessaires pour y former de bons sujets
qui pussent l'emplir les emplois supé-
rieurs. »
Cette instruction portait en sub-
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Qu'il serait arrêté au plus tôt un
état exact de tous les employés, de
leurs moeurs et de leurs talents, et de
ce qu'ils avaient d'appointements ou
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Que ces employés seraient divisés
en trois classes ; la première, des sous-
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