Presse et revues
36 pages
Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-08-15
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 15 août 1913 15 août 1913
Description : 1913/08/15 (A10,N207). 1913/08/15 (A10,N207).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5422776p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/09/2008
4 —
LA RESPIRATION DANS LES SPORTS
Communication faite au Congrès international de l'Education physique (Mars 1913),
par M. le Docteur Bellin du Coteau, (i)
La respiration est ira des [acteurs les plus inipor-
ijints d* l'équilibre de la santé. Les différents exer-
cices physiques ayant pour but le maintien de cet
équilibre, l'étude de la physiologie respiratoire dans
ses .rapports avec le sport, présentent un intérêt pri-
mordial. Gomme la plupart des questions médico-
sportives, elle est encore peu connue, ce qui s'ex-
plique par ce fait qu'il y a peu de temps chacun fai-
sait du sport un peu comme M. Jourdain faisait de
la. prose.
La Renaissance athlétique actuelle est une obliga-
tion pour le médecin de .s'occuper de la question
au point dé vue scientifique, d'entreprendre une
étude approfondie du jeu normal de ia machine hu-
maine pendant l'effort, de poser les règles, de cher-
cher lés lois qui doivent coordonner et régler le tra-
vail humain suractivé, dfêtre en un mot le Malherbe
dé cettet Renaissance athlétique.
Il va sans dire qu'étant donnée la multiplicité des
méthodes actuelles d'éducation physique, les diffé-
rents problèmes physiologiques font extrêmeanent
nombreux.
L'étude séparée «e chacune de ces méthodes permet-
tra, par des statistiques, d'établir quel est l'exercice
le plus salutaire, quel est celui qui donne le meil-
leur rendement, et, par suite, de fixer un entraîne-
ment idéal, un travail physique oplimum. L'harmo-
nie sera alors si parfaite, la résistance de la machine
si considérable, les vices de construction si rares,
que la maladie disparaîtra de ce monde... et le ne-
decin iaussi.
Ce n'est pas l'objet de ce rapport d'analyser les
différentes méthodes de gymnastique respiratoirei ;
elles sont de date relativement récente, et les résul-
tats qu'elles ont donnés sont suffisamment probants
pour nous dispenser d'insister sur leur- efficacité.
Sans les opposer complètement aux méthodes pré-
existantes, on peut pourtant les différencier nettement .
et dire qu'à l'heure présente il existe dans les pro-
cédés de culture physique deux principes différeras.
La gymnastique française, tout en faisant une part
aux manoeuvres respiratoires est, avant tout, une gy-
n astique musculaire.
Le principal objectif de la gymaaslique suédoise
étant au contraire le développement de la capacilé
pulmonaire, cette gymnastique est surtout respira-
toire.
Nous n'avons aucunement à prendre parti pour
l'une ou pour l'autre, puisque notre 1 ôle se borne à
étudier la respiration dans les différents sports. Re-
marquons poutant qu'on a jusqu'ici considéré sur-
tout la pratique des exercices physiques comme des-
tinée à produire un « désencrassement » de la ma-
chine. Cela ressort nettement du rapport de M. le
l)r Le Gendre, au Congrès national d'Education phy-
sique d'Amiens, qui envisage l'exercice quotidien con-
venablement dosé. Tomme un moyen de prévenir les
affections rhumatismales et l'arthritisme.
Désencrassement et harmonie plastique semblent
être le critérium recherché par les éducateurs.
Nous voudrions soutenir un peu 'ci la cause des
mal-bâtis, de ces jeunes gens qui, malgré leur fragi-
lité apparente, malgré leurs tares esthétiques sort
capables d'une effort . athlétique considérable, ces
« parias.de l'éducation physique », qui, naturelle-
ment « faibles de constitution », ne cherchent par au-
cune méthode raisonnée à obtenir une amélioration
plastique. Et pourtant, à notre avis, la pratiqqe des
sports athlétiques peut revendiquer une place d'ho-i
neur parmi ies exercices physiques qui, en définitive
doivent tous tendre vers un même but : le maintien
de l'organisme en, état de santé.
Cette digression, cette incartade en faveur du « pa-
rent pauvre » semble nous éloigner :ie notre sujet •
elle nous y ramène, au contraire.
En effet, la respiration est la fonction organiuMe
que la pratique des sports athlétiques développpe au
maximum. Ces sporls ne mettent pas en jeu, pour
arriver à développer la capacité thoracique, des mou-
vements harmonieux et rythmés. Le but est atteint
automatiquement et sans le secours d'une méthode
complexe, mais il est atteint quand même et ;<'ci
nous pouvons le dire eh nous basant sur le résultai
obtenu par la pratique régulière de la course. Ces
coureurs à pied mal bâtis, au thorax aplati, onl en
réalité une capacité pulmonaire supérisure à bien des
athlètes, dont le périmètre thoracique est beaucoup
plus considérable que le leui-.
Le « tour de poitrine » ne présente pas, à notre
avis, la valeur qu'on y attache. Pris au niveau de ia
pointe xyphoïdianne, a trois centimètres au-desso,is
du relief des pectoraux, les bras pendants, connue
cela se pratique pour le choix des conscrits, le chif-
fre indiqué présente une importance notable. Ce
chiffre est débarrassé, dans une certaine mesure, de
la cause d'erreur créée par le relief musculaire et oui
entache beaucoup de mensurations (habituelles, le
tour de poitrine idéal étant considéré par beaucoup
d'éducateurs comme le périmètre maximum.
« Une forte poitrine, dit Allaire, n'est-elle pas un
indice certain de forte constitution? » A cette question
résolue par une affirmative sans réserve, nous vou-
drions opposer cette restriction que « la forte poi-
trine » doit être respiratoire et non musculaire. 1-Y.r
contre, nous souscrirons volontiers à la définition de
Ravenez qui, au prime abord, ne semble être qu'une
variante de la précédente : « Plus la cage thoracquo
présente d'amplitude dans tous les sens, plus le pou-
mon qui y est logé présente de volume. »
« Dans tous les sens », dit Ravenez, et voilà, je crois,
le terrain de conciliation, le mot qui explique bien
des choses.et, entre autres, notre affirmation précé-
dente, que la capacité pulmonaire était souvent plus
considérable chez un individu d'aspect gracile que
chez un sujet qui l'écrase de sa robustesse.
Souvenons-nous qu'il existe différents types d'archi-
tecture thoracique, qu'à côté des thorax globuleux,
à. projection antérieure, il existe des tor.nes allon#=s<
à projection latérale et longitudinale, et que la capa-
cité pulmonaire peut être égale dans les deux typt's,
le diaphragme venant encore surajouter, pour re-
dresser l'erreur, son coefficient personnel.
Nous ne voudrions pas que, des idées émises dans
ce préambule, on tire des conclusions erronées, et
qu'on en dléduise que nous sommes l'apôtre de la dé-
générescence physique et des mal-bàtis.
Que l'on recherche « l'harmonie du tout » comTi,.
le veut Vincent dans sa description si attrayantesoldat robuste, nous y souscrivons pleinement. Mal-
heureusement cette harmonie est rare et difficile pw'
ne pas dire impossible à obtenir quaid ell ^ff1^,.
pas naturellement, et ceci quelle que soit la melnou
' employée pour y parvenir. J0
Le but poursuivi par les éducateurs doit : nroduire des résistants.- Le relief musculaire >'<;•'
s vas un indice de résistance, par contre, la c-npao
l pulmonaire présente, à cet égard, une importance ,-
rnordiale. .in,,a.
: A l'appui de ces idées qui peuvent paraître jw
doxales, nous rappellerons que, pendant les «^IL^t
t vres. ce ne sont nas toujours « les gros » qui mai<> ,.
en tête de la colonne ou, du moins, qu'on est
(1) On sait quq le D' M. Bellin du Coteau fut il y a
quelques années uin de nos meilleurs champions ama-
teurs de course à pied ; il n'en est' donc que plus
qualifié encore pour traiter cet intéressant sujet : il
est bien de cette nouvelle génération de médecins,
véritablement sportifs, puisque ayant pratiqué eux-mê-
mes, et sur lesquels nous pouvons compter pour as-
surer le triomphe définitif de ta culture physique et
des sports.
LA RESPIRATION DANS LES SPORTS
Communication faite au Congrès international de l'Education physique (Mars 1913),
par M. le Docteur Bellin du Coteau, (i)
La respiration est ira des [acteurs les plus inipor-
ijints d* l'équilibre de la santé. Les différents exer-
cices physiques ayant pour but le maintien de cet
équilibre, l'étude de la physiologie respiratoire dans
ses .rapports avec le sport, présentent un intérêt pri-
mordial. Gomme la plupart des questions médico-
sportives, elle est encore peu connue, ce qui s'ex-
plique par ce fait qu'il y a peu de temps chacun fai-
sait du sport un peu comme M. Jourdain faisait de
la. prose.
La Renaissance athlétique actuelle est une obliga-
tion pour le médecin de .s'occuper de la question
au point dé vue scientifique, d'entreprendre une
étude approfondie du jeu normal de ia machine hu-
maine pendant l'effort, de poser les règles, de cher-
cher lés lois qui doivent coordonner et régler le tra-
vail humain suractivé, dfêtre en un mot le Malherbe
dé cettet Renaissance athlétique.
Il va sans dire qu'étant donnée la multiplicité des
méthodes actuelles d'éducation physique, les diffé-
rents problèmes physiologiques font extrêmeanent
nombreux.
L'étude séparée «e chacune de ces méthodes permet-
tra, par des statistiques, d'établir quel est l'exercice
le plus salutaire, quel est celui qui donne le meil-
leur rendement, et, par suite, de fixer un entraîne-
ment idéal, un travail physique oplimum. L'harmo-
nie sera alors si parfaite, la résistance de la machine
si considérable, les vices de construction si rares,
que la maladie disparaîtra de ce monde... et le ne-
decin iaussi.
Ce n'est pas l'objet de ce rapport d'analyser les
différentes méthodes de gymnastique respiratoirei ;
elles sont de date relativement récente, et les résul-
tats qu'elles ont donnés sont suffisamment probants
pour nous dispenser d'insister sur leur- efficacité.
Sans les opposer complètement aux méthodes pré-
existantes, on peut pourtant les différencier nettement .
et dire qu'à l'heure présente il existe dans les pro-
cédés de culture physique deux principes différeras.
La gymnastique française, tout en faisant une part
aux manoeuvres respiratoires est, avant tout, une gy-
n astique musculaire.
Le principal objectif de la gymaaslique suédoise
étant au contraire le développement de la capacilé
pulmonaire, cette gymnastique est surtout respira-
toire.
Nous n'avons aucunement à prendre parti pour
l'une ou pour l'autre, puisque notre 1 ôle se borne à
étudier la respiration dans les différents sports. Re-
marquons poutant qu'on a jusqu'ici considéré sur-
tout la pratique des exercices physiques comme des-
tinée à produire un « désencrassement » de la ma-
chine. Cela ressort nettement du rapport de M. le
l)r Le Gendre, au Congrès national d'Education phy-
sique d'Amiens, qui envisage l'exercice quotidien con-
venablement dosé. Tomme un moyen de prévenir les
affections rhumatismales et l'arthritisme.
Désencrassement et harmonie plastique semblent
être le critérium recherché par les éducateurs.
Nous voudrions soutenir un peu 'ci la cause des
mal-bâtis, de ces jeunes gens qui, malgré leur fragi-
lité apparente, malgré leurs tares esthétiques sort
capables d'une effort . athlétique considérable, ces
« parias.de l'éducation physique », qui, naturelle-
ment « faibles de constitution », ne cherchent par au-
cune méthode raisonnée à obtenir une amélioration
plastique. Et pourtant, à notre avis, la pratiqqe des
sports athlétiques peut revendiquer une place d'ho-i
neur parmi ies exercices physiques qui, en définitive
doivent tous tendre vers un même but : le maintien
de l'organisme en, état de santé.
Cette digression, cette incartade en faveur du « pa-
rent pauvre » semble nous éloigner :ie notre sujet •
elle nous y ramène, au contraire.
En effet, la respiration est la fonction organiuMe
que la pratique des sports athlétiques développpe au
maximum. Ces sporls ne mettent pas en jeu, pour
arriver à développer la capacité thoracique, des mou-
vements harmonieux et rythmés. Le but est atteint
automatiquement et sans le secours d'une méthode
complexe, mais il est atteint quand même et ;<'ci
nous pouvons le dire eh nous basant sur le résultai
obtenu par la pratique régulière de la course. Ces
coureurs à pied mal bâtis, au thorax aplati, onl en
réalité une capacité pulmonaire supérisure à bien des
athlètes, dont le périmètre thoracique est beaucoup
plus considérable que le leui-.
Le « tour de poitrine » ne présente pas, à notre
avis, la valeur qu'on y attache. Pris au niveau de ia
pointe xyphoïdianne, a trois centimètres au-desso,is
du relief des pectoraux, les bras pendants, connue
cela se pratique pour le choix des conscrits, le chif-
fre indiqué présente une importance notable. Ce
chiffre est débarrassé, dans une certaine mesure, de
la cause d'erreur créée par le relief musculaire et oui
entache beaucoup de mensurations (habituelles, le
tour de poitrine idéal étant considéré par beaucoup
d'éducateurs comme le périmètre maximum.
« Une forte poitrine, dit Allaire, n'est-elle pas un
indice certain de forte constitution? » A cette question
résolue par une affirmative sans réserve, nous vou-
drions opposer cette restriction que « la forte poi-
trine » doit être respiratoire et non musculaire. 1-Y.r
contre, nous souscrirons volontiers à la définition de
Ravenez qui, au prime abord, ne semble être qu'une
variante de la précédente : « Plus la cage thoracquo
présente d'amplitude dans tous les sens, plus le pou-
mon qui y est logé présente de volume. »
« Dans tous les sens », dit Ravenez, et voilà, je crois,
le terrain de conciliation, le mot qui explique bien
des choses.et, entre autres, notre affirmation précé-
dente, que la capacité pulmonaire était souvent plus
considérable chez un individu d'aspect gracile que
chez un sujet qui l'écrase de sa robustesse.
Souvenons-nous qu'il existe différents types d'archi-
tecture thoracique, qu'à côté des thorax globuleux,
à. projection antérieure, il existe des tor.nes allon#=s<
à projection latérale et longitudinale, et que la capa-
cité pulmonaire peut être égale dans les deux typt's,
le diaphragme venant encore surajouter, pour re-
dresser l'erreur, son coefficient personnel.
Nous ne voudrions pas que, des idées émises dans
ce préambule, on tire des conclusions erronées, et
qu'on en dléduise que nous sommes l'apôtre de la dé-
générescence physique et des mal-bàtis.
Que l'on recherche « l'harmonie du tout » comTi,.
le veut Vincent dans sa description si attrayante
heureusement cette harmonie est rare et difficile pw'
ne pas dire impossible à obtenir quaid ell ^ff1^,.
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s vas un indice de résistance, par contre, la c-npao
l pulmonaire présente, à cet égard, une importance ,-
rnordiale. .in,,a.
: A l'appui de ces idées qui peuvent paraître jw
doxales, nous rappellerons que, pendant les «^IL^t
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en tête de la colonne ou, du moins, qu'on est
(1) On sait quq le D' M. Bellin du Coteau fut il y a
quelques années uin de nos meilleurs champions ama-
teurs de course à pied ; il n'en est' donc que plus
qualifié encore pour traiter cet intéressant sujet : il
est bien de cette nouvelle génération de médecins,
véritablement sportifs, puisque ayant pratiqué eux-mê-
mes, et sur lesquels nous pouvons compter pour as-
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